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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 21:47

Lien vers Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Lien vers Le péché pour leur vie 11.

 

Dès le début, elle prit une allure désordonnée, alors je passai à l'arrêt puis repartis plus doucement. Je n'autorisai plus d'accélérations, tant pis pour le temps, Aiden avait dit que l'allure devait être parfaite et c'était à lui que je voulais faire plaisir. Je voulais lui donner l'occasion de prouver aux autres que sa méthode peu respectueuse du règlement était meilleure et qu'il n'était pas un type que l'on rabaissait à raison. Il était... Je laissai la jument prendre la bride pour les derniers mètres jusqu'à la borne d'arrivée.

Je descendis humblement à plusieurs mètres de ma monture d'origine. Je rendis les brides au cavalier de la pouliche non sans avoir embrassé le museau de la jument et posé une longue caresse sur son chanfrein. Le type n'avait pas l'air enchanté mais je ne peux pas dire que cela m'attristait. Sous le regard de tous, le joli blond me fit un compte rendu assez théâtral.

- J'ai un problème. Je ne sais pas où noter la performance. Il n'y a pas de case « parcours de parfaite reprise en main d'une pouliche apeurée et mal dressée sur un enchaînement d'une difficulté jamais rencontrée par l'animal ». Donc je vais te mettre une amélioration en équitation, puisque tu as fait du bon travail. Tant pis. J'ai quand même un conseil. Essaie de hurler quand tu passes la borne d'arrivée parce que j'ai vu l'autre entraîneur te voler quelques secondes très certainement parce que tu es passée inaperçue. Ce n'est pas comme si tout le monde te regardait.

Il y eut quelques secondes de flottement puis des regards haineux et enfin les exercices reprirent. Aiden me glissa que j'avais fini et que je pouvais descendre en attendant qu'ils aient terminé eux mêmes. Je le fis et lui demandai maintenant que plus personne n'écoutait :

  • - Réellement, pas une seule remarque?

  • - Non. Tu es nulle en vitesse à pied, en escrime et en natation, tu as bien le droit d'être bonne en équitation non?

  • - Par contre je suis désolée, j'ai raté mon coup.

  • - Tu ne veux pas cesser d'être pessimiste?

  • - Je voulais faire taire les critiques dans votre dos mais les regards n'étaient pas plus agréables après qu'avant.

  • - Mais maintenant ils sont jaloux. Ils ne sont plus insultants. Et ne travaille pas pour moi. J'allais m'en défendre mais il enchaîna trop vite : à partir de l'examen de sortie tu seras seule. Je ne pourrai plus ni t'aider ni te causer de soucis.

Comme j'étais incapable de répondre il finit par me regarder. Je vis le souci passer dans ses yeux verts, puis l'humeur. Cette façon de tout vous cacher c'est contre productif. Mais c'est la seule partie du règlement que je respecterai, ajouta-t-il très vite comme il voyait l'intérêt naître dans mes yeux noisettes.

Après l'équitation, nous subîmes une épreuve de culture générale. Le sujet fut : L'eau. Je parlai du Dieu de la mer, Neptune, du tourisme nautique, de l'écosystème, de films que j'avais vus sur le sujet, et d'ouvrages. L'immensité aussi m'inspira, le vide, l'Univers, la question des autres planètes dotées d'eau, des différentes formes d'eau, des liens entre l'eau et la vie, de l'effet de la pleine lune sur l'eau, et donc sur nous, des larmes, donc du chagrin. J'agençai le tout autour de l'hypothèse que l'eau intervient dans tout, donc évoquait l'omniprésence. D'abord je développai cette idée d'un point de vue purement scientifique puis sur le plan des émotions, pour conclure que cette cloison était artificielle.

Je sortis après quatre heures parmi les premiers à le faire. Je trouvai Aiden comme prévu à la bibliothèque. C'étaient les entraîneurs qui corrigeaient.

- On échange, fit-il en me tendant sa copie.

  • - Quoi tu viens de faire le sujet?

  • - Ben oui je ne vois pas comment je peux t'évaluer sans avoir au préalable planché moi même. Je sais que personne ne le fait, mais je m'en moque.

  • - Ça alors, fis-je avec un clin d'œil.

  • - J'ai un truc à te dire, sourit-il.

Mon cœur se serra et je tâchai d'en maîtriser les battements fous. Cristal, m'assénai-je, enfin qu'est ce que tu as ? Il a de beaux yeux, me répondis-je. Non non non non...

 

Lien vers : Le péché pour leur vie 13.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 20:07

Lien vers Le péché pour leur vie 10.
Lien vers Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.

  •  

  • - Mais comment vous faites, lâchai-je? Bon sang, je suis adulte, je sais garder un secret!

  • - Tu sais ne pas trop t'en dire c'est te protéger. En l'occurrence tu m'aides beaucoup. Tu es la première ex æquo en endurance aquatique, tu es d'un excellent niveau en équitation, en agilité et à la dague, et en lutte tu es très bien partie pour être parmi les meilleurs. Or tu es l'une des seules filles, et ici aucune différence n'est faite entre les hommes et les femmes. Tu es aussi très jeune, vingt ans, tu es la plus jeune si on excepte l'autre garçon qui a ton âge. Que ça ne te donne pas envie de te reposer sur tes lauriers, mais ça fait des arguments pour te garder. Les autres élèves en général ne cumulent pas autant de domaines de prédilection. Ils sont premiers dans un domaine et moyens partout ailleurs. Mais ça tu n'en sais rien, parce qu'ici on cultive le complexe d'infériorité et pas la motivation par le progrès, malgré les apparences. Un court silence suivit pendant lequel je ressentis une bouffé d'affection pour cet homme qui prenait la peine de soigner mon mental alors que sans m'en rendre compte il était bien malade. Je l'aurais pris dans mes bras si je n'étais pas conditionnée depuis plus d'un an à ne même pas l'imaginer. Je finis par penser :

  • - Du coup vous n'êtes pas parti.

