Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 115.

Mais les mots se bloquèrent dans ma gorge quand, alors qu'elle lui balançait encore une phrase à la figure, il attrapa sa tête et l'amena contre la sienne, de sorte que ses lèvres capturèrent celles de Claire.

Elle se libéra et cria d'autant plus fort. Il ne put pas retenir un sourire mais fit demi tour pour s'éloigner. Elle resta là pantelante. Lentement elle darda sur moi un regard triste comme les pierres. Agacée, je lui fis signe de le rattraper. Ni une ni deux, après ce geste de la main que l'on fait quand on baisse les bras, elle courut pour venir se placer devant lui. Ils crièrent encore ; je levai les yeux au ciel. Mais au milieu d'une phrase Claire le fit taire en l'embrassant à son tour. Ils se séparèrent, se regardèrent, appuyèrent le front l'un contre l'autre. Tarek prit le visage de la jolie rousse entre ses mains.

Cette fois leur baiser fut long et passionné. Je sifflai Mistral et rentrai me changer pour prendre le travail, il était cinq heures du matin, ma pause avait déjà trop duré.

Les semaines qui suivirent nous eûmes de tout. Des réussites, comme lorsque l'on récupéra la licorne de Tarek, qui lui était si chère, non sans en voler une autre, celle que j'avais promise à Marianne. Satisfaction aussi de voir celle-ci trouver le bonheur avec son cher et tendre, quoique son nouveau travail comme hôtesse du grand Théâtre lui donnât du fil à retordre. Les débuts ne sont jamais faciles.

Joie aussi de voir Claire parler sans cesse des baisers volés de Tarek, et d'écouter celui-ci s'embraser dans leur récit. Ces deux-là se cherchaient depuis des lustres, mais je savais qu'ils finiraient par se trouver. Même si bon sang, jamais ils ne cessaient de se disputer !

Félicité enfin entre les bras de mon fiancé, il mettait des siècles à programmer notre mariage. De mon côté, j'étais simplement morte de trouille. Allez savoir pourquoi dès qu'on en parlait je me sentais des cordes pousser autour des poignets et des accès de claustrophobie me prenaient. Peut-être parce-que les gens mariés se rendent des comptes, et se donnent des enfants. Nous vivions comme des gamins, dans une passion dévorante, nos yeux et nos corps se parlaient plus que nos lèvres. Que deviendrait tout ce cela lorsque nous serions dans la sécurité du mariage ? Bon, je tentais de ne pas y penser, voilà tout.

D'autant que la vie n'était pas toujours rose. Les chevaliers avaient tué de nouveau. Un novice qui s'était échappé de la surveillance de ses protecteurs. Nous avions reçu vengeance, Claire était entrée chez nos adversaires, elle avait blessé quelques uns d'entre eux. Mais seulement une fois qu'elle avait été repérée. Avant cela elle avait pu entrer, elle était forte, n'est-ce pas ? Je n'arrêtais pas de le lui dire. Elle avait réussi à prendre les codes d'accès au logiciel des chevaliers, semblable au nôtre. Arrivée chez nous, elle avait piraté le système de telle sorte que nous y avions accès, mais que eux avaient perdu la faculté de l'ouvrir.

Depuis nous avions pu contre-carrer quelques attaques à temps, parce-que le planning de nos adversaires devenait un livre ouvert. Quelle idée de le noter sur informatique aussi!

Mais ces satisfactions ne nous enlevaient aucunement le poids qui s'était installé sur nos épaules : Ou diable était Callista ? Ou alors, comment était-elle morte ? Nous avions une piste, une seule : on avait vu des loups les escorter une nuit, Prince et elle. Et la vampire n'avait pas l'air de partir de gaîté de cœur. Claire et moi avions fait de la recherche de la plus vielle des vampires notre tâche quotidienne. Bon sang, nous allions finir par retrouver ces foutus canidés!

Partie deux : Callista.

Je suis Callista, la plus vielle des buveurs de sang. Je connais ce monde comme ma poche, la Terre, les humains, les vampires, les animaux. Mais ce jour-là fut le premier d'une longue suite d'autres qui m'apprirent une chose effrayante : il y avait un détail que je ne connaissais pas. Et ce détail était des plus intrigants.

Je terminais le travail dans ma précieuse bijouterie. Prince à mes côtés me regardait compter la caisse avec un air satisfait : j'avais fait une bonne journée, ce soir-là j'ouvrirais un quart de bouteille de champagne pour fêter ces deux ventes. Un collier de diamants à six mille euros, et des boucles d'oreille d'or et de rubis, qui valaient presque deux fois ce prix.

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