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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 23:09
Les réceptions suivantes avaient lieu dans d’autres contrées. Ce fut l'occasion pour Cali de découvrir enfin le royaume des vampires. Jusque là elle s'était cantonnée dans le château, aujourd'hui pour la première fois elle en sortait. Elle se souvenait de la forteresse comme d'un bâtiment lugubre, la faisant trembler lorsqu'elle n'était qu'une proie. Ce mouroir avait dominé toute sa vie, la surveillant du haut sa colline, l'appelant à sa mort. Combien de fois cette funeste image avait hanté ses cauchemars ? Mais, maintenant, son regard avait changé, elle ne la craignait plus car elle la connaissait. Le masque formé par sa peur s'était levé, lui permettant de découvrir le bâtiment tel qu'il était. Le château était situé en haut d'une colline verdoyante. Un de ses pans avait été laissé à la nature, alors que les vampires avaient apprivoisé l'autre, mais sans la blesser. Sur le flan Ouest s'était construit parmi les arbres toute une ville qui s'étendait du château au pied de la colline. À son sommet trônait le palais, se découpant dans le ciel tel un sage monarque veillant sur ses enfants. La ville en elle-même était découpée en cercle. Le plus proche du château était composé des échoppes. Un grand marché était ouvert embaumant l'espace de senteurs et de sons de tout genre. Les couleurs merveilleuses se découpaient ainsi parmi les bois créant un contraste saisissant. Les marchands étaient devenus les fleures de cette forêt saugrenue, éclaboussant le vert de leurs couleurs et odeurs. Dès qu'ils apparurent les vampires furent noyés sous une pluie d'acclamation et de demande. Chacun se pressait pour obtenir une faveur, se faire voir, ou vendre un produit. Cette foule composée de milliers de mains oppressa vite la princesse, qui par instinct se mit à l'écart de la populace. Mais les vampires n'en avaient cure d'elle, hypnotisés par la présence de leur souverain. De loin Cali put apprécié la popularité de son époux, Etanne n'était pas non plus en reste, de nombreuses femmes se précipitaient à ses cotés. En sécurité, la reine goûta au tableau formé par cette scène. Quand soudain elle sentit une main sur ses chevilles. Terrorisée elle baissa les yeux pour découvrir le sourire d'un enfant. Son cœur s'emballa, elle se sentit enfin chez elle. Ralenti par les badauds le convoie avança lentement laissant à l'ange le temps de découvrir les subtilités du quartier des commerces. Peu à peu les boutiques laissèrent place aux habitations qui formaient le second cercle de la ville.
- Dans la haute ville tu pourras voir les plus belles demeures lui expliqua Lucas. Ce sont le commerçants qui habitent en ce lieu. Dans la basse ville, les maisons sont plus modestes mais possèdent à mes yeux un charme indéniable. Ce sont les agriculteurs qui les occupent. Moins soucieux du paraître que les premiers, les agriculteurs ont des maisons simples mais ingénieuses.
- Des agriculteurs ? Mais comment est-ce possible ? Je ne vois que des bois.
- Tout comme la ville, les terres cultivables traversent la forêt tout en la respectant. Certains arbres ont bien sûr été abattus, mais jamais plus que nécessaire. L'ombrage qu'ils nous apportent est une grâce, pour les remercier nous en prenons soin. Au début ce ne fut pas facile, mais nous nous sommes adaptés.
En effet Cali ne tarda pas à découvrir les champs se déroulant aux pieds des centenaires choyés. Puis la trace des vampires s'estompa pour donner sa place à une végétation luxuriante.
    Ces réceptions se révélèrent bénéfiques pour tous. Ayant de nouveau accès à un  vivier autorisé, ils en profitèrent pour chasser. Ils le firent discrètement sans jamais faire de victimes. Il serait dommage que leurs relations diplomatiques pâtirent du fait qu'ils aient mangé une servante. Ils allaient plutôt dans les compagnes choisissant plusieurs proies. Rassasiés, ils étaient de bonne humeur. De son coté Cali, qui n’avait jamais beaucoup voyagé, s’extasiait devant les richesses et les cultures d'ailleurs. Elle picorait ici et là des idées pour la reconstruction de son pays. Lucas était à la fois amusé et exaspéré par la jeune fille. Et dire qu’avant j’étais juste calme ! Se disait il souvent, maintenant je ressens deux à trois émotions en même temps ! C’est décourageant, vivement que ça s’arrête. Enfin vint la fin du mois et la dernière réception. Le prince appréhendait cette fête, il s’en serait bien passé mais elle était vitale pour la survie des démons. Les Tarants étaient un peuple difficile à gérer, alors c'est pourquoi il prit le temps de convoquer Etanne et sa femme pour faire le point.
- Écoutez le dernier gala est primordial, il ne va pas falloir commettre de faux pas.
- Où va-t-on ? Demanda Cali intriguée
- Chez les Tarants
-  Je déteste ce peuple! 
- Et voila ce que j’appelle un faux pas, soupira Lucas, tu m’écoutes de temps en temps ? J’ai essayé de faire en sorte que tu ne viennes pas, mais l’empereur tient à ta présence. Je suis désolé mais tu m‘accompagnes. Cali il est important que tu te plies à leurs coutumes aussi dégradantes qu’elles puissent te paraître. Si tu es sage à la fin tu auras un cadeau
- Vraiment ? Répondit la jeune femme en claquant des mains.
Lucas soupira tout en souriant (comment est ce possible se demanda-t-il). 
- Je vous demande de bien vous tenir, c’est le seul peuple à nous fournir en fer, nous avons besoin d’eux ! Etanne tu vas devoir tenir tes gardes, il est interdit de les frapper, les manger ou autres.
Cali s’étonna
- Pourquoi n’attaquez vous pas tout simplement pour vous emparer des mines de fers, je vous ai connus moins délicats.
Une lueur maligne s’alluma dans les yeux du prince
- Ça serait avec joie mais nous sommes liés avec eux par le même pacte que celui qui relie nos deux peuples.
- Vraiment se surprit Cali.
- Hé oui princesse, tu n’es pas la seule à avoir épousé un vampire, leur roi a épousé une de mes ancêtres. On raconte qu’elle était tellement laide qu’elle désespérait de trouver un mari alors elle alla chercher le prince de l’état voisin pour le supplier de l’épouser. Celui-ci demanda en échange une protection pour les siens et voila comment est né l’article dont tu te sers aujourd’hui. Ainsi, tu vois, tu tu leur dois beaucoup.
Cali resta songeuse. Ça peut nous servir murmura-t-elle et surprise elle constata que son cerveau était reparti en vacances car déjà elle élaborait un plan hasardeux.

