La louve et le prince, résumé.
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- J'ai mon propre restaurant, tu dois connaître le Diamant, Prince ?
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-C'est un très bel endroit. Très chic, m'expliqua l'immortel. Nous irons y dîner.
Je hochai la tête tandis que les entrées arrivaient.
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-L'après-midi je fais acte de présence : je mets le nez partout où c'est nécessaire et j'écoute les plaintes, narra le monarque.
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- Quel genre de plaintes ? M'étonnai-je curieuse.
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Cali a encore rogné sur le budget de Carolan, son frère. Elle est en alcools et lui en poissons. Ou encore, Maria (une serveuse) a encore dragué un client. Ou alors, le type de l'entrée, Sam, a encore refusé de laisser entrer le petit frère de Mirabelle, qui a six ans et à ce titre n'a toujours pas le droit d'observer sa sœur vider les volaille, ordre de sa maman, Cristelle, la palefrenière pour les chevaux des clients.
Tout le repas se déroula aussi agréablement, à échanger des anecdotes sur nos vies passées. Enfin nous nous séparâmes sur le perron en milieu d'après-midi. Très beau papa n'avait pas d'horaires et nous non plus, c'était flagrant.
Nous rentrâmes donc chez les parents de Yule en fin d'après-midi, où Prince me prépara machinalement un copieux goûter. Comment savais-je que c'était pour moi ? La base principale était le chocolat, vous y êtes ?
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- Chéri, commençai-je...
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- C'était troublant.
L'oracle avait le cœur lourd depuis le midi, mais je me sentis soulagée qu'il décide d'en parler enfin, au lieu de se murer dans ce silence qui plus que tout, me rendait mal à l'aise.
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- Je comprends bien, Prince, ce n'était que la seconde fois que tu voyais ton père. Mais nous pouvons aborder le sujet sans que tu tâches de m'engraisser comme du gibier, cela me ferait grand plaisir, souris-je de plus en plus légère.
Mais il doucha mon humeur par cette courte phrase :
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-C'était troublant comme tu le regardais.
Je commençai plusieurs phrases sans en terminer une seule. Le rose aux joues, je me sentis d'abord gênée. Puis je me risquai à lui adresser un sourire timide afin de l'attendrir. Mais son regard d'un mordoré glacial m'affola tant qu'un long frisson me secoua alors. J'étais la proie et lui le fauve qui criait vengeance.
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- Il te plaît, lâcha-t-il alors que je tentais de réfréner mes instincts qui tâchaient de me changer en fauve, afin de pouvoir attaquer en premier cet être qui me défiait de son regard mauvais.
Le ton était celui du dégoût le plus absolu. Il s'adossa au plan de travail, le corps prêt à fondre sur la petite blonde qui tremblait de peur et de rage. Je sentis mes ongles pousser pour devenir de longues griffes jaunes et acérées.
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- Pas du tout, grognai-je, en partie transformée.
Je serrai les mâchoires, ce qui me fit constater qu'elles avaient forci pour devenir une arme.
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- En plus tu me mens, continua le vampire dont le regard doré me suivit tandis que je m'affaissais pour devenir un monstre.
Maintenant il avait le couteau à pain à la main, les doigts crispés sur le manche. Ses yeux venaient de virer au rouge. La voix était devenue grave et tranchante.
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- D'abord Adam, reprit il, à présent mon père, en plus tu ajoutes le mensonge...
Je poussai un grondement de bête avant de bondir pour l'égorger, mais mes crocs de refermèrent sur le vide. Je me retournai en un quart de seconde, pour le découvrir à l'autre bout de la pièce à me fixer tranquillement. Je devais me reprendre. Je me secouai comme pour après une baignade, me concentrai, puis hurlai sous la métamorphose.
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- Mon amour... Murmurai-je lorsque je me sentis de nouveau humaine, assise au sol, les genoux entre mes bras faibles.
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- Cesse d'essayer de m'amadouer. Comment fait-on... Je vais demander à Yule de chercher un moyen de te renvoyer dans ton monde, tout se passera bien...
Il s'était mis à tripoter le couteau qu'il fixait avec colère. Ses yeux étaient toujours d'un rouge luisant comme le sang.