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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 20:35

deuil- Il m’a sauvé la vie !
- Il ne faut pas exagérer mon ange.
- Si, si je vous assure, il m’a sauvé la vie !
Le curé me regardait m’avancer en terrain glissant, nous n’avions pas élaboré de mensonge sur notre rencontre. Amusé, il attendait la fable. Je me lançai :
- Au début j’étais là pour des vacances. Je venais de passer un mois à New York, et mon avion décollait le lendemain. Je profitais de mon dernier après midi pour acheter des souvenirs à mes amies. Ce qui était idiot, elles ne risquent pas de se rappeler d’une ville où elles n’étaient jamais allées, cependant elles n’échapperaient pas au T shirt « I love New York ». J’étais donc en train de faire les boutiques lorsqu’une alarme se déclancha sur mon passage. Bien sûr les vigiles du magasins me tombèrent dessus. À cette époque je ne parlais pas très bien Anglais, alors je ne compris pas ce qu’ils me dirent. J’essayai  de leur expliquer que j’étais innocente, mais ils s’obstinèrent dans leur charabia. Révoltée, je tentai quand même de plaider ma cause, quand soudain je me suis remémorée un reportage que j’avais vu sur les lois de votre pays. Dans certains États au bout de trois vols nous allons définitivement en prison. Et là j’ai paniqué, je me voyais déjà enfermée à vie car des petits malins avaient glissé trois rouge à lèvres dans mon sac. J’avais les larmes aux yeux en répétant inlassablement que je n’y étais pour rien. Cependant les colosses restaient de marbre. L’un d’eux finit par me saisir par le bras, affolée j’étais prête à défendre chèrement ma vie. J’allais défier ces gardes lorsqu’un homme vêtu d’un long manteau noir arriva. Il dit à mes bourreaux « je suis son avocat, il y a un problème ? » et en cinq minutes l’affaire était réglée. En fait les vigiles avaient déclanchés l’alarme pour rire au dépens d’une touriste. Dans un Français parfait mon sauveur m’expliqua la situation. En sortant il me proposa de passer ma journée en sa compagnie. Et voila.
- Mais vous êtes pas partie le lendemain ?
- Non, puisqu’il m’avait sauvé la vie il était normal que je la lui offre.
Ma réplique souffla tout le monde, et je vis les yeux de la blonde dévorés d’envie alors que Noa me serrait dans ses bras en riant :
- Comment ne pas être charmé, murmura-t-il aussi bien à mon attention qu’à celle de nos auditeurs. J’ajoute que depuis je lui ai expliqué qu’elle ne risquait rien, mais elle ne m’a pas cru. Tu veux danser mon ange ?
Je le regardai, même si je rêvai d’exacerber encore plus la jalousie de ma rivale, la danse ne me parut être une mauvaise idée. 
- Tu te souviens de ce qui s’est passé la dernière fois ? Ça ne me semble pas être une idée judicieuse.
- Ce n’est pas ma question, souhaites tu danser ?
Après un instant de réflexion, je m‘estimai que oui, j‘en avais envie, je hochai la tête. Il me délaissa alors pour aller quémander une chanson aux musiciens. Lorsque les premières notes s’élevèrent je ne pus je laissai échapper dans un souffle :
- Un tango. Le fou.
Peu à peu la piste se dégageait, les danseurs âgés fuyant ces notes trop rythmées pour être dansées dans les convenances, et les jeunes détalaient devant cette musique qu’ils estimaient d’un autre age. Je traversai la piste abandonnée pour sauter dans les bras de mon époux :
- Je ne sais pas danser ce rythme. Et puis tu es sûr de toi la dernière fois ce n’était qu’une valse et pourtant…
- Fais moi confiance. Sur cette musique nos mouvements paraîtrons naturels.
Sans hésiter plus je plaçai ma main sur son cœur et comme la dernière fois nous nous aimâmes en dansant. Le tempo plus puissant rendit notre danse encore plus primaire, d’autant plus que nous nous connaissions mieux maintenant. Le peu de barrières qu’il y avait tombèrent et mes mains n’épargnèrent plus aucune partie de son corps. Mes gestes plus assurés étaient audacieux. Plus que dans les caresses, notre désir transparaissait de tout nos êtres. Sans aucun effort Noa me faisait voler et me pliait à sa chair, à sa volonté. J’épousai tous ses mouvements les accentuant quelques fois pas mon propre corps. Le rythme s’accélérait et nous ne faisions plus qu’un, unis nos mouvements n’étaient que découverte de l’autre. Puis la musique s’arrêta me laissant haletante dans les bras de mon époux alors qu’une salve d’applaudissements retentissait :
- Tu vois, me chuchota-t-il ils n’ont rien remarqué.

