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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 03:41

Elle eut envie de s'asseoir, car rien ne garantissait que ses jambes la porteraient s'il continuait à lui parler à elle, en la regardant elle. Et gentiment, en plus, pour la rassurer. Une fois ses paroles assimilées, elle se força à prononcer des mots, puisqu'elle y était forcée :

  • - Je n'ai pas peur de toi, Uriel, je n'ai jamais eu peur de toi... Je pensais que c'était clair.

Il hocha la tête, en signe qu'il en était plus sûr à présent qu'elle le disait elle-même.

  • - Si j'avais eu peur de toi, ajouta-t-elle laborieusement, je ne t'aurais jamais laissé approcher Clio. Enfin j'aurais tout fait pour t'en empêcher, se reprit-elle, lui faisant comprendre en un regard qu'elle était consciente que sa... nature, faisait qu'elle n'aurait pas réussi.

magieQuelle que fût cette nature.

  • - Je t'ai toujours fait confiance, lâcha-t-elle, prise d'une inspiration. Depuis la première fois où je t'ai vu couver mon... notre bébé du regard à travers la vitre, j'ai su que je pouvais dormir tranquille. J'ai toujours eu l'impression que toi vivant, elle serait en sécurité. J'avais l'impression de le lire sur tes traits.

Il eut une hésitation, puis hocha vigoureusement la tête. Il avait des choses à lui dire, si elle devait devenir proche de lui, il devait obtenir des promesses, proférer des menaces. C'était ce que Guénaël faisait, il le lui avait appris, mais lui n'avait jamais eu besoin d'en arriver là : sa fille lui suffisait, personne d'autre ne savait. Mais il n'en avait pas envie, il ne pouvait s'y résoudre. Il la regarda encore, courageuse comme toujours, le fixer en silence. Il l'avait faite venir, il était obligé.

  • - Je dis souvent à Clio que vous êtes tout ce que j'ai, ma seule raison de rester ici et que c'est une bonne chose, parce que personne ne sait si l'aspiration des lorialets a une quelconque logique ou s'ils n'ont rien à attendre de la lune qui les a fait naître.

Hiléria inclina la tête sur le côté, ingérant les paroles qu'il venait de prononcer d'une traite. Lui la regarda faire, songeant qu'après tout, il venait simplement de mettre un nom sur ce qu'elle savait déjà, mais qu'elle n'avait jamais voulu croire, si l'on en croyait son expression sévère. Lui aussi se mit à durcir le regard. Voilà, à présent elle se sentait menacée, c'était parfait car il n'aurait pas pu en faire davantage. Il la voyait régulièrement pleurer à travers les carreaux, il savait qu'elle aussi était malheureuse. Plus tard il comprendrait que c'était pour cela qu'il ne l'avait pas oubliée au moment où elle avait passé la porte pour quitter son appartement. On voyait déjà sur ses traits, combien elle était triste qu'il ne promette rien.

  • - Clio n'est jamais rentrée seule, sourit-il simplement, la laissant se souvenir de la seule chose qu'elle lui avait fait promette, lorsqu'elle avait passé son premier week-end loin de son ado.

Il avait enfin trouvé comment il fallait procéder. Être sincère suffirait peut-être. Clio aimait sa maman, il supposa qu'elles ne pouvaient pas être si différentes qu'il l'avait décidé au début.

  • - Mais toi non plus, pas à la nuit tombée, ajouta-t-il, puis il fit une pause pour qu'elle comprenne ce qu'il avait du mal à lui avouer. Depuis la nuit que tu as passée avec moi, j'ai veillé sur vous deux, quand vous n'aviez pas la mauvaise idée de vous séparer. Tu es très belle, tu n'as pas l'air de t'en apercevoir mais tu aurais connu plus d'une déception si je n'avais pas protégé tes arrières, petite fille.

Il se mettait à lui parler comme il discutait avec sa gamine. Il tint à distance l'idée que la raison le narguait, là juste sous son nez, dans les paroles qu'il venait de lâcher sans les maturer. Lui seul pouvait la comprendre, la mère et la fille n'avaient pas idée de leur différence d'âge, elle était son secret à lui. Elle fronça les sourcils, pointa un doigt sur lui, le regard accusateur. Il fut assailli par une joie primaire, celle de voir Hiléria se comporter envers lui comme il n'avait jusque-là eu l'occasion de la voir faire qu'à travers les fenêtres, envers d'autres que lui.

 

Ou bien comme d'autres l'avaient traité, des centaines d'années auparavant, lorsqu'il n'était qu'un courtisan, dans sa première vie – la seule qu'il avait vécue normalement. Il appelait une vie, un laps de temps durant lequel il restait dans une même ville, avec une même identité. Avec le temps, il avait presque entièrement oublié cette époque. Seules restaient des sensations, des impressions. Comme être accusé parce qu'il avait fait une bêtise. 

Clio 20.

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commentaires

L
c'est donc un "lorialet"...jamais entendu parler, je suis pressée de découvrir ces êtres davantage!
Répondre
C
<br /> <br /> ;)<br /> <br /> <br /> <br />

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