  • - Je crois que non, sourit-il. Qu'est ce que tu en penses, on peut raisonnablement croire que je suis resté?

  • - Je vais y réfléchir en faisant ce sprint.

  • - Pas maintenant. Équitation dans... commença-t-il en regardant sa montre... Maintenant.

Hop, direction les écuries. J'eus cette fois ci un animal réputé pour ses sprints, même en dressage, même en obstacles, sans parler du cross. On fit un parcours qui mêlait les trois disciplines et j'y pris un plaisir sans bornes. J'aimais les chevaux, j'aimais monter, et j'aimais la vitesse. Je ne ratai rien mais je ne doutais pas qu'il y ait des conseils à recevoir.

- Regarde, souffla Aiden tandis que je mettais pied à terre pour les recevoir. Un homme montait la pouliche que j'avais eu la dernière fois. Je ne pus m'empêcher de secouer la tête. Il la brutalisait au lieu de la rassurer, et elle refusait ne serait ce que de passer dans un plan d'eau. Il la frappait à grands coups de cravache et finalement elle s'affola. En cinq minutes de ruades et de galops dans tous les sens, elle le déstabilisa et lorsqu'elle se cabra il chuta. Nous allons faire taire toutes les mauvaises langues et autres empêcheurs de tourner en rond, me souffla le joli blond.

Il alla discuter avec l'entraîneur de l'autre recrue. L'autre se moqua et accepta comme un défi. Je réalisai comme Aiden était bien plus jeune que les autres entraîneurs. Avait il seulement trente ans? Mon coach revint m'indiquer que j'allais remettre la jument en ordre. Je fermai les yeux pour chasser le stress. Clairement j'étais devenue le sujet de conversation de chacun, comment ça on gardait une incompétente qui s'évanouissait au terme d'un sprint au cours duquel en plus elle avait fait une piètre performance? Si je réussissais maintenant les gens reverraient leur point de vue et je cesserais d'être le maillon faible dont on cherchait à se débarrasser. Mais la pouliche était difficile et elle était dans un état de panique effroyable, il était fort possible que j'échoue.

Je commençai par les échauffements que je lui avais soumis la dernière fois et sentis le stress chuter en elle, elle m'avait reconnue ainsi. Soulagée je la lançai sur le parcours. Les premiers enchaînements se passèrent à merveille mais je la sentis se tendre dès que le plan d'eau fut en ligne de mire. Elle refusa le saut. Aucun problème, c'était normal vu le traumatisme qu'elle venait d'avoir. Je descendis et lui en fis faire le tour. Je pris le temps de la forcer à y plonger un sabot et enfin elle comprit que ce n'était que de l'eau. Je remontai et elle fit un drôle de saut, ramassé, au ralentis, conséquence de l'indécision. Je fis un large cercle pour ne pas la brusquer et refis le saut. Parfait. Je continuai le parcours, cette fois il y avait quatre obstacles les uns dans la droite ligne des autres de quatre vingt dix centimètres puis un autre pour lequel il faudrait tourner à quatre vingt dix degrés.

Il était évident qu'elle refuserait. Ce dut être pour cela qu'elle ne le fit pas. Surprise je compris que la pouliche me faisait confiance, c'était gagné. Maintenant j'entrais sur le terrain de cross. Il fallait simplement foncer et passer en plusieurs endroits entre des plots serrés. La difficulté était de garder une grande précision dans la trajectoire alors que dans ce terrain très pentu la monture voulait foncer.

 

Lien vers : Le péché pour leur vie 12.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 20:06

Lien vers Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Lien vers Le péché pour leur vie 9.

 

Je voulus retourner à mon arbre mais il y avait déjà quelqu'un. Je me précipitai sous une plateforme basse. Personne ne put m'avoir d'en haut et abritée dans mon dos par le pilier qui la supportait je pus atteindre beaucoup de combattants sans craindre d'attaque sournoise. Finalement il ne resta plus que deux hommes. Mais je ne pouvais pas les atteindre. L'un était trop haut, et l'autre était dans le puits qui le protégeait. Je sortis pour avoir celui qui était dans l'arbre, esquivai quelques flèches de l'autre, mais finis par faillir sous une attaque de celui qui était perché.

- Pas mal. Pourquoi es tu sortie?

  • - Parce que dans une vraie bataille j'aurais fini par avoir besoin d'aller aux toilettes avant longtemps. 

    Je goûtai l'exploit de l'avoir fait rire. Les deux filles devaient être derrière moi car il rétorqua :

  • - Bon, retrouvons notre sérieux, après les gens se font des idées et vous salissez la pelouse. Le sang ce n'est pas très classe paraît-il, entre les rosiers et les cactus.

  • - D'accord. Vous vous apprêtiez à m'expliquer que je suis un as en arbalète.

  • - Oui. Non, rit-il. Tu es juste maligne. Pour le jour où tu seras en rase campagne je vais quand même t'expliquer ton souci. Tu dois tirer en bougeant pour ne pas offrir une cible facile à ton adversaire. Sinon c'est bien tu commences à accélérer les tirs. Continue, parce que ce n'est pas encore assez. Maintenant vous passez à la course.

Nous gagnâmes le parc. On avait un parcours à faire en un minimum de temps. J'étais aussi mauvaise en vitesse à pied qu'en natation. Je finis à trois places du dernier. J'appréhendais le débriefing mais Aiden dit à mon oreille :

- Je vais faire semblant de te donner de superbes conseils mais bon tu n'as pas de souffle alors je ne peux rien pour toi. Fais des sprints de temps en temps hors des entraînements pour t'améliorer un peu. Et dis toi que tu cours après tes adorables amies, ça te donnera du cœur à l'ouvrage.

  • - Comment vous expliquer. Je ne crois pas.

  • - Après l'amour, alors?

  • - Ah déjà c'est plus motivant.

Est ce que j'avais rêvé ou est ce qu'un entraîneur venait de prononcer le mot amour? Impensable, j'avais dû fantasmer. Toujours est il que nous dûmes refaire l'exercice deux fois. Dès la première j'arrivai dernière. La seconde fois je gardai cette performance mais fus encore plus lente.

