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• - Mon papa, mon papa ! Hurla le petit, qui Dieu merci, se garda de noter que le guerrier l'avait descendu.

Le calme du dieu ne s'était pas altéré, mais son masque devenait de plus en plus froid et distant. De mon côté, seule cette circonstance m'empêcha de fondre en larmes comme le gamin. Le chat s'éloigna du cadavre d'un air dégoûté qui retourna mon estomac équin.

• - Chéri, fis-je avec ma voix la plus douce, ton papa est au ciel, concentre toi, tu l'entends te parler ?

J'ignore pourquoi je tentai cela. Mais à présent que j'avais commencé, je me dis que ce n'était pas si bête.

• - Non! Piailla-t-il.

Mais il me semblait qu'il voulait y croire.

• - Fais un effort, tu peux l'entendre, assurai-je, m'engouffrant dans ses doutes.

Tandis qu'il affichait un air tout à fait perplexe, je m'étonnai que Liam n'ait pas déjà perdu patience. Lui jetant un rapide coup d’œil, je surpris, tout au fond de son regard uniformément noir, quelque-chose comme de la peine, qui me surprit tant que j'en oubliai tout le reste, l'espace d'un court répit salvateur.

• - Mais tu l'entends, toi ? Renifla le garçon.

Je hochai la tête imperceptiblement, comme si c'était un secret à ne pas divulguer. Dieu merci, cela parut fonctionner un peu. Liam voulut profiter de cette maigre accalmie pour distribuer les ordres, mais je repris la parole en fronçant fortement les sourcils dans sa direction, le gamin dans les bras.

• - Bien sûr, il dit qu'il te veut au palais...

Le Guerrier trépigna légèrement. Visiblement, il avait désespérément besoin d'action. Sans doute pour des raisons purement personnelles, qui s'ajoutaient à la situation, sans s'y rapporter directement.

• - Le palais des Dieux, me reprit-il machinalement.

• - Et il veut que tu prennes soin de Miel, tu l'as entendu ? Il vient de le répéter.

En entendant son nom, le chat se figea pour nous offrir un regard méprisant. Je retins un soupir. Visiblement cet animal ne comptait pas nous faciliter la tâche.

• - Non, murmura-t-il au milieu d ses larmes.

• - C'est que tu pleures trop fort pour l'entendre, déduisis-je. Il dit qu'il continuera à te parler jusqu'à ce que tu en sois capable. Tu veux bien faire ce qu'il me fait te dire ?

Je me sentis très sale de mentir à ce point. Mais en croisant le regard du dieu, je me rappelai que je faisais ce qu'il fallait. Le garçon hésita et je pris cela pour un accord. Je le soulevai de terre puis interrogeai Liam du regard. Au même instant une fenêtre céda sous la pression des créatures dehors.

• - Hips !

Le guerrier me fit signe que tout irait bien. Je voulus désespérément le croire. A présent il y avait davantage en jeu.

• - Bien, on va sortir, moi je dégage la porte, puis tu me donnes le gamin emmitouflé dans un drap, je veux que rien ne dépasse.

Ce dernier ne paraissait pas emballé. Je lui expliquai pour qu'il ne panique pas :

• - C'est pour te protéger, fis je avec douceur, hips, comme ça les créatures ne pourront pas te toucher. Hips.

  Centaure d'un dieu 14.