 

Divin témoin 169

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 16:29

rousse-4.jpg- Non mais ça ne va pas ! Lui criai-je dessus à mon tour. Vous pourriez prévenir avant de faire ça ! Et puis pourquoi vous faites ça ?
- Mon ange arrête de crier sur le crieur.
Noa me regardait d’un air mi blasé mi rieur.
- C’est lui qui a commencé ! J’aurais aimé faire une entrée discrète mais c’est raté.
- C’est normal c’est son métier ma puce. Pourquoi tu voulais faire une entrée discrète?
Autour de nous la salle s’était tue, attentive à notre discussion. Nous ne nous en étions pas aperçu. Peu à peu nous nous rapprochions l’un de l’autre. J’étais dans ses bras lorsque je déclara :
- Je voulais te dire que je serais en retard, je voulais me changer. Par la fenêtre j’ai vu les femmes de l’assemblée, il est évident que je ne suis pas au niveau. Mais tu sais moi aussi je peux être comme elles, un peu plus sophistiquée. Ce soir je souhaitais rester naturelle, mais ce n’est apparemment pas le thème de la soirée, alors je souhaitais passer une autre robe histoire de ne pas me faire remarquer. Je désirais me fondre dans la masse, et peut être même un peu éblouir pour que tu n‘aies pas honte de moi. J’ai ici ma robe marron, je suis sure que je pourrais faire des merveilles avec. Mais je n’ai pas réussi, on m’a crié dessus avant (je lançai un regard assassin au fautif) Je suis désolée encore une fois je te dessers.
- Jamais, me murmura-t-il, jamais tu ne ressembleras à ces femmes. Il passa sa main dans mes cheveux et défit mon chignon. Passant sa main dans mes cheveux il continua. J’aime te voir naturelle, tu es mon souffle d’air, un brin d’herbe sur du velours. Bien sûr toi aussi tu peux empester le parfum et avoir des ongles violets, mais ce n’est pas le cas. C’est ce qui fait que tu es unique, c’est ce qui fait que tu es ma femme. J’aime te voir gaffer en permanence, qui d’autre que toi pouvais gronder le crieur ? Tu es une goutte d’eau parmi les diamants, un diamant c’est joli mais ça n’aura jamais la pureté et l’innocence de la pluie. Tu comprends ?
- Je ne me change pas ?
Il me sourit
- Non mon ange reste telle que tu es.
- Tant mieux, je n’étais pas certaine d’arriver à être comme elles.
Il éclata de rire en me serrant contre lui, puis il m’entraîna vers le buffet. Peu à peu les discussions reprirent leur cour et nous cessâmes d’être le centre d’intérêt. D’une main de maître maniant la politesse et tact  Noa nous faisait naviguer entre le convives. Clients, collègues, concurrents il me présenta à tous. Ne restant pas plus de cinq minutes par couples chacun avait pourtant l’impression d’avoir mener une véritable conversation avec nous. J’admirai l’avocat à l’œuvre, nul doute que le sens de l’écoute et du dialogue, l’importance qu’il donnait à chacun faisait de lui un prêtre exceptionnel. À la fin de la soirée j’avais l’impression que nous avions rencontré tout le monde. Nous nous arrêtâmes enfin dans le groupe réunissant Andy, Giselle et son époux. La patron félicita chaleureusement Noa, il avait remarqué son exercice de funambule. Puis sa femme nous dit  :
- Vous êtes un couple remarquable, jamais je n’avais vu des personnes aussi liées. Comment vous êtes vous rencontré ?
Une seconde je repensai à la dispute à laquelle avait assisté l’avocate blonde. Son sourire narquois me disait que je n’étais pas la seule à y songer. Je répondis enthousiaste :
- Il m’a sauvé la vie !

 

Divin témoin 168

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 23:55

blonde-et-verte-2.jpg- Bien sûr.
Je ne suis pas jalouse, je ne suis pas jalousie, si je suis jalouse.
- Avant toute réplique, il n’y avait aucun sous entendu m’affirma mon innocent mari dans l’ascenseur. Je te signale qu’elle est venue accompagnée par la même personne que celle qui était avec elle au restaurant. Ça fait plus d’un mois qu’elle est avec lui, et elle est très amoureuse.
Je soupirai :
- Tu n’es pas au fait des ruses féminines. C’est une tactique évidente, le stratagème consistant à se prétendre amoureuse pour séduire à déjà des millénaires de réussite derrière lui. Tu te sens en confiance, tu ne te méfies pas et puis un beau jour l’amant s’en va et c’est dans tes bras qu’elle se console. L’ astuce est redoutable et je dois avouer qu’elle manœuvre bien. C’est exactement comme ça que j’aurais agit en d’autres circonstances.
Là une alerte retenti dans mon cerveau j’en avais trop dit.
- Si j’avais voulu te séduire bien sûr.
Je farfouillai dans la valise, avait il remarqué ma maladresse? C’est possible mais il ne me fit aucune remarque, seuls ses yeux me dirent « j’ai compris ». Je pris la première robe venue et m’enferma dans la salle de bain. Pourquoi je suis aussi distraite? Je m’étais encore mis dans une situation embarrassante! Je m’assis au bord de la baignoire et ressassait ma bévue. Une demi heure plus tard j’entendis « j’y vais on se rejoint au buffet ». J’osai enfin sortir. Bon ces émotions m’autorisent bien un bain bouillonnant. Avec délice je me glissai dans le bassin laissant l’eau emporter mes soucis et les heures. Du coup lorsque je sortis il était presque vingt heure, l’heure du repas. Mince, rapidement je passai une robe verte. Simple elle mettait élégamment ma silhouette en valeur. Le décolleté était un peu plantureux, mais on était en soirée. Grâce à la couleur de la robe mes yeux ressortaient naturellement je fis donc un maquillage léger. Une touche de parfum, un chignon et je dévalai les marches. Le résultat était simple mais assez réussi. La réception avait lieu dans la grande salle. Pour gagner du temps je décidai de passer par la piscine et d’entrer par les bais vitrées cependant elle étaient fermées. En essayant en vain de pénétrer dans le hall je découvrais les images de la fête. Les femmes avaient visiblement pris leur journée pour l’occasion. Du chignon aux ongles parfaitement manucurés tout était réalisé par des professionnels. Les robes sortaient des plus grand couturiers. Luxe et parfum calfeutrés me parvenaient. Mon regard découvrit Andy. La blonde portait une robe rouge, courte, très courte (il n’avait plus sa taille?) qui dévoilait à la fois ses jambes, ses seins et une partie de ses hanches. La pénurie de tissus avait fait sa victime. Je suis dure certes, car je devais le reconnaître elle était resplendissante, assise dans son fauteuil, l’air hautaine une vingtaine de prétendants buvaient ses paroles. Mon résultat qui me paraissait satisfaisant tout à l’heure me paru bien ridicule à présent. Je n’avais même pas un bijoux. Je songeais à la robe marron qui dormait dans ma valise, je pouvais moi aussi me fondre dans le décors. Un coup d’œil à l’horloge murale m’informa qu’il était vingt heure quinze. Le repas commençait à vingt et une heure j’avais donc le temps. Mais je devais informer le curé. Je me résignai à faire une entrée discrète pour lui dire que je serais là pour le dîné. En passant la porte un garde me demanda mon identité. Eya Bretam répondis-je par réflexe. D’un coup l’homme se mit à hurler mon nom ce qui me fit violement sursauter:
- Non mais ça ne va pas! Lui criais-je dessus à mon tour. Vous pourriez prévenir avant de faire ça! Et puis pourquoi vous faites ça?
- Mon ange arrête de crier sur le crieur.