Le voyage jusqu’aux Tarants fut long et éprouvant pour la reine. De plus Lucas était de mauvaise humeur ce qui renforçait son appréhension de la fête tandis que le prince lui songeait aux négociations qui allaient suivre. Elle aurait vraiment préféré se passer de cette réception. Cali n’avait jamais rencontrer peuple mais les rumeurs à son propos lui l'avaient conforté dans son opinion . Ces hommes avaient décrétés que les femmes étaient des objets dédiées à leur plaisir et qu’elles devaient être traitées comme telles. Toute leur société était basée sur cette croyance ainsi les femmes vivaient dans des cages sans que ça ne choque qui que se soit.  Elles n’étaient jlibres. que pour accomplir les tâches déplaisantes. Chaque soir les hommes se présentaient devant les cages afin de choisir une ou plusieurs compagnes pour la nuit, choix que ces femmes ne pouvaient contester. Le reste de la journée les Tarantes s’occupaient des tâches ménagères et  autres activités ingrates. Cali ignorait l’accueil réservé aux femmes des invités mais elle était terrifiée par l’idée d’être enfermée dans la cage, surtout qu’elle n’était pas sûre que son époux s’y opposerait. Autant pour calmer son angoisse que pour se rassurer Cali décida d'en parler avec Lucas. Ça faisait trois jours qu’ils chevauchaient ensemble mais le prince était resté taciturne concentré sur ses futures négociations. En réfléchissant la princesse reconnut ses lacunes sur les Tarants, après tout, tout ce qu’elle savait n’était que des rumeurs, le jeune homme lui connaissait réellement ce peuple obscure.
- Pourrais tu me parler des Tarants?
Hum, c’est une société spéciale, répondit le prince acceptant de sortir de son mutisme. Elle est organisée en castes. La plus basse caste est formée par les esclaves et les femmes. Les personnes appartenant à cette catégorie ne sont pas des êtres humains aux yeux des autres et il est donc normal de disposer d’eux selon le bon plaisir des seigneurs. Cali frémit ainsi ce qu’on lui avait dit était vrai. Les esclaves viennent des peuples que les Tarants ont conquis. Ils peuvent travailler dans les maisons comme serviteur pour les plus chanceux mais le plus souvent ils sont dans les mines de fer qui rendent le pays si riche. Beaucoup meurent dans cet enfer ou deviennent fous ce qui revient au même puisqu'ils sont abattus sans plus de questions. Les femmes n’ont pas un sort plus enviable; mais je suppose que tu le sais déjà. Cali hocha la tête. La première caste est dirigée par le sultan, elle est composée par les nobles et leurs favoris.  Ce sont des intellectuels peut interréssants ou des bouffons au sens de l'humour limité. Enfin le reste de la population mâle constitue la seconde caste. Ce sont surtout des artisans, des commerçants et des propriétaires agricoles. Ceux là ont une chance d’évoluer et d’atteindre la première caste s'ils sont touchés par la grâce.
- Touchés par la grâce qu’est ce que ça veut dire ? Lucas grimaça et répondit
-Les Tarants ont une vie spirituelle très forte qui justifie leur système de castes. Les membres de la caste inférieure payent d'une malédiction divine les mauvaises actions qu'ils ont commis dans leurs vies antérieures. Dès lors ils subissent le châtiment divin par l'intermédiaire de leur place sociale, omis de tous ils n’ont aucune chance de s’élever car pour monter dans la hiérarchie il faut l’aide d’un Dieu.  Ceux du second groupe peuvent s’élever grâce au don des nymphes c’est-à-dire grâce à l’intelligence, la richesse, la beauté, la sagesse etc. si un enfant ou un adulte possède toutes ces qualités les Tarants pensent qu’il a été touché par les fées et donc il rejoint l’élite de la première caste.
- Ça  doit être assez rare répondit Cali septique.
- Non pas vraiment en réalité soit les parents payent le passage pour leurs enfants, soit les hommes vont faire une retraite spirituelle dans la foret. Les Tarants pensent que les esprits champêtres sont très puissants et sont vénérés avec plus de ferveur que l’argent lui même, ce qui est révélateur. Beaucoup vont dans la foret en espérant croiser Nala leur déesse mère. Si l’un d’eux revient en prétendant l’avoir vu alors il monte d’une caste automatiquement. Les Tarants pensent que si l’homme a menti alors la déesse le punira. Si l’élévation d’un enfant est une chose courante en revanche les cas d’apparition sont assez exceptionnels, je n’en n’ai jamais vu

le prisonnier de l'ange 46
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 21:13
- Hum je vois tu as envie de manger de l’ange. Les yeux de Lucas s’allumèrent à cette idée. Il
n’y avait pas songé, mais pourquoi pas ça faisait longtemps. C’est quoi l’histoire ? Pourquoi il a frappé la princesse comme ça ? Je n’ai pas compris ! Repris le soldat.
- Viens, conduis moi à sa cellule, je te raconterai après on avisera sur place. Ça te dit de jouer comme au bon vieux temps.
- Pourquoi pas, dommage que Brice ne soit pas là.
- Tu vas me traiter de fou mais quelques fois je sens sa présence, j‘ai l‘impression qu‘il n‘est pas loin. Quoi qu’il en soit je vais le mettre en congé forcé dès qu’il rentrera de sa mission à sainte mort ! J’en ai assez de pas le voir parce qu’il est toujours en déplacement. Bon pour l’instant écoute, et Lucas lui raconta ce que la princesse lui avait narré. Lui aussi fut surpris de pouvoir répéter mots pour mots le dialogue des deux amants. Quand il eut fini il vit une colère similaire à la sienne animer les prunelles de son compagnon. Étrange cette envie de la défendre et de la protéger se dit il mais il ne continua pas cette réflexion ils étaient arrivés. Doucement il ouvrit la porte. Le prince s’assit par terre tandis que son comparse se plaça debout derrière lui. Il fixa l’ange un moment avant qu’il se réveille en sursaut et aille se terrer au fond de sa cellule. Son dégoût pour lui augmenta, Cali n’avait jamais reculé de peur devant lui.
- Qu’est-ce qu’on en fait ? Demanda Etanne
- Je ne sais pas, tu as une idée toi ?
- Ne me mangez pas implora l’ange.
- Et bien voila ! ça s’est une idée ! S’exclama Lucas toujours assis. De l’autre coté de la cellule il entendait Caïn pleurer et renifler. Mais maintenant on est plus civilisé, laissons le bifteck s’exprimer. Si ça se trouve il a eu une bonne raison de battre une femme, ma femme. C’est vrai Cali est assez tête à claque, moi-même j’ai souvent eu envie de la frapper. Écoutons le.
Lucas n’eut pas besoin de se tourner pour voir le regard amusé de son ami, il le sentait peser sur lui.
- Oui, oui j’ai une bonne raison reprit l’ange avec espoir. Vous avez raison messire ! Cali est très énervante et encore ça ne fait que trois mois que vous la connaissez ! Moi je la connais depuis l’enfance et je vous jure que ce n’est pas un cadeau. Peu à peu l’ange reprenait de l’assurance alors qu’il dénigrait son ancienne fiancée. Par exemple quand elle était petite elle recueillait tous les animaux blessés pour les soigner, elle avait transformé sa maison en une véritable animalerie ! Ce qui ne convient guère à son rang vous en conviendrez.  Et à chaque fois qu’elle n’arrivait pas à en soigner un j’avais le droit à des heures de lamentation. J’ai toujours détesté son coté fleur bleu, elle est tellement naïve que ça en est énervant. J’avais souvent envie de la frapper pour la ramener à la réalité.
- C’est-ce que tu as fait ce soir ? Questionna Lucas toujours aussi serein en apparence.
- Non monseigneur, je l’ai frappée car cette pétasse m’a laissé tomber devant l’autel. Sous l’injure faite à sa femme Etanne sentit le prince se raidir mais sa voix était toujours aussi posée quand il demanda.
- Tu sais pourquoi?
- Non, sans aucune raison. Je la supporte depuis l’enfance dans l’unique but de devenir roi et elle, alors que je touche au but, elle en épouse un autre qu’elle ne connaît pas et qui n’offre aucun avenir, sans vous manquer de respect.
Lucas reprit alors pour la seconde fois le récit que lui avait fait Cali.
- Elle a menti sinon je m'en souviendrai répondit l‘ange sans plus de considération pour ses actes. Et puis ce n’est pas une raison, elle aurait pu venir s’expliquer plutôt que se jeter dans les bras d’un vampire encore pire que moi. Elle a tout perdu au change, sans vous manquer de respect.
Etanne eut alors une révélation
- C’est à cause de cet idiot qu’elle t’a envoûté ! Si il l’avait épousée elle ne serait jamais venue te chercher. La colère du soldat atteignait son paroxysme et Lucas n’était pas loin de céder lui aussi. Ce fut l’ange qui signa son arrêt de mort.
- Elle est vraiment trop conne. S’en suivit toute une série d’insulte que Lucas coupa d’une voix froide
- Tu te rends compte que c’est de ma femme dont tu parles! Bon on a été assez poli il est temps de passer à table.
Avant même que Caïn ne puisse bouger les deux hommes étaient sur lui. Il mourut dans un cri.
En retournant dans la chambre Lucas regarda la jeune fille avant de s‘allonger, il l’imagina sans mal enfant ramassant tout les chiens errants quitte à se faire mordre. Tout d’un coup il comprit Caïn, il avait aussi envie de la frapper pour lui rappeler la dureté de la vie. Mais il se reprit, son ex l’avait déjà fait et aujourd’hui la jeune femme tenait l’infirmerie, elle soignait ses ennemis. C’est peine perdue se dit il, elle ne comprendra jamais et il  retourna se coucher apaisé. Il s’était à peine allongé que la jeune femme avait roulé dans ses bras adoptant la position familière dans laquelle ils dormaient désormais. Lucas allait grogner quand d’une voix ensommeillée elle dit « tu as été long qu’est-ce que tu as fait ? ». Il soupira et répondit « rien, dors ».
Le lendemain quand Etanne réveilla le couple il fut de nouveau surpris par la tendresse qui émanait de la scène. Le fait que les deux époux aient les mêmes blessures ajoutait un quelque chose d’attendrissant qui ne plaisait vraiment pas au soldat. Quelque chose n’allait pas mais il ne savait pas quoi. L’acte qu’ils avaient accompli hier n’était pas logique, ils avaient vengé l’honneur d‘un bout de viande ! Ce n’est pas normal, se dit il au moins pour la quatrième fois de la matinée. Puis le duo s’anima rompant la sérénité de la chambre, le prince alla prendre son déjeuner En voyant les blessures de son mari Cali pensa à Caïn, elle s’en voulut, elle n’avait plus repensé à lui depuis leur altercation.
- Qu’avez-vous fait de Caïn ?
- Je ne sais pas dit d’un air faussement innocent Lucas, Etanne qu’en as tu fait après que je te l’ai passé?
- Je l’ai laissé partir, répondit sereinement le soldat, hier soir les deux hommes s’étaient mis d’accord sur cette version au cas où la princesse demanderait. Je l’ai sommé de quitter la fête et de ne plus jamais remettre les pieds au palais.
- Pourquoi il te manque déjà princesse ? Tu veux que je te boxe ?
Calie prit son temps avant de répondre « non aux deux questions ». Elle fixa son mari défiguré son choix était définitivement le bon.
Plus jamais ils ne reparlèrent de Caïn.