- Compte les brins d'herbe, me dit il, puisque tu as le temps.

  • - Des conseils, sinon, souris-je?

Je ne le voyais pas au travers des étoiles, mais j'espérai qu'il ne le remarquerait pas.

Lorsque je revins à moi ce fut sur mes draps de coton. Il était huit heures du matin. J'avais donc enchaîné le malaise avec une bonne nuit de sommeil. Je pris soin de moi à la salle d'eau, puis engloutis un solide petit déjeuner. J'étudiai ensuite la fin de mon livre sur la géographie européenne. Puis je m'octroyai un long moment de lecture pour le plaisir. Après le déjeuner je passai un jogging blanc élégant ainsi qu'une brassière rouge sombre et ouvris la porte pour aller faire un footing. Non, un sprint, me rappelai-je. Mais Aiden frappa lorsque j'attrapai la poignée. J'ouvris, et il fut surpris de me trouver là.

- Tu allais faire quoi, fit-il en entrant chez moi ? Je dus le suivre jusqu'à la cuisine où il se fit réchauffer du café comme s'il avait été chez lui. Il est vrai qu'il a déjà visité me rappelai-je.

  • - J'allais tester votre technique masochiste de l'entraînement hors des heures d'entraînement.

  • - Je ne t'ai jamais demandé de le faire le lendemain d'un malaise. Qu'est ce qui s'est passé?

  • - Ça m'arrive régulièrement d'avoir des débuts d'absence mais normalement je ne tombe pas.

  • - De rien de t'avoir ramenée.

  • - Merci. Est ce que quelqu'un... a averti la présidente?

  • - Oui, bien sûr, ici on n'est pas intelligent à défaut d'être gentil. Merde, lâcha-t-il en voyant ma tête. Ne dis jamais que...

  • - Je ne suis ni bête ni méchante, donc je ne vous dénoncerai pas, non. Alors je suis virée?

  • - Bien sûr, mais pas plus que la première fois.

Lien vers Le péché pour leur vie 11.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 16:15
Lien Le péché pour leur vie 8.
Lien Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.

Je notai que maintenant il ne faisait plus semblant d'être comme les autres entraîneurs sans relief. Le son de sa voix expressive détonnait avec celui des autres hommes et femmes.

- Tu ne sais pas où frapper un homme. C'est là, là, là et là, expliqua-t-il en désignant ses tempes, le creux de son estomac, ses genoux et les parties intimes. Limpide.

  • - Je le sais, mais je n'y arrive pas.

  • - Je vois. Parce que ton adversaire pare le coup. Si tu essaies de frapper là, commença-t-il en montrant les tempes, il va reculer la tête. Du coup son équilibre sera fragilisé et il ne te restera plus qu'à frapper ailleurs. Si ta cible est ici, continua-t-il en montrant son ventre il va te mettre au sol en profitant que tu te sois baissée, alors évite cette prise sauf s'il est vraiment plus grand que toi de telle façon que tu n'aies pas besoin de trop te baisser. Si tu veux frapper aux genoux, ce sera avec tes pieds, alors il te poussera et tu tomberas en arrière. Donc pour faire cette prise, attrape ses épaules. Enfin si tu veux frapper les parties génitales, ce sera du genoux, et tu utiliseras la même méthode. Vas-y.

On m'attendait, alors le combat reprit immédiatement. De nouveau je commençai par les deux filles, c'était un principe de vie. J'eus plus de mal à m'en débarrasser car elles se mirent à deux sur moi. Mais j'y parvins tout de même. Je fus surprise par un homme et essuyai ma première chute. Je me relevai et tentai sur lui d'appliquer les conseils d'Aiden. Je faillis choir plusieurs fois mais finis par avoir raison de lui. Je choisis un autre type qui venait de résister à un autre combattant, le surpris et le mis au sol sans effort. Mais un autre m'attaqua immédiatement. Je résistai à une prise, et en tentai plusieurs sur lui. J'échouai mais au moins je n'étais pas éliminée. Il finit par tomber sous le coup de quelqu'un d'autre. Enfin on m'attaqua de devant, donc j'eus je temps de le voir venir. J'esquivai comme Aiden me l'avait expliqué, ça marchait aussi dans ce sens. Je profitai du coup suivant qu'il voulut me porter pour le déstabiliser, mais il m'entraîna dans sa chute. A bout de souffle je cherchai hagarde les autres combattants. Il n'en restait plus que deux.

Le cœur léger je rejoignis mon blond entraîneur.

- Il va te falloir de l'entraînement. Au moins tu as compris ce que je voulais dire. Il faut assurer tes prises. Tu es un peu brouillonne, du coup tu perds de la puissance. Tu as eu beaucoup de chance lors de ce combat, mais cela ne reflète pas ta véritable valeur. Mais on en parlera ce soir sous la couette, acheva-t-il très haut. Éberluée je suivis son regard narquois. Les deux filles détournèrent vite les yeux. J'inspirai profondément. J'avais eu peur. Vas-y, acheva-t-il en revenant à moi.

Avec les gestes hachés d'un automate je m'exécutai et fus surprise par l'assaut de l'une des filles. Vengeance, la questionnai-je en la mettant au sol après quelques prises? Je cherchai l'autre du regard mais elle était occupée. Qu'importe, je la rejoignis mais sur le chemin on m'attaqua. La lutte dura une éternité, à ma grande surprise. Finalement le type me renversa. Je cherchai les filles mais elles étaient éliminées. Je pris quelqu'un d'autre et le renversai après des longues minutes de combat. Je me mêlai au dernier combat avec rage, je pouvais finir la dernière, j'en étais si près! Mais je fus pitoyablement renversée assez vite, et de nouveau tandis que j'allais me relever.