 

Divin témoin 167

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 21:27

gaia-8.jpg- Si tu ne souhaites être avec une avocate, dis le moi franchement. Je ne pourrais pas t’en vouloir si tu préférais y aller avec une autre plus compétente que moi. J’ai conscience que devant les clients mon ignorance pourrait te desservir. Mais tes fausses excuses, je ne supporte pas.
Il me regarda étonné puis me prit dans ses bras.
- Ce n’étaient pas des fausses excuses, si tu veux m’accompagner au contraire viens cela sera plus plaisant pour moi. Cependant si tu t’ennuies, ne viens pas te plaindre aprés fillette.
Je l’examinai puis lui souris. Ce fut ainsi que nous prîmes la route en direction de la plage après avoir laisser un monstrueux tas de croquettes pour mon chaton, les adieux furent déchirants. L’hôtel était réellement majestueux, ce n‘était même plus un hôtel mais un manoir.  Les jardins entouraient une cour gigantesque qui desservait la plage, et au milieu de cette vision d’eau et de verdure un château créait le choc de la pierre. Un immense hall dévoilait une autre époque, nous avions l’impression que le temps s’était arrêté, comme figé à l’époque des rois, tout n’était que faste et dorure. Impressionnée je tournais sur moi pour admirer le décor tandis que padre allait chercher les réservations.
- Nous avons la chambre 455, tu viens ou préfères tu rester ici à valser toute seule ?
Telle une enfant je lui fit un sourire immense :
- Je te suis.
Il m’ébouriffa les cheveux et nous allâmes directement découvrir la chambre qui nous avait été attribuée. Elle se situait au quatrième étage, ses fenêtres donnaient sur la plage ouvrant un pan de paradis. En son centre trônait un bain bouillonnant et un lit à baldaquin.  La décoration était somptueuse, je me croyais dans un comte de fées. J’avais conscience de mes yeux éblouis mais je ne pouvais m’empêcher de m’exclamer. Jamais je n’avais connu un tel luxe.
- Je dois te laisser me chuchota Noa, la réunion commence bientôt. Profite fillette, tu as carte blanche, tu peux faire ce que tu veux. Il m’embrassa sur le front et sorti. Je passais mon maillot de bain sans réellement savoir si j’irais à la plage ou à la piscine. J’avais réussi à trouver un maillot débardeur et avais bien l’intention de l’inaugurer. Las en chemin je tombai sur Giselle, nous décidâmes de prendre un café ensemble. Au bout d’une heure de discussion acharnée pour déterminer si la mode de cet été était convenable où non je perçus l’aura de mon compagnon au portail de la résidence : 
- Tiens la réunion doit être finie, Noa ne va pas tarder, tout comme votre époux d’ailleurs.
Un rire salua cette réplique.
- Vous êtes adorable. Ce que les avocats appellent réunion est en fait une partie de golf qui en général dure jusqu’à dix huit heures, puis ils montent se changer et se retrouvent au billard pour faire une partie avant la réception, le rituel est bien fixé. vous allez devoir attendre encore une heure avant de retrouver votre compagnon. Il vous manque tant que cela.
- Non, ce n’est pas cela c’est juste…
Je ne finis pas ma phrase, le cabinet entrait à grand bruit dans le petit café. Sans réfléchir j’allai retrouver Noa, à son aura je devinai qu’il avait perdu. De son coté le patron prit ma place face à sa femme.
- C’est étonnant, elle a deviné votre présence alors que vous n’étiez qu’aux grilles du château, déclara-t-elle à mon époux.
Celui-ci baissa la tête et me couva de son regard :
- Je te manquai mon ange ?
Je haussai les épaules.
- Tu n’es pas trop triste d’avoir perdu ?
- Vous avez perdu ? Lui demanda Giselle.
- Effectivement.
- Comment le sait elle ?
Il me serra fort contre lui et déclara.
- Ma femme est une fée.
- Une déesse, le repris-je machinalement. Mais une déesse qui a besoin de se préparer pour ce soir. Je suis désolée mais nous allons devoir vous laisser.
- On comprend, affirma sèchement Andy. On se voit tout à l’heure Noa ?
- Bien sûr.

