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17 février 2010 3 17 /02 /février /2010 20:53
tatouage- Loki, murmurais-je entre mes dents.
- Tiens Gaïa. Dire que je m'attendais pas à ta visite serait mentir.
Nous étions dans un poussiéreux salon. La pièce sombre était ornée de mille bibelots de mauvais goût et alors que mon regard s'attardait sur les étagères je reconnus un crâne de gobelin. Des tableaux décoraient les murs de scènes de guerre et massacres en tous genres. Au centre de la pièce trônait une table basse formée par une sculpture de dragon  sur laquelle reposait une plaque de cristal. Les confortables fauteuils disposés autour avaient connu des jours meilleurs.
- J'espère que tu as tué ton décorateur.
- Lui et d'autre, mais ce n'est certainement pas là l'objet de ta visite.
- Pourquoi ? Demandai-je à brûle-pourpoint certaine qu'il me comprendrait.
- Car je m'ennuyais. J'ai essayé pendant des millénaires de corrompre Terre III, ça ça aurait été du défit ! Des siècles durant j'ai murmuré au cœur des hommes de se retourner contre leurs dieux, d'attaquer leur voisin, de mettre le feu à leurs vies flasques, un peu d'action que diable ! Mais non, cette pute puritaine ne m'a rien cédé ! Des millénaires à m'échiner, et quel piètre résultat ! J'ai seulement atteint la lignée du pays sombre, et encore seulement le second frère, un roi de pacotille et son misérable neuveu, le prince. Résultat déplorable, alors je me suis tourné vers ta chère planète bleu et là quel bonheur. En seulement une génération j'ai pu empoisonner le cœur  de ses habitants, et bientôt se livrera une guerre entre tes partisans et tes opposants. Sache que ta mort n'est pas mon but, je n'ai que faire de ta vie, non c'est celles des hommes qui m'intéressent. Après tout  je suis le dieu du chaos, que puis-je faire d'autre ?
- Tu plaides les prédispositions génétiques ?   
- Pourquoi pas ? De toute façon tu es inefficace contre moi, seul Zeus peut agir et il a disparu.
- Détrompe toi Azerckel.
Au son de son nom le dieu se pétrifia.
- Je veux que tu détruises les censeurs, sans causer aucune perte, précisais-je habituée à ses coup bas.
- A tes ordres, murmura-t-il vaincu.
- Dorénavant tu seras le gardien du serment de Zeus, tu veilleras à ce que plus aucun dieux ne le profane.
- Comme tu le désire.
- Et je souhaite que tu apparaisses à mes cotés dès que je prononcerais ton nom, enfin un de tes noms.
- Parfait.
- Bien, brave esclave.
Une lueur mauvaise éclaira son regard mais l'homme restera inoffensif. Juste avant de pâtir je lui demandai quand même.
- Où est Zeus ?
- Je l'ignore.
Décidément cette disparition était inquiétante.
    La maison de Loki se trouvait à l'écart du village, enfoncée dans les bois. J'aurais simplement pu penser au cerbère pour rentrer mais j'avais envie de marcher, l'affrontement avait mis mes nerfs en pelote. Mécaniquement je suivis le sentier qui menait au village, je pris la seconde rue à droite, puis cheminai ainsi jusqu'à mon ancienne demeure. Rien n'avait été construit sur ses ruines, j'imaginai sans mal l'ancien édifice qui trônait fièrement en cet emplacement autrefois. Nous avions choisit cette demeure pour son nombre de  chambres, nous voulions des enfants en ces temps. Ces promesses non tenues me firent monter les larmes aux yeux, personne n'avait pu démontrer sa culpabilité. Dans un geste rageur j'essuyai mes sanglots, il était inutile de rester là. Je pensai à Saint Pierre puis rejoignit la terre sans faire d'autre rencontre.

Divin Témoin 119
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9 février 2010 2 09 /02 /février /2010 20:43
entree-monde-dieu.jpgLe lendemain une énergie nouvelle m'avait envahit, j'étais en colère. Le sort que je devais créer pour rentrer chez moi était un peu plus complexe, mais je le connaissais par cœur, il ne me fallut pas longtemps pour retrouver mes réflexes. La potion devait rester toute une nuit dehors afin de se gorger des rayons de lune, je ne puis m'en servir que le lendemain à onze heures du soir. Il me fallait un espace dégagé où je pourrais puiser dans l'essence de la terre, je me rendis donc dans un parc. J'escaladais les barrières sans difficultés, je n'étais plus à un méfait prés. Puis arrivée au centre du parc je posais mon équipement, je ne savais pas si les garçons m'avaient suivie,  en cet instant ils étaient loin de mes pensées. Un regard vers la lune me rassurera, elle était pleine le voyage n'en sera que plus aisé. J'allumai une bougie noire dont les larmes de cire m'aidèrent à tracer mon symbole au sol. Puis je sortis mes bougies blanches les disposant selon un ordre précis. A chacune je murmurai une prière en langue ancienne, la convocation des dieux ne pouvait se faire dans la langue moderne, seul le langage des anciens avait la puissance magique nécessaire. Mais cette langue était capricieuse, un écart de langage, un mauvais accent et la mort vous prenait. Concentrée sur ma tache je n'écoutais que le champ du vent rassurant, il annonçait mon retour. Le rituel exécuté je me plaçai au centre de mon dessin, le vent souffla plus fort faisant tournoyer mes long cheveux, au centre de mon dessin aucun sort ne pouvais exister. J'étais moi, sans aucune autre magie, ma queue avait disparue et mes ailes ornaient de nouveau mon dos. A travers le tumulte des éléments je me mis à chanter l'appel au divin. Une longue plainte compréhensible que par les miens s'éleva alors de mon corps. Mon tracé prit feu m'enveloppant de sa chaleur, brûlant mon humanité. Puis lorsque le chant fut fini les éléments, jusque là contenu par ma voix, reprirent leur liberté et je brûlai vive. J'avais oublié à quel point s'était douloureux, si je m'étais trompée dans mon rituel alors je ne renaîtrais pas, mais ce ne fut heureusement pas le cas et j'ouvris les yeux sur un ciel qui m'avait vu heureuse. Un homme attendait à mes cotés que je reprenne connaissance.
