- Parfait, alors à l'attaque ! »

Les quelques minutes restantes se passèrent en silence. L’angoisse montait alourdissant la scène. Le cyborg respirait bruyamment aux cotés de Kiera.

«Courage partenaire» tenta-t-elle de l’encourager mais elle n’eut en retour qu’un sourire crispé. Soudain Naël donna le signal, Sahel leva son fusil et calmement ajusta sa trajectoire. Une arme à la main cette homme devenait autre. A présent il était serein, sûr de ses compétences et de ses actes, il n’était plus Sahel mais un policier qui agissait pour la justice. La justesse de sa cause guidait ses gestes, son tir fut parfait : il toucha une des femmes en épées. Celle-ci ressentit l’impact et donna immédiatement l’alerte, ses mouvements demeuraient vifs, elle ne semblait pas gênée par sa blessure.

« Ce sont bien des armes magiques, annonça le night comme une évidence. Kier c’est à nous ! »

Sans attendre la réaction de son compagnon il se lança dans la mêlée. Seules quatre des suspectes étaient armées de lame enchantées, c’est naturellement que les combats s’équilibrèrent à deux contre un. Lorsque Kiera sortit ses lames elle sentit leur sourire cruel se dessiner sur ses lèvres, Flagell exigeait du sang ! Les entraînements successifs n’avaient fait qu’accroître leur soif, à présent que l’heure du combat avaient retenti une haine sans fin s’empara de leur être de métal. Kiera ne comprit pas ce sentiment qui lui était transmis, elle n‘avait rien contre ces femmes. Un nuage blanc envahit soudain son esprit. Le guerrière ne voyait plus la scène, elle se sentait sereine, apaisée. Une voix d’argent lui murmurait de ne pas s’en faire, et Kiera la croyait, qu’il était agréable de lâcher prise. Elle s’abandonna entièrement à ce sentiment. Le temps passa sans qu'elle ne cherche à le compté, enrubannée dans son cocon de douceur la louve ne pensait plus à rien, elle goutait simplement cette quiétude qui l'avait saisie. Puis cette sensation se retira et elle se retrouva à terre essoufflée. A ses pieds une rivière rouge dévalait les pavés déviant de son chemin lorsqu’elle rencontrait une montagne de chair. Sa tête lui tournait mais elle avait reprit ses esprits, « Que s’est-il passé ? » Puis elle se rappela le meurtre cette odeur nauséabonde qu’elle n’arrivait pas à supprimer de sa mémoire, l’attente insoutenable qui précédait la charge et enfin l’attaque. Elle était entourée d’ennemies, elle devait se reprendre, cependant son instinct lui disait qu’elle était en sécurité. Elle leva tête pour apercevoir le visage fermé de son époux, dans ses yeux brillaient une lueur malsaine. De la haine ? Non, de l’envie, le night enviait ses actes. Quel homme peut-il bien être ? Songea la louve écœuré.

Sahel regarda Kier s’élancer à l’assaut des suspects, le ventre serré il pria pour que rien n’arrive à son partenaire, puis se reprit, ça s’était son rôle et non celui d’Abbal. Il reposa son fusil sur son épaule et entreprit de dégager la route à son compagnon. Il était déjà aux prises dans un combat inégal avec deux assaillants. Pendant quelques secondes une boule revient se nicher au sein de son estomac, mais il la chassa prestement. Un soir alors qu’il sortait fumer de l’opium sur le toit il avait trouvé les entraînements secrets entre les épéistes. Bien sur la pensée de faire demi tour lui avait traversé l’esprit, mais il ne l’avait pas fait. Allumant sa pipe il avait observé son compagnon se démener contre le night, et en cet instant Sahel avait plus que jamais conscience des faiblesses de son ami. Ses failles étaient évidentes pour n’importe quel observateur, Kier était meilleur que la moyenne mais loin d’être excellent. Ce n’était pas le moment d’avoir ces pensée macabres, il ne pouvait pas l’aider dans ce combat, sa tâche était simplement d’éviter qu’il se complique. Il allait dévier son viseur lorsqu’il aperçut son ami dégainer son sabre, aussitôt sa personnalité muta. Kiera le fit tournoyer illuminant la scène d‘éclat de lumière.

« Que peut une simple lame contre mon Ulc ? Se gaussa la sorcière.

- Une simple lame ? Vraiment ? répondit son associé d’une voix qui n’était pas la sienne. »

Les crocs de la justice 101