- C'est mieux, dit Aiden. Mais quand tu te relèves, cherche le moment opportun. Tant que tu es au sol tu es intouchable, il faut en profiter. Ton assaillant ne t'attendra pas des heures, parce qu'il sera attaqué lui même avant longtemps. Alors tu pourras te relever sans risque. Par ailleurs, sois moins attachée au sol. Tu devrais être plus mobile sur tes jambes. Allez on suit les autres pour le tir à l'arbalète.

Cette discipline se déroulait à des endroit différents à chaque fois. Cette fois là ce fut à la salle d'agilité. On devait se mettre aux quatre coins de la verrière et si on était touché on était éliminé. Bouclier dans une main, arbalète dans l'autre, on tirait des flèches mouchetées mais en recevoir une n'était jamais indolore. Je restai tout en haut d'un arbre, comme ça j'avais une vue d'ensemble. Je touchai tous ceux que je visai mais j'essuyai bien plus d'attaques et finis par être touchée alors qu'il restait encore six combattants en lisse.

- Tu vises bien, dit Aiden, c'est par toi que ces quatre là ont été éliminés. Mais si tu veux être dans un arbre, assieds toi carrément. Là tu devais t'appuyer, et tu n'as pas quatre mains, alors ça te rend vulnérable. Et va plus vite pour passer d'une cible à l'autre. Utilise ton point fort.

 

Lien vers Le péché pour leur vie 10.

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 16:14

Lien vers Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Lien vers Le péché pour leur vie 7.

  • - Fais comme chez toi, sourit il (aiden). Tu dessines bien.

  • - Merci. Ça me fait un plan B pour me reconvertir en quittant cet endroit, je deviendrai peut être dessinatrice qui sait.

  • - Je vais aller dire à la présidente que finalement tu pars, alors.

  • - Ce n'est pas le cas?

  • - Non. Déçue?

  • - Non. Pourquoi fouillez-vous mes affaires ? Comment avez-vous fait pour la convaincre ? (Oui j'ai un don naturel pour les questions multiples.)

  • - J'essaie de comprendre qui tu es parce que c'est la seule façon d'avancer. Le physique marche avec le mental.

  • - Alors posez-moi des questions, au lieu de violer mon intimité.

  • - Quelle intimité? Tout le monde peut entrer dans tes appartements à part les autres recrues. Et tout ton passé est là dedans.

  • Il désigna mon dossier, qu'il avait laissé sur la table basse du salon. Méfiante je m'en emparai. En lui lançant un regard de temps à autre je détaillai les fiches qu'il contenait. Il y avait mes évaluations. Finalement d'après ce que je comprenais j'étais un bon élément. Mais il y avait aussi une fiche sur mon caractère. J'étais obéissante par devoir et non par nature. J'étais vive d'esprit. J'étais combattive. J'étais solitaire. J'étais curieuse. J'étais coquette. J'avais du goût. Trop gentil, me dis-je, sarcastique. C'était à peu près cela, oui. Mais ce qui me coupa le souffle fut ma vie retracée sur une autre fiche. Sorte de CV enrichi de mentions comme « mésententes avec la famille, parcours scolaire convenable, goût pour l'irréel : lecture, dessin, cinéma, rupture avec le petit ami... ». Je refermai le dossier et déclarai, sarcastique,

  • - Il manque la mort de mon chien et mes premières relations sexuelles.

  • - Tes grands parents n'ont pas jugé utile d'en parler. Pour la deuxième question, fais toi à l'idée que tu ne le sauras pas. Du coup tes deux amies vont rester aussi. Je levai les yeux mais ensuite il ajouta : c'est une insulte d'être soupçonnée de flirter avec moi?

  • - A un point que vous n'imaginez pas, souris-je. Il n'y a pas pire.

  • - Tu ries mais en attendant sache que je ne serai pas là pour te dédouaner la prochaine fois.

  • - Vous partez ? Feignis-je de m'inquiéter seulement par curiosité.

  • - Je ne sais pas trop. Dans un sens, après tout ce n'est pas mon travail de faire ça, je suis juste là pour remplacer ton ancienne entraîneuse. Après avoir terminé ma mission avec toi je retournerai sous d'autre cieux. Plus agréables. Alors je pourrais obéir à la présidente. Mais bon j'aime bien lui tenir tête. La nuit porte conseil, je déciderai demain. En tout état de cause je suis déçu de tes agissements de cet après midi. Ne me donne pas d'autres raisons de l'être.

Il récupéra son (mon) dossier et gagna la porte. Le cœur battant je l'arrêtai :

  • - Attendez! Il se retourna très lentement, le sourcil en l'air. Pourquoi ai-je l'impression que vous n'êtes pas vraiment déçu? Je n'avais jamais autant bafoué la règle du silence, une part de moi ne pouvait s'empêcher d'en être paniquée.

  • - Ôte-toi cette idée du crâne. Continue de te conformer au règlement le moins possible tout en restant intouchable, je ne voudrais pas user mon temps à te former si tu te fais virer ensuite.

Il sortit et je détestai l'idée que j'aurais voulu qu'il reste. La nuit tombait et je m'octroyai un goûter devant de l'histoire américaine. J'enchaînai les lectures jusqu'à ce qu'Aiden frappe puis entre en lançant : Lutte au corps. Je ne sus jamais si c'était juste une coïncidence mais je pris plaisir à mettre mes deux adversaires favorites au sol aussi souvent que possible. On lutta une heure trente avec les mêmes règles que pour l'escrime : après deux chutes, on était éliminé. Avec les filles j'étais douée, je savais exactement où frapper pour qu'elles défaillent. Mais je ne résistai ensuite qu'à deux autres assaillants. De retour près d'Aiden je notai qu'il restait encore cinq combattants debout.

  • - Bon ça c'est nul, sourit-il.

Lien vers : Le péché pour leur vie 9.

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 20:18

Extrait précédent : lien : Le péché pour leur vie 6.


 

Je fis mon possible pour cacher la stupeur que provoqua cette question du fait qu'elle ne concernait pas l'entraînement.