le prisonnier de l'ange 45
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 19:26
La soirée se déroulait sans incident. Vers la fin Lucas rejoignit sa femme qui écoutait d’une oreille distraite un vieux professeur fatiguant. La sauvant d’une mort par ennui, le prince la dirigea vers le buffet.
- Je ne vois plus Etanne c’est surprenant, ou il est?
- Hum il est parti draguer sur le balcon. La dernière fois que je l’ai vu il s’apprêtait à aller danser.
- Vraiment ?
- Vraiment. Il est très beau dans son armure, il a beaucoup de succès.
- Vraiment ? répondit Cali de plus en plus ébahie. De son coté Lucas la considérait d’un air étonné un courant d’incompréhension passa entre eux.
- Tu ne le trouves pas beau comme ça.
Du coin de l’œil la princesse vit effectivement le grinçant jeune homme entrer et s’engager sur la piste de danse. Elle répondit au moment où  elle vit faire des mouvements désordonnés.
- Non ne t’inquiète pas tu n’as pas de souci à te faire, répondit-elle toujours abasourdie. C’était la première fois qu’elle voyait une boite de fer avec des cheveux rouges à son sommet se déhancher au son de la musique. Non tu n’as vraiment aucun souci.
- Tu as de curieux goûts, mais je suppose que c’est normal pour un morceau de viande. Tu ne connais rien au raffinement. Et il alla retrouver son ami en boite. Elle constata que toutes les femmes s’étaient assemblées autour du couple d’ami. Drôle de coutume songea-t-elle.

    La fête était finie depuis longtemps mais Lucas n’arrivait pas à dormir, l’incident avec Caïn lui trottait dans la tête, il décida donc de se lever. Ce geste alerta la jeune femme qui dormait à ses cotés « Lucas » murmura-t-elle dans un demi sommeil «Ne  t’inquiète pas, j’ai quelque chose à régler, je ne serais pas long ». Ce dernier ordre fut inutile,  elle s’était déjà rendormie. Doucement il quitta la pièce et rejoignit Etanne qui était dans la chambre d’à coté. Il savait que son ami ne dormait pas. Lucas avait l’impression que le soldat était un véritable vampire, il ne dormait jamais ! Cependant il frappa à la porte espérant que son comparse n’était pas en galante compagnie, ce qui lui arrivait souvent. Etanne était un pur prédateur aussi dangereux pour ses ennemis que pour la gente féminine. Et ses conquêtes dans ces deux domaines étaient nombreuses.
- C’est moi, je peux entrer ?
- Oui pas de problème.
- Tu n’attends personne demanda le prince tandis qu’il franchissait le seuil de la porte ?
- Non malheureusement il n’y aura que toi pour me déranger cette nuit.
Le soldat ne laissait rien paraître mais le prince vit qu’il examinait avec attention les blessures sur son visage. Depuis qu’il était enfant Etanne veillait sur lui. Ses parents étaient de braves agriculteurs venus un jour au palais pour affaire. Ils en avaient profité pour amener leur fils et son ami Brice, à cette époque les deux comparses ne se quittaient jamais. Très vite les enfants avaient sympathisé avec le jeune prince, assez farouche à l'époque. Ébahis par cette amitié le couple royal avait persuadé la famille de leur laisser leur enfant. Ils lui assureraient une éducation et un avenir inespéré. Malgré leur tristesse les parents d'Etanne surent saisir cette chance. Malgré l'éloignement le garde leur était resté fidèle, rentrant tout les ans pour participer aux vendanges. Lucas savait aussi qu'une partie de sa solde revenait à sa famille. Il se remémora le premier jour où il l’avait vu. Il était dans la cour du palais en train de jouer tout seul. Le palais entier savait qu’il était le prince et cela l’avait enfermé dans une solitude qu’il appréciait. .
- Tu es tout seul ? Lui avait demandé avec assurance l’enfant.
- Oui et ça me va !  Va t’en
- Non je ne crois pas.
-Sais tu qui je suis ?
- Un garçon seul avait répondu Brice avec la sagesse qui le caractérisait déjà.
Et depuis Etanne et Brice ne l’avaient plus quitté.  Il s’était aperçu par la suite que les jeunes gens ne savaient réellement pas qui il était lorsqu’ils l’avaient abordé. Ce ne fut que quand ils pénétrèrent dans le château et que les domestiques le saluèrent  qu’ils avaient réalisé. « Tu es vraiment seul » avait constaté Brice dans un souffle tandis qu’Etanne malicieux avait ajouté « on va bien s’amuser » il envisageait déjà toutes les possibilités qu’offrait le statut de son nouveau compagnon. Ils s’étaient effectivement bien amusés devenant la terreur des femmes du palais tout en étant leur chouchou. De vrais petits monstres songea Lucas, ils avaient fait toutes les bêtises possibles allant pleurer auprès des cuisinières dès qu’ils se blessaient. Cependant ils auraient pu être pire si la voix de Brice ne les avait pas maintes fois ramenés à la raison.
Puis ils avaient grandi et ils ne se rendaient plus aux cuisines que pour se faire soigner. Lucas sourit en se rappelant  ses années d’adolescent, il était bien nostalgique ce soir. Il songea que c’était grâce aux anges qu’ils avaient pu avoir une enfance. Avant les vampires restaient coincés dans l’âge qu’ils avaient quand on les avait mordu. Ça devait être horrible pensa-t-il, il avait été transformé à l’age de 4 ans et ne se souvenait plus de sa vie d’avant. Les démons n’étant pas féconds,ils avaient pris l’habitude de transformer des enfants pour les adopter. C’est ce qu’avaient fait ses parents pour s’assurer une descendance. Grâce aux modifications apportées à leur espèce par le sang des anges maintenant ils pouvaient vieillir. C’était un cadeau à double tranchant mais les vampires avaient trouvé le moyen de bloquer leur vieillissement à l’age qu’ils souhaitaient grâce à une drogue aussi utilisée par les anges dans le même but.   Maintenant les immortels étaient à égalité, tous vieillissaient et ne mouraient que si on les tuait. Cette réflexion le ramena au sujet de sa visite.
- Arrête de me mater comme ça, c’est gênant, dit Lucas pour reprendre la conversation.
- Ne te fais pas des idées, tu n’es pas mon genre beau blond. Sérieusement c’est douloureux ?
- Pas assez pour aller se plaindre aux cuisines. Etanne sourit devant cette allusion à leur passé. Par contre j’irais bien me balader dans les cachots.