 

Divin témoin 166

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 19:25

rousse 1Il me regarda intensément et toujours à voix basse il me répondit :
- Tu n’as donc toujours pas compris, je ….
- Excusez moi, j’ai oublié mon sac. Dois-je prévenir le bureau que tu ne seras pas à l’heure ?
- Non, malheureusement non, à tout à l’heure Andy et merci encore pour les croissants.
Il appuya son front contre le mien puis me dit.
- Allez fillette nous allons être en retard.
Ce fut tout.
- Attends ! Tu n’as pas répondu à ma question.
- Trouve par toi-même.
Je vais assassiner tous ses collègues, un meurtre collectif.  J’en imaginai les modalités lorsque je vis mon bus arriver au loin. D’un coté j’avais mon car, de l’autre je voyais padre qui s’apprêtait à partir. J’aurais du monter dans le transport en commun, mais ce n’est pas ce que je fis, je préférai prendra mon élan pour me précipiter sur le curé. Je sautai par-dessus les obstacles afin de finir dans ses bras, mon élan nous emporta au sol. Je plaquai mes lèvres sur les siennes et l’embrassai comme jamais je n’avais embrassé personne. J’y mis toute ma passion, mon ardeur. À travers ce baiser je lui criai « je t’aime ». Lorsque je me reculai il me regardait, enflammé et curieux. Je lui expliquai :
- Je déteste quand il y a un conflit entre nous. C’est jamais bon de laisser planer ces mots. Dans ces cas nous ne sommes doués que pour nous blesser. Je vais penser à notre dispute toute la journée et ce soir je n’irai pas bien, j’aurai peur de toi, cette prophétie ne m‘enchante guère. Alors rassure moi, il n’y a pas de désaccord entre nous ?
Il me regarda, d’un geste souple nous remit debout et nous fit tournoyer à toute vitesse. C’était inattendu, je vis le paysage valser autour de moi, étourdie je me concentrai sur ses yeux. C’était grisant, comme dans l’enfance quand on se prenait par la main et qu’on tournait à tout vitesse. Face à cette sensation de bien être, un rire d’enfant m’échappa, je retrouvai l’innocence de ces moments. Je considérai ravie l’homme qui me portait, ses yeux souriaient avec les miens. Puis il ralentit et me posa. J’avais les joues rose et les yeux brillants. Il me glissa à l’oreille :
- Pas de désharmonie entre nous. Plus haut il ajouta. Allez viens je t’emmène nous sommes  en retard.
- Tu as souvent peur de moi, me demanda-t-il sur le trajet ?
Après un instant de réflexion je ne pus que répondre par l’affirmative. Nos relations étaient compliquées et mon intuition me disait que ça n’allait pas s’arranger.

    La journée fut plaisante. Avec Bo nous finalisâmes notre projet,  dès cinq heures nous avions enfin achevé l’orphelinat, une bouffée de fierté me saisit. Puis sans crainte je partis retrouver le curé pour tout lui raconter.
- Tu as passée une bonne journée à ce que je vois.
J’acquiesçai, en lui demandant des nouvelles de la sienne. Les mains sous l’eau nous faisions insouciants la vaisselle. Cependant les débris dans la poubelle me rappelaient que la scène était pas loin.
- Ça a été, depuis la fin de l’affaire Staff le bureau est assez calme. Sinon  j’ai appris que j’avais un séminaire ce week end. Chaque année le bureau organise une réunion de travail dans un luxueux hôtel avec une grande soirée pour épater les clients et des excursions pour cultiver les avocats. Nous partons vendredi soir, samedi nous serons en réunion, le soir est prévu un buffet. Le lendemain nous visiterons un monument historique, le programme ne précise pas lequel, et l’après midi sera de nouveau occupée par un séminaire. Tu es invitée bien sûr, mais ne te sens pas forcée de venir. Ça risque d’être ennuyeux, il y aura que des avocats et nos clients. Tu seras sans doute mieux seule à la maison à t‘occuper de Mia.
Je comprenais très bien le message, il n’avait pas envie que je sois avec lui. Peut être que est-ce une punition pour ce matin, où peut être avait-il honte de moi. Les hypothèses les plus douloureuses fusaient dans mon esprit. Peut être qu’il voulait-il y aller avec Andy. j’entrai de nouveau dans une spirale de chagrin entraînée par mes idées noires, pour se faire du mal nous étions décidément doués. Je décidai de briser le cercle :
- Si tu ne souhaites être avec une avocate, dis le moi franchement. Je ne pourrais pas t’en vouloir si tu préférais y aller avec une autre plus compétente que moi. J’ai conscience que devant les clients mon ignorance pourrait te desservir. Mais tes fausses excuses, je ne supporte pas.

