- Rien dont tu n’aurais du être témoin, réunion dans le bureaux. Je veux voir tout le monde.»

En montant avertir les autres de cette réunion soudaine une seule pensée trottait dans la tête de la louve. « Ses parents », ainsi Naël était un fils de noble. Dans son monde la noblesse ne se transmettait pas puisque ces élus étaient choisis directement par les sages ou les rois. Les De Fridus étaient une famille ancienne connue pour ses fêtes et sa droiture morale. Elle savait bien qu’ils avaient enfanté mais se moquait de leur progéniture. Selon ses souvenirs Naël était fils unique, ce qui pouvait expliquer son comportement d’enfant gâté, une éternité et un seul enfant devaient faire de sa mère une véritable couveuse. La relation semblaient être dans les deux sens vue la réaction du night. Kiera était déjà présente lors de la grande guerre qui opposa cette race aux autres, elle les avait vu sous leur forme la plus pure et ce fut bien la seule fois. Elle passa ensuite plusieurs vies sans en rencontrer un, ce peuple était peu fécond et leur mode de reproduction aléatoire. Peu à peu elle s’était persuadée que leur espèce avaient muté, d’ailleurs n’était-ce pas ce qu’on racontait ? Les night ont perdu leur pouvoir de contrôle de la lumière, avait-elle appris. Pourtant ces yeux rouges, ces cheveux blancs, Naël présentait les principales caractéristiques de l’ennemi. Qu’est ce que ça voulait dire ? Les voleur de lumière était une espèce à part des autres, mises dés le départ au rebut car incapable d’enfanter elle-même elle contaminait et volait les enfant des autres. Elle était apparu très tard sur cette terre, un million d’enfants étaient nées un jour contaminés par un virus qu’on ne connaissait pas, à l’époque l’affaire avait affolé les foules. Beaucoup de parents décidèrent d’assassiner leur bébé plutôt que d’affronter l’inconnu, les survivants avaient grandis cachant l’étendue de leur pouvoir et la société avait fini par les admettre avec méfiance. Tous craignaient déjà cette race qu’on devinait dangereuse, il ne faisait pas bon de connaître un night, ou un détrousseur de bébé comme on les appelait à cette époque. Le temps passa et ils se développèrent, toujours en marge, toujours épiés, ils montraient leur plus beaux visages jusqu’à la grande guerre où ils laissèrent éclater leur rage. Est ce que ça aurait été différent si on les avait mieux traités ? Se demandait souvent la louve, elle l'ignorait et il était trop tard pour réécrire l’histoire. Après la guerre ils gagnèrent le nom de night et furent reconnus comme une espèce à part entière. On abolit les droits spécifiques qui leur étaient destinés et les intégra soit disant totalement dans la société. Mais la haine est un sentiment tenace qu’une guerre ne peut pas effacer. Elle se souvient des tensions de l’après guerre quand chacun guettait son voisin, puis les hommes aux yeux rouges disparurent et elle pensa simplement que l’espèce s’était éteinte pour donner naissance à une nouvelle race moins dangereuse. Il semblerait cependant que ce soit le contraire, ils ont encore gagné de nouveaux pouvoirs. Cela ne présageait rien de bon pour le monde. A moins que ce soit son Ulfine, songea-t-elle soudain, n’avait-il pas dit que le jour il puisait dans sa force ? Et si dans son énervement l’appareil s’était déconnecté en libérant sa vraie puissance ? Après tout le couloir était sombre, il ne risquait rien. Tout était possible, conclut-elle dans un soupire alors que les portes s’ouvraient dévoilant son équipe au travail. Elle les maintient béantes pendant qu’elle hurlait « Tout le monde sur le pont, réunion extraordinaire, le patron veut tous nous voir

- Je viens aussi, fit Dries, j’ai fini mon autopsie. »

Les crocs de la justice 106