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- Maintenant qu'on est détendus, termine ce que tu voulais me dire, poussai-je Aiden à parler. Tu en étais à décréter que tu étais mon contraire.
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- Oui, se rappela-t-il. Quand j'étais un élève comme tu l'as été, rien ne m'arrêtait, ni mon cœur, ni mon corps. Alors quand je suis devenu son chiffon, et surtout quand j'en ai pris conscience, je me suis haï. Et encore maintenant, j'ai besoin d'épuiser ce corps qui me trahit quand ça se reproduit. Voilà pourquoi tu m'as trouvé dans cet état. Imagine si tu étais revenue plus tard.
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- Tu m'auras donc sur les bras jusqu'à entendre de ta bouche que ça va mieux.
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- Ça va mieux, sourit-il.
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- Ferme les yeux. Il fronça les sourcils.
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- C'est un jeu pour toi mais ce n'est pas ainsi que tu le prendrais si tu voyais dans quel bazar se trouve mon âme depuis tout à l'heure.
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- Ferme les, fais moi confiance. Il durcit encore ses traits et fut catégorique :
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- Non. Cesse de jouer avec ce que tu ne connais pas. Je veux garder en tête ce corps de femme, dit-il en effleurant ma poitrine. Et aucun autre.
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- Comme tu voudras. Mais si tu ne commences pas par nous faire confiance, nous n'avancerons pas. Après tout que risque tu? Quelques images grivoises et...
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- Et cette morsure au ventre. Je savais bien qu'il te manquait un élément. Tu m'as désiré tout à l'heure. Imagine cela décuplé au centuple. Pour un homme qui n'a fait que boire ton sang, presque jusqu'à la mort. Que tu ne veux pas aimer, jamais de la vie, parce que c'est dégoûtant. Tu aimerais ressentir cela alors que je suis à moitié nu près de toi? Et que tu viens de sentir le plaisir sous mes caresses?
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- Je ne te forcerai pas. Ce que je voulais te dire c'était qu'elle aussi lutte.
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- Pardon?
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- Elle et Zack sont comme nous. Ils font ce qu'ils peuvent pour qu'elle ne retourne pas te voir une nuit, les crocs découverts. Il m'a même passé un savon parce que je vous ai réunis cette nuit. Lui aussi tente de lui faire confiance quand il la laisse seule, et se persuade que quand il est au dessus d'elle elle n'a pas été au dessus de toi deux heures avant.
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- Ça n'a rien à voir. Elle ne me désire pas.
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- Alors qu'est ce qui la pousse à lorgner ton cou comme cela?
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- C'est l'envie de retrouver la satisfaction de sentir une proie tellement consentante sous sa bouche. Ça doit décupler son plaisir de boire. Mais je ne crois pas que ce soit du désir.
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- Pourquoi n'en parleriez-vous pas? Ses yeux devinrent immenses et réprobateurs.
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- On ne peut pas discuter, quand elle se retrouve devant moi elle devient un fauve assoiffé de sang!
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- Mais cette nuit pour la première fois elle a surtout été une femme. Elle a parlé. Elle ne s'est pas jetée sur toi. Je suis certaine que ça pourrait vous faire du bien.
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- Jamais, cracha-t-il.
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- Je comprends cette réaction. Mais si tu y repenses, peux tu me promettre de me raconter comment ça s'est passé? Il fit un effort pour ne pas me repousser. Alors je posai un baiser sur son front et changeai de sujet :
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- Je vais aller voir Claire. C'est l'heure où elle doit se lever quand elle a le service à prendre à dix heures. Crois tu que je doive prendre son tour à sa place pendant ces deux jours?
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- Grand Dieu, bien sûr que non! Tant pis, ils appelleront s'il se passe quelque chose. Mais tu dois te reposer.
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- Tu m'en voudras si j'y vais tout de même après avoir pris mes huit heures de sommeil?
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- D'un, accorde toi tout de même un peu plus. De deux, qu'as tu encore en tête?
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- Je voudrais finir le travail. J'avais prévu de libérer les licornes, et bon sang, je vais y arriver! Il sourit.
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- Intrépide Cristal. C'est la première idée que j'ai eu de toi, dès le premier soir, quand j'ai vu la peur sur tes traits, sur ce parcours d'agilité. Tu fonces quand même, au Diable la panique.
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- Je suis flattée.
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- Moi aussi, que tu aies relevé le défit de me sortir de là.
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- Il y en a forcément eu d'autres, avant moi. Comment ça s'est passé ?