Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 01:00
Le péché pour leur vie 90.

 

Je choisis les habitants d'un établissement dont le rez de chaussée abritait des boutiques de luxe. Quatre étages comptaient en tout seize appartements, tous habités par nos protégés. Soixante d'entre eux environs. Je jetai mon dévolu sur la famille Berge. Couverture ou pas, Julian, la cinquantaine en apparence, mais deux cent neuf ans réels, cohabitait avec Clara, la quarantaine en apparence, mais deux de plus en réalité, et Eleonor, presque trente ans sur ses papiers, mais presque mille ans en fait ! Je me sentais d'humeur à l'écouter me narrer la France du temps des rois. Avant de leur téléphoner pour savoir s'ils pouvaient me recevoir je passai chez moi me refaire une beauté. Je choisis une robe longue fuchsia et me délassai sous l'eau chaude. Je remontai mes cheveux, me maquillai, bref je tentai d'effacer de mon visage le manque de celui que j'aimais.

Aussi lorsque, sortant de la salle d'eau, je me dirigeai vers la porte fenêtre pour siffler Mistral, le téléphone à la main, prête à appeler les Berge, je crus à un mirage. Aiden était là, derrière la vitre. Je m'approchai tout doucement, craignant de le faire disparaître. Il avait un air neutre, ni heureux ni triste d'être là. Lorsque je fus derrière la baie vitrée il posa les doigts de l'autre côté. Je l'imitai et instantanément je voulus embrasser ces lèvres serrées. Je m'écartai pour ouvrir tout doucement, comme on fait pour ne pas faire fuir un animal sauvage. Le silence emplit l'espace entre nous. Ses yeux étaient si grand ouverts, qu'est ce que ça signifiait ?

  • - Je ne suis pas prêt, lâcha-t-il.

Mon cœur chavira et je me précipitai en le contournant d'un virage serré. Arrivée contre la balustrade je vomis sur les rosiers en contre bas. Sans rien dire je m'élançai vers la salle d'eau pour me rafraîchir. Maintenant j'étais de nouveau propre et je le regardais dans la glace de la salle de bain. Il avait toujours la même expression et il reprit là où il s'était arrêté.

- Est ce que tu supporterais ma présence alors que je ne suis pas prêt ?

Mes yeux s'emplirent de larmes, je me tournai et fondis dans ses bras. Je crois qu'on resta de très longues minutes ainsi. Je me surpris à murmurer inlassablement :

  • - Serre moi, Aiden, serre moi.

Tout m'enivrait. Son odeur, le battement rapide de son cœur dans sa poitrine, contre moi, sa respiration profonde dans mes cheveux, ses bras autour de moi, et la chaleur de son corps contre le mien. Bientôt il renifla et dit en parlant du nez :

  • - Mon ange, mon bel ange...

Enfin on finit par se séparer, mais c'est beaucoup dire. La main dans la main, je l'entraînai sur le lit. Je voulais m'étendre près de lui, soudain j'étais épuisée.

  • - Raconte moi, soufflai-je dans ses cheveux d'or. Dis moi où tu en es, tu peux tout me dire.

  • - Suis-je obligé de te répéter dans quel état je suis ?

Je secouai la tête.

- Mais ça passera. Comme toujours ça s'atténuera, pour s'en tenir aux rêves. Alors je pourrai dire que je suis prêt. Sans que tu perdes le droit de ne pas l'être.

  • - Fantastique, ris-je. Je crois qu'il y a des siècles que je n'ai pas ri.

Il s'écarta pour me regarder toucheveux-indetermines.JPGt sourire.

  • - Tu n'as même pas un quart de siècle. Mais embrasse moi, pour voir quelle expérience on acquiert en autant d'années.

Je m'exécutai et nos lèvres se redécouvrirent. Il quitta ma bouche pour embrasser mes paupières, que je rouvris ensuite, me rappelant que ses pupilles cherchaient certainement les miennes. Il embrassa tout mon visage et lorsqu'il passa au cou je frissonnai de tout mon être. Il sourit sur ma peau et ravie je déclarai :

Tous ces siècles n'ont pas réussi à me donner un si bel instant une seule fois jusqu'à ce soir. J'inspirai profondément.

  • - Tant pis. Regarde moi, Aiden.

Il revint à mes yeux mais me rappela :

  • - Je ne fais que cela. Je laissai s'égrener encore quelques secondes et fis ce que tout mon être attendait depuis des semaines :

  • - Je t'aime, Aiden.

Son sourire fut immense. Il me fit rouler plusieurs fois sur le lit, répétant, le bonheur dans la voix :

  • - Tu m'aimes! Tu m'aimes, Cristal! Cette femme tellement forte et à la fois si belle, une rose au premier jour, elle m'aime, tu m'aimes! Il prit une pause et roula au dessus de moi, soudain très sérieux.

  • - Moi auss...

  • - Ne le dis pas ! Criai-je presque, le doigt sur sa bouche. Toi tu le diras le jour où elle sera sortie de cette jolie tête blonde. Il secoua la tête.

  • - Tu ne comprends pas.

Il fit courir ses doigts le long de ma cuisse, le tissu de ma robe cédant docilement du terrain au fur et à mesure. Je finis par frémir, le cœur battant la chamade. Alors il reprit.

- Cela c'est du désir. Mais le désir n'est pas l'amour. Ne connais tu pas la différence entre désir et amour?

  • - Je reformule. Tu le diras quand les deux se réuniront sur ma tête. Tu veux bien ?

Il hocha lentement la tête.

  • - Tu as raison. Cette conversation a commencé par « je ne suis pas prêt ». Je te promets de ne plus laisser ta présence me le faire oublier.

Le péché pour leur vie 92.
Partager cet article
Repost0
3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 21:42

Le péché pour leur vie 89.

 

rousse-aux-yeux.jpgIls disparurent et Claire me questionna :

  • - Tu vas m'en vouloir si je te dis que je n'ai pas fait confiance à Marianne ?

  • - Comment ça ? Oh, pour le ramener sain et sauf chez lui ? Non, moi même je ne serais pas contre les suivre de loin. Mais elle nous verra si on le fait.

  • - Je lui ai donné discrètement mon sifflet, sourit la rousse aux yeux émeraudes. Goliath est sous la fenêtre. S'il siffle le dragon s'élance et nous volons à ses trousses sur Mistral.

  • - Tu es forte. Très forte. On trouvera un moyen de récupérer ton sifflet plus tard.

    La licorne s'envola et mes doutes sur les capacités de Marianne en équitation s'envolèrent en même temps qu'elle.