- Le vent avait raison, te voila de retour, et tu es une déesse, les temps sont décidément bien troublés.
- Je n'ai pas le temps pour tes jérémiades, Cerbère. Je veux entrer !
- Soit, tu es une déesse je n'ai donc aucun pouvoir de t'en empêcher, mais ici tu ne trouvera que des malheurs. Retourne parmi la vermine que tu as choisi de servir. Ici tu n'es pas la bienvenue.
- Tu me fends le cœur, aller Saint Pierre ouvre moi la porte.
Dans un hurlement de rage il s'exécuta. Le gardien détestait le nom dont l'avaient affublé les chrétiens. L'espace s'ouvrit et j'eus de nouveau un sol sous mes pieds, j'étais arrivée. La planète des dieux était au centre de tout, dans son ciel les six autres terres formaient une ronde immémoriale. Terre I dominait le ciel alors qu'au loin Terre VI se découpaient, plus isolée brillait la planète bleu, somptueuse comme toujours. Puis mon regard se porta sur Terre III et  IV, les terres jumelles, Terre III immobile alors que sa jumelle dansait à ses cotés, lui faisant de l'ombre sans pour autant l'obscurcir. Enfin au loin, minuscule se tenait terre V, la terres aux milles beautés. Comme toujours leur vue m'apaisa, sur chacune d'elle se trouvait une de mes sœurs et voyant leur planète illuminer le ciel je savais qu'elles allaient bien. La terre des Dieu était la septième terre. Lorsque nous fîmes le choix de séparer les mondes il était convenu avec mes sœurs que je devais veiller  sur cette planète, laissant Terre II sans protectrice. Mais je ne pus et choisis de déserter mon rôle pour servir les humains, cela ne contribua guère à ma popularité. Ce monde ressemblait à une citée Grecque avec ses rues pavées et ses maisons blanches à colonnes. Chaque villa avait son jardin rassemblant milles fleures venues de toutes terres embaumant l'espace de senteur féeriques. Les dieux se servaient sur les différentes planète de tous ce dont-ils avaient besoin ou envie. Ici il était inutile de connaître l'adresse des dieux, il suffisait de penser à la personne pour la trouver où qu'elle soit. Je formai donc dans mon esprit l'image de Loki pour me trouver devant lui quelque seconde plus tard. A sa vue mon sang se mis à bouillir mais je maitrisai ma rage.

Divin témoin 118
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6 février 2010 6 06 /02 /février /2010 15:10
oracle.jpgLoki ! un dieu de première génération aussi fort que moi, je n'avais aucune chance de le vaincre. Tout était fini. Certes je pourrais détruire ses admirateurs, mais à quoi bon ? Il constituerait une autre secte et je devrais de nouveau provoquer la mort d'innocents. C'était sans issue, Zeus devais agir. Seul un dieu de génération supérieur pouvait tuer un autre dieu, et seul Zeus pouvait tuer un dieu de première génération, ainsi  Zeus était l'unique immortel, il est la mémoire du monde et le père de toutes choses. 
- Où est mon père ? Pourquoi ne réagit-il pas ?
- Nous l'ignorons, m'avoua Oléine.
- Alors tout est perdu.
Je tombai à terre, vaincue par avance, trop occupée par mon propre sort pour me soucier de l'aveux de l'Oracle.
- Pas encore, fis Oléine, il reste un espoir.
- Lequel ? Fis-je les yeux rivés au sol.
- J'ai découvert son nom.
- Quoi !
Chaque chose ou être humain a deux noms, celui que ses parents lui donne et celui que l'univers utilise. Peu de gens connaisse leur véritable nom, car celui qui le découvre, découvre alors sa vraie nature, il connaîtra ainsi ses faiblesses et ses forces, maître de lui-même son univers n'aura plus qu'une seule limite : celle de sa volonté. Mais si un  tiers parvient à percevoir le nom d"un autre être, il fera de cette créature son esclave. C'est pour cela que le nom attribué aux dieux a peu d'importance, donnés par les hommes aux divinités ils changent selon les planètes, les religions où les époques sans jamais s'approcher de la vérité. Nul ne possède le nom des dieux.
- Mais ici rien n'est gratuit, poursuivit la pythie. En échange de ce renseignement je te réclame une âme.