 

Divin témoin 165

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 16:24

pourquoiEn descendant les marches j’entendais des voix s’élever, Andy était là. Je regardai ébahie le couple plaisanter autour de pains au chocolat et café:
- Bonjour mon ange bien dormi? Andy est venue nous déposer des viennoiseries afin de s’excuser pour son intrusion d’hier soir. Elle a eu l’impression de nous déranger, c’est une gentille intention non ?
J’avançai dans la cuisine et me servis mon café tout en répondant en Français :
- Ce n’est pas gentil, c’est calculé. Je n’ai pas l’audace de te penser assez stupide pour ne pas avoir remarqué son manége, mais je dois t’avouer que je sais pas comment réagir padre. Comment souhaites tu que je réagisse ? Soit je fais l’épouse jalouse et je te protége de ses avances, soit ces propositions ne te dérangent pas et dans ce cas je n’ai qu’à m’ effacer. Éclaire moi, je ne te comprends pas.
Je lui fis face en tournant mon café. Difficile de ne pas penser à notre nuit en regardant ses cernes, une boule se formait dans ma gorge. Dans ma langue il me répondit :
- Et si je choisis la seconde solution ?
Il était joueur, bien sûr, mais je ne m’en aperçus pas. Il voulait me rendre jalouse il ne fit que me meurtrir.
- Alors j’irai voir Bo.
Ses yeux flamboyèrent. En anglais il demanda à Andy de partir. Puis il leva ses yeux sur moi. Son regard me demandait déjà pardon alors que sa bouche n’avait pas encore prononcé l’injure. En une seconde je compris que la prochaine phrase allait faire mal. J’eus raison :
- C’est sûr lui, il n’a pas besoin d’être ivre pour te faire l’amour.
Je poussai un cri d’animal blessé. Ma tasse éclata au sol, sous le coup de l’émotion je l’avais lâchée :
- Pourquoi fais tu cela ? Lui demandais-je.
- Si Bo t’attire tellement tu peux me dire ce que tu fais avec moi ? Ne suis-je qu’un substitut, un remplaçant ?
- Non hurlai-je ! Si tu décides de coucher avec ta blonde tu ne crois quand même pas que je vais rester dans la chambre à vous encourager. Si tu veux passer la nuit avec elle alors j’irai me réfugier chez Bo ! Je ne vais pas te regarder faire l’amour à une autre femme !
Ses yeux s’arrondirent sous l’effet de la compréhension. Il se rapprocha de moi en murmurant:
- Pardon mon cœur, j’avais mal interprété…
Des mots doux sans réelle signification suivirent. Il prit ma tête entre ses mains et essuya mes larmes avec son visage. Doucement il me caressait les cheveux, m’apaisait de mots. Enfin il m’embrassa, longuement, passionnément. Nous glissâmes à terre dans les débris engendrés par le drame. Il ne quittait mes lèvres que pour me chuchoter des mots tendres. Ses mains avaient délaissé mon visage et commençaient à explorer mon corps. Doucement je reculai et le regardai droit dans les yeux:
- Je suis perdue Enzo, je ne sais plus ce que tu ressens, qui suis-je pour toi ? S’il te plait dis le moi.
Il me regarda intensément et toujours à voix basse il me répondit :
- Tu n’as donc toujours pas compris, je ….

 

Divin témoin 164

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 16:02

couple, lit- Arrête mon ange, me dit-il en caressant mes cheveux. Je ne suis pas Bo...
Dans un vive « ho » de protestation je me redressai en lui coupant la parole. A cheval je plaçai mes mains sur son torse et ignorant le quiproquo je déclarai:
- Comment peux tu faire ce complexe ? Je n’aurais pas dit quand tu étais roux, c‘est vrai que la couleur n‘était pas à ton avantage, mais maintenant tu n’est pas beau, tu es mieux. Tu es la masculinité dans tout ce qu’elle peut avoir de fragile et virile, déclarais-je emportée. Tu es un être magnifique, le prince dont rêvent toutes les jeunes filles. Tu ressembles à l’homme idéal à un point que c’est troublant. Mais ce n’est pas que ça, on ne peut pas te réduire à ta plastique idéale. Je laissai s’éterniser un silence. Si seulement tu pouvais te voir avec mes yeux. Ton âme padre, elle est magnifique, l’innocence pure. Lorsque je parlais de ta chaleur, c’est d’elle que je parlais. Tu n’as jamais remarqué comment les enfants arrêtent de pleurer quand tu entres dans une pièce ? Comment ta simple présence réconforte tout le monde ? C’est ton âme, elle parle aux nôtres, elle soigne, console, guérit, et écoute. Tu n’as rien à faire, juste être là et c’est déjà un soulagement car ton âme répare les nôtres. Je ne sais pas comment dire, je ne trouve pas les mots Enzo, ni dans ta langue ni dans la mienne.
- Alors il faut en parler une autre, me dit-il en me frôlant de nouveau les cheveux.
- Je n’en connais pas d’autre, avouai-je. Déjà le Français et l’Anglais m’avaient demandés des efforts incommensurables, alors une troisième langue.
- Je vais t’apprendre, fit-il.
Il se redressa et colla son torse contre le mien. Ses lèvres trouvèrent les miennes, son baiser fut tendre, affectueux. Je compris.
- Non pas comme ça, lui chuchotai-je .
Je plaquai de nouveau nos bouches l’une contre l’autre mais cette fois le baiser que je lui promulguais était passionné.
- Tu es beau comme ça et même un peu plus.
J’avais à peine reculé et avais prononcé ces mots contre sa bouche. Le baiser suivant lui arracha un gémissement. De nouveau nous nous attisâmes,  mais nous n’étions plus aussi pressé, nous prîmes le temps de nous découvrir, de nous cajoler. La jouissance fut si forte que je fus totalement emportée, je perdis pied dans le corps de cet homme. Lorsque nous nous regardâmes à nouveau il était au dessus de moi. Son regard s’était assombri sous l’effet du plaisir, je lui souris. Derrière lui volaient des petites flammes dans les airs tel des bougies flottantes. Il avait touché ma magie,  c’était normalement impossible. Je nous retournâmes et de nouveau sur lui j’admirai la danse des flammèches. J’en saisis une et un éclat de rire me parcouru : la signification de leur existence était puissante :
- Qu’est ce  ? Me demanda-t-il.
- Des lucioles, elles ont du être attirées pas la chaleur.
- S’il te plait mon ange ne me ment pas, surtout après m’avoir aimé de cette manière.
Il voulait la vérité, soit.

