Le destin des immortels - nouvelle publication 121

• -Tu t'es demandé si tu tiendrais sans elle, si c'était l'amour qui te retenait ou si c'était la peur de tout perdre, car ce rêve d'enfant, c'était tout ce que tu avais ; enfin tu as pensé à moi et tu t'es dit...

Surpris il la scrutait tandis que le son de sa voix trahissait le noeud qui grossissait dans sa gorge. Une grosse larme dévala alors la joue de la rouquine. Après une hésitation, doucement il glissa les mains à plat sur son visage pour en ôter les larmes.

• - Et je me suis dit que non, je n'étais pas seul. Même...

Il se demanda s'il pouvait le lui dire. Il choisit de le faire, sur le ton de la plaisanterie.

• - Même mon corps est d'accord avec cette théorie.

Il roula des yeux. Elle sourit à travers ses larmes. Enfin elle se saisit de son visage à son tour ; impérieuse, elle lui donna un baiser brutal avec lequel il ne fut pas à l'aise. Ils se séparèrent puis il secoua la tête. Cette fois elle le laissa jouer avec ses lèvres comme il adorait le faire. Il s'était attendu à sa réaction : les femmes qui le laissaient les embrasser à sa façon le faisaient toujours plus ou moins rapidement : elle leva le menton, pour que ses lèvres courent sur son cou offert et doux. Les mains de Sloan s'emparèrent de Kaitleen, mais il se força à les immobiliser sagement sur ses côtes. Il goûta encore une épaule, puis se détacha d'elle en inspirant un grand coup. Surprise, elle rouvrit les yeux.

• - C'est donc pour cela que tu faisais ça sans arrêt ! S'exclama-t-elle.

Ils rirent un moment. La soirée fut enjouée, mais jamais un vêtement ne fut ôté, sinon tout leur aurait échappé. Or il avait encore des questionnements à clore avant toute chose, Kaitleen le méritait. Il ne serait pas un deuxième Antoine, il le lui promit ce soir-là.

La semaine s'achevant, le moment fatidique arriva pour tous deux : il entama la période des examens tandis que ses vacances à elle s'achevaient. Dès le premier soir il alla lui rendre visite sur son lieu de travail. Mais il dut attendre l'heure de fermeture pour pouvoir échanger une autre phrase que : Bonsoir, comment vas-tu ? A deux heures du matin elle le renvoya aussitôt au lit, il devait se coucher tôt pour le lendemain, enfin ! Il obtempéra, elle avait raison bien-sûr. Mais au moins avait-il pu récolter le baiser qui lui manquait depuis ce matin-là. En se couchant, il songea aux quelques jours précédents. Ils ne s'étaient pas quittés, seuls ou en groupe.

Le premier jour d'épreuves se passa bien mais le lendemain le réveil fut difficile. On frappait à la porte. Groggy de sommeil, il lui ouvrit ; ensommeillée aussi, elle lui donna un baiser du matin à sa façon, avant d'entrer en annonçant :

• - Cette semaine c'est moi qui viendrai te voir te préparer le matin. En contrepartie, je ne veux plus te voir traîner à mon travail le soir. Tu dois décrocher tes exams, Sloan, on ne rigole pas avec son avenir.

Il se moqua mais accepta le marché. La rouquine prit soin de la jument également. La semaine se déroula ainsi sur ce nouveau rythme. Le dernier soir ils se sentaient tous deux épuisés. Kaitleen s'était arrangée pour ne pas travailler. Maintenant ils partageaient le champagne avec toute la bande. Il écoutait amusé chacun construire un devoir sur les sujets qui lui avaient été posés. La soirée fut plaisante, puis les vacances commencèrent sur de nouvelles habitudes.

Le matin il courait, rentrant par le restaurant où elle travaillait pour lui donner le baiser du matin avant son service. Puis il passait voir Lady-Faith ; enfin il rentrait prendre une deuxième douche. Ensuite il allait déjeuner avec sa belle à sa pause, enfin l'après midi il se mêlait aux autres garçons, se joignant aux activités des uns et des autres. Il avait changé.

Le deuxième jour au retour du restaurant il croisa Céleste, aussitôt il réalisa qu'il y avait des lustres qu'il ne lui avait pas parlé. Elle avait très sale mine.

• - Céleste, l'interpela-t-il, qu'est-ce qui ne va pas, demoiselle ?

Elle secoua la tête en pressant le pas. Antoine jaillit des escaliers pour la poursuivre hors de l'immeuble aux lycans. Partagé entre l'impression que ce n'était pas normal et la certitude que cela ne le regardait pas, il conclus que les crises de couple, tout le monde y était habitué sauf lui. Aussi passa-t-il son chemin.

Sloan rentra prendre un peu de temps pour lui avant d'aller voir ce que faisait Pierre. Mais il ne put se concentrer sur rien, aussi rejoignit-il plus tôt que prévu le jeune homme, qui le questionna évidemment sur cet air bizarre qu'il arborait aujourd'hui. Au bout d'un long moment Sloan céda et l'autre lycanthrope s'enthousiasma que les choses se dégradent entre le couple populaire. A Sloan, il semblait qu'il ne pouvait pas réagir ainsi. Quelques instants plus tard, hésitant, il alla frapper à la porte de la petite châtaine.

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