Il murmura un rapide « au revoir madame » qu’elle n’entendit pas, puis s’en alla rapporter la conversation aux autres.

« Pour être désert le quartier est désert, il est aussi mort que notre victime, fit remarqué le cyborg. C’est une chance que le témoin soit passé par là sinon nous aurions jamais découvert le corps !

- Une chance c’est sur, soupira le night qui préféra se lancer dans des explications pour ne pas s’attarder sur cette pensée. Avant c’était un lieu plein de vie mais lorsque le centre des affaires fut déplacé au Nord il a perdu sa vitalité. Peu à peu il s’est vidé, et les derniers habitant l’ont fuit quand la cité a cessé de l’alimenter en eau potable, c’est devenu un lieu fantôme oublié de tous.

- Sauf de notre tueur, releva Kiera, une Sord Siesta grise métallisée c’est la voiture de Luxesse, fit-elle en revenant à l‘affaire.

- Ainsi que de toutes les personnes qui ont en fait la demande au roi, c’est la voiture la plus courante. Jamais autant de modèles ne se sont vendus depuis que Sir Tiran a décidé de motoriser tous les espérants à l’emploi !

- Peut être, mais une cape c’est aussi un vêtement qui ne jurait pas sur elle.

- Kier cesse cette chasse à cette sorcière, ce n’est pas elle. Je sais que nous avons pas grand-chose mais se raccrocher à de faux espoirs ne peuvent que mener dans le mur.

- Parce qu’elle l’a dit ?

- Parfaitement ! Et aussi parce que j’ai vérifié son alibi et qu’il tient la route, elle n’a pas pu tuer notre première victime. Je vois que les laborantins s’activent nous ne faisons que gêner. Si vous n’avez plus rien à faire on rentre. »

Cette scène, pas plus que les autres, ne révéla ses mystères. Kiera avait raison, les cheveux de la jeune femme avaient bien étaient décolorés et teints, mais la marque de colorant était des plus banale, celle que l’on trouve dans les premiers prix du rayon. La robe semblaient plus intéressante, faite de soie et d’organza elle était faite main, le modèle n’existait nulle part ailleurs. Exactement le genre de vêtement que coudrait Luxesse, songea la louve sans le dire, elle avait compris que le sujet était tabou. La façon dont la tenue s’ajustait au corps laissait penser qu’elle était faite sur mesure, peut être même cousue sur le corps afin de contenir le intestins et autres organes. En effet la jeune femme avait été totalement éviscérée, lorsque Dries avait coupée la robe, le contenu du tissus s’était répandu sur le sol compliquant ainsi la tâche du docteur. Exposés à l’air libre les organes avaient commencé leur décomposition, ils étaient à présent trop abîmés pour avoir une précision suffisante à une bonne évaluation. Cependant en étudiant justement ce phénomène de décomposition Dries parvint à donner une heure approximative de la mort, cela faisait trois jours que le corps pourrissait sur le parvis, sans surprise la jeune femme était donc morte une semaine après son enlèvement. Comme les autres victimes sa gorge avait été tranchée après sa mort et elle avait le bout des doigts coupés. Cependant cette fois de la terre fut emprisonnée dans l'œsophage de la victime, preuve que l’assassin l’avait maintenue face contre terre. Peut être pour l’étouffer, mais ce n’est qu’un hypothèse avait précisé Dries, puis lui avait consciencieusement nettoyé les gencives (les dents avaient déjà été arrachées) et le début de la gorge, provoquant inévitablement plusieurs spasmes chez la victime. L’échantillon prélevé indiquait que la victime avait séjournée dans une pièce humide, certainement une cave, se trouvant quelque part dans la capitale, ou plus probablement dans la campagne environnante. Cela restreignait le champ des recherches mais sans provoquer une réelle avancée, étant donné le type de meurtre et la facilité du tueur à se déplacer en ville, son profil indiquait un citadin aisé. Blasé Naël voulut reprendre l’enquête au début, à cette fin il dépêcha chaque membre de son équipe au domicile d’une victime. Les lieux avaient déjà été fouillés par les missionnaires de vérité qui se chargeaient de la collecte des informations, mais le lieutenant tenait à ce que ses hommes le fasse aussi, par espoir dit-il.

Les crocs de la justice 111