 

  • - Et bien... Si on ne fait que ce qui est clairement autorisé, il y a de quoi devenir fou assez vite. Enfin, modifiai-je après réflexion, ce doit être un point de vue qui m'est propre, les autres n'ont pas l'air de trouver à redire le fait de ne jamais prendre soin d'eux. Je n'ai jamais vu quelqu'un lire autre chose que des ouvrages de culture intellectuelle pourtant la bibliothèque recèle d'autres œuvres. Personne ne prend la peine de s'habiller agréablement, et j'en passe.

Je le vis réfléchir encore un peu puis il me fit signe que je pouvais aller me changer. Je tentai d'enfoncer dans mon crâne que je ne le connaissais pas et qu'il fallait me méfier, il était un entraîneur, pas un ami. Il était midi quand je quittai le sous sol et après le déjeuner, je me concentrai sur un ouvrage de philosophie jusqu'en milieu d'après midi.

Ensuite je sortis avec ma musique et mon errance me mena aux écuries, je voulais savoir comment se portait la pouliche qui m'avait donné tant de mal.

Les deux autres filles me suivirent sur la fin du trajet et soudain elles se retrouvèrent devant moi.

- Alors, Cristal-qui-porte-bien-son-nom? (regard sur ma tenue plus que féminine) On fricote avec son nouvel entraîneur? A ton avis, enchaîna la brune avant que j'ai pu rétorquer, que se passerait-il si on en parlait à la présidente?

  • - Elle s'en ficherait pas mal, m'esclaffai-je, vous vous croyez où, bande de souillons, à l'école primaire?

  • - C'est qu'elle s'emporterait, se gaussa la blonde, c'est mignon, mais évite de mal nous parler, Cendrillon, ordonna-t-elle en me poussant violemment.

J'étais en robe et je trébuchai. Grognant de colère, je soulevai la robe et envoyai mon pied dans l'estomac de celle qui m'avait poussée. Sa copine se projeta sur moi et je chus. Mortes de rire elles rebroussèrent chemin. Sans réfléchir je nouai le tissu haut sur mes hanches et fonçai. Je tombai avec la blonde, me relevai lestement et envoyai mon poing dans la figure de la rousse. Celle-ci se releva déjà et me frappa à son tour dans le ventre. Pliée en deux j'eus quelques fractions de secondes de passage à vide mais me redressant je griffai avidement ce visage qui se moquait encore. L'autre s'acharna à me frapper mais la colère me rendait insensible. Celle que je défigurais était au sol, bloquée. Quand il y eut assez de sang sur le visage que je haïssais, et sur les mains qui le protégeaient je me retournai mais l'autre fille commença à hurler des phrases que je ne pris pas la peine d'écouter.

Cela ne m'eut pas arrêtée si un entraîneur n'était pas arrivé, alerté par les éclats de voix. Il voulut m'attraper, déterminé à me ramener au bureau de la présidente. Mais par un réflexe idiot je me mis à courir. Je volais au dessus du sol mais il me rattrapa sur les marches de château. J'avais eu l'intention de courir m'enfermer dans mes appartements, c'était idiot, me répétai-je alors que j'étais poussée sans ménagement dans le bureau de la présidente.

L'homme raconta ce qu'il avait vu. La femme, sans crier, me demanda ma version et envoya l'homme chercher les deux autres filles. Je dis qu'elles m'avaient insultées. Elles expliquèrent qu'elles pensaient qu'il se passait quelque chose entre Aiden et moi et que je m'étais emportée. Elle fit donc appeler son fils. Il écouta le tout un sourire aux lèvres. Puis il nous enjoignit de sortir, les élèves et l'autre entraîneur, qui n'apprécia pas tellement. Avant de passer la porte j'entendis encore la présidente avertir que nous étions virées toutes les trois. Je marquai un temps. J'allais rétorquer mais mon entraîneur me fit signe de sortir sans aggraver mon cas.

Je fis donc demi tour, réalisant en retournant à mes appartements que j'avais confiance en lui. C'était une mauvaise nouvelle. Cristal, m'assénai-je tu t'étais promis de ne pas voir en lui autre chose qu'un entraîneur!

 

Incapable de rester en place je sortis faire un footing. Cela réveillait les douleurs héritées de la bataille, mais l'effet apaisant de l'exercice n'en était que meilleur. Quand j'eus fini une heure après, à dix sept heures, je m'octroyai une douche bien fraiche. En sortant, cheveux trempés sur peignoir de soie, je poussai un cri furtif. Le jeune homme aux jolis yeux verts avait interrompu sa déambulation dans mes quartiers en me voyant sortir.

 

 Le péché pour leur vie 8.

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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 01:01

Lien Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.

Extrait précédent : Le péché pour leur vie 5.

 

Je supposai que c'était parce que j'étais la meilleure à cet exercice et de loin. Je le vis le marquer à côté de la case où il devait cocher malgré tout que je ne faisais pas de progrès. Ensuite on fit de la vitesse et cette fois je savais qu'il trouverait à redire sur ma performance. Sur les dix que nous étions j'arrivai la première fois la sixième, le seconde fois, la cinquième et la dernière fois, la quatrième.

- Qu'est ce qui se passe, me demanda-t-il de son ton agréable? Je réalisai que j'avais détesté la neutralité que j'avais endurée jusque là, lui s'intéressait réellement à moi et cela donnait envie de progresser.

  • - Je ne sais pas, c'est tout le temps comme ça, soufflai-je, les poumons encore en feu.

  • - La dernière fois si j'en crois ces lignes c'était déjà nul mais pas autant qu'aujourd'hui. Va en endurance, je verrai après ce que je pourrai faire.

Je cachai en me détournant de lui le sourire qui naquit sur mes lèvres. Le blond jeune homme n'avait vraiment que faire du règlement, vraisemblablement il allait encore me garder après la séance de natation tandis que les autres partiraient pour d'autres épreuves. L'endurance se passa mieux comme à l'accoutumée. Je tins à une vitesse qui me sembla stable jusqu'à ce que le dernier nageur se fût arrêté lui aussi, trois heures après le début de l'exercice.

