- Tu as une petite mine me fit Célian le lendemain. J'ai annoncé ton rétablissement trop tôt, tu as besoin de dormir. Repose toi.
Je ne pouvais pas, je devais comprendre. Comment la pierre était-elle arrivée ici ? Décidément cela n'allait pas. Je pris la journée à me décider mais après mure réflexion j'admis que je n'avait d'autre choix, je devais aller voir les Dieux. La formule était complexe et nécessitait de nombreux ingrédients difficiles à acquérir pour qui ne connaît pas la ville. Je fut obligée de passer commande sur internet. Un mois pour le cœur de Colibri, soit. Je notais les quelques adresse où je pourrais trouver d'autres éléments. En attendant je devais être vigilante.
     Cinq longs jours passèrent sans que Célian, inquiet par ma brusque rechute, accepta de me laisser sortir. Toute cette période je ne vis pas Mélodie, à peine je l'entendais rejoindre sa chambre où éclater de rire, peu à peu elle s'effaçait agréablement de ma mémoire. Il était trois heures du matin lorsque je fis cette réflexion, que pouvait-on faire d'autre à cette heure ? La réponse est : rien. Je m’ennuyai. Je décidai donc de descendre me chercher un verre de lait. Qui sait ça serait peut être aussi efficace que les bras d’un bel ange. Doucement je me levai, descendais sans bruit les escaliers, et alors que je m‘approchai de la cuisine, je vis dans le salon forme allongée sur le canapé. Tiens Mélodie est encore là. Elle pourrait au moins lui rendre sa chambre étant donné qu’elle dort avec colgate boy. Je ne pouvais donc pas allumer la lumière, je me contenterai du faible éclairage blanc diffusé par les lampadaires de la rue. Le soucis de cette cuisine c’est qu’elle fut conçue pour les géants (tous ceux qui sont au dessus d’1m70) je devais donc constamment gravir les chaises pour arriver à attraper quelque chose, notamment les verres. Cependant avec ma jambe nouvellement guérie l’escalade me semblait périlleuse,  j’essayai alors de les saisir sans me rajouter de centimètres. Je m’étendis de toute ma longueur, prenant appui sur le plan de travail. Grâce à ce stratagème j'arrivai à les effleurer du bout des doigts. C’est rageant ! Je me mis sur la pointe du pied, j’allais l’avoir quand une chaleur m’envahit. Un torse se plaqua contre moi et une main attrapa l’objet convoité. Un parfum léger d’encens m’enivra, padre. Ce fut bref, il s’écarta rapidement.
- Tu pourrais demander quand tu as besoin d’aide !
Le ton de cette réplique me glaça le sang. Je me tournai vers lui, ses yeux flambaient de colère. Mais où as-tu donc la tête?  tu es en béquille et dans le noir ! Qu’est ce qui se serait passé si tu étais tombée ! Tu ne réfléchis donc jamais ! Es tu stupide à ce point ?
Je me figeai. Dans le couloir beau fit son apparition, il alluma la lumière.
- Ha je vois que tu as encore fais un cauchemar, lança-t-il gaiement, il te faut…
- Je rêve ou tu viens de dire que j’étais stupide ?!
- Vu ton comportement de ces derniers temps on ne peut pas te décerner un prix Nobel ! Si tu désires un peu plus de considération de ma part cesse de larmoyer et bouge toi !Tu n’arrêtes pas de geindre, par contre demander quelque chose dont tu as besoin, ça tu ne sais pas.
- Padre tu vas trop loin grogna Célian. Mesure tes propos !
- Et toi arrête. Je te signale que tu n’es pas son père, au mieux tu n’es qu’un de ses amants. Nous eûmes tous les deux le souffle coupé. Si tu es assez grande pour prendre ce genre de responsabilités alors assume et arrête de gémir ! Dés qu’il y a un problème tu pleures, je veux rentrer chez moi, je ne parle pas anglais, une enquête a été ouverte, je n’aime pas l’enquêtrice, on m’a agressée car je n‘ai pas obéi. Bon sang grandis ! Tu ne cesses de te plaindre, si tu as un problème viens nous en parler, demande de l’aide, mais par pitié cesses de faire l’enfant ! Je ne suis ni ton père ni ton amant !
- Je vais me coucher, répliquai-je froidement.

Divin témoin 47