  • - Merci. J'approuve, ce que tu as dit pour Aiden. Son frère a besoin de parler et ce secret les éloigne. Toi aussi, tu es forte. Tu arrives à l'aimer malgré la souffrance qu'il t'inflige.

  • -Par contre que penses tu de nos chances de trouver celui qui a engendré notre brunette?

  • - Elles sont nulles. On le lui dira quand elle reviendra. Qu'est ce que tu vas faire ensuite ?

Il était vingt et une heures, m'apprit ma montre. Mon service prenait dans une heure.

  • - Gagner un autre immeuble, soufflai-je, faire connaissance avec de nouveaux vampires.

  • - Ça fait plaisir à voir. Tu as l'air comblée par cette perspective. Tu les aimes déjà.

  • - Et toi, Claire?

  • - Ils me fascinent. Tout mon être est tendu vers leur survie. Je ne comprends pas comment les chevaliers justifient leur quête.

  • - Facile. Des êtres qui boivent le sang humain, ça terrifie les faibles.

  • - Mais nous, nous ne sommes pas faibles.

  • - Exact. Et toi que feras tu ce soir?

  • - Contacter d'anciens amis par mail. Et peut être ma famille pour qu'ils sachent que je vais bien.

  • - Cela aussi c'est courageux. Tu as changé d'avis.

  • - Ce ne sont que des mails, doucement.

  • - Parle moi d'eux.

Elle y passa près d'une heure, ces deux filles avec qui elle faisait les quatre cent coups au lycée. En deux ans elle avait peur qu'elles l'aient oubliée mais cela valait le coup d'essayer. Enfin Marianne nous revint et je recueillis sa déception que celui qui l'avait engendrée reste inconnu. Elle était consciente que nous pourrions pas le retrouver, et s'amusa que j'aie eu peur qu'il en soit autrement. Non, elle ne songeait plus à mettre fin à ses jours. Elle me remercia dans les formes. Elle me fit promettre que nous nous reverrions bientôt. Elle me fit enfin remarquer comme je me donnais des airs de grande sœur alors que j'avais son âge. Je lui racontai les entraînements, la solitude, la sagesse qu'il avait fallu pour s'adapter. J'ajoutai mes nouvelles responsabilités, les batailles, et Ceara, tout en taisant son nom. Elle hocha la tête, elle comprenait.

Je la quittai chez elle et gagnai la maison du demi frère. Je sonnai cette fois à l'interphone de la maisonnette. Il ouvrit le portail à distance et lorsque la porte d'entrée s'ouvrit je faisais un baiser sur le museau de la licorne.

Mais quand je levai la tête mon ventre se retourna. Aiden se trouvait derrière son demi frère. Bien vite je dis à ce dernier :

  • - Je viens juste récupérer le sifflet de Claire. Comment s'est passé le retour?

  • - Bien. Vous la remercierez pour moi, je n'étais pas tranquille et pouvoir vous appeler à distance me rassurait. Vous êtes vraiment... je ne sais pas grand chose de vous mais je sens que vous luttez effectivement pour une juste cause.

  • - C'est le cas, répondis-je très lentement.

Mes yeux étaient à présent fixés à ceux de l'homme que j'aimais. Ne pleure pas et ne le supplie pas, m'ordonnai-je. Surprenant mon regard le demi frère expliqua :

  • - C'est celui dont je vous parlais. J'ai suivi votre conseil. Cela m'a fait du bien. Vous aviez raison. Vous voulez entrer boire une infusion? Vous pourriez lui raconter, il trouve tout cela incroyable.

Aiden était visiblement doué pour mentir à son frère, songeai-je, l'estomac contracté.

  • - Mais je te crois, sourit-il en lui donnant une accolade. Cela dit tu devrais la laisser rentrer chez elle, vous avez l'air fatiguée, mademoiselle.

Ma gorge se serra tant que le dépit que j'aurais voulu hurler y resta coincé. Au bout de quelques secondes le frère s'inquiéta :

  • - Vous allez bien?

  • - Oui, m'étranglai-je. Je vais retourner travailler. Je vous souhaite une bonne nuit.

Ils remercièrent tous deux sur le même ton poli. J'enfourchai la licorne et haut dans le ciel je poussai un cri de bête traquée qui fit frémir l'air autour de moi. Mes larmes furent abondantes, et glacées sur mon visage à cause du vent froid en altitude. Je rentrai au château et rendis son sifflet à Claire. Je lui racontai la présence de Aiden mais elle ne put rien faire pour m'ôter cette tristesse qui noircissait mon âme. Elle me proposa bien de prendre une nuit de vacances mais je refusai. Mieux valait rester active que broyer du noir seule au fond d'un lit douillet.

 

Le péché pour leur vie 91.

Partager cet article
Repost0
2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 22:42

Voilà pourquoi elle se rappelait de lui, me dis-je.

  • - Vous vous êtes échappé, ragea Marianne. Sans prévenir personne ni me venir en aide.

  • - Avant de devenir telle que vous êtes, vous auriez agi différemment ?Lui demanda-t-il droit dans les yeux.

Bon sang, ce type avait quelque chose de Aiden. Ce caractère farouche. Et cette expression quand ça lui prenait.

  • - Bien sûr ! Bien sûr..

Maintenant elle pleurait à chaudes larmes et Claire répéta à son oreille :

  • - Il ne pouvait rien faire, il avait peur pour sa vie, peur de la créature que tu étais devenue, qu'aurait il dit à la police ?

La troisième fois Marianne hocha la tête.

  • - Je suis désolé, dit encore l'homme. Je le fixai et hochai la tête.

  • - Est ce que je peux le ramener chez lui ? Demandai-je à la vampire.

  • - Surtout pas ! Cria-t-elle comme dans l'urgence.

Elle se reprit tandis que lui se décomposait.

  • - A quoi ressemblait-il ? L'homme qui m'a engendrée ?

Il voulut refuser de répondre mais de rage les yeux de la jeune femme virèrent au rouge.

  • - D'accord, se hâta-t-il de revenir sur ses positions. C'est que d'un, si vous le retrouvez je crains pour ma vie, de deux il était un peu loin, il est passé vite et a rapidement disparu dans le noir.

  • - On se débrouillera pour qu'il ne vous arrive rien, assura Claire. Il n'y a pas au moins la couleur de sa peau, de ses cheveux, et de ses yeux, sa taille, son style?

