«C’est bien, je n’aime pas la technologie, elle rend les gens faignant. Faire les choses par soi-même est quand même plus intéressant. Bien, maintenant passons au bain, je n’ai jamais vu de personne aussi sale que toi ! Tu viens ?»

Décidément Kiera ne comprenait pas cet homme, pourquoi l’avait-il amené ici et non à la caserne ? Et qu’entendait-il par bain ? Depuis que l’eau était polluée il était devenu impossible de se baigner, l’onde rongeait tout ce qu’elle touchait, l’enfant était bien placée pour le savoir.

«Comment t’appelles tu ? demanda l’homme en franchissant la porte. »

Derrière se trouvait une salle sombre mais en meilleur état que la précédente. Elle était couverte de carrelage et en son centre se trouvait une boite rectangulaire transparente. Sur le fond de la pièce pendaient des serviettes et un lavabo qui devait avoir le même âge que l’homme.

La louve entra en silence dans la pièce, les lieux exigus et sombres ne lui plaisaient pas, elle n’avait aucune sortie de secours.

« Allez parle, je sais que tu en es capable, je t’ai vu lancer des sorts, je t‘ai entendu compter !

Elle ne dit mot regardant le doute s’installer chez cet homme.

- Depuis combien de temps es-tu dans le rue mon pauvre ?»

La pitié avait remplacé l’incertitude sur le visage bronzé de son interlocuteur, ne supportant pas ce sentiment, elle s’empressa de répondre.

« Kiera. 

- Quel choix étrange, tu ne pourras pas garder un mon aussi féminin mais si tu y tiens je verrais avec l’orphelinat ce qu’il est possible de faire. Tu as quel âge ?

- Je sais pas, pour compter il faut un point de départ et je me souviens pas de celui-là.»

L’homme sourit, il était en train de sortir de nouvelles serviettes d’un placard invisible aux yeux de l'enfant.

«Tu sais depuis quand tu es dans le rue ?

- Quatre saisons environ.

- Je vois, te rappelles-tu de tes parents ?

- Non»

Au fond de lui Soren bouillait : J’ai créé l’orphelinat pour pas que ça ne se produise plus ! Quatre saisons ! C’est criminel ! Si je retrouve ses parents je les jette en prison. Dès que le bain sera fini je lancerai une enquête, mais avant je dois aller soigner Caled, les deux gardes doivent commencer à trouver le temps long.

«Ce sont eux qui t’ont appris les sorts que tu utilises ?

- Non.»

Pas grave, à partir de l’ADN de l’enfant nous retrouverons facilement les parents. Je dois faire un exemple, se dit-il en soupirant, dix jours de pluie pour cet abandon serait-ce suffisant ? Son regard se posa alors sur l’enfant perdu, non clairement non, la mort par injection sera la punition que je réclamerai.

«Laveur.»

 ces mots un robot fit son apparition.

«Amène moi une bassine d’eau à 27 degrés. »

Aussitôt une cuve se matérialisa à coté des serviettes.

«Aller viens, on va voir ce qui se cache sous cette crasse.»

Kiera paniquait, elle avait tout envisagé sauf la torture.

Les crocs de la justice 10