- Ma magie est comme un lac, normalement il est calme, il n’y a pas de vagues et je peux y puiser tant que je veux. Cependant il y a trois choses qui peuvent le faire varier. Ma tristesse, ma peine l’assèche alors que la colère et la joie le font monter., mais jusqu’à présent il n’avait jamais débordé. C’est ce qui s’est passé ce soir. Ma magie a atteint un tel niveau que mon corps n’a pu la contenir, je l’ai donc exprimé sans m’en rendre compte. Ce que tu vois est une de ses manifestations, mais tu peux aussi croire que ce sont des lucioles.
- Je préfère la première version, il m’attira à lui. J’aime croire que tu es un être féerique, dors maintenant mon ange.
À travers les rideaux je vis le soleil se lever dans les bras de mon amant. J’étais bien.
Le lendemain le réveil fut rude, malgré l’heure tardive à laquelle nous nous étions couchés Noa s’était levé comme d’habitude, il fallait aller travailler. Difficilement je m‘extirpai du lit à mon tour. En descendant les marches j’entendais des voix s’élever, Andy était là. Je regardai ébahie le couple plaisanter autour de pains au chocolat et café :

 

Divin témoin 163

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 15:16

couple lit 2Jamais soirée ne fut plus plaisante et romantique.
- On rentre ? Me murmura-t-il. Je ne peux pas raisonnablement boire un second verre et conduire. Après tout je suis avocat.
J’acquiesçai, le coupable et le reste de la bouteille furent dégustés dans notre jardin. Il était tard lorsque nous décidâmes d’aller au lit, cependant je n’avais pas sommeil. Une bonne douche me calmerait, songeai-je en montant les marches. Tout en songeant à la journée et à l‘avenir de ma soirée,je défis mon chignon, puis d’un mouvement d’épaule fis glisser ma robe.
- Toi tu es ivre, me lança mon époux du bas de l’escalier.
- Pas du tout, je ne vois pas pourquoi tu me dis ça.
Il me restai quelques marches à gravir mais déjà je savais que la fenêtre de la chambre était ouverte, je sentais un courant d’air chatouiller ma peau. Le regard amusé Noa attendait que je réalise. Un instant se passa encore avant que je ne baisse les yeux pour m‘apercevoir, que perdue dans mes pensées, je me déshabillai sous les yeux du curé. Rougissante je ramassai ma robe, et la mis devant pour me couvrir.
- Je ne peux pas te laisser continuer dans cet état, tu vas finir par tomber.
Délicatement il me souleva et me déposa tendrement sur le lit. Toujours rougissante, je  le contemplai passer une mains sous mes bas et les faire descendre, d’abord le gauche, puis le droit.  Il caressa ma peau me donnant la chair de poule, puis s’attarda dans les yeux. Lentement, il se pencha sur moi afin de réunir nos bouches et nos corps. Je cherchai sa peau, douce, chaude, accueillante, alors que ses muscles jouaient sous mes paumes. Il m’embrassa tendrement d’abord, puis de plus en plus fougueusement. Je répondais à sa passion nous enflammant par mes caresses. Bientôt nous fûmes nus, nos corps se cherchaient, se rejetaient, essayant de repousser l’instant où nous ne ferions qu’un. Je l’effleurai, un désir ardant monta en moi. Murmurant « Enzo » à l’infini je finis par me fondre en lui. Un éclair de volupté me transperça, de la magie reconnus-je. Je la fis passer au bout de mes doigts dessinant avec elle des motifs complexes sur le torse de mon amant. Je vis ses yeux s’arrondirent de plaisir sous cette caresse inédite. Enfin une jouissance sans commune mesure me dévora toute entière. Haletante et encore tremblante, je m’échouai dans les bras de mon amant :
- Ça va me chuchota-t-il ? Sa voix était encore tendue par le désir.
- Je suis surprise que tu sois aussi bon en ce domaine. Tu as du connaître beaucoup de femmes avant d’entrer au couvant.
Un sourire éclaira son visage.
- Arrête de me railler, je ne suis pas entré au couvant, je ne suis pas une none quand même ! Tu cherches à savoir combien d’amantes j’ai eu ?
Je hochai la tête en signe d’approbation.
- Tu es la troisième.
- Non pas vrai !
- Si, ça à l’ air de te faire plaisir.
- J’ai l’impression d’être unique. Seules trois femmes ont connu tes bras et j’en fais partie. Ça rend encore plus exceptionnel ce qui l’est déjà.
- Arrête mon ange, me dit-il en caressant mes cheveux. Je ne suis pas Bo...