Il réfléchit et reconnut :

  • - Si, je peux dire qu'il était blanc, brun, les yeux je ne sais pas. Il était racé, stylé. Un chat ne se serait pas échappé autrement.

  • - Tranche d'âge apparente, questionna ma partenaire ?

Il secoua lentement la tête.

  • - Plutôt jeune, pas vieux quoi. Pas un pré adolescent non plus. Mais à part ça... Je suis désolé, répéta-t-il encore à Marianne.

Elle ne pleurait plus mais elle était déçue.

  • - Merci, dit-elle après un long silence. Merci et... je dois avouer que c'est courageux... De nous confier tout cela en sachant ce qu'il est. Je vous ai détesté pendant près d'une semaine, je pensais vous donner la mort ce soir.

Il frissonna.

  • - Mais à présent je vous respecte.

Elle sourit tristement.

  • - Si j'assiste à votre agression je ne resterai pas les bras croisés.

Une lueur brilla dans les yeux émeraude de l'homme. Lorsqu'il parla je sus que c'était un éclair de joie :

  • - Merci à vous. A présent je ne vivrai plus dans la peur de ce que vous êtes. Et je crierai votre prénom si on m'attaque. Marianne.

Une étincelle s'alluma cette fois dans le regard de la vampire.

  • - C'est moi qui vais vous ramener à la maison.

Des regards s'échangèrent, inquiets, pour Claire et moi, indécis pour lui, et assuré, pour la buveuse de sang.

- Apprenez à me faire confiance vous deux, je n'ai aucune raison de lui faire de mal. Je ne suis pas idiote.

  • - Bien sûr, dit Claire en lui serrant la main. Rentrez bien. Oh et n'oubliez pas de garder secret ce lieu, l'existence des vampires et ce qui s'est passé ce soir.

  • - Personne ne me croirait en tout état de cause.

Il partit dans ses pensées.

  • - J'ai un demi frère.

Je tressaillis.

  • guerrier-blond.jpg- Un homme fort, il travaille dans l'armée. Il n'a peur de rien. Il me soutient quand j'ai un soucis, et je le vente auprès de toutes les femmes, sourit il.

Je fus prise d'une quinte toux.

- J'ai failli lui en parler, reprit il quand je retrouvai mon souffle. Mais même lui me prendrait pour un gamin qui a peur du monstre sous le lit.

Marianne et lui se dirigèrent vers les portes fenêtres.

  • - Tu comptes le ramener comment, s'inquiéta soudain Claire ?

  • - A dos de licorne, rétorqua Marianne. Je me suis laissée dire que vous en aviez déjà une. Je vous la ramène tout de suite.

  • - Tu sais monter à cheval, m'inquiétai-je ?

  • - J'ai mon septième galop.

  • - Hum, fit Claire. On te regarde. L'animal est dans ce box que tu vois là bas.

Alors que la vampire et l'homme traversaient la pièce je ne pus contrer la partie de moi qui aimait tellement Aiden. J'attrapai son demi frère par le bras et il poussa un petit cri, duquel on rit tous trois.

  • - Sauf à lui, dis-je. Taisez tout mais si vous n'y parvenez pas, celui près duquel vous avez grandi, dites le lui. Il vous comprendra. C'est difficile de garder seul un secret pareil.

Il parut troublé mais hocha la tête.

 

Le péché pour leur vie 90.

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2010 4 07 /01 /janvier /2010 22:51

 

  • - Puisque tu ne veux ni t'asseoir ni boire, réponds aux questions, cracha la vampire. Un : tu n'es pas un vampire : comment m'as tu transformée ?

Il écarquilla les yeux un long moment puis poussa un rire strident, qui évoquait le début de la folie.

  • - Allons calmez vous, l'implorai-je. Nous sommes là pour qu'aucun mal ne vous soit fait, la rousse et moi. Et la vampire veut juste comprendre ce qui lui est arrivé. C'est important pour elle. Imaginez si vous....

  • - C'est pas moi, réussit-il enfin à glapir. Comment voulez vous, demanda-t-il à la jeune femme, que j'aie pu vous faire cela ? Enfin je suppose que quand on est déjà un buveur de sang soi même on est prêt à tout imaginer. Mais je vous le jure sur tout ce qui m'est le plus cher, sur mon épouse... Mais pitié ne lui faites pas de mal! Je jure, se reprit, il que ce n'est pas moi qui vous ai transformée.

Nous lui laissâmes le temps de se reprendre, son visage de blond aux yeux émeraudes caché dans ses mains. Puis plus calme il narra :

  • - Je me suis renseigné après. J'ai appris le peu que l'on sait à votre sujet, et encore, ce sont des mythes...

Il secoua la tête.

- Mais vous devez savoir qu'un humain comme moi ne peut pas vous avoir fait ça.

  • - Mais je me souviens de vous, ragea-t-elle. Je vois vôtre visage trop près de mien cette nuit là.

  • - J'ai espéré avoir eu une hallucination...

Il fit encore un effort pour se reprendre.

  • - Je veux bien un peu d'eau en fait.

Claire alla lui donner ce qu'il voulait, et nous échangeâmes toutes les deux un regard soulagé. Il n'allait pas perdre la raison et la panique du départ avait laissé place à l'espoir qu'aucun mal ne lui serait fait comme on le lui avait promis. Il reprit :

- Mais ce n'était pas un cauchemar éveillé, apparemment.

  • - Pas vraiment, railla Marianne. Continuez.

  • - Je rentrais du travail. J'ai fait un détour pour prendre de l'essence et... vous avez crié.

Le visage de la jeune femme se décomposa.

  • crie.jpg- Il m'a fait souffrir, en plus, rugit-elle !

  • - Non, s'empressa de contester l'homme. J'ai entendu... comme si vous aviez fait l'amour. J'ai...

Son visage exprima le dépit alors que celui de la vampire évoquait la surprise et l'incrédulité. - J'ai gloussé, mais comment aurais-je pu savoir...

  • - Ce n'était pas moi, ragea-t-elle, je m'en souviendrais.

  • - J'ai... terminé ce que j'étais venu faire, et j'allais rentrer dans la voiture quand le type est sorti des buissons. Il a dû traverser la station pour s'éloigner. Et le sang... sur sa joue... Sa joue en était maculée. Je me suis engouffré dans la voiture et je me suis échappé à tombeau ouvert.

  • - Le lâche, cria Marianne !

  • - C'est ce que je me suis dit, narra-t-il avec un sourire triste. Alors j'ai fait un tour du pâté de maison et comme l'homme ne m'avait pas suivi je suis revenu. J'ai tergiversé : fallait il appeler tout de suite la police ? Je me suis dit que non, que je devais vérifier d'abord que vous étiez blessée. Ça aurait pu être une pratique bizarre.