- Une âme ? Mais je n'en ai pas, tu sais bien que la mienne est déjà offerte à mon compagnon.
- Je connais en effet le pacte qui unit les âmes des six guerriers aux six gardiennes, même si le ton compagnon est mort.
J'avais prédit, il y a bien longtemps, que mon destin était  lié à celui d'un dieu, malheureusement jamais ma prédiction ne se réalisera, il était mort avant.
-Il n'est pas question de cela, reprit-elle. En ces temps obscures je souhaiterais envoyer une de mes filles sur terre afin de l'éclairer d'un peu de sagesse, ton âme ne peut donc pas servir mes dessins, tu es une déesse et non une humaine.
- Je n'ai pas d'âme humaine à t'offrir.
- Pas encore, mais bientôt le choix t'appartiendra.
- Le choix ?
J'étais perdue. Un sourire énigmatique combla mon interrogation.
- Je vais te confier le nom de mon amant, mais en échange je te prendrai tes ailes. Lorsque mes paroles auront enfin un sens pour toi alors tu auras une alternative, soit tu me donnera l'âme soit je garderai tes ailes. Cela te convient-il ?
Non pas vraiment, mais avais-je le choix ?
- Soit.
Une douleur immense m'envahit alors que mon dos prenait feu. J'hurlai jusqu'aux enfers, recouvrant l'espace de ma voix. Le temps ne passait plus, je n'étais plus que douleur. Puis cela cessa me laissant haletante à terre, j'avais perdu mon élément aire.
- Ça va ? Me demanda Iris.
- Est-ce que j'ai encore mes ailes ? Sur mon dos, sont-elles encore dessinées ?
- Je suis désolée.
Je relevais les yeux pour voir mon amie mais mon regard se posa sur la prêtresse blonde, elle s'était parée de mon collier.
- Décidément, j'ai beaucoup perdu.
- Oléine, rends lui son collier !
- Pardon, s'étouffa la pythie, en quel honneur ?
- Tu as suffisamment obtenu, le prix est injuste.
- Qui es-tu pour juger de ce qui est juste ?
- Elle a raison, intervient simplement la rousse.
Sur cet ordre Oléine remis mon bijoux à Iris qui me le passa autour du cou.
- Une dernière chose me murmura-t-elle. Dit à Kiéra qu'il est inutile de venir nous voir, nous ne savons rien sur ses ennemis, ils sont issus d'une magie à laquelle nous n'avons pas accès.
Puis elle s'empara de la fiole et la brisa pour moi. L'éclaire se fit à nouveau et je me retrouvai chez moi. La nuit était tombée, je me glissai jusqu'à mon lit et sombrai.

Divin témoin 117
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3 février 2010 3 03 /02 /février /2010 19:56
gailia-rousse-et-medallion.jpgJe commençai par mon ancienne compagne, une dizaine de livres de tous les styles. Comme je m'y attendais son visage s'illumina, je l'avais conquise.
- Lis celui-ci en premier, lui glissais-je doucement, tu vas adorer et promis je reviendrai en parler.
Elles hocha distraitement la tête, absorbée par la lecture du résumé. Je la quittais donc pour rejoindre la blonde et lui offrir mon pendentif.
- Mais c'est le pendentif que t'a offert Héodin !
- Oui, je sais que tu le voulais.
Ce médaillon m'avait été offert par un ancien amour, j'avais bien faillit l'épouser mais nos vies s'étaient séparées. J'avais supplié Zeus pour pouvoir garder le bijoux à travers mes vies, il avait finit par céder à mon caprice. Ainsi renaissance après renaissance il avait chargé Hermès de  me l'apporté. Celui me le remettait le jour de mon dix huitième anniversaire, puis il s'assaillait pour me conter notre histoire, ainsi jamais je n'oubliais l'homme à qui j'aurais pu dire oui. Et vie après vie, son histoire faisait naître en moi le même sentiment de haine envers les dieux sans que la mort ou le temps qui passe ne l'atténue. En remettant le bijoux j'eus la gorge serrée, et ma voix tremblait lors de ma réponse. Rapidement je me détournai de la prêtresse pour affronter sa sœur, la plus difficile à convaincre. Elle percevait ma détresse mais n'avait aucune pitié, certaine chose exige des sacrifices et elle n'était pas du genre à pleurer sur ceux qui les font. Je lui remis la dague, la peur au ventre, les larmes au yeux. Elle l'examina quelques instants, sortit la lame et hocha la tête d'un air satisfait. J'avais passé l'épreuve.
-Quelle est ta question ? me demanda la rousse.
- Je veux savoir qui dirige les censeurs !
- Antoine Guerrain
- Non ! Ça c'est le nom d'un homme, je veux savoir quel dieu se cache derrière lui.
- Tes accusations sont bien lourdes, as-tu de quoi les étayer ?
Ces paroles étaient celles d'Iris, la jeune femme détestait que l'on accuse sans preuve, même si ces accusations se révélaient fondées, ce qu'elle savait pertinemment. Cette attitude m'avait dans un premier temps désarçonner alors que nous discutions sur un de nos auteurs communs, puis j'avais compris, elle souhaitait suivre le chemin de ma pensée.
