La semaine se finissait nous amenant doucement vers la fin du mois et le retour du beau temps, je n’avais malheureuse pas le temps d’en profiter, je travaillais sur ma dissertation. Tout d’un coup on frappa à ma porte.
- Angélique ?
- As-tu une robe de soirée ?
- Je ne porte jamais de robe.
- D’accord, alors as tu un smoking ?
Je la regardai, fière de sa blague elle était hilare. Je lui répondis :
- Oui bien sûr, pourquoi.
Elle cessa instantanément de rire.
- Sincèrement, tu as un smoking ?
- Mais non idiote, je suis une fille ! Pourquoi ?
- Car Dieu l’a voulu ainsi et je dois dire que sur ce coup je l’approuve.
- Mais non, je te demande pas pourquoi je suis un fille, mais pourquoi je devrais avoir robe de soirée !
- Car tu es une fille et un smoking ça ferait bizarre non ?
Je soupirai, je n’en apprendrais rien, il ne me restait plus qu’à attendre qu’elle se dévoile. Son air espiègle devient énigmatique.
- Tu as vu la date ?
- Oui, lui répondis je en murmurant, nous étions en plein complot.
- C’est bientôt le printemps.
- Dans quatre semaines.
- Et qui dit printemps, dit fête de printemps.
Un silence planait sur cette déclaration, elle m’avait perdue.
- Imagine, le plus fastueuse des fêtes, le plus somptueuse que tu n’est jamais vue.
- Oui.
- Et bien cette fête, on va l’organiser !
Silence.
- Il te faut une robe de soirée.
- Pour organiser la fête ?
- Non idiote, pour y aller !
Elle ne plaisantait pas, son projet était pharaonique. Nous nous plongeâmes toutes dans cette organisation digne d’un mariage. Nous passâmes plus de deux semaines pour trouver le gîte parfait, puis pour la musique, Rita eut l’idée d’organiser un concours : le gagnant animerait notre soirée contre rémunération. Nous déposâmes des affiches dans toutes les facultés, le jour du jugement nos rires résonnèrent autant que les instruments. Après un délibéré très serré nous choisîmes un groupe capable de jouer de tous les styles. Ce n’était pas le seul, mais celui-ce disposait d’un atout de choix : son batteur. Vint la journée shopping pour dénicher la robe parfaite, il fallait qu‘elle démontre notre statut d‘organisatrice, nous devions être les plus belles. À la fin de cette journée très pretty woman, je trouvai enfin une robe somptueuse, elle se composait d‘un corset à fines bretelles en haut mettant en valeur la finesse de mon torse, la jupe évasée me donnait assez de liberté pour être à l‘aise, sur son noir profond se dessinaient des motifs en velours violet assortis à mes cheveux, elle était parfaite ! . Approuvée par mes amies elle fut achetée. Les quatre semaines se déroulèrent en un instant, puis la soirée arriva.