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22 avril 2010 4 22 /04 /avril /2010 00:14

zeus.jpg- Ton amant aimerait savoir si nous avons fait l’amour, déclara le prêtre.
- Mais ça ne le regarde pas !
Puis je réalisai ce qu’il avait dit. En d’autres lieux, à d’autres époques je me serais effondrée sous le coup de l’insulte. Mais là s’en était trop,la colère m’envahissait. J’allais partir dans un flot d’insultes lorsqu’une douleur innommable me projeta au sol. Mes injures se perdirent dans mon hurlement silencieux, aucun son ne pouvait sortir de ma gorge serrée, mon âme était déchirée. Mon hurlement rejoignit celui de mes sœurs, les cris des gardiennes retentit emplissant l’univers. Nous pleurions la destruction d’une planète. Comment était-ce possible ? Qui pouvait être capable d’un tel acte ? Dans l’espace nous sentions cet univers se fendiller, dernier soupire d’un mourant.
- Arrêtez ! invectivais Cali aux destructeurs.
Mais aucun ordre au monde ne pouvait endiguer cette tragédie.
- Il est trop tard, murmura Kiéra. 
- Il faut réagir, cria à son tour Soraya, cette explosion va aussi détruire nos mondes, il faut les protéger des débris, l’heure n’est pas encore à la lamentation.
- Elle a raison, fis-je calmement. Nous devons enfermer cet univers.
Les larmes aux yeux Cali me tendit sa main, je la saisie m’emparant de celle de Luna, de mains en mains nous formâmes un cercle de désespoir. Résignées nous unîmes nos pouvoirs pour créer une barrière autour du monde en perdition, puis nous attendîmes sa mort. Elle ne fut pas longue à venir mais les secondes qui égrainèrent notre attente resterons éternelles. Notre protection réussi à contenir l’onde de choc et les morceaux de terre propulsés, nous avions sauvé les autres planètes mais la victoire était amère. Je ne pus voir que l’explosion et la dérive des morceaux, l’attaque contre la barrière était trop forte je fus propulsée dans mon corps.
A mon réveil mes anges gardiens étaient penchés sur moi, je n’y pris pas garde, une seule idée m’obsédait, un monde était mort. Une de mes sœurs était définitivement défunte. La douleur m’engourdit quelques instants puis la rage traça son chemin lorsque j’aperçus le visage d’Enzo. L’une des miennes était morte pour protéger un homme tel que lui. Quel gâchis ! Je me dirigeai vers le jardin faisant éclater les baies vitrées sur mon passage. Une fois dehors je hurlai :
- Hé toi là haut il faut qu’on parle.
Je vis Tya pressentir la tornade et se précipiter sous le canapé, dans les débris de verre les deux hommes se tenaient debout étonnés par ma réaction. Et alors que le silence perdurerait je repris :
- Hé toi, ne fais pas la sourde oreille, je sais très bien que tu m’entends, ramène ton céleste postérieur par ici !
Nouveau silence.
- Serais-tu devenu sourd avec les années ? Tu as tant vieilli ou serais tu juste devenu trop faignant !
Il faut savoir que Dieu est assez susceptible sur son âge. La pluie tombait insuffisante à calmer mon ardeur.
- Hé toi le gros barbu, oui toi descends si tu es un Dieu. Espèce de poltron ! J’en ai assez. Je démissionne, tu m’entends ! Je n’en peux plus de veiller sur eux. Tu les as fait à ton image m’a-t-on dit, ils sont ratés ! Obtus, égoïstes, cruels. Il ne leur reste plus aucune qualité ! Je me suis fait avoir, tu savais que ta création était un échec. Il n’y a jamais eu d’espoir. Je suis écœurée de l’humanité ! Je n’en peux plus, je veux des vacances !
La pluie battait le marbre du sol dans un boucan retentissant.
- Il ne t’entend pas, me dit le curé. Allez rentre tu vas attraper froid.
- Escroc, hurlai-je. Où est le compagnon que tu avais promis à ma sœur ? Tu le savais, tu savais que c’était perdu d’avance et tu m’a regardée souffrir, tu m’as regardée me battre seule durant des millénaires, tout ça pour quels résultats ? Ils sont aussi perdus qu’au début. On te disait magnanime, on te disait bon. Tu n’es plus qu’une vielle icône bouffie de vanité. Tu n’es même plus capable de descendre mettre de l’ordre dans ce monde. Ho Helistaste, tu m’entends, es tu mort ?
Même la patience d’une divinité à ses limites et je venais de les atteindre. Sans pouvoir prononcer un mot de plus je me fis foudroyer. Ce fut extrêmement douloureux, mais non mortel pour une déesse. Juste avant qu’il me percute j’avais pu reconnaître l’éclair, ce n’était pas celui d’Helistaste mais celui d’Ysylliac son frère. Cela me convenait parfaitement. Au loin je percevais les hurlements des humains sur le perron, ils étaient blêmes, normale je n’aurais pas dû survivre. Bo s’apprêtait à venir me voir mais le curé le retint. Sage résolution, je n’en avais pas fini avec les cieux. Je levai la tête et rugis de nouveau :
- C’est tout ce que tu peux faire ?
De nouveau la foudre s’abattit sur moi. Je l’avais cherché mais ce n’est pas ça qui me calma :
- Tu te ramollis.
J’évitai de justesse un troisième éclair.
- Je vais te rappeler à qui tu parles. Goûte la puissance d’une déesse païenne.

 

Divin témoin 181

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commentaires

S
<br /> super bien : )<br /> <br /> <br />
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S
<br /> j'adore!!!!<br /> <br /> <br />
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S
<br /> <br /> Merci beaucoup.<br /> <br /> <br /> <br />

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