- Bien sur. Les temps sont trop troublés pour que ce ne soit pas l'œuvre d'un dieu. D'abord il eut l'échange, vous savez bien que depuis des temps presque aussi vieux que nous Terre I est gardée par une Pythie alors que sur Terre III veille une déesse, aujourd'hui ce n'est plus le cas.
- Seule l'âme est attachée à la terre, me répondit mon amie, tout cela n'est que temporaire, un battement de cil au regard de notre éternité.
- Ce n'est qu' un élément car je ne suis pas la seule à avoir traversé les mondes, la pierre d'Arral m'a suivit. Les Oracles restèrent de marbre à cette annonce, je poursuivis certaine de les émouvoir. Aujourd'hui elle est de nouveau aux mains des hommes, et ils savent s'en servir, ils ont déjà prononcé le serment  de sang afin de m'appeler. En face Iris et Oléine commencèrent à s'agiter.
- Tu es de nouveau liée à un Homme ? s'enquit cette dernière.
- Non, j'ai pu résister.
- Mais comment est-ce possible ? se savoir est perdu pour Terre I !
- Ce n'est pas le plus grave, cette secte veut ma mort, elle a connaissance de mon existence. Mon pacte avec Zeus est brisé, un dieu se rebelle.
Je vis l'effarement s'emparer des deux sœurs, seule Erva resta indifférente à la nouvelle.
- Impossible ! Ce n'est pas arrivé depuis la  guerre noire !
- Tu le savais ? demandais-je à le jeune femme impassible.
- En effet, j'avais prédit la trahison, j'espérai seulement que ce jour n'arriverai pas, j'avais pourtant mis en garde le coupable.
- Qui est-ce ?
-Celui qui sur Terre I fut baptisé Loki. 

Divin témoin 116     
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 23:12
sorya-1.jpg  J'aurais bien pris une journée pour remettre de mes émotions de la veille mais la rentrée approchait, je ne pouvais pas me le permettre. Dès mon réveil je m'affairais à la préparation de la formule. Invoquer les Sibylles était aisé pour une déesse, et dieu merci ne faisait pas appel à la magie mais à ma nature, j'étais donc certaine de réussir. Laissant parler mon instinct, chaque divinité connaît la route pour leur caverne, j'ajoutais les ingrédients les uns aux autres. Je commençais par allumer six bougies blanches pour que la chance éclaire mon chemin. Je les disposais sur le sol dans une forme ancestrale, suivit par les dieux depuis toujours, c'était mon laissé passé, ce qui indiquait qui je suis. Puis vient la potion. Une pincée de cerfeuil pour invoquer la foret, une lourde pierre en granite de la forêt d'Estare, là où vivent les prêtresses,  afin de tracer son chemin dans la terre, une étoile d'anise pour apaiser les cieux, une pincée de cannelle pour attirer ses dames, enfin ma dernière feuille d'Avastin que je conservais dans mon portefeuille, pour ne pas périr. A l'ajout de ce dernier ingrédient une vive lumière se fit, j'avais réussi ! Je versais un peu de ma potion dans deux fioles distinctes, une pour l'allée, l'autre pour le retour. Puis je me levais me plaçant à droite de mon cercle.
- "Fille de Zeus, aînée des Dieux.
Moi Gaïa, ordonne à celles qui sont trois.
De les rejoindre en leur lieu.
Pour pénétrer l'histoire."
Sur la dernière rime je jetai le flacon à terre, aussitôt la lumière réapparut, si intense qu'elle m'aveugla. Lorsque je recouvris la vue trois femmes me faisaient face : les Oracles. Elles étaient telles que dans mes souvenirs. Iris se tenait dans un coin de leur caverne, un livre dans les mains, ses lunettes posées sur son nez délicat. Elle avait entravé ses longs cheveux bruns dans un filet revêtu de perles blanches. Elles se découpaient sur la noirceur de ses mèches comme l'aurait fait la rosée sur un pétale. Sa pâleur m'alerta une nouvelle fois, son teint ressemblait trop à celui des morts. Sur le coté Oléine se mirait dans le miroir posé sur la paroi de la grotte, ses long cheveux d'or flottaient autour d'elle, elle était en train de se coiffer. Enfin au centre de la pièce Erva entretenait le feu, la lumière du brasier durcissait ses traits masculins. J'interrompais leur quotidien.
- Gaïa ! s'exclama Iris en se levant.
Je ne pus retenir un sourire, la vue de ce visage si familier me réchauffa le cœur.
- Doucement, nous interrompit Erva, je doute que ta protégée ait fait le chemin pour nous parler littérature.
- Il est vrai que depuis qu'elle est devenue une déesse elle nous ignore.
- Tu exagère Oléine, je ne suis Déesse que depuis une génération humaine, une broutille pour vous, mais tu as raison c'est malheureusement de cela que j'aimerai vous entretenir.
- Toi, mieux que quiconque connaît nos conditions.
- J'ai des présents.
À chacune je remis son cadeau.

Divin témoin 115
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 22:18
C-de-suite.jpg- M'aider ? Si c'est lui qui t'envoie tu peux t'en aller. Dis lui que je n'ai que faire de sa pitié, j'attends juste qu'il tienne parole.
