Résumé du péché pour leur vie.
Mais mon aimé secoua lentement la tête.
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- C'est faux. Faites comme si elle n'avait rien dit et allons nous-en.
Il partit à grands pas, tellement froid que je hurlai, vive le mélodrame :
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- Pitié, Aiden...
Il se retourna très, très lentement. J'étais tombée à genoux, noyée dans mes larmes silencieuses. Comme un automate il revint sur ses pas, pour me soulever de terre. Ma robe magnifique mais encombrante rendait la manœuvre délicate, mais il parvint enfin à m'éloigner de ce satané cauchemar. Arrivés chez moi il me posa sur mes pieds puis ferma ma porte à clef. Un autre aurait crié, aurait douté, serait parti se saouler avec de mauvais amis. Lui se retourna enfin vers moi. J'explorai son visage du bout des doigts. Violemment, il prit ma tête entre ses mains et captura mes lèvres. Je lui répondis avec fougue. Mes doigts s'impatientèrent sur son nœud de cravate, tandis que les siens s'escrimaient sur les multiples nœuds de ma robe blanche. L'un d'eux lâcha dans un craquement. Je gloussai, puis décollai mes lèvres des siennes. Lui aussi souriait. Il posa le front sur le mien. Il écarta les bras pour que je puisse lui enlever sa veste. Mes doigts sur ses muscles lui arrachèrent un soupir d'aise.
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- On fait l'amour avant ou après avoir discuté de ce que tu viens de me faire subir ? Fit-il d'une voix profondément grave.
Très lentement je chuchotai :
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- Tu es la plus belle des perles que ce monde portera jamais, Aiden Cain Brown.
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- Et tu es la pire des garces qu'il ait jamais fait naître, Cristal Charlotte Kassim.
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- Je sais, souris-je sur ses lèvres. J'ai tellement peur. Une fois mariés jamais nous ne redeviendrons les amants damnés du château des ténèbres. Jamais plus tu ne voleras à ma rencontre avec ce regard qui crie : vas-tu encore vouloir de moi ce matin, Cristal ?
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- Et plus jamais ma mère ne cessera de me harceler pour que nous lui donnions une petite fille.
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- Et plus jamais on ne pourra faire l'amour alors qu'on devrait être le centre d'une cérémonie ringarde.
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- Et plus jamais je ne pourrais craindre que ce soit mon corps et non mon cœur que tu aimes tellement. Ce serait tellement dommage.
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- Lequel de nous deux s'est il apprêté tant de fois à courir supplier l'autre de n'aimer que lui ?
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- Aucun de nous deux ne l'a jamais fait, nota-t-il. As tu réellement eu envie de faire ça ?
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- Telle est la question, souris-je. Si tu veux on peut aller se marier, maintenant.
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- Mais rien ne te ferait tant de mal.
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- Pas si c'est ce qu'il te faut.
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- C'est toi qu'il me faut, Cristal.
Ce baiser-là dit à la place de nos bouches combien finalement ce n'était pas la peine de le faire. On aurait bien le temps quand ce bébé naîtrait, une fille pour faire plaisir à belle maman. Seigneur !
Chapitre deux. Callista.
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- Où est elle, gronda Kenzo !
J'étais là, de l'autre côté de la paroi. Je vomissais.
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- Elle arrive, Papa, cria Léila qui tenait mes cheveux. Callista, par pitié, lave-toi les dents et allons-y, cette gamine m'horripile assez comme ça, qu'on en finisse pour que je ne sois plus obligée de la voir de toute mon existence.
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- Tant que tu tiens mes cheveux, tu n'es pas avec elle, relevai-je.
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- Mais ça sent mauvais, répliqua-t-elle du tac au tac.
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- Espèce de rabat-joie, raillai-je tandis qu'elle m'adressait une grimace dans le miroir qui ne renvoyait que sa propre image.
Elle soupira tandis que je me lavais les dents. Pourquoi Kenzo avait-il obligé tout le château à assister à ce foutu mariage ? Bon, d'accord, c'était parce-que tous ses sujets étaient là. Allez, me dis-je, on lève la tête, et on y va. Je me penchai pour rendre de nouveau un flot de bile. Seigneur !