10 septembre 2009
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Le lendemain sa première pensée fut « ça fait cinq mois qu’elle est morte » « NON » se gronda la jeune femme il ne faut plus y penser. Elle n’avait pas encore ouvert les yeux s'obligeant à retrouver sa sérénité avant de s’éveiller totalement. Elle profita longuement de cet état de semi inconscience où tous les tracas n’ont pas encore eu le temps de percer. Quand elle se décida enfin à ouvrir les yeux elle ne comprit pas tout de suite les ombres étranges qui se dessinaient sur la paroi de sa chambre. Cotonneuse, elle avait du mal à se lever. Elle plissa les yeux pour distinguer plus nettement le mur d’en face où les ombres semblaient danser. Lentement elle suivit des yeux chacun des traits, dégageant peu à peu un schéma, tout doucement elle saisit ce qu’elle regardait et lorsqu’elle fut tout à fait réveillée elle poussa un hurlement sans fin. Elle resta ainsi à crier dans son lit figée par l’horreur de l’esquisse dont elle percevait le sens maintenant. Elle n’arrêta que quand Lucas lui plaqua sa main sur la bouche :
- Non mais ça va pas de faire un tel raffut dès le matin ! Ne pouvant parler à cause de l’effroi et de Lucas qui ne l’avait pas lâchée, Cali désigna la cloison en face où se découpait un dessin géant de la jeune femme endormie. De stupeur le prince laissa tomber la main qu‘il avait plaquée sur sa bouche pour la faire taire.
- Ça n’était pas là quand je me suis endormie hier soir. Ça a été fait pendant mon sommeil ! Puis autoritairement elle prit les bras de son époux et s’y réfugia. La moitié des gardes du palais alertée par les cris assistaient à la scène. Alors que Lucas s’apprêtait à les chasser il vit Etanne blanchir. Inquiet il lança un regard à son ami qui sans un bruit lui désigna le mur qui se trouvait derrière Cali et que ni le roi ni la reine n’avaient pu voir. Il était couvert d’une écriture vampire très ancienne apprise par une poigné de savants; du Litim. Lucas et Etanne avaient été versés dans son art dèsleur plus jeune âge, et bien que ce soit une langue morte, les deux comparses la parlaient couramment. Les mots décrivaient les tortures que l’assassin désirait faire endurer à la princesse. C’était une lettre au prince l’invitant à participer aux réjouissances si le cœur lui en disait. Elle se finissait par un défit « Arrête moi si tu peux ». Percevant le malaise des hommes Cali interrogea du regard le soldat le plus proche. Il lui fit un mouvement de la tête lui indiquant le mur.
- Qu’est-ce qu’il y a d’écrit ?- Rien de cohérent, lui répondit Lucas dont les yeux brillaient pourtant d’une colère sourde. C’est la fin des privilèges princesse ! Dès maintenant tu auras une escorte et un garde en permanence avec toi.
- -Non, je refuse !
- Tu n’as plus le choix ! C’est soit ça, soit finir en steak haché.
- Non, écoute faisons un pacte. Si j’arrive à remporter un combat contre toi tu me laisseras ma liberté car j’aurai prouvé que je sais me défendre. Si tu me bats je me plie à ta volonté.
Lucas regarda Etanne cherchant une approbation avant de répondre. - Pourquoi devrais je prendre ce risque ? Je vais te coller une escorte sans te demander ton avis, c’est tout ! Donne moi une bonne raison d’accéder à ta demande.
- Je suis ta femme- Ce n’est pas une bonne raison. C’est parce que tu es ma femme que j’ai le devoir de veiller sur toi. Cette déclaration aurait pu être romantique si elle n’était pas aussi cynique. Surtout que je compte bien pouvoir te manger moi-même lui chuchota-t-il, et pour ça je dois te garder en vie. Ainsi tu vois, je suis motivé.
- D’accord, parce que je suis ta femme et que j’ai peu de chances de gagner. De plus si tu me donnes une escorte d’office je mènerai une vie infernale à tes soldats. Je ferai des fugues, je jouerai à cache-cache avec eux, je me mettrai volontairement en danger. En moins d'une heure d’une heure ma garde sera désespérée. Elle passera plus de temps à me maudire qu’à me protéger finalement tu auras plus d’un vampire qui voudra me tuer. Et cela tu ne le veux pas car je suis ta femme et que tu veux me manger.
- Soit, si tu le souhaites mais quand je t’aurai mise à terre je ne veux plus entendre de plainte. Tu accepteras toutes les mesures que je prendrai. Pour appuyer sa demande il prit la tête de la reine entre ses mains la forçant à le regarder. C’est bien compris ? Tu devras être à mes ordres, sans jamais rien dire. Cali ne put s’empêcher de sourire devant cette formulation.
- Je serais entièrement à toi, je te serais soumise mon prince mais que si tu gagnes.- Alors on est d’accord maintenant habille toi et viens déjeuner. Dans un soupir le prince lança aux soldats
- Le combat aura lieu à une heure dans le dojo. Il en était sûr, ils seraient tous là.
Ils déjeunèrent dans le calme, personne ne sachant quoi dire. Ils savaient tous les trois que cette nouvelle attaque ne donnerait pas de nouveaux indices, alors résignés ils se turent.
le prisonnier de l'ange 35