Un voile noir apparut devant mes yeux, je sentis mes jambes se dérober alors que je prenais conscience de la signification de ces mots. Beau avait mille fois mérité d’aller en prison, après tout c’était un tueur, mais le fait que ce sois moi qui l’y envoie… C’est mon protecteur, il ne peut pas me faire de mal. Comment leur faire comprendre ça ? Je m’écroulai.
- Non murmurais-je.
En une seconde beau m’avait prise dans ses bras.
- Chut fillette, ne t’en fais pas.
- Je suis désolée, je ne voulais pas t’attirer des ennuis
- Hé ce n’est pas de ta faute si les gens sont idiots ! Sors d’ici et appelle Erwan, je vois ce que je peux faire.
Je me levais, prête à obéir, quand un doute me prit.
- Ils ne vont pas te jeter en prison dés que j’aurai le dos tourné hein ?
Il m’ébouriffa les cheveux.
- Non ne t’en fais pas ici on fait des enquêtes avant d’emprisonner les gens ! Et puis ils n'ont pas intérêt à faire ça padre est un des meilleurs avocats du pays !
- Pardon ?
- Appelle le et laisse moi régler le reste.
 Dés que je fus sortit de la pièce je dégainai mon téléphone et tentai de comprendre ce qui s'était passer tout en écoutant les bip…bip… de la ligne.
- Oui ? Tu as fini ?
- Problème, avocat, viens vite, bureau, doyen.
Je raccrochai. Soit, mes esprits n'étaient pas totalement revenus, mais comment avec ma gorge serrée aurais-je pu dire un mot de plus ? Ma mission terminée je me roulai en boule sur un banc laissant mes larmes coulées doucement. Je ne sais pas combien de temps s’écoula avant que le curé me trouve.
-Que c'est-il passé.
Je ne pouvais pas parler mais je n’eus pas à le faire le doc sortait du bureau.
- Elle a eu deux semaines d’expulsion et une enquête est ouverte contre moi pour inceste. On rentre ?
- D'accord, Erwan me regarda, tu peux marcher ou tu veux que je te porte ?
- Ne me touche pas ! il ne manquerait plus qu’on t’accuse toi aussi. Je vais marcher !
- Ne fais pas l’enfant, ça ne sert à rien de t’obstiner si c’est pour tomber dans trois pas!
Mais déjà j’étais debout et je leur faisais face.
- J’ai envie de frites.
- Ça s’est parlé ! Célian bien sûr.
On rentra tôt. Durant le repas un silence pesant se faisait. J’étais morte de culpabilité mais j'osais quand même poser la question qui me taraudait :
- Comment as tu justifié le fait que je ne parle pas anglais ?
- Je leur ais dit que tu t’étais disputé avec nos parents en anglais juste avant qu’ils aient leur accident, depuis tu as totalement oublié la langue. Selon les psy qui t’ont vu tu fais un blocage, rejeter la langue te permet de rejeter tes derniers mots.
- Tu es trop fort ! 
Il me sourit
- Ne t’avais je pas dit que j’avais un diplôme en psychologie ?
Je tombai des nues alors qu'Erwan le félicitait puis il réclama des explications.

Divin témoin 32