- Doucement, la véhémence n'est d'aucune utilité, je ne suis que le messager.
- Facile, grognais-je. 
Zeus m'envoyait toujours Hermès me délivrer les mauvaises nouvelles, sachant que je ne pouvais pas crier sur le messager. Cette phrase je ne l'avais que trop entendu.
- Cette fois-ci ce n'est pas lui qui m'envoie, me dit-il dans un sourire énigmatique, je suis venu de ma propre initiative.
- Pourquoi ?
- Car il est bien prétentieux de ta part d'affirmer que tu n'as pas besoin d'aide. Si je n'avais pas été là tu aurais été repérée il y a bien longtemps. L'arrière boutique est aussi protégée par l'alarme, en t'acharnant sur la serrure comme tu l'as fait tu aurais ameuté tout le commissariat si je n'avais pas coupé le système.  Je ne comprends pas non plus pourquoi tu prends la peine de te cacher de cette caméra t'exposant ainsi à celle d'en face. Et puis c'est quoi cette queue ?
Mince, je n'avais pas vu l'autre caméra !
- Je fais ce que je peux. Je ne suis pas une voleuse professionnelle.
Le regard qu'il m'adressa m'affirma qu'il n'en fut pas toujours ainsi. Je fus donc cambrioleuse dans une autre vie, troublant. 
- Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, pourquoi tiens-tu à m'aider ? Il me semble plus être très appréciée des miens.
- Peut être mais tu es protégée par Zeus, cette terre est celle de mon père. Le tour qu'on t'a joué m'était bien indifférent s'il n'enfreignait pas les ordres de Zeus. quelqu'un a désobéi et je veux savoir qui c'est ! Au départ je t'ai soupçonné, je dois l'avouer, mais il semblerait que toi aussi tu cherches le coupable, cette dague est bien pour Erva ?
- Oui.
- Parfait, alors prends la.
J'eus un instant de scrupule en m'en apparent, le commerçant allait pâtir de mon geste.
- Dépêche toi ! Mr Olivier est assuré pour cette dague, n'oublie pas que je suis aussi le patron des commerçants, je ne t'aiderai pas à nuire à un de mes protégés ! J'ai omis de te dire tout à l'heure que tu n'est pas la seule à vouloir dévaliser ce fond. Actuellement deux hommes essayent de forcer la porte de derrière. J'ai réussi à déjouer la tentative du roux, mais le blond se révèle plus doué.
- Un blond et un roux, ce doit être les garons ! S'ils me suivent alors ils doivent s'être décidé à me contrecarrer. Flûte ! Pourrais-tu me transporter jusqu'à ma chambre ?
- Bien sûr.
Juste avant de me matérialiser dans la pièce j'eu le temps de dire.
- Veille sur mes amis s'il te plait. Et n'oublie pas de transmettre mon message.
- Je ne peux pas, Zeus a disparu, fit une voix dans le lointain.
Avais-je bien entendu ? Zeus avait disparu, c'est inquiétant, il était temps que je rentre mais avant je devais consulter les Oracles.    

divin témoin 114
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2 février 2010 2 02 /02 /février /2010 19:50
mur.jpgLe lendemain je passai ma journée à apprendre comment forcer une serrure, ce ne fut que le dix huitième coup de l'horloge qui m'arrêta. Je me rendis une nouvelle fois au magasin pour épier sa fermeture, mais cette fois je me mis juste en face du magasin. Et alors que je faisais semblant d'attendre quelqu'un, je notais le chemin de la main de l'homme sur le cadran du code. En haut à gauche, puis en bas, puis un peu plus et enfin en bas à droite.  L'homme ne m'adressa aucun regard, j'étais trop loin pour éveiller sa suspicion. Je n'avais d'ailleurs pas pu voir les numéros, mais cela avait peu d'importance, ce qui me manquait était leur ordre. J'étais donc prête pour perpétrer mon premier vol. Demain j'attendrai que minuit sonne pour rejoindre le lieu du crime. Le plan se déroulait en deux parties, dans un premier temps je devais neutraliser la caméra, pour cela j'allais passer par l'arrière. Une fois à l'intérieur je me glisserai sous la caméra pour prendre une photo de la pièce, c'est la partie la plus délicate de mon plan, je misai sur l'espoir que la lumière de l'appareil n'alertera personne, il y avait certes un risque, mais je l'estimai minime. Ensuite il ne me restera plus qu'à placer la photographie devant l'objectif de la caméra, ce qui ne sera pas difficile grâce à ma queue. Cette première étape terminée, je ressortirai de l'entrepôt pour désactiver l' alarme. Après avoir forcé le rideau de fer (un simple cadenas le retient au sol) je saupoudrerai de poudre le code afin de découvrir les empruntes digitales. Ne me restera plus qu'à composer le code et à entrer. Facile, enfin en théorie.
Le soir venu la peur me tenaillait le ventre. Comme je l'avais prévu la porte donnait bien sur l'arrière boutique, jusque là tout se déroulait à merveille. J'étais en train de poser ma photo lorsqu'une voix m'interrompit.
- Je peux savoir ce que tu fais ?
 Ces mots me firent violement sursauté alors que mon esprit me disait d'une voix médisante : ton flash avait été vu. Tremblante, je me retournai pour faire face au policier que je devinai.