  • - Il a été courageux de revenir, dit Claire pour apaiser Marianne. Tu sais tout le monde n'est pas Superman. Les humains sont faibles et craintifs. Rappelle toi.

  • - Continuez, trancha la demoiselle, la gorge serrée.

  • - Je suis désolé. Je... viens de comprendre... Vous regrettez ce qui vous est arrivé. Je suis désolé.

  • - Continuez, répéta-t-elle un sanglot dans la voix. Claire attira Marianne à elle et son bras ne quitta plus ses épaules.

  • - Je vais essayer de faire vite. Je suis donc allé vérifier. Et vous étiez bien là. Je pensais vous trouver couverte de sang, vue la joue du type. Mais non. Vous étiez nue. Vos vêtements éparpillés autour de vous. Je me suis penché pour écouter si votre cœur battait, comme vous n'aviez pas l'air blessée j'avais bon espoir que vous soyez juste endormie.

Il fit une nouvelle pause.

  • - Il ne battait pas.

L'homme leva les yeux sur les prunelles dorées de la vampire.

- Parce que vous étiez morte. Mais soudain vos yeux se sont rouverts. J'ai hurlé et j'ai couru jusqu'à la voiture.

Voilà pourquoi elle se rappelait de lui, me dis-je.

 

Le péché pour leur vie 89.

Partager cet article
Repost0
6 janvier 2010 3 06 /01 /janvier /2010 20:13
Liens Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.

Claire et Marianne arrivèrent alors que j'achevais de faire le tour de la maison. J'avais sauté le portail, ce que je refis pour les rejoindre. Ma coéquipière m'adressa un regard de réprimande :

  • - Bravo pour la discrétion !

  • - Il n'y a personne là dedans, m'expliquai-je. Mais c'est bien, on le cueillera à son retour.

On s'assit cachées contre le muret, à l'intérieur de la propriété.

- Comment te sens tu, questionnai-je la demoiselle?

  • - Déterminée. Il a intérêt à être convainquant.

Il y eut un blanc puis Claire me raconta sa journée pour le combler, passée à épier le demi frère. Rien de bien palpitant, la vie d'un homme ordinaire en somme. Sur ces entre faits il actionna la commande électronique de son portail et commença à entrer en voiture. Puis il nous vit. Et il fit reculer la voiture. Marianne se jeta sur le véhicule avec la rapidité de ceux de son espèce et je sifflai Mistral, m'attendant à une course poursuite. Mais la jeune femme occultait le pare brise et l'homme ne fit pas dix mètres avant de s'encastrer dans un arbre, Dieu merci, à petite vitesse.

Il sortit du véhicule et courut, et sous nos cris Marianne bondit et le précipita au sol. Ensuite elle frappa mais heureusement Claire arriva à temps pour la gêner suffisamment pour qu'elle cesse ces brutalités. A deux on put la maîtriser, mais alors l'homme repartit. La vampire le récupéra de nouveau mais les gens commençaient à sortir de chez eux et à hurler de le laisser partir.

Claire siffla Goliath. Je l'imitai et on décolla tous quatre avant que les sirènes de police ne se soient suffisamment rapprochées. Derrière Claire Marianne tenait l'homme fermement. Mais il était difficile de le faire et de se tenir en même temps et le demi frère d'Aiden finit par tomber de Goliath.

Je fonçai, et la manœuvre que j'avais faite pour qu'il tombe devant moi échoua, mais j'attrapai sa main. Je le hissai devant moi et lui hurlai de rester tranquille, qu'aucun mal ne lui serait fait, que j'en répondais personnellement.

  • - Vous ne faites pas le poids contre un vampire, s'affola-t-il.

  • - Je suis avec eux. Il se tordit le cou pour me regarder et j'ajoutai : même si je ne suis pas comme eux. N'ayez crainte. Nous œuvrons pour le bien.

Il ne tenta plus de s'échapper, car la hauteur à laquelle on volait était dissuasive. Je suppose qu'il n'y a que dans les livres que l'on préfère se suicider que de se jeter dans la gueule du loup.

Arrivés au château pas un mot ne fut nécessaire pour décider de mener le type en le tenant étroitement dans la chambre de Claire qui était la plus proche.

  • - Prends mes clefs dans ma poche droite, dit elle à Marianne.

  • - Laissez moi partir, supplia l'homme pour la énième fois. Vous ne comprenez pas de quoi elle est capable !

  • - Tiens c'est nouveau, tu commences à en parler, railla-t-elle.

Enfin la porte fut verrouillée et la clef récupéra sa place dans le poche de la jolie rousse.

  • - Asseyez vous, ordonnai-je en désignant un sofa. Thé, café, chocolat, alcool?

  • - Par pitié, répéta-t-il...

  • - Je n'ai pas cette boisson en rayons, se moqua ma coéquipière. Allez quoi, aucun mal ne vous sera fait, on veut juste des explications. Plus vite vous vous calmerez plus vite vous rentrerez chez vous.

  • - Vous mentez. Vous en êtes aussi, c'est certain, vue votre force. Faites ce que vous voulez de moi, mais vite, épargnez moi la douleur, je vous en prie ! Ma famille me cherchera, tenta-t-il encore.

  • - Ça suffit, rugit Marianne!

Ce fut un son étrange, entre le sifflement du serpent, le souffle qui précède la tempête, et le hurlement du loup. Un son rauque et tranchant. L'homme s'immobilisa et commença à trembler.

 

Le péché pour leur vie 88

Partager cet article
Repost0
1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 18:09

Liens Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus. 

 

 

En rentrant je me dirigeai comme un automate chez Claire. Lorsqu'elle m'ouvrit j'entrai avec ses mouvements malhabiles et gagnai sa cuisine, sous ses paroles que je n'écoutai pas, pour lui voler du café. Mais finalement je courus à l'évier et rendis tous les chocolats de la nuit. Elle m'aida à me rafraîchir et je hurlai quand elle choqua ma blessure sans le vouloir.

  • - Ta plaie s'est rouverte ? S'étonna-t-elle.

Je racontai la nuit.

  • - Tu vas me crier dessus, dis-je faiblement, alors fais vite, je suis épuisée.

  • - Pas du tout. J'aurais peut être fait comme toi. On retournera chez les chevaliers blancs dès demain, je me sens mieux. Et cette fois ils verront de quel bois on se chauffe, tu auras ta vengeance.

