Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 149.

• - Non, tu ne peux pas te damner pour moi, renoncer au soleil, t'obliger à boire du sang humain, non ! Hurlai-je, mais mes propres cris m'éveillèrent.

• - Je le pourrais, si, mais pour l'heure tu fais juste un cauchemar.

J'ouvris précipitamment les yeux. Il était là, penché sur moi, ses yeux dorés luisant dans le noir où je voyais comme en plein jour.

• - Qu'est-ce que tu fais là ? Haletai je en me penchant pour attraper un verre d'eau.

Il le fit pour moi et me fit boire, les yeux dans les yeux. Prince quitta les draps, comme pour s'éloigner par pudeur.

• -Je viens souvent te regarder dormir.

• - Pardon ? Tu mens, je me réveillerais !

• - Il faut croire que même ton subconscient de vampire a confiance en moi.

• - Ose prétendre que tu ne le fais pas en partie pour faire du mal à ton épouse, qui doit très bien voir qu'elle dort toute seule.

• - Nous ne dormons pas ensemble.

• - Oh.

• - De qui rêvais tu ?

• - Un homme que j'ai connu.

• - Et alors, il se damnait pour toi ?

• - Alors je partais et il avait des enfants sans moi.

Il sourit, preuve qu'il avait tout à fait compris que j'avais menti. Peu m'importait, du moment que je parvenais à ne pas le plaquer sur ce lit.

- Tu peux partir, je suis fatiguée, fis-je en espérant être convaincante.

• - Je te plais, Callista ?

Je déglutis péniblement. Si je refusais de répondre, cela voudrait dire oui, mais si je disais que non, il verrait que je mentais.

• - Beaucoup. Cheveux clairs coupés à la romantique, sur yeux dorés, tu dois plaire à toute femme normalement constituée.

• - Mais à part le physique.

Je me rendis subitement compte que j'étais en apnée et que mes yeux étaient écarquillés. Si je mentais il le verrait, lui aussi avait des sens surnaturels qui permettaient de déceler de tels signes. Mais au moins je serais débarrassée. Bah, je pouvais répondre la vérité sans m'engager.

• - J'apprécie beaucoup ton... ta...

Mince alors, qu'est-ce que j'en savais, moi ? Cette fois je me sentais oppressée, prise au piège, je l'aimais sans raison, voilà tout ! Je voulus fermer les yeux pour réfléchir à un repli mais si je faisais cela je serais dévoilée sans un mot supplémentaire. Diversion :

• - Et toi, tu m'apprécies ? Je n'ai rien dit, ne réponds... Commençai-je aussitôt.

• - Je t'aime. J'ai peut-être mis une semaine à t'aimer, au grand maximum.

• - Tais-toi et retourne te coucher, tu te mens à toi-même parce que tu regrettes de t'être marié.

• - C'est toi qui te mens à toi-même, et ici et maintenant, je veux savoir pourquoi !

Il avait hurlé, j'eus l'impression que tout le château vibrait de ses paroles. Un ange passa. Pardon, une cohorte d'anges, l'olympe entière en vérité ! Finalement il voulut reprendre, plus calme, le visage plus tendre, mais je posai un doigt sur ses lèvres. Je tentai de faire le moins de bruit possible pour sortir du lit, mais même un vampire ne peut empêcher le tissu des draps de bruisser au moins un peu. Je m'immobilisai ensuite. C'était bien cela. Un cœur battait derrière la porte. Je souris. Léila, l'adorable enfant, devait nous espionner par le trou de la serrure. Je fis un grand cercle pour qu'elle ne me vît pas, puis ce fut avec un grand sourire au lèvres que j'ouvris la porte à la volée.

Tarah me regarda avec ses yeux de biche malheureuse, mais rapidement, ses yeux noisette coulèrent sur Kenzo.

• - Répudiez-moi, articula-t-elle à travers les larmes qui coulaient à flot sur ses joues roses. Je ne peux pas le faire, moi, ma famille me tuerait. Elle le fera peut-être en tout état de cause, mais au moins j'aurai essayé.

Je m'élançai pour la prendre dans mes bras, je ne supportais pas de voir une jeune fille pleurer à cause d'un homme. Mais elle recula vivement.

• - Tarah, fis-je avec lassitude, nous ne couchons pas ensemble, ni ce soir ni jamais, il est venu me parler, nous ne sommes que des amis.

En temps normal elle serait sortie, mais cette fois-là elle était déterminée.

• - Alors pourquoi ne peut-il même pas me toucher ?

• - Parce que tu es trop jeune, soupirai-je...

• - Ce n'est pas cela. Pourquoi, majesté ?

Je ne l'avais pas encore regardé, pour ne pas encore avoir à subir le regard narquois qu'il arborait d'habitude en ce genre de circonstances. Mais là mes yeux coulèrent sur lui. Les siens étaient fermés, et il appuyait deux doigts entre ses sourcils, lesquels étaient haussés. Je priai pour qu'il trouve quelque chose de gentil à dire, pour une fois.

• - Nous allons mettre les choses à plat, lâcha-t-il finalement.

Maintenant la pauvre tremblait, mais je réprimai mon mouvement de sympathie, en tout état de cause elle me rejetterait.

• - Je vous écoute, dit elle.

Le péché pour leur vie 151.