- Nom de dieu ! Hermès qu'est ce que tu fous ici !
- Ne jure pas, c'est laid, surtout dans la bouche d'une aussi…hum d'une femme, enfin je crois vue l'appendice surprenant dont tu te sers. Je suis ici pour t'aider.
Hermès était le dieu des voleurs.  Un matin alors qu'il était en visite chez son fils, Zeus surpris le tout jeune Hermès en train de dérober un troupeau d'Agneau. Hilare le dieu surnomma le petit de "dieu des voleurs" alors qu'à ses cotés Apollon fulminait.  Bien sur c'était ironique mais le jeune homme ne le prit pas ainsi. Il fut rapporter que ses yeux s'émerveillèrent alors qu'il couraient dans le Parthénon criant sa joie.  A compter de ce jour  il changea totalement de comportement, se dévouant entièrement à sa mission. Il fit preuve d'une loyauté sans faille à Zeus, qui en fit son messager. L'histoire du jeune homme était aussi passionnante que lui, mais en la circonstance je ne goûtais guère à sa présence.
Divin témoin 113
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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 19:08

  gaia-blonde-tueuse.jpg  Comme je me l'imaginais je n'eus aucun mal à dénicher de quoi satisfaire Iris, nos goûts en littératures avaient toujours été très proches, je me souviens encore de certaines de nos discussions endiablées sur tels auteurs ou son livre, ce fut donc vite terminé. Me restait encore Erva, et comme je l'avais prédit la tâche se révélait délicate. Il était tard j'avais déjà parcouru cinq échoppes, désespérée, mes pieds hurlant de douleur, je poussais la porte de la sixième,"L'aurore d'antan". J'entrais alors dans une salle bien illuminée qui sentait la poussière. Un joyeux fouillis accueillait le visiteurs alors que les boiseries qui encerclaient la salle ajoutaient un charme non négligeable à la pièce. Tout au fond, faisant face à l'entrée, se trouvait un promontoire sur lequel était placé un bar américain. Sur le zinc trônait une vielle caisse enregistreuse, telle que l'on en voit dans les vieux films. Derrière se devinait un homme aussi âgé que sa boutique, de lui je n'apercevais que ses cheveux blanc, il inscrivait dans un journal la vente qu'il venait de réaliser.
- Je peux vous aider ? demanda-il sans lever la tête.
Je déclinai l'invitation et me mis a arpenter le magasin labyrinthiques. Au détours d'une allée je découvris enfin, posée sur une commode Louis  XVI,  la dague parfaite. Son fourreau en or serti de pierres précieuses attira immédiatement mon attention. Je m'en emparai et un son cristallin se fit entendre lorsque je sortis la lame. L'objet n'était pas qu'un joli bijoux, c'était aussi, pour qui savait s'en servir, une arme redoutable. Les courtisanes, autrefois, avaient pris l'habitude de les dissimiler dans leurs corsages. Bien équilibrée, tranchante, cette dague était un véritable instrument de mort, le cadeau idéal si son prix n'avait pas été prohibitif : Cinq chiffres. Cela n'entrait pas du tout dans ma bourse, je ne pouvais me le permettre. À regret je la reposai et continuai ma quête en vain.
Le soir tombait lorsque je revins à L'aurore. Cachée au coin de la rue, j'épiai le brocanteur qui fermait son magasin. Insouciant il composa un code sur le système de sécurité, puis baissa son rideau de fer avant de s'éloigner, il était dix neuf heures. À l'intérieur j'avais repéré une caméra de surveillance dans l'angle gauche de la pièce, tournée vers l'entrée il était impossible de se soustraire à sa vigilance. Cependant j'avais aussi découvert de ce coté une porte qui était dans son angle mort, avec un peu de chance c'était l'arrière boutique et elle donnait sur la ruelle de derrière. J'attendis que l'homme ne soit plus à porter de vue pour vérifier. Il semblerait que le dieu des voleurs soit de mon coté, une porte se découpait en effet sur le mur, restait à espérer qu'elle me mènerait au but. J'examinai un instant la serrure avant de reprendre mon chemin, un projet se dessinant déjà dans mes pensées.
Le lendemain je passai ma journée à apprendre comment forcer une serrure, ce ne fut que le dix huitième coup de l'horloge qui m'arrêta. Je me rendis une nouvelle fois au magasin pour épier sa fermeture, mais cette fois je me mis juste en face du magasin. Et alors que je faisais semblant d'attendre quelqu'un, je notais le chemin de la main de l'homme sur le cadran du code. En haut à gauche, puis en bas, puis un peu plus et enfin en bas à droite.  L'homme ne m'adressa aucun regard, j'étais trop loin pour éveiller sa suspicion. Je n'avais d'ailleurs pas pu voir les numéros, mais cela avait peu d'importance, ce qui me manquait était leur ordre. J'étais donc prête pour perpétrer mon premier vol. Demain j'attendrai que minuit sonne pour rejoindre le lieu du crime. Le plan se déroulait en deux parties, dans un premier temps je devais neutraliser la caméra, pour cela j'allais passer par l'arrière. Une fois à l'intérieur je me glisserai sous la caméra pour prendre une photo de la pièce, c'est la partie la plus délicate de mon plan, je misai sur l'espoir que la lumière de l'appareil n'alertera personne, il y avait certes un risque, mais je l'estimai minime. Ensuite il ne me restera plus qu'à placer la photographie devant l'objectif de la caméra, ce qui ne sera pas difficile grâce à ma queue. Cette première étape terminée, je ressortirai de l'entrepôt pour désactiver l' alarme. Après avoir forcé le rideau de fer (un simple cadenas le retient au sol) je saupoudrerai de poudre le code afin de découvrir les empruntes digitales. Ne me restera plus qu'à composer le code et à entrer. Facile, enfin en théorie.