- La dernière demi heure tu as ralenti significativement, constata Aiden, et ensuite tu n'as cessé de varier d'allure jusqu'à la fin. Essaie de maintenir une même vitesse tout le long, même si cette performance ci est acceptable pour aujourd'hui. Pour la vitesse moyenne c'est sensiblement celle que tu as fait la dernière fois, mais tu as tenu deux minutes de plus. Je note un progrès.

Une nouvelle fois les regards des autres responsables se firent mauvais lorsque l'homme déclara que nous restions là, même si les exercices étaient terminés pour les autres, pas d'autres disciplines pour ce matin. Mon entraîneur m'ordonna de refaire l'épreuve de vitesse, dix longueurs le plus vite possible. Je m'exécutai et comme à l'accoutumée à partir de la quatrième je ne parvins plus à conserver la vitesse. Le reste de l'épreuve comme d'habitude fut un calvaire et j'arrivai chancelante à ses côtés. Il souriait. Pas moi, hurlai-je silencieusement.

- C'est facile. Respire moins souvent. Tu perds du temps inutilement. Tu es bonne en apnée, profites en. Respire tous les trois mouvements et tu gagneras de la vitesse sans effort supplémentaire. Vas-y. Je m'exécutai et me dis qu'il avait eu tord. Certes cela ne me gênait pas de respirer moins souvent mais je n'allais pas plus vite. Je sortis du bassin pourtant moins épuisée qu'à l'ordinaire. Aiden attendit que je m'approche le sourcil levé.

- C'est une blague, sans doute, fit il très sérieusement.

Comme il attendit que je le fasse je demandai pourquoi, en me promettant de prendre l'habitude qu'il souhaite à la différence des autres qu'on lui réponde.

Tu n'es pas fatiguée. Tu retournes immédiatement dans l'eau et tu forces. Si tu profites d'être plus à l'aise pour ne pas aller au bout de tes forces c'est évident que les résultats ne s'amélioreront pas.

Je recommençai et respirai encore moins souvent, tout en forçant, comme il disait. Hors d'haleine je me retrouvai près de lui et il hocha la tête, satisfait.

- Tu as réduit ton temps d'un quart. La prochaine fois garde bien ta vitesse sur les trois dernières longueurs. Quand tu commences à t'épuiser garde en tête que c'est bientôt fini. Pense à autre chose, aussi, j'ai toujours fait comme ça et je n'ai jamais eu de problème pour stabiliser ma vitesse.

Je restai éberluée qu'il me parle de lui. Jamais je n'avais entendu un entraîneur le faire.

Vous avez droit à ça, continua-t-il le ton incertain? Il désignait mon maillot blanc deux pièces, qui mettait en valeur ma peau qui gardait des traces de mes origines maghrébines, orné de deux parures d'argent, l'une entre les seins, l'autre sur le côté du bas.

  • - Ce qui n'est pas défendu est autorisé, répliquai-je. C'est un vieux principe qui semble-t-il fonctionne aussi en ces murs. En fait je crois que c'est le principe le plus important, ici.

Il me regarda de ses yeux émeraudes comme s'il cherchait à percer quelque chose au fond de moi.

 

Lien vers extrait suivant : Le péché pour leur vie 7.

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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 17:12

Lien Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.

Exrtrait précédent : Le péché pour leur vie 4.


 Je jurai et me précipitai trempée vers ma cuisine d'où venait la senteur agréable de ce que j'avais mis à mijoter. Je soulevai le couvercle et soufflai. Ce truc avait cuit deux heures, regardai-je à ma montre, mais les légumes avaient fondu sans brûler. Parfait. Je retournai passer une robe sexy que personne ne verrait peut être jamais, mais il était agréable lorsqu'on n'était pas en entraînement de se vêtir ainsi. C'était un principe de vie : j'étais une femme, et je ne laisserais pas le système me le faire perdre de vue. Je m'installai avec mon assiette devant la télévision pour tenter d'attraper les informations sur l'une des chaînes câblées. Je songeai que si d'apparence je pourrais rester une femme tant que je le souhaitais, côté intime je n'avais rien vécu depuis l'âge de dix huit ans, c'est à dire que j'avais tout juste affiné la technique deux ou trois fois avec mon petit ami de l'époque, avant qu'il ne me quitte injustement assez vite après. J'étais vierge quand je l'avais connu trois mois avant la rupture, et je lui en avais voulu de m'abandonner pour des raisons obscures. Il avait pris peur, avec le recul je m'en rendais bien compte. J'étais très amoureuse alors que lui ne savait pas trop s'il ressentait plus pour moi que le plaisir de rire toute la journée.

Le mot dragon me ramena soudain à l'écran. D'après ce que je compris des scientifiques avaient réussi à recréer cette espèce mythique avec l'ADN fossilisé de dinosaures morts il y avait des milliers d'années. Ces chercheurs étaient financés par un groupe nommé Olympe, que je ne connaissais pas, mais bien obscur, expliquait le journaliste. Le collectif avait fait savoir que les premiers dragons étaient élevés par une autre de ses entreprises, depuis maintenant plus de trois ans, et qu'on était certain depuis que la première année s'était achevée que cette espèce pourrait être dressée comme des chevaux. Cependant, achevait le présentateur, une question essentielle demeurait : que ferait on de ces animaux? Seraient ils vendus comme des équidés? On ne disposait d'aucune photo ni d'aucun enregistrement des animaux, dès lors on ignorait s'ils étaient dangereux ou pas. Les représentants d'Olympe avaient juste voulu prévenir la population pour qu'elle ne soit pas surprise quand les premiers dragons seraient vus dans le ciel.