le prisonnier de l'ange 44
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 18:39
Lucas soupira, il s’accroupit devant elle et la fixa droit dans les yeux sans bouger, comme pour dompter un fauve blessé. Pendant dix minutes rien ne se passa, le couple se contentait de se dévisager. Puis la jeune femme s’élança dans les bras de son époux qui la reçut tendrement.  
- Il ne va pas falloir en faire une habitude lui dit le prince. Allez lève toi on assure le spectacle.
- Je ne peux pas j’ai les jambes trop lourdes. Pourquoi m’as-tu fait ça ?
Lucas passa les bras sous sa femme et la porta dans une autre salle tout en lui chuchotant de se calmer. Il sentit la foule curieuse le suivre et se retourna lançant un regard noir.
- Continuez de vous amuser on revient bientôt.
Une fois en sécurité il lâcha la jeune fille tout en douceur.
- Si j’ai bien compris c’était Caïn.
- Oui.
- Je me suis toujours demandé pourquoi tu avais renoncé à ce mariage qui t’était promis pour venir te perdre dans mes bras. Tu ne l’aimais pas ? Il avait un problème ?
- Non je l’aimais, j’aurais donné ma vie pour lui mais il a un problème, il n’a pas de cœur. Alors quitte à épouser un homme sans âme, j’ai préféré le vampire. De plus toi tu as prouvé que tu en avais une.
- Hum ne prends pas ma faiblesse pour des bons sentiments. Si je n’en n’avais pas eu assez de me faire taper dessus tu y serais encore, la scène était très réjouissante. Pourquoi dis tu qu’il n’a pas de cœur ? Il avait l’air très tendre avec toi dit il avec un sourire ironique. Vous formiez un très beau couple.
- Tu peux faire le dur mais je sais que tu as une âme puisque j’ai pu te la voler. Quant à Caïn il a changé quand on était petit il était plus intentionné mais l’attrait du pouvoir l’a transformé. Trois jours après avoir découvert ma grand-mère morte j’ai voulu aller me réfugier dans ces bras. Je l’ai trouvé au lit avec une de mes amies. Elle lui demandait s'il l’aimait.
- Mais je t’aime lui répondit-il en lui déposant un baiser sur la joue tu le sais bien.
- Alors pourquoi tu vas épouser cette niaise de Cali on serait tellement mieux ensemble.
- Parce que j’aime plus le pouvoir que toi. Mais je te promets que même marié tu resteras ma préférée. Je vais un peu dévergonder la petite sainte, cependant elle ne t’arrivera jamais à la cheville. Je ne l’aime pas ce que j’adore c’est la reine et non la femme. Quand je l’aurais épousée je ferai de toi une reine en te prenant dans mes bras, n’apprécies tu pas cette idée ? Tu devrais t’habiller elle ne devrait plus tarder, je vais encore passer ma soirée à la consoler de la perte de sa chère nana, elle me saoule depuis l’enfance, je la supporte plus. Dès qu’elle m’aura dit oui tout va changer !
Cali n’avait pas pu en supporter plus et s’était enfuie. Cependant elle fut étonnée de voir que même aujourd’hui elle avait pu restituer le dialogue des deux amants au mot près. Ça aussi il faut oublier songea-t-elle mais c’était difficile. Cette conversation avait été très douloureuse pour la jeune femme. Au lieu d’être aimée elle fut seulement humiliée. Perdue dans ses pensées Cali avait omis la présence de Lucas, il la lui rappela en demandant
- Qu’as tu fait ensuite?
- J’ai couru en pleurant comme une idiote puis quand je me suis calmée. Je me suis convaincue que j’avais du me tromper alors je suis retournée dans sa chambre. Cependant quand je l’ai retrouvé il était tard et il avait bu en m’attendant. Dès que je suis entrée j’ai eu peur mais ça ne m’a pas empêchée de parler. Il s’était lassé de m'attendre, croyant que je le prenais pour un bon à rien. Il était très en colère : j’étais en retard. Je lui ai dit que moi aussi j’en avais gros sur le cœur mais avant que j’ai pu finir il s’est mis à me frapper.  À cette époque je ne savais pas me défendre, je suis donc restée là paralysée à recevoir les coups pendant plus d’une demi heure puis j’ai regagné ma chambre et me suis fait porter pâle pour mes amis. Le lendemain il est venu me voir, l‘alcool avait tout effacé de sa mémoire. Il était tout gentil alors que j'étais morte de peur. Le mariage approchait et je me sentais aculée alors dès que j’ai été rétabli je suis sortie et je me suis fait capturer volontairement par tes chasseurs. Je me suis dit qu’au moins chez toi il n’oserait pas me chercher. Dès le départ j’étais venue trouver une protection près de toi songea-t-elle. Il faut réellement que je perde ce coté fleur bleue, ça me rend nunuche.
Les yeux de Lucas n’avaient pas lâché la jeune fille pendant qu’elle racontait son récit la tête tournée vers le sol. Mais ce fut les yeux dans les yeux qu’elle demanda :
- Pourquoi tu ne m’as pas aidée?
Lucas pouvait voir un bleu se former sur la joue de sa femme sachant qu’il avait le même en symétrie. Il ne l’avait pas ratée. La jeune femme venait de remarquer la blessure sur son visage et doucement elle le caressa.
- Pourquoi n’as-tu pas arrêté ce massacre, ne serait ce que pour toi. Même si j’avais voulu te protéger je n’aurais jamais pu briser le lien dans ces conditions. Qu’attendais-tu de moi ?
- Ce n’était pas à moi d’intervenir, tu devais régler cette histoire toute seule. Je voulais aussi que tu te défoules, tu avais besoin d’évacuer ta rage maintenant tu n’es plus en colère. Cali remarqua qu’il avait raison sa colère était partie, ne restait plus que la douleur. Mais comme tous les chagrins d’amour elle s’effacerait avec le temps. Et puis j’étais persuadé que tu aurais eu le dessus au final, j’ai admiré ta façon de le mettre à terre et si il ne t’avait pas touchée j’aurais laissé le duel continuer, tu aurais fini par avoir le dessus j’en suis sûr !
Étrangement cette dernière remarque apaisa la princesse et elle put enfin sourire à son mari.
- Bon tu es prête il faut y retourner, prépare toi à être de nouveau la cible de toutes les conversations. Je vais faire des affaires, rien de tel qu’un beau combat pour motiver les requins surtout quand c’est la reine qui se bat.
- Ravie d’avoir pu t’être utile mais moi je n’y retourne pas comme ça.
Lucas la regarda, effectivement sa robe déchirée sur le devant laissait voir plus que la décence ne le voudrait, mais il avait vu des décolletés plus déshabillés encore. Il s’apprêtait à lui dire quant il croisa le regard résolu de sa femme. Il soupira :
- d'accord il enleva son gilet et lui passa. Il était trop grand pour elle mais ça n’était pas ridicule. Tu es très belle lui dit il.
Elle  éclata de rire en lui lançant un « menteur ». En se calmant elle le regarda profondément ce qui fonça ses pupilles, « j’ai bien fait pensa-t-elle, je n’ai pas à regretter mon choix et même si je serais morte dans trois mois je suis sûre que c’était le bon ». Lucas entendit cette pensé mais ne la commenta pas et ils rejoignirent la foule. Cali perçut toutes les têtes se tourner vers eux mais cette fois ci elle n’eut pas peur, le gilet de Lucas la rassurait, il portait encore sa chaleur et son odeur. En piste se dit elle et elle traversa la salle comme ci elle était parée d’or et de bijoux. Le prince l’admira traverser l’arène en fanfaronnant.
- Quelle pétasse tu fais chuchota-t-il dans un sourire et bien qu’elle fut déjà à l’autre bout de la salle elle l’entendit et lui sourit.