  • - Et toi aussi. Elle hocha la tête. Qu'est ce que tu vas faire aujourd'hui ?

  • - Traquer le demi frère, désolée. Ce sera vite vu, je me débrouillerai pour l'attirer dehors. Quelle que soit sa nature je le confronterai à Marianne ce soir. Si tu veux je peux attendre la toute fin de mon service, pour que tu puisses être là, je sais que cette histoire te tient à cœur.

  • - D'accord. Merci. J'espère pouvoir dormir. Je n'ai pas été laissée seule un seul instant depuis qu'il est parti. Je... J'ai peur d'être faible.

La jolie rousse éclata de rire.

  • - Cristal, faible ? Jamais tu ne me feras avaler ça ! Je te vois encore te battre en robe dans la boue, seule contre nous deux, ou alors penchée sur l'encolure d'Arcanne, concentrée sur la psychologie de cette diablesse de pouliche, et parvenant à la faire sauter des obstacles qu'elle n'avait jamais abordés !

  • - Parce que tout cela dépendait de moi. Aiden m'échappe, c'est cela qui est dur à supporter.

  • - Il t'échappe parce que tu le veux bien. Tu n'aurais pas à te traîner à ses pieds bien longtemps, à mon humble avis.

Elle détourna ses yeux émeraudes, pour se souvenir d'une scène quelconque.

- Tu sais le matin quand il entre ici, qu'il prépare le café pendant que je finis de me préparer à la salle d'eau, il me parle de la beauté de nos êtres, nous autres anges. Il nous admire, on le fascine. Ensuite je sors toute vêtue pour la journée de travail qui m'attend, il sert le petit déjeuner, et il parle plus précisément de ce qu'on fait en ce moment, une fois que je lui ai raconté la veille. Et pendant tout ce temps tous les jours je me dis... disais que ce bonheur sur son visage, c'était l'écho de l'amour. L'amour pour celle qu'il s'apprête à rejoindre.

  • - Tu vas un peu loin.

  • - C'est ce que je pense, ensuite libre à toi de ne pas être d'accord. Puis il s'éclipse, à neuf heures pétantes. Il te regarde dormir si c'est le cas. Sinon il se jette dans tes bras, pas vrai ?

  • - Jetait. Je vais aller me chercher un bouquin à la bibliothèque, me repris-je.

On se quitta par quelques phrases agréables et je m'extasiai sur le virage qu'avait pris notre relation en quelques jours seulement. En fait j'étais réellement épuisée, je ne me voyais pas aller jusqu'à la bibliothèque. Je m'écroulai sur mon lit et y passai la journée en un sommeil sans rêves.

Claire me téléphona et cela me réveilla en sursaut. Il était dix neuf heures. J'avais bien dormi, me dis-je en baillant. Je décrochai.

  • - Bon, alors ce n'est pas un vampire, mais je suis avec Marianne, je voudrais quand même les confronter, si c'est vraiment lui dont elle se souvient il aura une explication qui nous permettra d'avancer. Si tu veux venir on t'attend (elle me donna l'adresse de l'homme) mais tu n'es pas obligée. C'est comme tu veux.

  • - J'arrive. Je peux faire un brin de toilette ou je dois être là dans la demi heure?

  • - Prends ton temps. On va aller dîner en t'attendant.

J'avalai une tartine en choisissant un Jean taille basse et un pull noir dos nu, avec une ceinture large et tressée. Hop, la douche, un coup de brosse, et roulez jeunesse. Je fus heureuse de retrouver Mistral, et profitai du trajet pour flatter son dos. Par moments elle se retourna pour effleurer mes mains du museau. Je rêvais peut être mais il me semblait que cet animal m'appréciait de plus en plus, et même que je lui avais manqué moi aussi. Elle me déposa à quelques pâtés de maison du point de rendez vous, et décolla précipitamment, fuyant les badauds qui voulaient la toucher. Ils commençaient à changer aux aussi.

 

Le péché pour leur vie 87.

Partager cet article
Repost0
7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 17:04
Liens Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Le péché pour leur vie 84.

- Je me demandais pendant le trajet, fis-je, ces saletés de chevaliers n'ont jamais essayé de rentrer chez des vampires et de les tuer en ouvrant les volets pendant leur sommeil?

  • - Les premières années, si. Mais ils sont seulement deux pour tout le centre ville, or c'est une opération qui pour réussir doit se faire simultanément dans tous les appartements. Les deux fois où ça s'est produit les hommes certes ont tué quatre des nôtres en ouvrant les fenêtres de leurs chambres, mais ils ont trouvé la mort dans les minutes qui ont suivi. La première fois les autres habitants de l'appartement les ont entendus, notre ouïe est très puissante, même pendant notre sommeil. La deuxième fois les victimes n'ont rien entendu mais les meurtriers ont été lynchés et tués avant de pouvoir sortir de l'immeuble.

  • - Ceux de ton espèce vont vite en déductions, ils ont vu deux types fuir dans les couloirs et ils leur sont tombé dessus?

  • - Ils ont surtout entendu l'agonie de leurs amis. Cela ajouté à la fuite des deux hommes rendait certaine leur culpabilité. Depuis lors les chevaliers n'ont plus tenté le coup.

  • - Vous n'avez pas été tentés de mieux protéger les immeubles ?

  • - Nous refusons de vivre en bêtes traquées. Comme vous d'ailleurs. Tu ne t'es jamais étonnée que votre château soit ouvert à tous les vents?

  • - Maintenant que tu le dis, si.

  • - C'est parce que nous œuvrons pour le bien. Mieux vaut disparaître que de vivre prostrés. Et puis nous ne sommes pas des embryons démunis. Ceux qui veulent venir nous trouver savent qu'on ne nous tire pas comme des lapins, ni les uns ni les autres, tant que nous sommes chez nous avec les nôtres. J'y ai souvent réfléchi. Je pense... Qu'il y a quelque chose de fort là dessous, et une bonne dose de surnaturel.

  • - Un peu comme ce truc de l'invitation. Fais comme chez toi...

Allez savoir pourquoi je l'avais regardé ainsi et pris ce ton là. Je vis son regard changer aussi lorsqu'il pencha la tête de côté avec un sourire charmeur.

  • - Ne tente pas un vieux loup comme moi.

  • - Un professionnel de la drague au si jeune visage blond et angélique.

  • - C'est troublant, je sais.

  • - Excuse moi. C'est le manque, simplement. Merci pour avoir pris soin de moi.

  • - Comment va cette blessure ?

