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28 février 2015 6 28 /02 /février /2015 23:29
Clio 56

Clio 55

  • - C'était un plaisir, sourit Salomé, avant qu'ils n'échangent leur numéro de téléphone, pour finalement se quitter sur le parking qui se vidait lentement.

Sélenne s'assit derrière son volant, puis passa quelques secondes à se remémorer les temps forts de la soirée, qui lui avait fait un bien fou. Raphaël et sa jumelle riant simultanément. Eux l'écoutant passionnément raconter la ville, qu'ils ne connaissaient que trop peu. Elle leur confiant combien elle se sentait soulagée de les avoir rencontrés, réalisant que la solitude l'avait beaucoup pesée. Elle démarra le sourire aux lèvres, mais une minute après, alors qu'elle se concentrait sur la direction à prendre jusqu'à son manoir – celui qu'Uriel avait acheté, en réalité, elle fut la misérable victime d'une terrible douche froide. Elle se gara pour reprendre sa respiration. Plusieurs idées lui vinrent à l'esprit, tandis que son pouls accélérait, lui donnant un genre de sueur froide. Elle faillit téléphoner aux faux jumeaux, pour leur proposer n'importe quoi, si cela lui permettait de ne pas se retrouver seule, tant qu'il faisait encore noir. Son père lui avait avoué qu'il craignait la lumière du soleil, sans pour autant la laisser croire que cela lui permettrait de lui échapper bien longtemps.

« Le jour comme la nuit ne sont pas éternels. », avait-il murmuré doucement, comme s'il n'avait pas souhaité la menacer. Pourtant il s'agissait de cela. Elle fut prise d'un frisson en se rappelant ses prunelles vermeilles. Elle abaissa le miroir devant elle pour étudier son propre regard. Il était mordoré, comme toujours depuis sa naissance. Elle tâcha de maîtriser sa respiration, puis ralluma le contact. Ce n'était qu'un peu de sang. Elle n'avait jamais eu de phobie à ce sujet. Peut-être le plus facile était-il d'accepter.

Uriel avait tout son temps. Il avait traîné autour du manoir toute la soirée. En câlinant l'ocelot, qui ronronnait presque sans arrêt depuis qu'il l'avait retrouvé, il avait comme très souvent laissé sa mélancolie l'emporter dans des rêveries aussi plaisantes que douloureuses. Il vit de loin les phares de la voiture, qui l'éblouirent un instant plus tard. Il tira encore sur la cigarette roulée. Levant les yeux pour observer la lune, il apprécia l'effet de l'herbe, qui commençait à le griser doucement. Autrefois, il partageait ce moment avec Guénaël. Il lui vint à l'idée qu'il était peut-être quelque part, ici-bas, puisque les albinos revenaient visiblement de la Lune, en ces temps tragiques. Clio l'avait averti qu'elle y avait envoyé son ami, peu avant de le quitter définitivement. Il hocha la tête dans le noir. Il verrait ce qu'il y avait à faire de ce côté-là. Mais pour l'heure, Sélenne venait de franchir le seuil de chez elle. Il se hissa sur son séant avec un grognement de plaisir. Il se laissa encore quelques minutes, savourant le moment. C'était là que tout commençait. Le premier jour du décompte jusqu'au retour d'Hiléria. Il avait été suffisamment patient, attendait patiemment le moment opportun, quand la jeune femme était enfin entrée dans cet âge où l'on remet ses parents en doute, où l'on est susceptible de quitter la maison familiale pour migrer très loin. Son heure était enfin venue.

Il fit le tour du manoir, observant la rouquine par les fenêtres tant qu'elle restait au rez-de-chaussée, jouant avec elle à son insu. Elle sentait sa présence, mais il s'effaçait dès qu'elle se tournait dans sa direction. Il trouvait cela drôle. L'herbe qui l'égayait l'empêchait de remarquer combien c'était cruel. Elle finit par monter à l'étage, après un long moment pendant lequel elle sembla attendre qu'il se manifeste. Elle ne quitta donc son manteau qu'à ce moment précis. Alors, Uriel se décida à déverrouiller doucement la porte du côté cuisine pour venir la trouver. Il trouva un saladier empli de fruits divers. Il en attrapa un, puis après un instant d'hésitation, en cueillit un second.

Sélenne se démaquillait en s'observant dans le grand miroir de la salle de bain luxueuse. La pièce ainsi que le couloir étaient inondés de lumière, cela la rassurait, même si elle savait combien c'était illusoire. Elle baissa ses yeux jaunes sur le pot de crème nourrissante, un cueillit un peu du bout de l'index, les ramena au miroir, dans lequel se refléta le visage d'une pâleur saisissante de l'albinos qu'elle n'avait pas entendu entrer. Elle hurla, son cœur opérant un bond si douloureux qu'elle y porta la main par réflexe. Elle sursauta de nouveau lorsqu'Ebène entra nonchalamment dans la salle de bains, se frottant à son maître, avant de venir lui réserver le même traitement affectueux. Mais aucun des deux ne parurent agressifs. Elle cessa donc de vouloir reculer, de toute façon elle s'était acculée au mur du fond. Une main sur le front, elle tâcha simplement de reprendre sa respiration. Lui sembla patienter le temps qu'elle le fasse. L'ocelot se coucha entre eux, les observant l'air inquiet, probablement à cause de la tension qui émanait de Sélenne.

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commentaires

K
la suite stp chloé
Répondre
C
C'est publié :) N'hésite pas à me dire ce que tu en penses et à relever d'éventuelles boulettes :)
C
demandez moi la suite !
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