Divin témoin 112
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31 janvier 2010 7 31 /01 /janvier /2010 18:29
lettre-2.jpgEt je fermai la porte pour retourner au lit. Allongée je regardai mon courrier. Pub, pub, loyer, pub, scolaire, administration, pub, lettre. Lettre ? Étonnant, je savais que personne ne pouvais m’écrire, j’étais morte pour mes proches. C’était une lettre des garçons, sur le recto il y avait un message « félicitation tu as eu ton premier semestre » entouré de petites notes de musique Célian bien sur. Au verso, il y avait écrit en gros « bouge toi! » Mylan. Sur ce je me levai, jetai la lettre et me rendormis. Cependant l’ordre du curé agit à contre coup, j’en avais assez de n’être qu’un débris. Alors je pris une douche et m’offris une journée de reve, une journée shopping. Après tout j’avais toute ma garde robe à refaire et laver mes vêtement chaque soir n’était pas l’idéal. Je fis donc toutes les boutiques que je trouvais me composant un look de garçon manqué très loin de mon ancienne allure de poupée. Je ne pris aucune jupe préférant les pantalons larges pour cacher ma queue, avec des pull moulants en haut je commençai à ressembler à quelque chose. Je m’offris aussi le coiffeur afin de remetre de l’ordre dans mes cheveux.
- J’adore votre couleur ! S’exclama la coiffeuse.
Hum n’a-t-elle pas remarqué qu’ils sont violets ?
- Merci, c’est ma couleur naturelle.
Elle partit dans un éclat de rire, puis se mit sérieusement au travail. Je me retrouvai avec une petrite coupe courte très féminine qui tranchait avec mes vêtements masculins habillant mon corps plat. Le soir en rentrant je me sentais mieux. En arrivant je jetais mes sacs sur le lit et moi-même au milieu des sac, au dessus de moi ma queue virevoltait.
- Qu'est ce que je vais faire de toi ? lui demandais-je.
Étonnamment elle ne me répondit pas. Je pesai le pour et le contre. Bien sûr je pourrais prendre le risque de la supprimer par magie, mais quelles seront les conséquences indésirables de ce sort. Finalement je m’y étais habituée, c’est pratique une queue ça peu servir de troisième main, ça peut changer la chaîne de la télé sans avoir à se lever… je lui avais trouvé plein d’utilité.
- Bon je te garde pour le moment. Mais un jour nous allons devoir nous séparer alors ne t’attache pas trop.
Sur ces bonnes paroles je ressayai toutes mes tenues découpant systématiquement  toutes mes culottes, ainsi que quelques pantalons, me composant une tenue confortable pour le dimanche. Cette opération, alliée au rangement qui suivit me prit toute la soirée. Il était tard lorsque j'eus fini de m'agiter, seulement installée dans mon lit le sommeille tardait et les heures défilaient au fil de mes pensées. Je devais absolument m'occuper des censeurs songeais-je en regardant les étoiles par la fenêtre de ma chambre. Je n'avais déjà que trop tarder, chaque jour ils prennent des forces. Mais d’où leur vient ce savoir ? La pierre avait été détruite il y a bien longtemps emportant ses mystères avec elle, mais aujourd'hui ils l'avaient retrouver ainsi que son mode d'emploi. Il y a un Dieu sous cette affaire, mais lequel ? J'avais bien penser rentrer mener mon enquête mais ce plan était voué à l'échec. Juste avant de partir j’avais enfin reçu le dernier ingrédient pour ma formule mais qui m'aiderait, moi la bannie ? personne, même Zeus m'avait finalement abandonnée. Je n'avais pas d'autre solution, j'allais devoir consulter les oracles. Il fut un temps où  les filles de ces sibylles peuplaient la terre, les trouver était aisé, il suffisait d’interroger un passant et vous pouviez être certain qu’il aurait une réponse. Mais ces demoiselles ont déserté cette planète, et on ne peut leur en vouloir après ce qu’elles ont subi : déchéance, incroyance, persécution ont eu raison de leur dévouement à l’homme. Si vous offrez un peu plus de votre temps à ce passant, alors il vous alertera sur les colères de ces dames. Myriades de malheureux ont été les consultés sans présents, ces derniers sont ressortis maudit dans le meilleur des cas. Mais bien souvent les prophétesses jouaient avec le destin de l'infortuné lui offrant plus d’informations qu’ils n’en désiraient : la tempête qui ravagera sa récolte, la mort inévitable de ses enfants, la maladie de sa femme, aucuns détails cruels de sa vie lui furent épargner. Les pythies connaissent le pouvoir du savoir et ses malédictions. Je ne commenterai pas la même erreur. Je connaissais bien les oracles pour avoir longtemps été une de leur enfant, Oléine était la plus jeune d’entre elle, coquette elle était friande de bijoux, mon pendentif la satisfera sans aucun doute.  La douce Iris était celle du milieu, discrète elle aimait la lecture, demain j'irais faire un tour dans une librairie, cela ira sans problème. Non, le réel soucis était Erva, l'aînée aux colères majestueuses, elle raffolait des armes anciennes, cela ne sera pas simple à trouver, dans un musée ou chez les brocanteurs. Demain je ferais donc les librairies et les antiquaires, si les garçons me suivent ils seront sans aucun doute surpris du programme. Ce fut un sourire aux lèvres que je m'endormis.