le prisonnier de l'ange 43
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 10:50
Cali reconnu tout de suite le timbre de cette voie, elle sentit une immense tristesse fondre sur elle ainsi qu’une colère sourde. Sans regarder le jeune ange elle répondit
- Salut Caïn ça va ? Non finalement je m’en fiche, va t’en je ne veux plus te voir.
- Aie, mais c’est que tu as attrapé des dents. C’est ton mari qui te les as prêtées ?
Comment ai je pu être amoureuse d’un tel nul, s’étonna-t-elle devant cette blague vaseuse. Elle pouvait maintenant lui faire face sans risque, les mois passés avec Lucas lui avaient au moins appris à contrôler ses émotions extérieures. La vue de l’ange se révéla très douloureuse comme elle s’y attendait. Soudain alors qu'elle lui faisait face elle vit un sourire sadique défigurer le jeune homme. Elle se sentit très seule sur ce balcon et prit peur. Mais elle se rassura vite, Lucas avait du sentir son mal être, il allait venir l’aider.  Il devait déjà avoir fait un signe à Etanne car elle l’entendait grincer vers elle, pratique se dit elle finalement. Il suffisait de les rejoindre. Elle commença à reculer doucement vers la porte fenêtre, tout en pensant que décidément elle ne reconnaissait plus son ami.
- Je crois que tu me dois des explications.
- Non je ne te dois rien.
Profitant de l'effet de surprise elle s’enfuit dans la salle. Mais en pénétrant enfin dans la lumière elle sentit  Caïn qui essayait de la retenir, il lui avait attrapé le bras et hurlait à présent :
- Je crois que tu me dois plus que des explications pétasse ! Tu m’as planté devant l’autel. Tu me dois une humiliation publique. Pourquoi tu  m’as fait ça ?
Caïn l'avait tiré en arrière, n'arrivant pas garder son équilibre Cali était tombée à terre. Dans un réflexe elle se protégea le visage de son bras libre, elle savait le jeune ange violent. Sans mal elle distingua Etanne qui se trouvait encore trop loin pour intervenir, Lucas quant à lui assistait tranquillement à la scène. Lorsqu’elle croisa son regard il lui murmura mentalement « je ne me mêle pas des querelles d’amoureux » et la laissa se débrouiller. Le jeune ange continuait de l’insulter, mais comprenant qu’elle était seule Cali commençait à échafauder un plan de sauvetage. Dans un premier temps elle entreprit de se calmer puis elle passa en revue ses possibilités. Elle pourrait employer la magie mais ça serait trop risqué, Caïn répondait à la magie par la magie mais à la différence de la reine il ne possédait aucun don. Il y allait en force lançant ses sorts à l’aveuglette, étant donné le monde qu’il y avait c’était impossible.
Elle pouvait attendre Etanne mais le soldat ne ferait rien sans l’approbation de son ami. Elle pourrait aussi se battre à l’épée, ça ça aurait été une bonne solution songea-t-elle, mais elle n’avait pas d’épée. Raisonner le garçon semblait improbable, il ne lui restait plus que le corps à corps. D’un coup sec Cali tira sur le bras que tenait son ancien prétendant ce qui le déstabilisa et le mit à terre. Cali sentit une bouffée de fierté de la part de Lucas l’envahir mais elle n’eut pas le temps de s’appesantir dessus déjà elle avait sauté à cheval sur Caïn, bien décidée à lui faire comprendre sa façon de penser. Toute la rage qu’elle gardait en elle se mobilisa et elle frappa sans retenir ses coups animée par une envie de tuer. Cependant elle n’était pas la seule en colère et son ancien ami reprit très vite le dessus à peine blessé par les coups portés.
- Tu frappes comme une fille lui dit il en l’immobilisant avec une main. Maintenant c’est à moi tu vas voir. Cali se débattit comme elle pouvait cependant il était trop fort. Elle essaya de se dégager de la pluie de coup en roulant sur le dos mais elle déchira sa robe ce qui permit au jeune ange de balader pendant une seconde les mains sur son corps. Une envie de vomir la saisit quand elle entendit Lucas intervenir.
-Là ça ne m’amuse plus, dit il simplement en soulevant l’ange d’une main. Il l’envoya valser dans les bras d’Etanne qui n’avait rien perdu du spectacle.
Une fois débarrassé de son fardeau il contempla Cali. Elle était à terre, défaite et pleurait silencieusement. Quand il se pencha pour l’aider à se remettre debout elle recula vivement en lui lançant hargneusement
- Va t’en, je n’en peux plus de te voir, je ne veux pas que tu me touches !

le prisonnier de l'ange 42
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12 septembre 2009 6 12 /09 /septembre /2009 10:37
C’était le seul compliment qui lui venait tellement elle était surprise par l’accoutrement du soldat. Elle aurait aimé lui dire qu’elle aussi le trouvait charmant mais elle ne voyait pas son visage qui était recouvert d’une grosse boite de fer  avec au sommet d’une queue de cheval faite de cheveux rouge « Simple, élégante, sophistiquée la queue de cheval est la coiffure idéale pour un mariage comme pour une réception » ne put s’empêcher de penser la princesse. Le soldat était couvert d’une armure horrible qui le rendait réellement ridicule.
- Bon suivez moi, tout le monde vous attend dit il d’une voix caverneuse.
En le talonnant Cali dut retenir un éclat de rire insurmontable quand elle se rendit compte qu’il grinçait à chaque pas. Il est rouillé aux entournures songea-t-elle, il faudra qu’elle trouve un moment pour l’huiler, elle ne pouvait pas le laisser parader comme ça ! De son coté Lucas remarqua l’hilarité soudaine qui s’était emparée de sa femme, il la mit sur le compte de la nervosité, il avait d’autres problèmes à régler. Il était passé derrière Cali, et la vue du dos de sa femme avait fait naître chez lui des sentiments beaucoup moins innocents que ceux que la jeune femme avait ressentis pour lui. Il fut soulagé que concentrée pour retenir son fou rire son épouse ne remarquait pas les vagues de désir qu’elle avait fait naître chez lui. « Contrôle toi » se répétait il en boucle. Il n’arriva pas totalement à se calmer mais rejoignit la princesse avant d’entrer dans la salle. Il la saisit par les hanches posant sa main sur sa peau nue, tous les deux eurent conscience de l’intimité du contact mais le prince ne retira pas sa main, cette caresse avait adouci la gaieté de la reine.
- Tu es prête, on y va ?
- Oui.
Ils franchirent à deux la porte que leur ouvrait Etanne en grinçant (Cali en était sûr c’était le garde qui couinait et non la porte).
Cali découvrait pour la première fois la pièce emplie de monde. Elle était assez fière, la réception était somptueuse ! La salle qui était déjà à l’origine une pièce magnifique ornées de dorures et des statues, l’était encore bien plus avec les immenses bouquets de fleurs qu’elle avait fait installer. Sa décoration dans les tons rose et vert était harmonieuse et les plats des cuisines embaumaient l’air. C’est splendide lui murmura son époux tu as bien travaillé. La salle s’était faite silencieuse à leur arrivée. La reine s’en aperçut et redevint très nerveuse.
 - Je suis désolée chuchota-t-elle je vais essayer de me calmer
 Lucas ne pouvait pas rester comme ça, il était à fleur de peau.
- Bon détends toi et laisse moi faire, tout ce que tu as à faire c’est me suivre et sourire. Il se tourna vers elle et devant tout le monde plantant son regard dans le sien « tout va bien » lui dit il et il l’entraîna parmi les convives. Au bout d’une cinquantaine de mains serrées Cali se sentit assez à l’aise pour quitter son époux et le laisser travailler. Du coin de l’œil elle vit qu’Etanne veillait sur elle (ou du moins que le trou dans la boite était tourné de son coté) pour s’en assurer elle lui fit un sourire et un signe de la main auquel il répondit en faisant sursauter les invités qui se trouvaient à coté de lui, il avait grincé !
Tout à fait sereine Cali se mit à zigzaguer entre les personnalités présentes, elle n’en connaissait pas la moitié et regrettait maintenant de ne pas avoir consulté la liste des invitations. Tout le monde lui posait sans cesse les mêmes questions. Comment avez-vous fait pour vous rencontrer?  Non pas vrai, tu l’as envoûté ! Ça explique beaucoup de chose (ha oui et quoi se demandait toujours Cali mais elle rétorquait d’un sourire contrit) et comment ça ce passe entre vous et avec les autres vampires ? Et pour les plus dégourdies (c’était toujours des femmes, mais pas toujours des jeunes ce qui dégoûtait Cali) l’interrogatoire se finissait par et au lit qu’est ce qu’il vaut, est ce que c’est aussi bien qu’on le dit ? La princesse découvrit vite la réputation de séducteur et d'amant formidable que s’était forgée son époux.  Étrange songeait elle quand elle pensait à l’attitude plutôt gentlemen de son mari. Après deux heures de discutions stériles elle décida de prendre le frais sur le balcon. Elle n’avait plus revu Lucas depuis qu’elle l’avait quitté mais il avait l’air de faire de bonnes affaires vue la gaîté qu’elle ressentait, ou alors il s’était levé une courtisane qui se demandait ce qu’il valait au lit. Il est vrai que dans son costume son mari était captivant, il était déjà adorable sans. Elle soupira en s’appuyant sur le balcon, elle aller avoir de la concurrence et  l’image de Lola lui revient à l’esprit. Qu’est ce qui te prend se demanda-t-elle, tant mieux si d’autres en veulent, toi tu n’es pas intéressée ! Ne tombe pas amoureuse de ton mari se commanda-t-elle. Elle en était là dans ses pensées lorsqu’une voix charmante se fit entendre.
- Je t’ai cherchée toute la soirée, où te cachais tu ?

image de Tiffany :  link

le prisonnier de l'ange 41
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 22:52
La jeune femme regarda ébahie les deux hommes. C’est totalement illogique pensa-t-elle, oui mais c’est comme ça. Elle soupira ils avaient avancé mais pas encore terminé .Néanmoins elle avait repris confiance.

