Centaure d'un dieu, tous les articles.
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- Cesse de t'inquiéter, asséna-t-il comme il m'aurait ordonné de plonger à cause d'une attaque quelconque.
Du coup je me tus instantanément, attendant qu'il trouve ses mots.
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- Tu n'es pas xiviane, martela-t-il pour ne pas le perdre de vue.
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- Mais toi aussi tu as peur. Tu l'as presque dit tout à l'heure.
Soudain la situation me parut moins mauvaise. Nous étions deux à paniquer. Peut-être cette histoire de destin n'était-elle donc que du vent.
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- J'ai peur comme n'importe qui lorsqu'il se retrouve face à son destin. Mais tu as l'air d'avoir peur de ne pas arriver à réaliser celui-ci. C'est inutile, Aliénor, il se réalisa, tu n'as qu'à attendre. Justement, nous avons voulu que tu ne saches rien pour que tu ne ressentes pas ce que je ressens. En tout état de cause il est impossible que tu ne veuilles pas réaliser ton destin. On est irrésistiblement attiré vers lui.
Je détournai le regard, mais admis en mon for intérieur qu'il avait raison. Mon ventre se tordait, lorsque j'étais près de lui. Lorsque je l'avais vu pour la première fois depuis mon réveil, mon attirance envers lui avait court-circuité mes pensées.
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- Qu'est-ce que tu ressens, Liam ?
Je n'aurais pas pu le regarder en face, si je n'avais eu aucun moyen de le mettre en retour face à ce que je ressentais. Il commença à secouer la tête mais je le hâtai :
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- Rappelle-toi, si tu hésites ensuite ce sera trop tard.
Je frappai du sabot. Il passa la main dans ses cheveux, ce que je ne l'avais jamais vu faire. Non, compris-je en écarquillant les yeux, il dégageait les siens. Ceux-ci ressemblaient à deux billes étranges, un éclat blanc les rendait encore plus inhumains. Puis le charme tomba, sa frange reprit sa place, lui rendant son air de perpétuel guerrier sans émotions.
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- Qu'est-ce qui s'est passé ? Soufflai-je.
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- Tu as le hoquet, lâcha-t-il, moi j'ai ce truc. Je ne sais pas, ça libère de la force, quand je le fais. (d'où l'éclat blanc) J'ai ce réflexe quand je perds le contrôle. Cesse d'écarquiller les yeux comme cela, sourit-il.
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- Tu ne t'es jamais autant confié, c'est tout. Cela me fait plaisir, Liam.
Cela ne répondait pas à ma question précédente, mais c'était déjà pas mal pour ce soir. En fait non, c'était exactement le moment d'en parler :
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- Qu'est-ce qui te fait peur au point qu'en parler te donne ce tic que je te t'ai jamais vu même devant les créatures ?
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- Face aux créatures je savais quoi faire.
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- Là tu n'as qu'à me répondre.
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- Tu le sauras, fit il chaleureusement, il te suffit d'attendre un peu. Fais-moi ce présent.
Mon cœur bondit, mon estomac se contracta. Je me mordis les lèvres, pour que mon corps équin ne se mette pas à traduire lui aussi ce que je ressentais. Le petit déjeuner arriva. J'avalai une bonne bouchée de pain beurré et tout de suite mon estomac me signifia que je n'avais pas intérêt de recommencer. Me voyant reposer ma tartine, Liam lâcha la phrase qu'il avait préparée :
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- Juste quelques bouchées, tu dois prendre des forces.
Il était vrai que soudain j'étais fatiguée.