La louve et le prince, tous les articles.

La louve et le prince, résumé.

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• - Pour Rubis, je crois surtout qu'il se demande bien ce que tu es. Il t'adore, mais hier soir tu l'as pris en chasse comme un lapin. Laisse-lui le temps d'oublier sa terreur.

Comprenant j'offris quelques franches caresses à l'animal et tentai de faire abstraction du regard de Prince sur moi pendant ces longues minutes. A la fin il me sembla que les yeux rouges de l'étalon albinos m'interrogeaient durement.

• - Je suis un loup garou, dis-je à l'étalon. Les soirs de pleine lune à défaut de canaliser mes instincts meurtriers, il faut m'enfermer, mais comment faire dans l'épaisse forêt de terra ? Pourtant tu n'as pas à t'en faire, ton maître est là pour te protéger de moi lorsque je suis une autre.

A mesure que je lui parlais l'animal buvait mes paroles comme s'il les comprenait. Troublant. Après une dernière caresse sur ses grandes joues, du dos des mains, ainsi qu'un baiser sur son front, je me tournai, prête à affronter ma première nuit seule avec le prince.

Je commençai par me tourner vers lui sans avancer, pour voir dans ses yeux à quoi je devais me préparer. Mon cœur se serra lorsque je vis le désir danser dans ses prunelles. Je déglutis et amorçai un pas, puis un autre, vers la grande couverture sur laquelle il reposait, tel un fauve sur un drap de soie. Je ne pus cacher la raideur de mes pas, alors il dit tout doucement, comme il aurait parlé à un animal effrayé :

• - N'aie pas peur de moi, Tarah, je te laisserai tout le temps qu'il te faudra pour me faire confiance.

Je venais d'arriver maladroite sur la couverture. Il me tendit une main que je saisis sans savoir qu'en faire. Il m'attira à lui, alors je dus bien me coucher, sa poigne ne me laissant pas vraiment le choix. N'était-ce pas contradictoire avec ce qu'il venait d'assurer ? Mon cœur s'affola lorsqu'il posa un baiser au creux de mon cou.

• - Fais-moi confiance, dit il en passant un bras autour de moi. Crois en moi.

Je calai ma tête sur l'autre, qu'il avait replié sous la sienne. Les yeux écarquillés d'appréhension je cédai à la pression de sa jambe. J'écartai les miennes et elle passa entre elles. Et ce fut tout. Je réalisai plusieurs minutes après que c'était simplement la meilleure position rêvée pour dormir contre un homme. Qui sentait délicieusement bon, comme un mélange de vanille et de caramel mais aussi de quelque chose de plus suspect, comme une vague odeur de renfermé. Mon cœur allait exploser, j'en était certaine. Pour extérioriser mon trouble autrement je parlai.

• - Comment faisais je pour faire abstraction de ton odeur ?

Il mit plusieurs minutes à répondre :

• - Quelle odeur ?

Je lui expliquai et il réfléchit encore avant de lâcher :

• - Je suis désolé.

Je ne répondis pas, il allait s'expliquer.

• - Les vampires dégagent des odorats séduisants pour attirer des proies éventuelles. Mais comme tes sens sont plus développés, tu sens l'odeur de la mort que je ne peux pas te cacher intégralement.

Je ne répondis rien. J'allais finir par m'y habituer. Mais voilà, il ne s'endormait pas. Il me désirait et peut être pas seulement d'amour, peut être aussi qu'il avait soif de mon sang. Et moi cette odeur m'enveloppait toute entière, elle engendrait le désir, les muscles de son torse et de ses jambes autour de moi me rappelaient sans cesse comme il était séduisant, pourtant j'étais dos à lui, je ne le voyais pas ! Mais je voulais ses mains sur moi. Seulement ses mains sur moi. Mais ensuite que se passerait-il ? Il en voudrait plus, sans doute et bien plus que je n'étais prête à lui donner ce soir.

• - Parle-moi encore, quémandai-je. Ça nous changera les idées. Nous allons finir par nous endormir au milieu d'une phrase.

Je ne reconnus pas ma propre voix, emplie de désir contenu, cela tranchait avec mon air de fillette, ne pus-je m'empêcher de songer ironiquement. Il se racla la gorge et me serra contre lui. Cela me donna l'impression d'être la proie consentante d'un fauve affamé. Malgré tout il commença à parler. Il dit n'importe quoi, il conta les faits dans le désordre. Mais allez savoir par quel miracle, je le suivais encore et encore. De sa voix de vampire affamé, il me mena au plus profond des situations, aux plus précis des faits et des ressentis.

La louve et le Prince 119.