           Comme tous les mois la conversation sur le tueur cessa en attendant d’autres éléments, ils étaient de nouveau bloqués. Lucas avait confié l'enquête à une équipe de spécialistes, les menaçant de mort s'ils n'avaient pas le tueur à son retour. Il n'aimait pas ça mais n'avait pas la choix, avec le Shaining qui s'annonçait il n'aurait plus le temps à consacrer à cette enquête. Or, elle devait avancer ! Ce mois ci  c'est naturellement que les discussions du trio se tournèrent sur les fêtes à venir. En effet c’était le mois du Shaining. Le Shaining était une très ancienne tradition à laquelle se pliaient tous les peuples. Au départ il s’agissait de fêter tous ensemble les premières neiges et le sommeil de la terre. Des histoires racontent que pendant ce mois les guerres et massacres cessaient, tous amis comme ennemis se retrouvaient pour fusionner ensemble en un même peuple. Afin de bercer la terre ils chantaient des cantiques pendant un mois. Aujourd’hui Shaining avait perdu cette dimension poétique  et était devenu le mois des fêtes et du commerce. Les guerres et massacres continuaient, d’autres se créaient. Partout d’immenses réceptions fleurissaient et les contrats commerciaux de l’année étaient signés. Ainsi Shaining restait un mois important, mais plus pour les bonnes raisons. Cette déviance avait toujours amusé Cali qui au fond affectionnait ce mois (c’était l‘occasion de mettre des belles robes et de parader en se comparant aux autres, elle adorait !). La première réception serait donnée par les vampires , ainsi Lucas aidé de son épouse avait du travail pour tout organiser. Ils attendaient beaucoup de monde, attiré par l’étrange couple qu’ils formaient. Tout le monde voudrait voir le démon qui avait épousé un ange. D’habitude la princesse aimait les fêtes, mais là elle allait être une attraction et cette idée la mettait déjà mal à l’aise. Le couple voyait rarement Etanne chargé de la sécurité du palais. Un jour Cali s’étonna :
- J’ai du mal à comprendre votre organisation. Pourquoi c’est Etanne, qui est le chef de ta garde personnelle, s’occupe de la sûreté des convives ? A quoi te servent ton chef de la sécurité du palais et ton chef des armées ?
- Ils font office de décoration.
Devant l’incompréhension de sa femme Lucas reprit :
- Tu as raison ça devrait être à Brice le chef de la sécurité du palais de s’occuper de la réception. Il est très compétent et je l'apprécie beaucoup mais il est en mission secrète (encore songea Cali) et je n’ai pas confiance en son second c'est pourquoi j’ai préféré confier cette tâche à Etanne. Satisfaite ?
- Pour l’instant mais un jour je crois que tu devras m’expliquer le fonctionnement du palais, je ne comprends rien.
- Normal ce n’est pas un truc de femme. Et puis c'est inutile bientôt tu seras morte.
Ne trouvant rien à redire Cali leva les yeux au ciel et partit voir où en était l'avancement en cuisine, rentrant ainsi dans son rôle de femme.

            Le grand soir arriva enfin. Tandis qu’elle se changeait la princesse était nerveuse, c’était la première fois qu’elle allait devoir assumer son rôle de reine et de femme du roi. La pression qui pesait sur elle était énorme, elle entendit Lucas grogner à travers la porte « détends toi » et tout de suite un sourire naquit sur ses lèvres. Elle prit une grande inspiration et se calma. Elle avait choisi une robe blanche assez simple dont le décolleté laissait deviner sa poitrine sans la montrer, laissant ainsi travailler l’imagination de son interlocuteur. La robe était cintrée et épousait à merveille ses formes, elle descendait jusqu’à ses chevilles. Derrière par contre la tunique était moins sage, le tissu ne reprenait qu’à sa chute de rein laissant tout son dos nu. Ainsi le dessin de ses ailes était visible pour tous. Elle avait relevé ses cheveux dans une double optique. La première, essentielle, était de montrer à tout le monde qu’elle n’était pas mordue. La seconde était qu’elle se trouvait jolie comme ça, surtout que n’étant toujours pas douée des mèches s’étaient échappées du chignon et tombaient délicatement sur ses épaules. Elle était assez satisfaite du résultat. Après ce petit moment privilégié à se congratuler toute seule le stress la reprit. Existait il un protocole particulier ?  ? Devait elle saluer les représentants des contrées voisines dans un ordre particulier ? Faire une révérence ? Mais comment fait on une révérence ?
- Arrête ça lui dit Lucas tu es en train de t’emballer toute seule et sors de là dedans je commence à avoir peur que tu me fasses une fugue.
Lorsqu’elle sortit elle surprit son époux de dos, il n’avait pas fini de s’habiller. C’était la première fois qu’elle voyait Lucas en costume d'apparat. Il était assez sobre, composé d’une chemise blanche transparente qui laissait voir ses muscles en filigrane, très sensuel pensa la jeune femme. Le pantalon était noir et moulait agréablement le derrière de son époux qu’il avait au demeurant fort  joli remarqua-t-elle. Lucas sentit le regard de sa femme posé sur ses fesses et se retourna vivement prêt à demander des explications mais il fut saisi par la beauté de son épouse. C’est un ange pensa-t-il bêtement tandis qu’elle relevait rapidement les yeux. Sa robe dessinait doucement son galbe et mettait sa fragilité en avant. Elle ressemblait réellement à une poupée de porcelaine. Se reprenant il saisit son gilet noir qu’il passa sur la chemise, et accrocha son épée à sa ceinture
- Tu salues tout le monde qui vient vers toi sans ordre précis. Comme c’est nous qui recevons tu n’as pas de révérence à faire ce sont les autres qui doivent t’en faire une alors regarde bien car dans les prochaines réceptions c’est toi qui sera l’invitée. Pas d’autre question?
Il était enfin prêt et Cali ne put s’empêcher d’être submergée par l’impression de virilité, force et d’autorité qui se dégageait de son époux habillé comme ça. Tout d’un coup elle fut frappée par un détail, il avait utilisé pour la première fois le nous en tant que couple. Elle ne sut comment l’interpréter et devrait l’analyser plus tard. Elle se contenta de répondre « non » timidement.
- Tu es très belle. Je n’aurai donc pas honte de toi ce soir.
Elle se sentit rougir jusqu’aux oreilles comme une adolescente de quatorze ans devant ce compliment plutôt voilé, elle répondit embrouillée :
- Merci, toi aussi tu es très belle. Lucas leva vers elle un regard amusé et interrogateur. Non je veux dire que tu es très séduisant, heu beau, ho et puis zut tu sais très bien ce que tu es (mais qu’est-ce que je raconte se demanda détachée la jeune femme). Arrête de faire ça !
- De faire quoi?  Demanda Lucas de plus en plus amusé par le trouble de la jeune femme.
- Tu le sais très bien
Il allait répondre quand Etanne apparut dans la chambre. Lucas fut arrêté dans son élan par la vue de son ami, tout d’un coup une bouffée de fierté monta en lui. Dans son costume officiel son comparse était majestueux.
- Arrêtez de vous chamailler tout les deux dit il en soupirant. Tu es céleste Cali
- Merci répondit la jeune femme
- Hé pourquoi quand c’est lui qui te le dit tu ne deviens pas toute rouge et tu ne te mets pas en colère.
La princesse ignora la réplique de son mari et répondit
- Toi tu es très imposant.

le prisonnier de l'ange 40
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 21:19
Le troisième mois : les réceptions