Mon regard soudain fut capté par quelque chose à l'intérieur. Ceara nous épiait, juste derrière la vitre, en sirotant une boisson fumante. Karl lui fit un signe de bonsoir auquel elle sourit gentiment.

  • - Bien, répondis-je à sa question, absente.

  • - Tu n'es pas obligée d'aller lui parler, fit-il soudain très grave. Ce n'est pas parce qu'elle te tend une perche que tu es obligée...

J'allais ouvrir les portes fenêtres mais il me retint par le bras.

- Tu dois être prête. Si c'est pour crier cela ne sert à rien.

  • - Je suis une grande fille, souris-je. Ne crois tu pas que la tempérance soit l'une des qualités qui font que je suis ici ce soir?

  • - Une ange. Jusqu'au bout des ongles.

Il tira la porte et après un dernier coup d'œil au ciel hivernal encore sombre à sept heures du matin, je passai la première.

  • - Salut, fit Zack en me mettant entre les mains une tasse de ce qui semblait bien être un chocolat chaud.

  • - Je suis grillée, ça y est, souris-je. Merci.

  • - On peut aller discuter toutes les deux dans la chambre, proposa Ceara.

Je hochai la tête et la précédai vers la pièce qu'elle m'indiqua.

  • - Qu'est ce qui s'est passé, soupirai-je?

  • - Je ne sais pas trop. J'ai souvent envie d'aller le trouver quand la faim m'aveugle.

  • - Alors cesse d'attendre d'en arriver là!

  • - Tu sais ça ne prévient pas toujours. C'est comme un organisme humain, parfois tu es affamée alors que ton dernier repas ne date pas tant que ça.

  • - C'est vrai.

  • - Et quand ça me lance c'est très difficile de résister. Je me retrouve souvent le nez en l'air à suivre à des kilomètres l'odeur de son sang. Souvent je me reprends à temps et je choisis quelqu'un d'autre. Cette fois ci je ne suis pas revenue à moi avant d'être arrivée trop près. Du moment qu'il ne reste que quelques mètres je ne suis plus que vampire. La créature se dit je le laisserai partir avant de le tuer, et ça lui suffit à se justifier. Voilà comment c'est arrivé.

  • - Bon. Je vais rentrer chez moi.

J'avais la nausée mais cela je ne pouvais tout de même pas le lui dire. Aussi je m'échappai sur le dos de la licorne qui était sagement restée sur la terrasse des Black. Tout juste avais-je pris la peine de dire au revoir aux garçons.

 

demandez moi la suite !

 

Le péché pour leur vie 86

Partager cet article
Repost0
30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 17:01
Liens Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Le péché pour leur vie 83.

  • - Karl. Veux tu bien me lâcher ?! Cette blessure me fait affreusement souffrir.

  • - Je ne sais pas. J'ai un peu faim, et ça sent bon la plaie fraichement ouverte.

Je fis un effort pour ne pas m'emporter.

  • - Zack a dû te dire ce qui s'est passé. Alors tu sais que ce n'est pas trop le moment de jouer avec moi.

  • - Je ne suis pas de cet avis. Ose me dire, crâna-t-il en m'entraînant à la salle d'eau, que pendant les dix minutes qui viennent de s'écouler tu as pensé une seule fois à Aiden ? Maintenant il cherchait dans les placards de quoi changer le bandage et désinfecter la plaie.

  • - J'avoue que tu as raison, mais ce fut un court répit. Est-ce que ça sent le chocolat chaud ou...

  • - C'est le cas.

  • - C'est donc cela que complotait notre ami.

  • - Exactement. J'ai tout de suite adoré le plan. Même si j'aurais dû sortir manger avant, fit-il sincèrement lorsque malgré ses efforts, lorsqu'il commença à nettoyer la plaie, ses yeux noisette virèrent soudain au rouge.

  • - Je peux m'en occuper, si tu veux, répliquai-je trop vite. Son large sourire découvrit ses crocs.

  • - Je sais me maîtriser, tu n'as pas à t'inquiéter. Tu peux me raconter comment tu t'es fait ça?

Je m'exécutai tandis qu'il terminait de bander ma jambe et que ses yeux retrouvaient leur apparence ordinaire. On prit cette collation et il me fit rire. Son visage de blond aux traits fins finit par se télescoper, la fatigue aidant, avec celui de Aiden. Pour me rappeler qui il était je le lançai sur le sujet de ses conquêtes du moment et on rit sur le dos de femmes faciles ou naïves. De but en blanc je lui demandai :

  • - Comment va Ceara ?

  • - Oh bien. Elle et Zack sont très très occupés depuis qu'il t'a quittée.

  • - Je vois. Il en a de la chance...

  • - Il va revenir, et tu le sais, Cristal.

  • - Je ne peux que te répéter ce que j'ai dit à ton ami : tu ne le connais pas.

  • - Mais j'ai été un homme.

  • - Pendant dix huit ans! C'est peu à ton actif, garçon.

  • - D'accord, je vais être plus sincère : des hommes, j'en ai côtoyés, mais aussi des femmes, or les femmes passent leur temps à essayer de nous comprendre. Parfois elle finissent par y réussir. Et les femmes parlent beaucoup sur l'oreiller. Vas-tu aussi remettre en cause ces expériences? Elles ont presque soixante ans, laisse moi ainsi t'épargner de comptabiliser ces années.

  • - Chaque homme est différent. Mais je prie pour que tu aies raison.

  • - Par contre... Tu vas refuser, telle que je commence à te connaître. D'accord pour te dévoiler à n'importe quel... proche. Mais perdre la face devant celui que tu aimes, jamais, n'est ce pas, Cristal ?

  • - Exactement. Alors ne me conseille pas de lui tendre une perche. Si petite soit elle. Je ne le ferai pas. S'il m'aime, il reviendra. Aujourd'hui ou dans vingt ans. Quand ce cou que tu fixes se couvrira de rides peu à peu. Il releva brusquement la tête et passa la main sur son visage. Ça fait mal ? Le questionnai-je, effrontée.

Il pencha la tête de côté, cette tête blonde et si charmeuse. Qui attirait tant de femmes dans ses filets.

- La morsure, précisai-je.

  • - C'est selon ce que le vampire décide. Ne te sers pas de... ce que j'ai voulu faire pour toi pour jouer avec mes nerfs afin de passer les tiens. Tu sais que nous ne mordons pas les anges.

Je me surpris effectivement à le malmener gratuitement.

  • - Je devrais dehors me trouver un crétin, soupirai-je. Comme ça je pourrais passer mes nerfs sans que cela porte à conséquence.

