Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 102.

Un immense sourire me monta aux lèvres ; Claire et moi nous fixâmes, les yeux chargés d'une amitié évidente. Ils étaient venus nous montrer qu'ils nous aimaient, nous qui avions travaillé pour eux comme des lionnes. Une larme me monta lorsqu'elle tendit les bras. Je l'étreignis fort, elle me serra en retour. Après quelques secondes elle me dit à l'oreille :

• - Tu es magnifique.

Je baissai les yeux sur ma robe dorée. Je semblais tout droit sortie du temps des rois : très large à partir de la taille, l'étoffe lourde était serrée sur le torse par des lacets. Elle s'ouvrait en un balconnet suggestif sur ma poitrine généreuse. Je n'avais même pas fait attention aux indices qui auraient pu m'indiquer comment se détaillait ma tenue, tellement apeurée par l'attaque à laquelle j'avais crue.

• - Tu n'as rien à m'envier, répliquai-je à Claire.

Elle portait une robe pourpre en forme de corset, avec des manches larges qui flottaient autour de ses bras, et qui épousait sa taille de guêpe avant de chuter en une multitude de plis, mais elle était fort courte. La couleur mettait en valeur tant sa chevelure fauve que ses yeux émeraude. Plus bas des escarpins bordeaux terminaient élégamment la tenue haute en couleur. Plus tard je sus que Aiden lui avait ordonné d'aller passer la tenue qu'il avait posée sur son lit, si gravement qu'elle aussi avait cru à un costume pour faire diversion, dans la bataille qu'elle croyait commencée.

Maintenant nous descendions, Aiden entre nous deux. Il serrait nos doigts entrelacés avec les siens. Je fus touchée du geste pour Claire, qui aurait sans doute mal vécu la descente des larges marches seule tandis que lui et moi nous serions donné la main.

Mais dès que nous atteignîmes la salle de bal elle fut happée par les vampires Nous la laissâmes partir, nous-mêmes entraînés d'un groupe à l'autre. Tous nous dirent combien nous avions leur confiance, et combien ils nous respectaient.

Marianne me tira par le bras à son tour. Elle me montra un jeune homme visiblement un peu paniqué. La vampire aux yeux jaunes me le présenta dans les normes. Je l'avais déjà vu, c'était l'humain qu'elle aimait depuis ce soir-là où elle l'avait rencontré en ma présence. Il tâcha de dissimuler la panique qui ne le quittait pas, et répondit à mes questions sur lui et leur relation. Il était courageux, n'importe quel humain à sa place aurait écouté son instinct de survie en fuyant à toutes jambes. Lily arriva derrière ce roux jeune homme. Elle rugit à son oreille sans qu'il l'ai vue venir. Il hurla ; l'immortelle aux longs cheveux d'ébène rit à gorge déployée.

• - J'adore faire ça, m'expliqua-t-elle d'excellente humeur.

• - Un jour je t'aurai, sourit-il, ce maudit réflexe finira par s'arrêter.

Plus tard dans la soirée Alexandre fendit la foule pour me trouver. Il m'indiqua une belle femme, qui restait lascivement lovée sur les genoux de son partenaire.

• - Bianca, m'indiqua-t-il.

• - Mince. Je suis désolée, mon joli, il va falloir te trouver une autre belle.

Il hocha tristement la tête, le bagarreur de service ne se sentait pas à sa place, dès qu'il fallait faire dans la dentelle. Je le gardai avec nous tout le reste du bal. Enfin je surpris le regard évocateur d'une jolie rousse sur le beau brun aux yeux azur, craquant avec sa fossette au menton. Je le lui glissai à l'oreille mais le vis paniquer.

• - Elle est bien trop jolie, me souffla-t-il mal à l'aise.

• - Tu plaisantes ?! J'y suis, c'est parce-que tu es novice parmi les vampires. De surcroît tu ne peux jamais te voir dans un miroir. Je vais te rassurer : tu as de magnifiques cheveux brillants, noirs jais, coupés à la romantiques, sur un visage exceptionnellement doré en ce long et pénible hiver. Tu as des yeux d'un turquoise profond, immenses pour des yeux en amende. Ton visage est d'un bel ovale, avec des sourcils aussi épais que parfaitement écartés et dessinés. Tu as des mains de pianiste. D'après ce que je vois, tu es plutôt bien fait. Te sens-tu prêt à y aller, à présent ?

• - Si tu t'es trompée, attention à toi, sourit-il crispé.

Il rejoignit la rousse qui m'adressa un regard reconnaissant. Il l'invita à danser ; lorsque lui m'adressa un clin d'œil, son nez à elle était fourré dans son cou.