Divin témoin 111
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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 19:46
pleurrrre.jpg- Pardon ?
- Toi tu iras à la fac, tu auras une chambre universitaire. Nous te surveillerons de loin.
- Vous me surveillez de loin, style vous êtes des profs ou autres et je ne vous connaît pas ? Mon estomac était en train de tomber, sensation étrange.
- Non, tu ne nous verras pas et tu ne pourras pas non plus nous parler. Mais nous serons toujours à tes cotés.
-Ha.
Mon estomac avait fini sa chute, ce qui n'était pas pour me réconforter, j’étais très mal. Comme détachée de moi-même, j’avais compris les paroles mais je ne voulais pas les admettre. Je crois que le blondinet parlait, mais je ne l’entendais pas. Mécaniquement je pris mon sac et  me levai :
- Tu vas où ?
Tiens, le son était revenu.
- Je vais dans ma chambre universitaire que vous m'avez si gentiment réservé et qui ressemble, de mon point de vue, à un tombeau. On se revoit au procès.
Et je sortis les laissant là. Ce fut Aaron qui réagit le plus vite.
- Hé attends, tu ne connais pas la ville, on va te conduire.
- Pas la peine, ça serait dommage qu’on nous voit ensemble, cela nuirai à votre fabuleux plan.
Et je continuais automatiquement les laissant là.

    Arrivée à l’arret de bus je demandai à un homme comment se rendre à l’université de droit. Dans un parfait anglais il m’indiqua la marche à suivre. J’avais compris, j’étais autonome. J’arrivai sans soucis. Pour tout vous dire je n’ai que des images floues du trajet, des bribes de paysages entrevues par la fenêtre, des morceaux de conversations volées. J’avais du mal à réaliser que je ne verrais plus les garçons, et tant mieux, cela m’évitait de me faire encore plus remarquer. Avec mon apparence je ne passais pas inaperçue. Encore une excentrique, se disaient les gens. Indifférente, j’allais au campus. Une fois arrivée j’interrogeai le gardien pour qu’il me guide, ce qu’il fit bruyamment. Après une demi heure de trajet passé à m’expliquer en long et en large les règles de la communauté, insistant surtout sur la finesse des murs, il s’inquiéta de la légèreté de mes bagages, je n'avais que mon sac.
- Ils arrivent plus tard, lui dis-je .
Et je lui claquai la porte au nez. Directement je me mis au lit, sans un regard pour ma nouvelle résidence, je m’effondrai enfin. Cela dura plus de trois jours. Je revoyais en boucle Erwan m’annoncer qu’on se séparait. Puis je dérivais sur beau, et son air satisfait lorsqu'il nous annonçait son nouveau prénom, nos soirées à coté de la piscine, son apparition tel un chevalier venant nous délivrer. Et je repartais sur Erwan et notre nuit de captivité. Ce fut la faim qui me poussa à sortir de la pièce. Avant de partir je fouillai pour la première fois mon appartement, dans un tiroir je trouvai une carte bleu et des papiers d’itentité en blanc. Je jouerai au faussaire plus tard. Je pris la carte (au nom de Mademoiselle Biffa, pas terrible) et sortis. Je commençai par m’attaquer au mac do, sur les campus il y a toujours de quoi mal se nourrir. Puis j'errai un moment avant de trouver la superette du coin. Je fis une véritable expédition dans les rayons prenant de quoi tenir un siége. Ce fut totalement rompue que j’arrivai à la chambre, pliant sous le poids des victuailles. Je m’allongeai et cinq jours plus tard quelqu’un vint me déranger, c’était le concierge :
- Désolé du dérangement, je vous apporte votre courrier, il déborde.
-  Merci, bonne journée répondis-je d’un ton terne.
J’allai fermer la porte quand il ajouta :
- Vous êtes sûr que vous allez bien ?
- Oui, pourquoi ?
- Vous ne sortez pas de votre chambre.
- J’aime ma chambre, répondis-je du même ton éteint.
- Vous portez toujours les même vêtements.
- j’aime cette tenue.
- On ne vous entend pas de la journée.
- J’aime le silence.
- Mais on dirait que vous ne faites rien de la journée, ce n’est pas normal à votre age.
- J’aime ne rien faire, je suis une fille enthousiaste.
Le ton était toujours aussi plat et je vis l’homme en face retenir un hoquet de surprise. Je repris
- Il y a autre chose ?
-  Non, vous commencez les cours dans deux semaines au cas vous vous ne le saviez pas.
- Bien.

Divin témoin 110
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