  • - Ne fais pas ça. Tu te traiteras de traînée dans l'instant. Il est l'heure pour moi de rentrer. Une ballade en licorne, ça te dit ?

J'acceptai et fus troublée de la pureté du tableau de Karl, créature de la nuit, qu'on jugeait démoniaque, câlinant et jouant avec une créature aussi paisible que la licorne. Le voyage fut ensuite riche en acrobaties et on se posa enfin sur la grande terrasse des Black.

 

Le péché pour leur vie 85.

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 21:07
Liens Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Le péché pour leur vie 82.

Cela me fit du bien de sentir l'air frais sur ma peau, et la présence du jeune homme (Zack) derrière moi. Il nous fallut un certain temps pour trouver le jeune couple. Ils sortaient d'un bar quand on les débusqua, à vingt deux heures. Elle prit un bus pour rentrer chez elle. C'est là que nous la rejoignîmes, frappant doucement à son carreau tandis qu'elle rêvassait devant son ordinateur. Elle fut surprise que je débarque avec un inconnu, vampire de surcroît. Il fallut lui expliquer que non, nous n'étions pas amants. Elle ne me croyait pas. Évidemment, puisque le vampire avait pris ses aises à mes côtés. Il gardait continuellement la main sur ma hanches, comme il l'avait fait quand j'étais en pleurs.

Ils parlèrent d'eux et je n'écoutai rien. Alors mon intervention tomba sur un cheveu sur la soupe :

- Alors, tu l'as mordu cette fois?

  • - Pardon ? Fit Marianne. Non, j'ai fait attention à ce que tu m'avais dit.

  • - Parfait. Alors je t'en félicite et je rentre dormir. J'ai une migraine de tous les diables.

  • - Tu es bizarre ce soir, dit-elle. Tu es sûre que ça va?

  • - Très bien, déclarai-je. Je suis juste troublée d'avoir un si bel homme à mes côtés, m'amusai-je avec un clin d'œil.

  • - Elle n'a pas encore compris que je ne suis pas un homme, susurra-t-il en me fixant de son regard qui passa du noisette au rouge. Il siffla comme un serpent et si je feignis de ne pas m'en émouvoir il conclut : entends-tu son pouls s'accélérer ? J'adore, conclut-il d'on ton gourmand.

Marianne riait aux éclats de ma chair de poule et ils repartirent dans le récit de la soirée de la jeune femme, tandis que moi je m'abîmais dans le souvenir des tendres moments passés avec mon joli blond. Soudain je n'en pus plus de rester inactive.

  • - Je vais te chercher ta licorne.

Tous deux me regardèrent encore comme si j'étais un éléphant dans un jeu de quilles et Marianne lui expliqua de quoi il retournait.

  • - Je viens avec toi, déclara-t-il.

  • - Des clous, me défendis-je. S'il était coutumier de mettre des vampires en danger lorsque l'on est est un ange cela se saurait.

Comme il allait protester j'ajoutai :

- Si tu veux vraiment me faire plaisir sois là à mon retour à me préparer du chocolat chaud.

  • - C'est ce qu'il faisait ? S'étonna-t-il. C'est le cas, ne mens pas.

Il regarda en l'air, songeur.

- Ça me plait bien, conclut-il.

  • - Ne sois pas bête, tu as Ceara à remettre dans le droit chemin.

Il hocha la tête avec l'air de celui qui complote gentiment.

  • - Fais attention à toi, en tous cas, dit Marianne. Malgré ce que tu dis Lily ne t'arrivera jamais à la cheville pour organiser de chouettes sorties.

  • - Tu as la côte, dit Zack alors que je le ramenais chez lui par la voie des airs.

  • - Bien sûr, qu'est ce que tu crois?

Il me vint bien à l'idée que j'aurais dû prévenir Claire alors que je rentrais chez moi à deux heures du matin pour récupérer arbalète, dague – celle-là même que mon aimé m'avait offerte, tellement stylisée, un vrai bijou, et bouclier. Mais elle refuserait. Personne ne pouvait comprendre que j'aie besoin de me battre pour étancher la violence de mon dépit.

Alors ce fut seule que je m'élançai vers la sombre demeure de ces chevaliers blancs qui se croyaient tellement irréprochables. Ils auraient laissé Ceara me saigner à blanc. Comment pouvait-on se prétendre du bon côté si on tuait ses semblables ? J'allais leur donner une petite leçon. Symbolique, comme disait Lily.

J'allais commencer à descendre quand deux cavaliers apparurent dans le ciel, chacun d'un côté différent. Et bien sûr ils chargeaient. Parfait. Je plongeai, et les flèches se perdirent. Ah non, souris-je, l'un d'eux avait touché l'autre, d'après le cri qui déchira l'air.

  • - Rentre, hurla-t-il, cherche les autres, je m'en occupe.

  • - Essaye toujours, hurlai-je en lui décochant une flèche.

Il la para de son bouclier et riposta. L'échange dura un certain temps et la relève arriva enfin. Deux autres hommes qui coururent aux écuries. Je plongeai vers eux et en eus un à la cuisse alors qu'il courait se mettre à l'abri. Une flèche me frôla de près, là où j'étais déjà blessée. Je hurlai, tant de douleur que sous l'émotion de tout ce sang qui coulait sur le bandage. Tant pis. Je fis demi tour en me protégeant le dos de mon bouclier. J'arrivai par miracle à leur échapper et c'est en grognant que je gravis les escaliers pour rentrer chez moi. La porte était ouverte. Fronçant les sourcils je dégainai mon arbalète. Braquée devant moi, l'arme me cachait dans les miroirs. On sortit d'un coin sombre pour m'emprisonner entre des bras forts. Je voulais crier mais une main plaquée sur ma bouche m'en empêcha.

Alors je m'immobilisai la peur au ventre et on effleura mon cou.

  • - La peur donne au sang une telle odeur, c'est pire que le chant des sirènes, dit une voix rauque.

  • - Qui est-ce, soufflai-je. L'homme ricana et se dévoila immédiatement :

  • - Je t'avais dit qu'un humain ne peut faire entièrement confiance à un vampire. Je viens de t'en donner la preuve.

J'expirai.

 

Le péché pour leur vie 84.

Partager cet article
Repost0
27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 17:27
Liens Le péché pour leur vie pour les nouveaux venus.
Le péché pour leur vie 81.

