La louve et le prince, tous les articles.
La louve et le prince, résumé.
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- Venez donc ce soir à la grotte, nous fêterons la victoire en famille.
Avec grand plaisir nous le suivîmes jusqu'à chez lui pour prendre de quoi dîner, puis nous filâmes à la grotte. La soirée fut délicieuse. L'elfe et la panthère furent d'excellente compagnie et nous rentrâmes heureux. Avant de nous séparer d'avec son père, nous partageâmes de quelques regards d'intenses émotions. Mais arrivée au lit j'eus un mauvais pressentiment.
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- Qu'est ce qu'il y a, Tarah ? Fit Prince en surprenant ma mauvaise humeur subite.
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- Nous le verrons bien. Mais en tout état de cause je tiens à féliciter celui qui sait, souris-je sur ses lèvres.
Après ce baiser léger nous tombâmes de fatigue. Mais ce que je pressentais se produisit en effet. Prince passa une nuit affreuse. Des heures durant je l'observai convulser, les yeux écarquillés et d'une blancheur laiteuse, encore pire qu'à l'ordinaire. Je me dis qu'il aurait cet aspect-là s'il mourait un jour.
Au petit matin cela s'arrêta enfin et morte de fatigue, enfin rassurée, je m'endormis instantanément. Mais son dernier regard me donna des cauchemars. Dans ces affreux songes je menais d'atroces batailles : le sang colorait toutes les images d'un rouge poisseux. Lorsque je me réveillai en sursaut, mon hurlement de douleur déchira l'air. A la fin de mon rêve on me lacérait le dos puis par les Dieux, je souffrais comme jamais ! Prince était là devant moi et me parlait sans discontinuer. Aveuglée par la souffrance, les bras contractés autour de moi, j'oscillais d'avant en arrière, en proie à cette affreuse douleur tout le long de mon dos. Mais au bout de quelques minutes la douleur se stabilisa, aussi pus-je enfin écouter ce que disait Prince.
Chapitre trois : la chasse.
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- Cela va s'arrêter, je te le promets, Tarah, cela va s'arrêter, ne bouge pas trop, voilà, ça a l'air d'aller mieux, non ?
Ravalant ma douleur aiguë j'émis un rire hystérique qui m'effraya moi-même, mais acceptai sans broncher ses caresses, douces comme la soie au milieu de tant d'atrocité.
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- Ne bouge pas, je vais chercher des cachets pour faire passer la douleur, d'accord ? Ordonna-t-il sans assurance.
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- Reste avec moi ! Hurlai-je incrédule.
Je me remis à osciller d'avant en arrière, en larmes. Prince resta, la main sur ma nuque, le front contre le mien. Cela dura près d'une heure, je peux vous garantir que j'entendis distinctement l'horloge du salon sonner, comme un glas dans ma tête douloureuse. Mais ensuite la douleur devint supportable. Alors j'annonçai lugubrement :
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- Cela va mieux. Tu peux me dire ce qu'il s'est passé, maintenant.
Je savais qu'il était au courant. Il avait parlé aux Dieux pendant des heures, les coïncidences sont parfois bien suspectes.
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- Les Dieux nous félicitent. La bonne nouvelle c'est que si nous réussissons la prochaine mission, tu resteras aussi immortelle que moi ou que les elfes, à toi de choisir, tenta-t-il de plaisanter.
J'étudiai son visage au delà du voile de douleur qui dansait devant mes yeux. Je parvins à sourire et à poser mes lèvres tremblantes sur les siennes.
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- Tu es un merveilleux soldat, assura-t-il d'une voix un peu dure. L'autre bonne nouvelle c'est que mes parents seront libérés de leur malédiction.
Cette fois je ne fus pas dupe.
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- Pourquoi tant de générosité simultanément ?
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- C'est parce que ton immortalité n'est pas un cadeau, c'est un instrument entre les mains des Dieux.
Je déglutis péniblement. Pour me rassurer il me prit dans ses bras, mais cela réveilla ma douleur dans le dos, aussi hurlai-je en me débattant telle une bête traquée. Cette fois des bruits de pas précipités se firent entendre puis la mère de Yule entra.
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- Par les Dieux ! S'effraya-t-elle dans mon dos.
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- Je t'expliquerai, sourit Prince, ça va, ne t'en fais pas, Célia.
Elle quitta la pièce et je levai un sourcil. Pourquoi cette réaction de la part de l'elfe ? Prince continua calmement, en guettant mes réactions. Alors ma vie bascula.
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- Tu es immortelle parce que tu es devenue une redoutable guerrière. Les Dieux t'ont façonnée pour traquer les derniers Spares.
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- Ils ne sont pas tous devenus papillons argentés ?
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- Certains, cinq pour être exact, avaient un gêne particulier et sont devenus immatériels. Ainsi ils ont pu s'échapper de ce monde, à la cherche d'humains, leurs anciens semblables. Ils les ont cherché pour se glisser dans leur peau, Tarah. C'est à toi qu'il revint de les trouver, de leur transpercer le cœur et ainsi de libérer le corps qu'ils hantent de leur emprise.