 

Divin témoin 162

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 20:06

gaia-9.jpg- Tu restes à la maison, je pars au boulot et ce soir nous allons tout les deux au restaurant pour fêter ça.
Il ne me laissa même pas le temps de répondre.
    Vêtue de ma plus belle robe je patientai un verre de champagne à la main. Ma robe marron épousait à merveilles mes formes voluptueuses. Je m’étais permis un décolleté plongeant et enfin qu’on en décolle son intention, avais accentué mon regard par un trait d’eye liner. Pour finir j’avais relevé mes cheveux dans un chignon complexe, petit bijoux de technologie et de patience. Lorsqu’il franchit le pas de la maison Noa fut soufflé par mon apparition, parfait c’était l’effet escompté. Je lui tendis sa coupe en lui demandant :
- Où allons nous ?
Un silence passa avant qu’il me réponde d’une voix rauque :
- C’est une surprise. Laisse moi juste le temps de prendre une douche et de me changer; Enfin, surtout de prendre une douche, l’entendis-je marmonner en montant les marches.
La soirée s’annonçait bien. Il descendit après une dizaine de minutes et me tendit le bras pour me conduire à la voiture. Finalement nous arrivâmes devant un restaurant Français. Je souriais, l’intention était charmante. Il donna nos noms au réceptionniste qui nous installa devant un feu de cheminée. L’ambiance était calfeutrée tout en étant simple, le charme de l’endroit opéra immédiatement. Nous venions tout juste commander lorsque je vis la blonde franchir le pas de la porte :
- Dis Noa tu as dit à Andy où tu m’emmenais ce soir ?
- C’est possible, pourquoi ? Fit-il crispé.
 D’un coup de tête je lui désignai le couple qui passait la porte et se menait sur nous :
- Noa quelle bonne surprise, je ne pensais pas vous trouver ici.  Peut on se joindre à vous ?
- Bien sûr.
Et voila comment gâcher un bon moment. Bientôt la conversation ne tourna qu’autour de l’affaire et de l’ambiance qui l’avait enveloppée, vinrent ensuite les inévitables ragots de bureau. En face de moi le sublime compagnon de la jeune femme me faisait de l’œil. N’ayant pas été présenté, il s’en chargea lui-même et partit dans un numéro de charme dénué de subtilité. À coté nos partenaires ne se rendirent compte de rien, tout cela sentait la machination. À regret je me résignai à laisser s’échapper une belle soirée. Discrètement je me levai et quittai la table sans que mon époux ne le remarque.
- Excusez moi, pourriez vous m’appeler un taxi et prévenir mon mari que je suis partie ? Je me sens pas très bien, demandais-je au réceptionniste.
Le garçon pencha la tête vers notre tablé et hocha la tête. C’était la victoire de padre et je n’avais pas le droit de la saboter. S’il souhaitait la célébrer avec elle alors qu’y pouvais-je ? Encore une fois la blonde vainquait songeai-je amère. Soudain deux bras m’entourèrent :
- Qu’y a-t-il mon ange ? Es tu lasse ? Il est peut être un peu tôt pour sortir, je suis désolé. Je vais prévenir les autres que nous nous en allons.
- Tu n’es pas obligé de me suivre, tu peux rester avec eux si tu le désires.
- Hors de question !
- Je t’attends là, pendant ce temps je décommande le taxi.
Il secoua la tête et partit d’un pas assuré. M’assurant qu’il était trop loin pour entendre, je me penchai devant le réceptionniste qui avait suivi toute la scène et lui proposai:
- Cent dollars de pourboire si vous arrivez à glisser nos commandes avec une bouteille de bon vin ainsi qu’une nappe dans le coffre de notre voiture.
Je vis les yeux de l’homme s’illuminer, je serais exhaussée. Nous mîmes un peu de temps pour récupérer nos manteaux, mais ce fut pour la bonne cause :
- Tourne à gauche, ordonnai-je à mon époux à la sortie du parking.
- Mais nous habitons à droite.
- Je sais, mais fais moi confiance et tourne à gauche.
Il s’exécuta. Je le conduisis jusqu’à une colline qui surplombait la ville. C’était Bo qui m’avait parlé de cet endroit, et je dois avouer que c’était magnifique. Les lumières de New York resplendissaient tel mille chandelles allumées en notre honneur.
- C’est splendide, me murmura mon compagnon.
Je sortis les victuailles du coffre  sous l’œil étonné de mon comparse.
- Mais comment c’est possible ?
- J’ai soudoyé le réceptionniste, avouais-je.
J’installai le pique nique alors qu’il débouchait la première bouteille et sous les étoiles nous passâmes un agréable moment. Il me parla de tout, de rien, me fit rire, m’appris le nom des astres et leurs histoires… Le vin me faisait tourner la tête mais pas autant que cet homme. Sous le prétexte de la température je m’étais glissée dans ses bras et savourais l’instant. Jamais soirée ne fut plus plaisante et romantique.

