La louve et le prince, résumé.

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• - Tu es ce genre de jeunes femmes qui ne sont pas sûres d'elle pour deux sous, alors qu'elles ont de grandes qualités et un visage à se damner. Ces doutes passeront lorsque tu trouveras l'amour, comme pour tout le monde.

Le couple s'embrassa tendrement ; mon regard fut aspiré sur celui de Prince, chaleureux. Pensait il réellement que j'avais ces qualités de l'âme... et ce physique angélique ? La dernière fois que je m'étais vue dans une glace c'était le jour de mon mariage. Mes yeux noisette paraissaient d'autant plus immenses qu'ils étaient soulignés de couleurs chaudes. Mes cheveux blonds bouclés cascadaient dans mon dos, tombant élégamment en un tout nouveau dégradé, depuis les épaules jusqu'à la chute des reins. Ma petite poitrine mettait en valeur le profond décolleté de ma robe, (à moins que ce ne fut le contraire) dont la traine était interminable. J'avais quinze ans, je n'étais pas encore formée tout à fait, mais au moins je n'étais ni maigre ni grosse, c'était appréciable, certes. Les tenues de mariage créaient des beautés artificielles, songeai-je mélancolique.

Je vis tout le monde se lever et suivis nos hôtes à la chambre d'amis. La seule et l'unique. On nous montra la fonctionnement de la douche puis le contenu de la penderie, nous invitant à emprunter ce que nous voulions, et à donner nos vêtements sales à la suivante, ils seraient propres et secs le lendemain. Puis le couple nous quitta.

• - Les sèche linge existent sur Terra ? M'étonnai-je.

• - Pas comme tu les connais, rit-il , mais nous avons un autre système. Va te changer, et passe-moi une serviette, je vais donner tout cela à la jeune fille tout de suite.

Je fis ce qu'il demandait et torse nu, la serviette nouée autour de la taille il ressortit de la chambre. Elle était très belle, toujours pavée de grandes dalles colorées de diverses teintes allant du crème au rouge tendre. Le grand lit était à baldaquins. Les sanitaires étaient accueillants. Je me fis couler un bain.

Prince s'approcha, sans doute certain que je visitais toujours les petites commodes qui recelaient des sels et parfums.

• - Je ne suis pas visible, lâchai-je en observant la poignée tourner lentement.

Il ne dit rien mais la poignée s'immobilisa. Je me prélassai un moment puis sortis enroulée dans un drap de bain. J'ouvris la penderie tandis que Prince prenait ma place à la salle de bain.

• - Les elfes ont l'âme accueillante, m'extasiai-je. La salle d'eau et cette armoire sont tout ce dont je rêvais.

J'enfilai un déshabillé classique et opaque. Lorsqu'il revint dans la chambre et entra dans le lit, Prince me demanda :

• - Veux-tu discuter de cette journée ? As-tu des questions ?

Je me glissai de l'autre côté du lit, ce qui me donna l'impression que nous étions déjà de vieux amis.

• - J'en ai cinquante, j'aimerais savoir à quoi ressemblent les fées, les gnomes et autres, quelles sont toutes les créatures de ton monde...

• - Mais ?

• - Mais j'ai l'impression que je dois attendre de le voir de mes yeux. Sinon je vais me perdre, souris-je timidement.

• - Tu vois, je savais que certaines choses t'apparaîtraient. Alors dis-moi juste comment tu te sens.

J'étais sur le dos, la tête encastrée dans trente six oreillers. Lui était appuyé sur le coude.

• - Je me sens exilée. Mais sinon ça va, tu n'as pas à t'en faire.

• - Tes parents et tes amis vont forcément te manquer, alors parle m'en, je peux t'aider à le supporter sauf si tu fermes la porte.

• - Pour le moment ça va. Tu crois que je rentrerai là bas quand ce sera fini ?

• - Je n'en ai aucune idée. Alors attends-toi au pire, quel qu'il soit pour toi.

Je réfléchis un moment. Le pire, quel était-il ? Retourner au château où mon mari en aimait une autre, mais d'où je pourrais de nouveau voir mes amis ? Ou rester ici où au moins je pourrais recommencer de zéro ?

• - Je ne sais pas... Ce qui serait pire, me repris-je puisqu'il n'avait pas suivi le cours de mes pensées.

• - Pour répondre à ta question de cet après midi, je passais du temps avec toi parce que je t'aime bien. Au début je t'ai prêté mon attention parce que Callsita le faisait, mais bien vite j'ai compris ce qu'elle aimait chez toi. Tout ce que nous avons dit tout à l'heure. Je t'aime beaucoup, reine des loups. Tu es bien jeune pour avoir de tels poids sur tes épaules mais n'aie pas peur, écouter les petites voix dans nos têtes, c'est inscrit dans nos gênes.

• - Le tout c'est de ne pas s'impatienter ?

Il était si naturel d'attendre les réponses lorsque l'on se posait des questions aussi importantes que : pourquoi être ici et pas sur ma Terre natale ?

• - C'est précisément cela. Laisse-toi guider par tes instincts et tout se passera bien.

La louve et le prince 9.