Lorsque je me tournai de nouveau vers celui que j'aimais son attitude me glaça le sang. Il avait le regard vide. Aucune lueur ne l'illuminait de telle sorte que je sentis clairement que ma présence l'indisposait.

  • - Va-t-en, dit il. Je te donnerai des nouvelles dès que je saurai à quoi m'en tenir. Mais ne te gêne pas pour rencontrer quelqu'un d'autre.

Mes larmes se remirent à couler.

  • - Zack m'a dit ce qui s'était passé.

  • - Il est toujours très fort pour arriver trop tard.

  • - J'avais peur pour ta vie. Regarde moi, Aiden, j'ai l'impression de parler à un fantôme !

Il s'exécuta tellement longtemps que maintenant c'était à un automate que j'avais l'impression d'avoir affaire.

  • - Est ce qu'elle t'a... Changé?

  • - Non, sourit il faiblement. Elle essaie à chaque fois de me le faire accepter, mais ce n'est pas encore fait. Laisse moi, maintenant.

  • - J'ai besoin de rester avec toi. S'il te plaît.

Mes larmes brouillaient de nouveau ma vue et je sentis la folie me guetter.

  • - Je dormirai par terre près de toi, s'il le faut. Je m'agenouillerai à tes pieds, je... Non, me repris-je. Enfin il posa sur moi l'émeraude de ses yeux.

  • - Je vais faire ce que tu dis. Je vais m'en aller. Je vais faire mon travail. Je vais te maudire tout mon soûl d'avoir refusé mon aide. Mais écoute moi bien, Aiden. Je ne reviendrai pas, cette fois. Parce que, bon sang, j'en ai assez de tes fausses allures d'homme viril qui n'a besoin de rien ni de personne. Va la rejoindre, si ça te fait plaisir, va te perdre entre ses bras. Va nous rendre malheureux, Zack et moi. Mais ne viens jamais, hurlai-je d'une voix enrouée que je ne me connaissais pas, ne viens jamais te plaindre d'être seul ! C'est toi qui t'accroches à ton malheur, même Ceara n'y est pour rien.

Je me retournai, les larmes ruisselant sur mes joues, pour faire de grands signes à Mistral. Je sais ce que vous vous dites, j'avais eu tord de dire cela. Mais un homme qui refuse de l'aide suite à un malheur, pour moi, n'est pas victime de ce malheur, il est victime de lui même. Bien vite zack m'arracha du balcon, après un regard glissé par dessus mon épaule vers les portes fenêtres qui avaient claqué derrière moi. Le voyage se fit sans un mot. Il me porta presque dans les couloirs du château et Claire nous rejoignit chez moi.

- Salut, ma belle. Est ce que je peux savoir ce qui se passe?

  • - C'est une longue histoire, gémis-je. Mais en résumé je viens certainement de perdre celui que j'aime.

  • - D'après Zack tu vas un peu loin, sourit-elle.

Je le regardai, inquisitrice.

  • - J'ai rien fait, se défendit il ! Il avait dû lever les yeux au ciel, supposai-je.

  • - Je vais prendre le travail, ça doit être l'heure, tentai-je d'assurer.

  • - C'est l'heure, confirma Claire, mais tu ne vas nulle part. Repose toi, tu as une mine affreuse. Je peux te raconter ma journée avant?

  • - Avec plaisir, souris-je. Tu es adorable. Je n'aurais jamais cru accepter ce genre de deal, mais j'avoue que je suis épuisée.

  • - C'est fatiguant de pleurer. Et puis je voulais que nous trouvions un moyen d'échanger nos douze heures. C'est injuste que tu sois tenue de vivre la nuit tandis que je garde le plaisir du soleil sur ma peau... Mince, désolée, s'excusa-t-elle en direction du vampire.

  • - Pas de problème. C'est un maigre prix à payer contre l'éternité de bonheur qui s'offre à moi. Oui, Cristal, de félicité. Parce qu'ils vont nous revenir. Comme toujours.

  • - Tu ne le connais pas, reniflai-je.

  • - Donc ma journée, reprit Claire après un silence gêné. J'ai épluché les fichiers de police, et cet homme n'y figure pas. Il n'est pas non plus un ange, ni un chevalier de pacotille. Mais je suis désolée, il ressemble diablement au demi frère de l'élu de ton cœur !

  • - Et bien enquête ! Crachai-je. Culpabilisant aussitôt j'ajoutai : pardon, je suis à cran. Continue.

  • - Je l'ai cherché et trouvé, même si j'ai mis un temps fou. Il travaille dans une librairie. Dans laquelle le soleil n'entre pas. Je l'ai trouvé vers midi. Il n'est pas sorti manger. Il a quitté alors qu'il faisait déjà nuit. Ensuite je suis rentrée suite à l'appel de Zack.

Je reportai mon attention vers lui et il expliqua :

  • - Je voulais savoir ce que tu faisais, et s'il était avec toi. Discrètement. Pour éviter de t'affoler alors qu'il n'y avait pas lieu de le faire, ou alors que ce n'était pas le moment.

  • - Ensuite je suis allée voir Marianne pour lui raconter le tout à dos de dragon. Elle revoit le jeune homme ce soir.

  • - C'est où ? La questionnai-je. Je vais aller vérifier qu'elle ne boit pas encore son sang.

  • - On avait dit que tu restais te reposer, s'indigna-t-elle.

  • - Mais ça me tient à cœur et ça va me changer les idées.

  • - Comme tu voudras, soupira-t-elle. Tu veux bien veiller sur elle ? Implora-t-elle Zack.

  • - Fais attention, humaine, tu me jettes sur une proie facile. Elle leva les yeux au ciel et quitta la pièce en annonçant qu'elle allait au lit. Mais elle avait tout de même donné l'adresse du rendez vous des jeunes tourtereaux.

  • - Vide moi de mon sang, plaisantai-je, ce soir j'aimerais voguer vers une autre vie...

  • - Ne dis pas de bêtise. On y va en licorne, ça me ferait plaisir de la monter ce soir.

  Le péché pour leur vie 83.

Partager cet article
Repost0

Hé C'est Nous !

  • : roman fantastique en ligne gratuit
  • : manuscrits de fantasy promettant action, guerre et amour. Si vous aimez les vampires, loups-garous, dragons, fées, anges ou toutes autres créatures fantastiques c'est gratuit. laissez un mot aux auteurs Chloé et Solenne pour les aider à trouver un éditeur.
  • Contact

copyright

 

 

 

 

Toutes les images apparaissant sur ce blog ne sont pas notre propriété.

Elles appartiennent à leur autreur.

Recherche

visiteurs