- Alors parlez nous de votre métier, fit le père.

- J’ai été recrutée toute petite… »

Lorsque Naël découvrit le métier qu’elle s’était choisi ses yeux pétillèrent d’une surprise ravie. Le reste du repas se passa dans la bonne humeur. La duchesse tenta bien un « Au fait j’ai vu Lio hier » mais nul n’en tient compte. A la fin les futurs mariés allèrent se promener tandis que les parents fatigués rejoignirent leur lit.

« Alors ? s’empressa de demander la louve.

- J’ai soumis ton idée à Dries qui a confirmé que la taille des cercles pouvaient correspondre, depuis nous avons dresser la liste de tous les constructeurs et de leur clients.

- Il y en a beaucoup ?

- Un vingtaine environ.

- Entre les interrogatoires et les recherches sur leur passé ça va prendre du temps.

- Pas tellement Christiano est entré en action, il mène à lui seul les gardes à vue. Face à un vampire les langues ont une tendance étonnante à se délier. Nous aurons fini demain soir, enfin j‘espère.

- En attendant si tu me parlais des faiblesses de cette jolie demeure.

- La maison fut construite il y a bien 600 ans.

- D’où le P’utra, j’avais compris.

- Elle a huit entrées dont deux condamnées, j’ai mis des capteurs sur les six autres une alarme retentira sur ma montre, je configurais Hector pour qu’elle retentisse aussi sur la tienne.

- C’est déjà fait, qu’en est-il des égouts.

- Bah ils sont sales, fit-il espiègle. Tu peux peut être même y trouver quelques rats mutant. Il y a même quelques années une servante y serait descendu pour sortir discrètement de la demeure, elle allait rejoindre son amant laissant son mari à ses confortables songes. Hélas l’intrigante n’eut pas le loisir de mettre a bien ses projets. Un hurlement retentit déchira la nuit, alertés par ce bruit saugrenu les gardes se coulèrent à leur tour dans cet étroit boyau et trouvèrent notre petite servante pétrifiée, elle aurait vu… un croco artificiel ! Cependant je pense que ce n’est qu’une rumeur.

- Très drôle ! Fit-elle un sourire au lèvre.

- Le système d’égout a l’age de la maison, tu imagines donc son état, reprit-il plus sérieux. Nous avons fait faire des rénovations il y a de cela quelques années j’en ai profité pour faire boucher toutes les entrées.

- Les toits ?

- En oxine, si quelque s’aventure par là il sera immédiatement visible et ne pourrait en aucun cas ébranler la pierre.

- En effet c’est solide cette saleté ! J’ai essayé autre fois de percer un mur fait en cette matière.

- Et alors ?

- Il me tient encore en échec mais si je le croise à nouveaux j’aurais ma revanche !

- Etrange.

- Ce mur m’a volé ma liberté !

- Une longue histoire je suppose.

- En effet et si tu me faisait faire le tout du propriétaire.

- Bien sur, que souhaites tu voir ?

- Les entrées, et les pièces où tes parents aiment se réfugier. »

Le début de la visite se fit silencieusement, la louve souhaitait tout repérer, tout enregistrer mais c’était impossible la demeure était bien trop grande alors elle renonça. Sentant le changement d’attitude de sa compagne Naël commença à se raconter, le défilé des portes commença à égrainer son histoire. Derrière chacune d’elle se tenait un secret, une conte caché qu’il lui faisait vivre par ses mots. Il n’avaient pas finis lorsqu’ils se séparèrent.

« Nous reprendrons demain si tu veux bien dit-elle.

- Si tu le souhaites encore, répondit-il énigmatique. »

Les crocs de la justice 137