Cali jouait. Il y avait trois jours elle avait décidé de retourner dans son ancienne chambre pour récupérer les quelques affaires que Lucas n’avait pas fait déménager. Mais une fois sur le pas de la porte elle fut trop effrayée pour le franchir. Tu es une idiote se gronda-t-elle, tu vas entrer dans cette pièce comme une grande fille ! Mais elle ne put s’y résigner et fit demi tour, s’éloignant ainsi de son ancien refuge. Percevant le problème elle abdiqua, bon d’accord tu vas aller chercher Gaël et tu vas entrer dans cette chambre comme une grande fille. La jeune femme pénétra donc avec son ami dans cette salle qui lui faisait à présent si peur. Sur le seuil elle prit une inspiration et fonça littéralement dans la pièce, je vais récupérer mes affaires le plus vite possible, finalement je ne suis pas une grande fille et tant pis ! Mais alors qu’elle s’apprêtait à repartir elle vit son ami pâlir en regardant le mur derrière le lit. Elle l’avait prévenu pourtant le petit démon avait l’air impressionné
- Lucas m’a dit que ce ne sont que des mots incohérents.
- Incohérent c’est le mot reprit  le vampire
- Quoi tu comprends ce qu’il y a d’écrit ?
- Ton mari ne te l’a pas traduit ?
- Non, Gaël dit moi ce que ça dit.
- Sauf ton respect princesse et malgré toute la tendresse que je te porte je tiens à ma vie. j. Si le roi ne t’a rien dit c’est qu’il avait ses raisons, je ne tiens pas à le contrarier. Il n’est pas végétarien, lui, finit-il d’une voix plaintive.
Avec un sourire Cali répondit :
- Je te protégerai, et puis tu dois me le dire, c’est de ma vie qu’il s’agit !
- Effectivement.
- Si tu ne me dis rien je vais chercher un dictionnaire à la bibliothèque et je le traduirai moi-même quitte à rester des heures toute seule dans cette pièce lugubre ! Et je dirai au prince que c’est de ta faute !
- Soit,  je cède. Mais je demande une protection rapprochée.
- Ne inquiète pas mon mari m’avait trouvé de très bons gardes. Je te les offre, tu vas les adorer!
Et pendant l’heure qui suivit Gaël traduisit la lettre, devant s’arrêter de temps en temps pour que la princesse puisse se remettre. Les tortures dépeintes étaient nées de l’imagination de la perversité même. Tout était décrit dans le détail, les mots faisaient naître dans sa tête des images insoutenables et pendant une heure elle devint l’héroïne du macabre film qui se déroulait dans son esprit.
Depuis Cali jouait. La conversation avait fini par revenir vers le tueur comme tous les débuts de mois songea la reine. Elle reprit :
- Bon nous avons à faire à un imbécile qui me drogue pour écrire des mots sans aucun sens sur mon mur. Il se croit intelligent, il pense parler une langue savante alors qu’il n’en maîtrise même pas les bases. Pire, il sait que le roi parle couramment cette langue mais ne s’inquiète pas du fait qu’on va s’apercevoir que ça n'a aucun sens. Enfin il n’est même pas capable d’ouvrir un lexique pour chercher le sens des mots. C’est donc un adorateur des moulins à vent qui a eu de la chance jusqu’à présent. Vous êtes d’accord ?
- Heu, on peut aussi considérer qu’il a fait ça pour nous mettre sur une fausse piste afin qu’on pense qu’il est stupide et qu’on ne s’en méfie pas rétorqua Etanne.
- Il a réussi à faire 31 victimes, il est organisé et méthodique et je pense que c’est un savant. Qui parle le Litim? demanda Lucas.
- De toute évidence pas lui, renchérit la jeune fille une lueur d’amusement dans les yeux.
- On va partir du principe qu’il est intelligent répondit Lucas.
- Pourquoi ?
- Parce que c’est comme ça et que tu commences à m’énerver ! Alors tu es une gentille fille ou je te fous à la porte ! Il se tourna vers Etanne : c’est pour ça que d’habitude on n’écoute jamais la nourriture !
Sans se préoccuper de la remarque de son ami, il s’était habitué aux scènes du couple, le soldat reprit
- Le Litim est utilisé en droit et en science. Il est aussi enseigné à la haute noblesse donc le tueur doit appartenir à une élite. Il doit être aisé et avoir de l’éducation, il est fort probable qu’il occupe un poste à responsabilités dans notre société.
Cali prit la parole
- Je pense qu’il siège au conseil. Les deux hommes la regardèrent avec des yeux ronds
- Qu’est-ce qui t’amène à cette conclusion
Elle avait été aussi surprise que les deux hommes de sa réflexion, mais maintenant ça lui paraissait logique
-  Je suis d’accord avec Etanne, il a un poste à responsabilité et il n’y a pas de plus haut poste que ceux du conseil. De plus les conseillers sont des gens en qui les vampires ont confiance, ce qui explique que les démones ne se soient pas débattues. Il n’y a jamais de marque de défense sur les cadavres ce qui montre que les victimes se sont laissées approcher en toute confiance. Le meurtrier a très bien pu m’apercevoir au conseil, d’ailleurs j’ai reçu la première lettre le lendemain après mon passage devant la grande assemblée. Le fait qu’il soit conseiller explique aussi les corps retrouvés dans les provinces voisines puisque d’après ce que j’ai cru comprendre vos conseillers sont aussi vos ambassadeurs, ils sont donc souvent en déplacement. Enfin à part la première lettre toutes les autres sont arrivées le jour de l’anniversaire de la mort de ma grand-mère, or peu de gens connaissent le lien particulier qui m’unissait avec la victime angélique, juste vous et les membres du conseil. Vous engagez souvent des sots pour siéger au conseil ? Elle n’allait pas lâcher le morceau comme ça !
- Non. Elle a raison cela explique aussi la fleur qu'on a retrouvé sur le dernier cadavre.
- Pardon ?
- Ha oui, avec tout ça j'ai oublié de te dire qu'on avait retrouvé une Ysalis sur le corps de la jeune femme. Après renseignement c'est une plante qui ne pousse qu'en terre angélique.
- En effet, mais elle est très rare, ce n'est pas une fleur que l'on ramasse sans s'en rendre compte. Sauf si ,bien sûr on va dans les montagnes du Belange, mais pourquoi vos conseillers y seraient-ils allés ? Cette plante a aussi beaucoup d'applications, elle est utilisée en magie bien sûr pour de nombreux sorts, en cuisine aussi. Elle peut aussi servir à faire de l'encre.
- Je ne sais pas. Peut être qu'un des miens a voulu ouvrir un chemin.
- Et relier deux villages, oui c'est possible.
- Quoiqu'il en soit on a bien progressé, la liste ne compte plus qu'une vingtaine de suspects !
- Ça va être facile maintenant dit elle, il suffit de repérer le conseiller qui a effectué ces déplacements à ces dates !
- Non malheureusement car la plupart du temps les missions des ambassadeurs sont secrètes, personne ne sait  réellement où ils sont.  De plus ils ne se déplacent jamais seuls mais ce ne sont jamais les mêmes personnes qui les accompagnent pour ne pas trop dévoiler leurs découvertes. Depuis que ce système a été mis en place on a veillé à ce que personne ne puisse retracer qui était avec qui et où. C'est la garantie du secret
- Mais c’est idiot comme organisation s’exclama Cali, comment vous faites pour coordonner vos actions ?
- C’est à cela que sert le conseil ordinaire