Je me couchai après mon dîner mais j'étais trop agitée pour dormir. Il s'en passait des choses pendant que nous nous entraînions à nous ne savions quoi. Que faisait mon ex petit ami ce soir là, alors que minuit devait sonner à l'église près de chez lui? Je me relevai et partis avec ma musique faire un tour dans le parc, prenant soin d'emmener avec moi le téléphone que l'on donnait aux recrues afin de les contacter si elles demeuraient introuvables lorsque débutait l'entraînement. En conséquence, un retard correspondant au temps nécessaire pour arriver était toléré. Nous étions formés à prendre nos dispositions au quart de tour, en cas d'imprévu, car dans la vie une attaque arrive toujours sans invitation, nous avait-on expliqué dès le début. Pour en revenir à cela, j'avais déjà tenté d'utiliser cet appareil pour téléphoner à mes grands parents, mais cela n'avait pas fonctionné.

 

Me promenant au pas de course sous ma cape noire ornée d'une large capuche, je vis bien le regard des hommes sur moi, seule recrue qui se plaisait encore à porter des tenues dans lesquelles il était impossible de réussir un parcours d'agilité. Mais jamais il ne me serait venu à l'idée de voir ces garçons autrement que comme des adversaires. Aucun couple n'attendrissait le paysage en ces lieux, au demeurant. Les amitiés ne couraient pas les rues non plus, à part entre les deux filles, rien ne semblait exister de semblable.

Sur ma musique je tentai d'imaginer ces dragons dont je venais d'apprendre l'existence. J'avais l'âme romantique, alors je les voyais avec des ailes immenses, une belle couleur nacrée, et un regard tendre. Je me vis montée sur une telle créature, ma dague au poing. Je rentrai dans mes appartements regarder de plus près cet objet. Interloquée je constatai qu'il était fort stylisé. Le manche était peint de noir et gravé de formes rondes. La lame n'était pas droite mais louvoyait joliment, d'un métal mat et élégant. Je finis ma soirée absorbée dans l'historie du peuple grec et me couchai à trois heures du matin.

A sept heures Aiden frappa avant d'entrer et de lancer « Natation. ». Lorsque j'émis un son quelconque pour indiquer que j'étais réveillée il quitta la pièce. Maillot et serviette à la main je gagnai la piscine intérieure du château. De taille olympique elle occupait une salle immense qui constituait avec les douches et les vestiaires l'essentiel du sous sol.

Comme à l'accoutumée nous travaillâmes d'abord l'apnée. Mon entraîneur consulta mon dossier et constata que j'étais stable d'un ton étrange.

 

Extrait suivant : Le péché pour leur vie 6.

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 18:40

Lien vers l'extrait précédent : Le pêché pour leur vie 3.

 

Je me demandai ce qui clochait dans son attitude. C'était l'émotion. Il avait l'air déçu, alors que d'ordinaire les entraîneurs parlaient de façon neutre, comme s'ils se fichaient pas mal de notre destin.

- Pourquoi? Interrogea-t-il.

  • - Parce qu'il y avait plusieurs assaillants.

  • Cela c'est normal, mais surtout, je viens de prendre conscience que ton point faible en escrime c'est que tu ne sais faire que parer. Avec quels résultats?

  • - Médiocres, lâchai-je.

  • - Et voilà. Si tu ne prends pas en compte mes conseils d'une fois sur l'autre tu seras la prochaine à partir, c'est certain. Refais-moi cette réponse.

J'allais répondre quelque chose de moins pessimiste sans chercher à comprendre pourquoi mais tout de même je décidai que ça aurait été contre productif. Je regardai les autres combattants. Mais il n'y en avait pas un seul. Tous parlaient avec les entraîneurs.

  • - Avec des résultats qui seraient meilleurs si je savais mieux attaquer la première. Mais au moins ma défense est agile, puisque j'étais dans les derniers en lice.

  • - Il ne restait que trois autres combattants. Donc améliore l'attaque et tu seras la meilleure. Ne bouge pas.

Il alla voler une recrue à un autre entraîneur qui le regarda d'un air mauvais. Aiden se posta ensuite derrière moi, et prit ma main, qui tenait l'épée, dans la sienne. Il commanda au type d'attaquer le premier. Inerte je tentai d'enregistrer les passes qu'il menait avec mon bras. En deux mouvements il prit le contrôle, attaquant à chaque fois, l'autre ne faisant plus que se défendre. Alors

il le désarma en quelques secondes, puis pointa son épée sur le cœur.

  • - Vu ? Me demanda-t-il. Pour information c'est le jeune homme qui est ressorti vainqueur final tout à l'heure. On la refait, indiqua-t-il.

Cette fois il ne tint plus ma main mais me guida en murmurant à mon oreille. Je fus tout de même désarmée mais j'avais été offensive à plusieurs reprises. Les autres partirent pour une séance d'équitation mais sous le regard désapprobateur des autres entraîneurs Aiden me garda dans cette salle. On se battit deux heures encore et aucun progrès ne fut à noter. Alors il déclara que c'était parce que j'étais fatiguée. J'avais trois heures d'exercice derrière moi. Il me dit de me reposer dix minutes, qu'il revenait.

Il tint parole mais je ne fus pas d'avantage satisfaite de moi après l'heure que nous passâmes de nouveau à travailler. Pensif il m'étudia un moment et hocha la tête. Il me dit de rester là. Il revint vingt minutes après avec une dague. Il me la fourra entre les doigts, me laissa l'étudier et la prendre bien en main. Il m'attaqua ensuite à l'épée sans crier gare. Je vis bien qu'il y allait doucement, mais peu importait, je devais me familiariser avec la nouvelle arme. Je pris du plaisir à manier la dague, légère, courte donc mobilisant d'avantage l'agilité que la force. Or j'étais douée en agilité. Assez vite je me pris à souhaiter qu'il augmentât la difficulté. Je me fis plus agressive, à défaut. J'usais à présent mes dernières forces, ajoutant celles ci à l'agilité. Bientôt je notai qu'il passait à une difficulté supérieure et je me fatiguai d'avantage. Je me pris à céder à la peur de perdre, et de me faire mal, incontrôlables. Je tâchai de les éloigner mais n'y parvins pas. En six ou sept passes il me désarma.

