Résumé du péché pour leur vie.
J'introduisis l'idée qu'elle n'avait plus mal dans le crâne de la proie, et le soulagement se lut sur ses traits. Puis je la remis dans un état de transe. Alors je dis à mon amant de faire glisser ses crocs sur la peau du cou, sans les y planter, doucement. Voilà, ça suffisait. Qu'il boive et s'apprête à arrêter. Quelques secondes plus tard il avait les yeux clos sur un visage satisfait. Je lui dis ce de cesser et de reprendre le contrôle en faisant le choix dont nous avions parlé. Il n'entendit pas.
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- Kenzo ! Appelai-je.
Toujours rien. Je posai les mains sur ses épaules de marbre et le secouai un peu en répétant. Toujours rien. Je l'enlaçai, allez je pouvais y arriver. Je plongeai les yeux dans ceux, mi clos, de la proie, et lui intimai de reculer. Elle le fit et le vampire gronda. Je le tirai doucement sans cesser de lui parler tout en commençant à effacer l'épisode de la mémoire de la proie. Enfin mon homme fut détaché du type. Il se débattit un peu alors je haussai la voix. La proie sous mes ordres détala avec dans l'idée qu'elle était poursuivie par un sanglier. Dieu merci je m'y était prise assez tôt, elle ne chancelait même pas. Enfin quelques secondes plus tard mon amour écouta ce que je disais et se calma tout de suite.
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- L'autre avait pris les commandes, j'étais là mais tellement loin...
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- Peu importe, la proie est encore en vie. C'est tout ce qui compte.
Nous nous fixâmes encore un moment. Il posa son front sur le mien. Nous nous passâmes de mots. Il m'aurait demandé s'il y parviendrait un jour, et j'aurais répondu que bien sûr. Il m'aurait demandé si à mon avis il pouvait recommencer à se déplacer au château sans moi, je lui aurais répondu qu'il était plus raisonnable que je l'accompagne partout.
Ou alors, fidèle à son nouvelle nature, il aurait eu des paroles arrogantes et possessives.
Mais on ne dit rien. Par contre il se baissa pour de nouveau faire passer la robe par dessus ma tête. Lorsqu'il fut nu aussi je sentis un immense sourire naître sur mes lèvres. Dieu comme ça faisait du bien ! Cela fut communicatif et il sourit aussi.
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- Voilà ma fiancée qui est de retour, murmura-t-il en me poussant dos à un arbre. La femme que j'aime.
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- Moi l'homme que j'aime est parti, mais j'ai bon espoir d'aimer un jour celui qui est devant moi.
Épilogue.
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- Ils se marièrent et n'eurent aucun enfant supplémentaire, Dieu merci, conclut Callista.
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- Quel est le problème, précisément, questionna le psychologue ? Kenzo s'est il mal comporté ?
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- Pas du tout. Il est devenu un vampire aimant, au vocabulaire rude et possessif, mais qui se conforme à la tradition.
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- Alors, avez vous du mal avec les nuits de pleine lune ?
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- Non. Les traitres abondent, assister à leur chasse ne m'arrache aucun sentiment de mal être. A vrai dire il est toujours difficile d'attendre la chasse et de me retenir de les tuer avant, les cloportes.
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- Bien. Léila vous ennuie-t-elle à cause d'un échec au concours ?
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- Grands Dieux, elle n'a jamais échoué !
Le spécialiste se rejeta au fond de son siège, un sourcil levé. Il passa à Cristal, se laissant sans doute le temps de trouver le souci de son amie plus tard.
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- Aiden vous a-t-il encore fait sa demande ?
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- Dieu merci, non.
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- Alors vous aime-t-il moins ?
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- Non. Nous nous aimons plus que tout au monde.
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- Est-ce le travail qui pose un problème ?
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- Non, tout va bien, évidemment parfois on perd quelqu'un, mais les vampires disent qu'on ne les a jamais si bien protégés, évidemment, trois semaines sur quatre les chevaliers sont à l'infirmerie.
Cette fois l'homme se pressa les doigts sur les tempes.
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- Si je puis me permettre, que faites vous ici, toutes les deux ?
Les deux jeunes femmes échangèrent encore un regard, haussèrent les sourcils, et soupirèrent. Cristal commença :
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- J'en viens à espérer que Ceara refasse une visite à mon fiancé.
Callista ne laissa pas le temps au psychologue de s'indigner :
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- Et moi, j'en viens à sortir seule dans le noir pour qu'un traitre me tombe dessus.
Le thérapeute écarquillait les yeux.
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- On s'ennuie ! S'indignèrent les deux complices.
L'homme regarda son stylo. Il le posa sur son bureau et s'adossa à son fauteuil, un sourire aux lèvres, les yeux brillants. Il était blond aux yeux bleu marine, il était craquant, un vampire, quoi.
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- Connaissez-vous l'Onix ? Demanda-t-il, le regard suggestif.
Cristal posa le menton sur le dossier du fauteuil, et Callista s'adossa. Toutes deux commençaient à prendre un air espiègle.
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- Qu'est-ce que c'est ? Fit l'humaine.
La vampire se tut mais elle attendait visiblement la réponse avec intérêt. Le psychologue hocha la tête avec un air de connaisseur.
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- Prenez de quoi écrire. Je vais vous dicter quelques noms d'endroits mal fréquentés où vous n'aurez pas fini d'enquêter pour comprendre ce qui se trame.
Lorsqu'elles furent parties avec une nouvelle lueur dans leurs yeux adorables, le vampire secoua la tête. Il allait potasser leur cas tout de même : on avait rarement vu une humaine ressembler à une immortelle d'aussi près.
fin : profitez-en pour me faire part de toutes vos remarques.
Suite : La louve et le prince, suite du péché pour leur vie.