 

Divin témoin 161


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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 18:56

scene.jpg- D’un ce n’est pas une blonde mais Andy. De deux si tu insistes vraiment je vais finir par la mettre dans le lit.
Je hurlai de rage, pris mon sac et sortis en trombe, il ne me rattrapa pas. N’osant pas m’imaginer ce qu’il était en train de faire je déambulai sans but dans les rues. New York de nuit change de visage. Ses rues si animées la journée, se dépeuplent ne laissant que les oiseaux de nuit. Ils paraissaient tous aussi perdus que moi. Un instant je songeai à appeler Diane en France, mais à quoi bon ? Pour elle j’étais morte. J’errais au grés de mes idées jusqu’à ce que mon corps me crie à l’épuisement. En cet instant je n’étais plus en mesure de réfléchir, tout ce qui comptait c’était avancer. À reculons je rentrai, la maison me parut si froide, est ce que le curé était là ? Je ne savais pas. Affamée j’allai directement à la cuisine et alors que je scrutais les placards à la recherche de non dîner, j’aperçu dans le four une tourte appétissante, Giselle avait du rendre visite à Noa cet après-midi. Une friandise ne me ferait pas de mal, les pommes tombèrent dans mon assiette alors que je me servais une large part. j’en salivais d’avance, des petits morceaux de pastèques jonchaient les goldens, j’allais me régaler. Cependant dés la première bouchée je sus qu’il y avait un problème. Cette tarte avait le goût que je ne connaissais pas. Déjà ma gorge se rétrécissait, c’était une tarte aux crevettes, comment était-ce possible ? Mes poumons étaient en feu, je ne parvenais plus à respirer. Dans les derniers instants de consciences je fis tomber le plat, espérant que le bruit alerterait Noa, s‘il n‘était pas sorti. C’était ma seule chance.
- Ha te voila, tu t’es calmée? Tu étais où ?…
Sa troisième question mourut sur ses lèvres quand il me vit m’écrouler. De nouveau sur le sol de la cuisine, cette fois ci j’agonisai. Je lui désignai le plat et il blêmit : 
- Tu es allergique ?
Je clignais des yeux et le vis partir en courant, il revint avec une seringue dont il ôta le capuchon. S’installant à califourchon sur moi, il fit jaillir un peu de sérum avant de me poignarder. Il n’eut aucune hésitation et son coup toucha directement le cœur. Je sombrai. À ce moment là je crus réellement que ma dernière heure avait sonné, terrassée par une tourte, après avoir essuyé tant d’attaque, l’ironie était belle. Cependant je revins vers la réalité.
- Madame, madame vous m’entendez ?
Je clignai des yeux.
- C’est bon, elle a repris conscience. Vous avez de la chance sans les réflexes de votre époux vous seriez morte à l’heure actuelle.
Très diplomate pensai-je. Il prescrit des médicaments au padre et nous laissa seuls. Je n’étais plus dans la cuisine, mais sur le canapé, perdue je ne savais plus comment réagir. Reprendre la dispute me semblait inutile en cet instant, mais comment faire comme si rien ne s’était passé ? J‘essayai :
- Où as tu appris à faire ça ? Et comment est ce possible que tu aies précisément le bon anti-allergène ?
Je m’obtins aucune réponse, il me regardai fixement. Ses yeux reflétaient une émotion intense que je ne décryptai pas, m’en voulait-il encore ? Son silence semblait me répondre par l’affirmatif. Puis son attitude changea, il m’attira dans ses bras, ce fut avec plaisir que je m’y logeai.
- J’ai eu peur, m’avoua-t-il dans un murmure. Pourquoi tu as mangé cette tarte alors que tu es allergique aux crevettes ?
- Chez moi les tartes sont au fruits, jamais nous aurions l’idée saugrenue de mélanger crevettes et pommes.
Il me serra plus fort m’empêchant de m’éloigner de lui. Je crois qu’il pleurait, mais je n’en était pas sûre puis nous montâmes nous coucher sans dire un mot. Au matin en découvrant la cuisine je me mis machinalement à ramasser les miettes de tartes éparpillées au sol. Mais soudain je me sentis décoller, Noa était arrivé derrière moi et m’avait soulevé pour me poser sur la table de la cuisine :
- Je ne veux plus que tu touches à ce plat maudit.
La surprise avait accéléré mon rythme cardiaque. La manœuvre du curé nous avait physiquement rapproché, il était penché sur moi, nos corps étaient collés, je sentis ses lèvres bouger contre les miennes lors de sa déclaration. Son souffle se mêlait au mien. Je le vis fermer les yeux. Certaine d’avoir le temps je fis monter le désir de ce baiser, caressant son nez avec le mien, nos bouches se frôlaient. Puis lorsqu’il n’en pus plus il plaqua ses lèvres sur les miennes,  j’entrouvrais ma bouche pour chercher sa langue lorsque son portable sonna. D’un bond, il se recula et répondit. Malédiction ! Je me remis à nettoyer la cuisine ne sachant pas quoi faire d’autre. J’avais même eut le temps de faire cuire les croissants lorsque Noa revint :
- Nous avons gagné, m’annonça-t-il en me prenant dans ses bras. C’était Madson au téléphone (encore lui !). L’affaire importante qui me préoccupait ses derniers temps, nous l’avons gagné!
- Félicitations.
- Tu restes à la maison, je pars au boulot et ce soir nous allons tout les deux au restaurant pour fêter ça.
Il ne me laissa même pas le temps de répondre.

 

 

Divin témoin 160

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