- Tu as peur, ça se lit dans tes yeux. Mais pas dans tes gestes. C'est bien, s'enthousiasma-t-il! C'est le poids de l'épée qui est à l'origine de tes problèmes en escrime. Il se reprit, lisant peut être sur mes traits la stupeur de le voir être heureux pour moi. Il se confectionna la mine détachée qu'il avait la première nuit. Tu arrives parfaitement à tenir alors que les armes sont inégales. A partir de maintenant tu te battras à la dague. J'ai mis huit passes à te désarmer, là où je n'en avait prévu que deux. La prochaine bataille te verra triompher si tu te bats comme ce soir. Repos. Hé, tu la gardes, ordonna-t-il alors que je posais la dague.

Le cœur léger je retournai au château. Je pris la peine de mettre en route un dîner équilibré et mitonné, quoiqu'à l'heure qu'il était, vingt heures trente, j'avais une faim de loup. Pendant ce temps bien sûr je me coulai dans un bain chaud. Pensive j'y jetai distraitement de l'essence de rose et du bain moussant senteur vanille.

Je m'éveillai en sursaut à cause d'une odeur plus qu'inquiétante.

 

Extrait suivant : Le pêché pour leur vie 5.

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 18:01

lien vers l'extrait précédent : Le péché pour leur vie 2. 

 

 

  • - Dis-moi ce que tu as entendu, et ne t'avise pas de mentir, j'ai ton destin entre mes mains, souviens t'en.

Oui, me dis-je, puisque les entraîneurs nous notaient. Cela dit je n'avais aucune information compromettante en ma possession , aussi répétai-je fidèlement ce que j'avais entendu.

  • - Rien de grave, donc, conclus-je.

  • - Depuis quand es-tu en position de juger ce qu'un entraîneur dit à autrui ?

J'aurais pu arguer que ce n'était pas cela, mais je n'avais pas à répondre à un entraîneur.

- Ne répète jamais ce que tu as entendu, et n'en déduis rien, tu serais déçue, asséna-t-il. A plus tard.

Et il quitta la pièce en moins de temps qu'il n'en fallut pour le dire. J'étais morte de faim mais d'abord j'avais besoin d'une bonne douche. Sous l'eau plus fraiche que tiède je cherchai ce qu'il avait voulu me cacher. Aiden. Joli prénom. Il s'était peut être vu reprocher de ne pas m'accompagner à l'entraînement avec les autres, à quoi il avait rétorqué que cette séance m'était inutile puisque que nous venions d'en faire une et que j'étais épuisée. Peut être s'était il cru obligé d'expliquer cette séance solitaire par la nécessité de me connaître puisque je lui était étrangère jusqu'à ce soir là. Parce que la présidente n'avait pas apprécié cette méthode. Ensuite il semblait évident que sa mère lui avait rappelé que le règlement imposait des séances collectives, à quoi il avait rétorqué qu'il se fichait pas mal du règlement. Peut être la présidente l'avait-elle menacé à cause de cette transgression, alors il avait argué qu'en tout état de cause il la voyait mal le virer, lui, son fils. Son fils ! Soudain l'information me percuta de plein fouet. La présidente avait un fils et il m'entraînait ! Bon cela étant qu'est-ce que cela pouvait changer à ma situation ? Rien, voilà quel avait été le message de Aiden, compris-je. Je ne l'avais jamais vu en ces murs, or les autres entraîneurs nous encadraient depuis le début. Qu'était il arrivé à celle qui m'entraînait ?

Une question que j'avais toujours refoulée s'imposa à mon esprit pour la énième fois, mais jamais elle ne fut aussi consciente. A quoi nous entraînait-on ? Pourquoi un tel secret autour et entre nous ? Je repoussai la question bien vite. Je travaillais, j'avais la belle vie, conclus-je avec un coup d'œil circulaire de mon spacieux salon que je traversai vêtue d'un peignoir de soie blanche, mes cheveux trempés rafraîchissant agréablement ma nuque. Je me servis un bol de céréales et en mangeant tentai d'étudier une fiche sur la phénoménologie, mode d'appréhension du savoir qui part des phénomènes. Je vous rassure, moi non plus je ne voyais pas trop de quoi il s'agissait. D'autant que le visage d'Aiden avec ses yeux émeraudes me hantait avec cette dureté inutile.

Finalement je gagnai mon lit à baldaquins et m'endormis comme une masse, mais pas avant de m'être un instant prélassée entre mes draps tellement doux.

Pour la première fois depuis des jours je m'éveillai de moi même. Il était dix sept heures mais je calculai que j'avais tout juste dormi huit heures. Je me préparai de nouveau un petit déjeuner mais je ne pus le terminer : Aiden frappa et entra immédiatement pour m'indiquer qu'on allait en salle d'escrime.

Cette fois je m'entraînai avec les autres recrues. Nous fîmes un genre de tournoi. Si on était virtuellement touché au cœur, on était éliminé. Nous n'étions que dix et aucune règle n'encadrait le combat. Le premier assaillant m'attaqua bien en face et très concentrée je parai passe après passe. Ce n'était pas si difficile mais mon attitude n'était que défensive, c'était un mauvais point. La lutte dura une demi heure, régulière, mais un homme attaqua mon assaillant dans le dos. Il retourna auprès de son entraîneur et je choisis l'une des deux filles. Son comportement était moins prévisible, mais attentive, je parai tous les coups. Pourtant cette attitude défensive me collait à la peau. On m'attaqua de côté ; violemment je frappai le bras qui me menaçait. Le type se plaignit et omit de parer mon coup, qui l'eut touché au cœur si les épées n'avaient été mouchetées. La fille toutefois faillit atteindre le mien de ce fait. Les passes reprirent ; je me défendis longtemps. Mais finalement elle fut attaquée ailleurs et tandis qu'elle se battait je surpris un autre élève et touchai le cœur sans qu'il ait pu se défendre. Peu après on me surprit de la même façon et je retournai penaude près de Aiden.

  • - Tu étais meilleure cette nuit, nota-t-il.

Je me demandai ce qui clochait dans son attitude.

 

Lien vers l'extrait suivant : Le péché pour leur vie 4.

 

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