Le lendemain j’appris qu’il était rentré dans les Hell Angel pour le réseau que le gang permettait, grâce à lui il pouvait réinsérer certaines âmes qui sinon auraient été perdues. Il leur trouvait un emploi, une famille et les intégrait dans d'autres milieux que ceux desquels ils étaient issus. Certes ce n’était pas le milieu idéal mais c’était mieux que rien et c’était un bon tremplin. Le gang payait des études aux plus intelligents afin d’avoir des avocats, juges, architectes, et autres dévoués. Ça devait être comme ça que le rouquin avait fait ses études de droit pensai-je. Peu à peu il se découvrait mais il laissait toujours une barrière entre nous. On n’arrivait pas à se trouver.
Lorsqu’il sortait de la pièce beau m’apportait mon repas et on mangeait tous les deux. Ça me faisait du bien de le voir, il était toujours de bonne humeur prêt à plaisanter ou à débattre pendant des heures sur des sujets insolubles. Le seul sujet qu’on n’abordait jamais c’était Mélodie, la peste blonde, j’avais bien compris que c’était un tabou qui pourrait réduire à néant la bonne entente qu’on avait instaurée. Je n’oubliai pas que si j’étais rentrée à pied ce jour là c’était pour lui échapper. A part cela j’appris tout de lui. Comme je m’en doutais beau était issu d’une famille aisée où l’argent gâte tout notamment le caractère des gosses. Il fut donc plus gâté qu’aimé avec des parents absents et une famille déchirée par l’appât du gain. Il avait suivi le chemin que ses parents lui avaient destiné et était devenu docteur. Il aurait du se trouver une gentille fiancée et avoir des enfants menant par là une existence insipide mais la mort d’un de ses amis lui avait sauvé la vie à ses dires. Son ami d’enfance était entré très tôt dans les Angels en signe de rébellion contre ses parents, chose que Beau n’avait jamais faite. Pour cela il lui voua une admiration sans faille, et Phil (son ami) devint son mentor, plus lié avec lui qu‘avec sa famille, ils devinrent des frères. Ils firent les quatre cents coups ensemble, la seule chose que son comparse ne lui ait jamais proposée ce fut d’entrer dans la bande. A chaque fois que Célian lui demandait son ami le regardait avec des yeux bienveillants et changeait de sujet. Le jour du diplôme de doc après une soirée bien arrosée, Phil était rentré chez lui seul car le jeune médecin s’était trouvé une fille à ramener. Au matin en allant le chercher pour partir en week end, il l’avait trouvé mort, déchiqueté, l’emblème des Diablos gravé sur les murs comme une provocation. Ce jour là Célian décida d’entrer chez ses ennemis afin de venger son compagnon. Il commença en bas de l’échelle et mit presque cinq ans à monter les échelons pour arriver à approcher l’assassin. Les motards lui apprirent les bases du combat au corps à corps mais surtout ils firent de lui un tireur d’élite redoutable. Sa réputation allait en gonflant ce fut pour cela que le grand chef de l’époque accepta son entrevue. Il tua le patron ainsi que tous les gardes du corps mais fut blessé au cours de l‘affrontement. Il allait mourir, il s’en fichait. Il avait vengé son ami, c’était son unique but dans la vie, la famille, la maison avec la barrière blanche, tout cela ne l’intéressait pas. Il fut trouvé par Gros Tony :
- La vache ! tu as fait du bon boulot.
- Laissez moi, je n’ai rien à faire avec vous.
- Alors c’est ça tu veux mourir, n’as-tu plus rien à attendre de ta vie ?
- Non j’ai fait ce que j’avais à faire.
- Parfait si ta vie ne t’intéresse plus alors je la prends. Tu vas entrer à mon service, j’ai besoin de gens capable et à ce qu’on m’a dit tu es plus que qualifié.
Et sans lui demander son avis, beau fut soigné et guéri, il intégra la bande et finalement trouva quelques attraits à la vie.

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