le prisonnier de l'ange 39
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 21:16
Il vit le roi et la reine sortir de la chambre, il avait eu raison d'attendre. Cali ne semblait pas rassurée, elle marchait derrière son mari. Il l’entraîna jusqu’au cimetière et sembla hésiter.
- Hum au départ je pensai que c’était une bonne idée lui dit il, mais maintenant je ne suis plus sûr.
Le chasseur remarqua que la jeune femme était de plus en plus mal à l’aise. Il avait envie de l’aider. Qu’est ce que le prince avait en tête ? La guider dans un tel endroit en pleine nuit ! Il n’avait décidément aucun savoir vivre, aucune délicatesse. Ne voyait il pas qu‘elle était terrifiée et qu’elle ne voulait pas rester avec lui ! Comme Cali ne réagissait pas, se contentant de le regarder avec des yeux ronds, il se saisit de sa main et la traîna jusqu’à la tombe qu’il avait fait faire pour sa grand-mère. La sépulture était simple et bien fleurie, la pierre était joliment taillée prouvant le soin qu’avait pris celui qui l’avait commandé. Sur le marbre était gravé simplement «Ici gît l’ange Nana, femme admirable et grand-mère adorée ».
- Tu devrais réellement apprendre à contrôler tes sentiments petit steak lui murmura-t-il alors qu' il se retrouvait à terre sonné par l’intensité des états d’âme de son épouse. pour la quatrième fois de la journée. Ça doit être épuisant pour toi et ça me fatigue réellement ! Arrête s 'il te plait.
Le prince se releva et par respect il allait reculer lorsque Cali le retient par la main. Le tueur remarqua que la jeune femme avait la voix étranglée par l’émotion lorsqu’elle parla :
-  Coucou nana ça va ? Tu te plais dans ta nouvelle demeure ? Je voudrais te présenter le grognon qui est à coté de moi, c’est Lucas mon époux. Tu t’en souviens, je t’en avais déjà parlé.
Ne sachant quoi faire Lucas répliqua
- Bonjour madame. Puis tout bas il ajouta pour Cali Tu devrais aussi arrêter de parler aux morts c’est bizarre, avant de partir plus loin.
- Oui mais si j’arrête je ne pourrai plus parler à ma famille.
Lucas mit quelques instants à percevoir le sens de cette phrase quand il comprit il eut pitié de la jeune orpheline qui se tenait sur la tombe de sa dernière parente.
- Ta pitié est mal venue étant donné que ce sont les tiens qui ont mangé toute ma famille et que tu n’attends qu’une chose, pouvoir moi aussi me mettre à ton menu.
La jeune fille resta encore quelques minutes le temps de glisser les derniers mots d’une petite fille à sa grand-mère puis se releva. Elle s’était calmée quand elle rejoignit Lucas. En prenant appui sur ses épaules elle se hissa sur la pointe des pieds et lui chuchota « merci » à l’oreille avant de l’embrasser sur la joue. Le tueur vit le couple repartir dans un silence apaisé.
    Quand ils rentrèrent la balade avait eu l’effet escompté sur les nerfs de la jeune femme, elle était à présent détendue. Lucas se glissa à une extrémité du lit pendant qu’elle se changeait dans la salle de bain. A son retour il sentit la jeune femme se glisser à l’autre bout et lui murmurer « bonne nuit » mais déjà il était plongé dans un sommeil rassuré.
Le lendemain quand Etanne pénétra dans la chambre de son ami comme tous les matins depuis plus de 20 ans, il fut atterré de ce qu’il y vit. Lucas était allongé sur le dos comme d’habitude mais cette fois Cali reposait sur son torse, la jeune ange avait glissé sa tête dans la nuque du démon cherchant ainsi une protection sans doute. Un de ses bras enlaçait la poitrine du jeune homme, sa main reposant à l’endroit où aurait du battre son cœur, tandis que le prince avait posé la sienne sur la hanche de la reine. Il ne put s’empêcher de sourire devant l’incongruité et la tendresse qui se dégageait de la scène qui deviendrait vite familière. Pendant qu’il attendait que le couple se réveille il remarqua que son ami avait enfin l’air rasséréné, ce qui ne lui était pas arrivé depuis des années. Puis Lucas s’éveilla mettant fin à cette impression.
    Quand le prince émergea la première chose qu’il sentit ce fut un cœur battre dans sa poitrine, une pensée lui dit que c’était impossible. Puis il sentit un souffle sur sa nuque ce qui finit totalement de le réveiller. Il grogna d’une voix encore enrouée de sommeil :
- Tu fais quoi là ? Tu me prends pour un ours en peluche ? Lâche moi !
- Hum c’est pas possible tu n’arrêtes jamais de râler ! Tu as reçu une formation pour ça ? La jeune femme dégagea sa tête tout en restant allongée sur son époux. Bonjour Etanne. Le ton dégagé, naturel de la reine et la grimace qu’il surprit sur le visage de son ami tandis que la princesse, loin de le lâcher, commençait à s’étirer contre lui fit éclater de rire le garde.
- Petit déjeuner, aller debout les faignants. Il adressa un regard lumineux à son ami. Alors tu as bien dormi
- Aucun commentaire répondit en grimaçant le roi.
Ils prirent leur déjeuner dans la bonne humeur. A la fin Cali fit remarquer à son époux :
- Tu devrais prendre ton verre de sang sinon tu vas avoir faim.
Il leva vers elle un regard étonné.
- Si tu ne voulais pas que je le sache tu n’avais qu’à pas laisser traîner ta tasse.
- Oui maman lui répondit le prince en allant se servir.
- Je prends la salle de bain rétorqua la jeune fille.
Elle avait beau prendre l’air indifférent, la vue du sang de si bon matin la dégoûtait ,mais elle ne voulait pas que Lucas s’en rende compte. Elle partit donc se réfugier sous la douche laissant les deux vampires discuter.

le prisonnier de l'ange 38
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11 septembre 2009 5 11 /09 /septembre /2009 11:45
Le chasseur était dissimulé dans le couloir quand il la vit arriver. La veille il avait pu la contempler de tout son saoul lorsqu’il l’avait dessinée sur le mur de sa chambre. L’idée venait de l’autre. La déception laissée par le précédent cadavre les avait découragés jusqu’à ce qu’ils se rendent compte de leur erreur à la lueur de l'aube. Ce n’était pas la princesse, voilà pourquoi le sort n’avait pas marché : ils s’étaient trompés de proie. De frustration, ils avaient massacré le visage de l'usurpatrice, cela les soulagea. Ils avaient bien failli tout compromettre en se précipitant comme ils l’avaient fait, il ne fallait pas la gâcher, c’était un morceau de roi. Quand le tueur eut l’idée de s’introduire dans sa chambre pour laisser la lettre sur les murs, le chasseur n’avait pas été conquis, c’était trop risqué. Mais il ne pouvait pas le refuser à son compagnon, après tout c’était bien lui qui avait failli tout ruiner. Ils mirent des semaines pour trouver un plan satisfaisant. Le stratagème s’était déroulé comme prévu. Droguée, la princesse avait dormi d’un sommeil profond et ils avaient pu tranquillement écrire sans l’éveiller. Il avait pris un immense plaisir à la croquer et avait même envisagé un instant de la manger réellement, après tout elle était intoxiquée, c’était donc sans danger. Mais il s’était retenu, il y avait le roi ça l’aurait réveillé même si les effets du somnifère devaient agir sur les deux, il ne pouvait pas prendre ce risque. Il avait déjà failli faire tout échouer une fois, il devait contenir ses pulsions. Son ami ne tolèrerait pas un autre impair. Il avait fini en premier et regarda donc le tueur mettre le point final à sa lettre au prince, mais quand son comparse l‘eut terminé le rôdeur n’était pas satisfait. Sur une impulsion il lui glissa à l’oreille "finis par  attrape moi si tu peux." Il vit le sourire malsain du tueur se découper sur son visage en réponse à son idée, puis ils étaient partis. Le lendemain ils avaient attendu le réveil de la jeune femme, ses cris les avaient remplis d’une joie immense, ils avaient pu savourer l’effroi qu’ils avaient fait naître tandis que le chasseur se joignait aux badauds dans la chambre. Il avait vu le prince la faire taire brusquement encore engourdi par l’effet des médicaments et sa colère à la lecture de la lettre. Il allait partir de peur que son exaltation se voit quand il entendit le prince dire
- C’est la fin des privilèges princesse dès aujourd’hui tu auras une escorte et un garde 24 heures sur  24 avec toi. 
Il fut calmé sur le champ. Non ! Pensa-t-il. Comment vais-je pouvoir la suivre si elle est entourée de gardes, ce n’est pas du jeu. Lorsque la princesse refusa une bouffée de fierté le gagna, décidément c’était la femme qui lui fallait, belle, intelligente et courageuse. Il partait quand il entendit le défi qu’elle lança, à une heure très bien j’y serai.

LLe chasseur et le tueur se retrouvèrent dans le dojo, le tueur obligé de se cacher  il ne pouvait pas permettre de se faire voir. Son sang risquait déjà de le compromettre, son odeur affamait le chasseur. C'était risqué il aurait dû repartir ce matin mais l'invitation était trop tentante Encore une fois il envia son ami qui avait sa place dans cette société.  Néanmoins il n'avait pas à se plaindre, lui aussi était respecté dans son milieu, cependant sa race n'avait pas le prestige de celle des buveurs de sang. Il vit la reine, qu’il détestait plus que tout ,arriver; une haine viscérale l'emplie, elle allait payer !
De son coté le chasseur, assit tranquillement sur les bancs installés pour l'occasion, goûtait à l'affrontement. Le combat était magnifique, il adora la façon dont elle envoyait inlassablement son mari au tapis. Il apprécia ses pouvoirs tout en les évaluant, ça allait poser problème elle était très forte. C’était le message qu’elle voulait faire passer et il frissonna quand dans une remarque à peine voilée elle s’adressa directement à lui. Elle le mettait au défi, elle le provoquait. je serai prêt ma belle lui promit il. Après trois défaites le prince se résignait, elle resterait sans protection tout allait bien. Cependant cette petite victoire fut de courte durée lorsqu’il entendit la princesse accepter de dormir avec lui. Le tueur et le chasseur se regardèrent d’un air entendu, ils n’avaient pas prévu cette conséquence et s’en voulaient. D’un hochement d’épaule le tueur lui fit comprendre que c’était trop tard mais que ce n’était pas grave de toutes façons. Ce n’était pas son avis et ce soir il restait là à fixer cette porte close ne pouvant se résigner à partir. Il écoutait les conversations des deux hommes. La princesse n’avait rien dit de tout le repas remarqua-t-il, elle était certainement très nerveuse. Il s’en voulut, c’était lui qui l’avait mise dans cette situation, il aurait du tenir tête à son comparse. Une heure plus tard Etanne parti laissant le couple seul.
- Je reviens demain, passez une bonne soirée, lança-t-il d’un air entendu à Lucas.
Le chasseur eut une bouffée de haine envers le soldat et faillit bondir pour l’occire mais il se retint à temps. Dans la chambre un silence pesant se fit.
- Bon prends tes affaires, je t’emmène en balade dit Lucas

le prisonnier de l'ange 37
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