La louve et le prince, résumé.

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Je haussai les épaules puis avertis du regard que nous étions prêts pour les autres questions.

• - On dit que le roi et la reine de Terra ont été réveillés d'un long sommeil. Est-ce la réalité, Prophète ?

Prince prit naturellement la parole, c'étaient ses parents, un elfe et une panthère maudits par les Dieux. Je frissonnai un peu au souvenir de la tristesse avec laquelle il m'avait expliqué leur situation et du bonheur incommensurable qu'il avait ressenti lorsque spontanément j'avais déclaré que nous trouverions un moyen de sauver ses parents. Il m'avait demandé pourquoi je ressentais l'envie de l'aider, alors qu'il était à mes yeux un parfait inconnu. Je n'avais pas répondu, j'avais souri en passant une main dans ses cheveux d'ébène. Comment lui dire que j'étais tombée amoureuse de lui seulement quelques secondes après l'avoir rencontré, si belle créature surnaturelle ? Comment du haut de mes quinze ans, aurais-je su contrer un si puissant amour ? A quinze ans la raison est une notion inutile. On plonge la tête la première dans ce que l'on ressent, on se sent immortel. Il avait fait remarqué combien je n'étais plus la même. Comment l'être, quand je me sentais à présent aimée par une telle créature ? Comment demeurer la petite fille blessée qu'il m'avait décrite, alors que j'avais face à moi un destin aussi beau, qui me tombait tout cuit entre les bras ? Et puis les lycans se sentaient facilement les rois du monde, je dois aussi vous l'avouer, chose que j'avais tu à l'immortel. Déjà il prenait la parole :

• - Mes parents ne dormaient pas, fée, ils se sont retirés du pouvoir de leur propre gré. Nous les avons simplement retrouvés pour les consulter sur la guerre qui torture Terra.

• - Mais veulent-ils régner de nouveau ?

Les fées respectaient un silence parfait, agitées, nerveuses à l'idée de perdre leur indépendance.

• - Non, pas tant que ce n'est pas nécessaire, répondit-il d'un drôle de timbre, qui n'aurait pas paru diplomate à un bureaucrate terrien.

Mais je supposai que c'était justement la personnalité de la panthère de lune qui constituait sa signature et que les peuples de Terra appréciaient tellement. La porte parole remercia, soulagée, et les fées se retirèrent respectueuses, pour nous laisser seuls avec le chef.

• - Bon voyage à vous, sachez que vous avez l'appui inconditionnel des fées. Rappelez-vous-en si vous êtes en détresse.

Nous remerciâmes avec émotion. Mais mon plaisir de m'éloigner des fées et ainsi de mon rôle d'actrice se révéla sans bornes.

• - Quand trouverons-nous les centaures, demandai-je un peu plus tard à Prince en lui offrant un fruit cueilli à la volée ?

• - En milieu d'après-midi, Tarah.

Songeur, Prince laissa un calme silence s'imposer entre nous. Pour passer le temps je câlinais Rubis qui marchait près de moi et lui chuchotant des mots tendres. Je sentis murmurer mon ventre bien avant que Prince ne l'entendît, mais ne me demandez pas quelle heure il était, j'étais perdue sans montre. Prince étudia le soleil et annonça :

• - Partons en chasse d'un déjeuner, tu veux bien ?

Il y en eut trop pour nous deux seulement, j'appris alors que les panthères nous égalaient à la chasse, ce qui me vexa un brin. Ensuite, nous partîmes faire boire Rubis. Mais je ne tardai pas à questionner :

• - Comment sont donc les centaures, vampire chéri ? Interrogeai-je d'un timbre résolument moqueur.

Il eut une mine assez difficile à décrypter, le menton haut, le regard un peu narquois. Patiemment je le laissai me les décrire physiquement, et enfin il en vint à ce qui m'intéressait (Qui ignore à quoi ressemble un centaure ?!) :

• - De caractère ils sont des guerriers excellents, mais leur intempérance gâche leur réputation.

• - Quel genre d'intempérance ?

• - Le vin, la nourriture, le sexe, sourit il, espiègle.

Il avait détaché chaque partie de la phrase, créant un suspense qui fonctionna à merveille. Je hochai la tête en écarquillant les yeux ce qui le fit bien rire.

• - Heureuse de t'avoir détendu, souris-je, sincère.

Aussitôt il récupéra son air inquiet.

• - Hé, Celui qui sait, qu'est ce qui t'arrive ? Je veux dire, ils sont intempérants, mais ils ne sont pas mauvais, si ?

Il fit non de la tête alors je continuai :

• - Et nous n'avons que des bonnes nouvelles, alors qu'est ce qui te te tracasse ?

• - Rien, dit il, soudain bourru comme un gnome (d'après ce qu'il avait conté lui-même).

La louve et le Prince 121.