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20 octobre 2013 7 20 /10 /octobre /2013 00:53

Elle s'assit au bord du lit, parce qu'elle se sentait submergée. Elle venait de réaliser combien la vie de Sofiane était dantesque. Un cauchemar éternel. Une prison invisible. Elle expira à fond et proposa :

  • abeilles.jpg- Et si nous nous commandions des masseurs ? Nous avons besoin de cesser de réfléchir.

Le vampire hocha imperceptiblement la tête.

  • - Cela ne suffira pas. Viens, j'ai un moyen d'arrêter de réfléchir, le seul qui soit efficace quand on est bloqué chez soi.

Il rejeta les couvertures. Lorsqu'il sortit du lit Shalimar étudia distraitement le mouvement de ses muscles qui jouaient sous sa peau si pâle. Presque nu il gagna le canapé en tapotant la place près de lui. Elle l'avait suivi hors de la chambre, mais marqua une hésitation à cet instant. Il tendit le bras pour allumer la télévision et inséra le jeu dans la console. Elle sourit et s'avança. Elle s'assit et un malêtre s'empara d'elle, qu'elle identifia aussitôt comme étant de l'effroi. Elle croisa le regard de son chef, qui l'étudiait de près. Elle se cala près de lui et fit jouer ses propres muscles pour se mettre à l'aise. Il lui offrit une manette. Elle finit par se prendre au jeu, mêlant rapidité et réflexion. Elle apprécia les images féeriques et concentrée pour trouver la Perle du savoir dans l'Afrique profonde tout en vainquant leurs adversaires, elle ne fut plus qu'un personnage de manga se battant près de Sofiane. Elle réalisa bien longtemps après qu'elle ne ressentait plus de malaise près de lui, enfin.

Ils jouèrent tout l'après-midi. Le soir le ventre de l'immortelle criait famine. Elle bondit pour éteindre la console.

  • - Pourquoi as-tu fait ça? S'indigna le vampire en s'agitant grandement. Je ne suis jamais arrivé à ce niveau !

Elle se surprit à rire à gorge déployée. Elle le plaqua sur le canapé alors qu'il se penchait pour rallumer la console. Luttant il vit qu'il s'était fait avoir en flagrant délit d'attitude de gamin boutonneux. Lorsqu'il s'immobilisa au-dessus de la vampire, plaquée au sol sous son poids, sa vieille panique se réveilla, malgré l'instant de complicité qui venait de les unir. Elle hurla en cherchant à se rouler en position fœtale ; précipitamment il la lâcha puis s'éloigna de quelques mètres.

  • - Bon sang, tu m'as fait peur, râla-t-il alors qu'on sonnait à l'interphone.

  • - Désolée, murmura-t-elle tandis qu'il allait ouvrir.

Elle comprit qu'ils allaient cesser d'être seuls et qu'elle n'avait rien dit de ce qu'elle avait prévu d'aborder en l'absence de l'humain.

  • - Je voulais te remercier, Sofiane, pour tout ce que tu m'as offert et ce que tu es en train de donner à Sloan.

Elle avait parlé sur un coup de tête, bien qu'assez posément. Mais elle était contente de l'avoir fait. Lorsqu'elle s'en aperçut elle se sentit soulagée.

  • - Et bien voilà qui est fait.

Le ton était neutre, le chef des vampires aimait jouer à la console mais il n'aimait pas les effusions de grandes phrases poétiques. Pourtant elle n'en avait pas terminé avec lui :

  • - Et aussi, je voulais te dire comme je te respecte en tant que chef, combien je suis consciente que ta vie est un enfer absurde, mais nécessaire et responsable.

Elle se tenait entre lui et la porte où l'on venait de frapper. Elle n'ouvrirait pas tant qu'il n'aurait pas réagi.

  •  - Et bien... tu m'en vois... surpris.

Elle hésita, tout en maintenant un masque plein d'assurance sur ses traits caramel. Finalement, elle ouvrit et Sloan, tremblant, se rua à l'intérieur. Il se laissa glisser au sol contre le bar, dans son Jean flatteur et sa chemise blanche de Dom Juan. Elle était figée mais Sofiane, lui, n'était jamais paralysé par rien. Une autre scène surréaliste se déroula sous les yeux écarquillés de Shalimar. Le vampire s'accroupit devant celui qu'il appelait encore gamin, et le regard protecteur, vérifia son cou.

  • - Tu as été mordu ? Bredouilla-t-elle.

  • - N... Non, articula-t-il.

Puis ses paroles coulèrent comme ses larmes, rapides, saccadées. Tremblant, il se calmait visiblement à peine d'une peur bleue, incontrôlable, et aussi d'un dégoût sans borne, qui resterait sans doute ancré au plus profond de ses entrailles pendant bien des heures.

  • - La police était venue voir Yael. Ils nous ont tous interrogés. Ils savent ! Ils voulaient l'adresse de Jennylyn, il la leur a donnée. Dès qu'ils sont sortis l'air de rien je les ai suivis chez les vampires. Clarence a ouvert et jamais les policiers ne sont sortis de là. Par contre les vôtres sont sortis avec des sacs plastique. Lorsqu'ils m'ont vu je me suis précipité ici. Je ne sais pas s'ils m'ont suivi mais je n'ai pas pu m'empêcher de courir ici comme si j'avais le Diable aux trousses.

Shalimar remercia le sort que tout ceci se fût passé en plein jour.

 

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commentaires

L
mieux vaut commenter tard que jamais....<br /> <br /> Donc une petite erreure, tu écris : un malêtre...voulais-tu dire un mal être ou un malaise?<br /> <br /> Sinon j'adore le coup des jeux vidéos pour se détendre, avec leur réflexes ils doivent être fortiche.<br /> J'aime aussi le rapprochement subtil de Shali et Sofian, elle réalise combien il s'assouplit à son contact.<br /> <br /> ET je suis pressé de voir comment Sloan va se sortir de se guêpier!
Répondre
C
<br /> <br /> merci !! :) (mal être)<br /> <br /> <br /> <br />
A
La suite stp
Répondre
C
<br /> <br /> dans la journée :)<br /> <br /> <br /> <br />

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