Centaure d'un dieu, tous les articles.
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- Je voudrais trouver un moment pour retourner chez moi chercher mes affaires. Cela me ferait du bien que de retrouver mes photos, mes souvenirs.
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- Non, Aliénor.
Je haussai les sourcils. C'était l'une des premières fois qu'il me refusait quelque-chose qui m'aurait procuré un plaisir si simple.
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- Personne ne prendra le risque de te le permettre alors qu'on ignore qui se trouvait chez-toi lorsque les humains ont commencé à mourir et surtout avec quels animaux domestiques.
Il ne resterait plus trace humaine, mais ces derniers seraient restés là, morts de faim, compris-je aussitôt. Je portai la main à ma poitrine. Puis mon hoquet se déclencha. Je secouai la tête. Ainsi que le queue. Je ruai légèrement. Tout en moi se rebellait à l'idée que quelqu'un soit mort dans mon appartement. Gareth attendit patiemment que je retrouve mon calme. Entre deux hoquets, je l'entendis alors conclure :
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- Mais ce que nous allons faire c'est vous trouver un nid douillet à Liam et à toi. Les architectes ont ordre de vous proposer des plans le plus vite possible. Mais te connaissant je pense que tu aimerais trouver toi même ton nouveau logement. Imagine, ta chambre au centre de ton monument préféré !
Un triste sourire naquit sur mes lèvres. Il avait raison, bien sûr. Dès que je cesserais d'imaginer d'horribles scènes se déroulant là où j'avais eu coutume de m'allonger avec un livre et un bol de céréales, je savais que cette idée me ferait rêver. Seulement voilà, l'idée de la mort provoquait toujours d'incontrôlables réactions, dont j'étais la pauvre victime pour le moment. Il posa la main près de mon garrot, sur ma taille. Plongeant dans le sien mon regard sombre, j'y puisai un peu de la force du dieu. A moins que ce fût dans sa poigne chaude, rassurante. Mon cœur ralentit ses battements affolés. Je lui répondis, d'un ton très grave, la voix un peu tremblante :
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- Tu es un amour. Si seulement tu voulais offrir ton cœur à une femme, elle serait à tes pieds, Gareth.
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- N'insiste pas, Aliénor.
Troublée je vis son masque chaleureux s'altérer et je grondai, mécontente :
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- Tu n'es pas une machine juste bonne à faire le bonheur des gens, enfin ! S'il y a quelque chose de grave autour de toi, confie-toi à moi ! Je commence à me vexer de ne pas être suffisamment proche de toi pour en avoir le privilège ! Crois-tu une seconde que j'hésiterais à te confier mes problèmes, de mon côté ?
Il parut en colère, à présent, état dans lequel je l'avais rarement surpris. Cela transfigurait ses traits. A présent, réellement, je pouvais lire sur son visage qu'il n'était pas une simple poupée parfaite. Je réalisai combien j'aurais pu me convaincre du contraire, à la longue.