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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 21:35

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 140.

 

 

 

Je désignai l'extrémité nord du château. Et en même temps, nonchalamment, je m'y dirigeai l'air innocent. La proie suivit, envoûtée par mon charme, ces délicieux cheveux d'or, ces yeux d'un noir troublant. Nous nous assîmes dos à la fête ; ensuite, je pris mon temps. Rires cristallins, œillades, battements de cils. Lorsque je posai une main sur sa cuisse, une voix sonore me fit tressaillir :

  • - Et bien voilà ton frère qui conte fleurette à ma... mon amie, et conseillère.

Je n'étais ni l'une ni l'autre, enfin peut-être que si. Toujours est il que Kenzo s'assit près de moi, en invitant son épouse à s'installer de l'autre côté, près de son frère. N'importe quoi !

  • - Laisse-moi chasser, j'ai faim, chuchotai-je si doucement qu'il n'aurait eu aucune chance d'entendre si je n'avais pas parlé à un millimètre de son oreille.

  • - Oh, fit-il tout haut. Il en est hors de question, tu garderas ton régime habituel.

  • - Tu n'as pas à... m'emportai-je...

Tarah et son frère nous regardèrent les yeux ronds, alors je fis un effort pour trouver une réponse convenable : Je ne veux pas déranger tes hommes, ils vont être très occupés ces jours-ci.

Je supposais que le monarque ne serait pas assez idiot pour lancer tous ses soldats hors de ses murs alors que les nouvelles reines avaient coutume de tenter de le tuer lors de la nuit de noces.

  • - Au nom de notre amitié, je ferai toujours en sorte que mes hommes soient là pour toi.

C'était bon, les jeunes gens étaient à présent persuadés que nous gardions un secret vaseux. Et frérot aimait sa sœur, pour couronner le tout : le cadre glauque de sa nouvelle vie le perturbait.

  • - Si je puis me permettre, mon roi, tenta-t-il...

  • - Tu ne peux pas, sourit celui-ci aimablement. Viens faire danser la demoiselle, j'aimerais savoir si tu valses aussi bien que ma ravissante épouse ou si ce n'est même pas de famille.

deux-bruns-inquietants-dehors-jour.jpgVoilà que l'homme prenait les paroles de Kenzo à la lettre. Désespérée j'acceptai donc cette valse, la suivante, et les autres. Je me sentais prisonnière : nul doute que si je retentais quelque chose, le roi possessif recommencerait son manège. Or la petite demoiselle n'avait pas à subir d'autres hontes le soir de son mariage.

C'est alors que Léila trébucha, à côté de moi. Ce ne devait pas être la première fois, car son partenaire pouffa. Le crétin ! Elle aurait pu bien le prendre, vous allez me dire. Mais la princesse allait mal ce soir-là, aussi les larmes lui montèrent-elles aux yeux. J'avais une envie folle... Mais cela ne lui plairait pas, deux femmes qui dansaient ensemble pouvaient-elles impressionner une assistance ? Il fallait essayer, j'aurais tout fait pour qu'elle sourie au moins une fois en cette foutue nuit.

  • - C'est parce-que vous la guidez mal, glissai-je assez fort vers le cavalier indélicat.

  • - N'importe quoi, c'est parce-que qu'elle ne sait pas danser.

  • - Vous pariez, demandai-je ? Sûre de mon effet.

  • - Qu'est-ce qu'on parie ? Sourit le goujat.

Je me rapprochai pour que lui seul entende, puis lui murmurai à l'oreille :

  • - Si c'est moi qui gagne, vous allez l'embrasser.

Je désignai une femme très ronde, d'aspect vulgaire, entre deux âges, qui regardait les invités, l'air vaguement affamé. Il fit la grimace mais crâna :

  • - Je vais gagner. Dans ce cas ce sera à vous de m'embrasser.

Je relevai le défi. Je positionnai mes mains sur Léila, puis je lui conseillai de se détendre et de fermer les yeux. Elle paniqua mais je lui ordonnai, comme souvent, de simplement me faire confiance. Elle n'avait jamais eu à le regretter. Elle fit ce que je dis ; alors nous partîmes.

J'avais plusieurs centaines d'années. Croyez-moi, je savais danser ; surtout, je savais comment faire d'un manche à balai, une virtuose de la valse. Les mains serrées sur elle à lui faire mal, je l'écrasai presque contre moi. Ainsi elle fut obligée de suivre tous mes mouvements. Surtout, grâce à ma grande force, je la portai, de façon que ses pieds touchent tout juste le sol. Elle n'avait plus qu'à donner le change, mais en fait elle n'avait plus rien à faire, et cela nous étions les seules à le savoir.

Bientôt nos mouvements endiablés firent fuir tous les danseurs, sauf un couple, le roi et la nouvelle reine. On eût dit une bataille. Ou un ballet. La foule poussait des exclamations. Nous nous tournions autour, Kenzo lançait force clins d'œil auxquels nous répondions à chaque fois, tandis que la pauvre Tarah poussait des exclamations de surprise chaque fois que son partenaire changeait de direction. Moi seule saurais qu'il utilisait la même technique que moi : la petite demoiselle ne touchait presque pas le sol.

Enfin la musique cessa ; Tarah et Léila se retrouvèrent inclinées en arrière, très près du sol. Ma partenaire arborait un sourire béat, celle de Kenzo était terrorisée. Et peut être désolée qu'il ne l'embrasse pas comme dans les films. Un tonnerre d'applaudissements se déchaîna ; mais surtout, je retrouvai le goujat de tout à l'heure.

  • - Redites moi pourquoi elle a trébuché ? M'enquis-je.

  • - Ça va...

  • - N'oubliez pas le bisou !

Je m'amusai follement avec ma complice, à vérifier qu'il faisait ce que j'avais dit, ainsi qu'à observer les conséquences, fâcheuses pour lui. Sa joue fut rouge tout le reste de la soirée suite à la gifle découlant du baiser volé à la dame au physique ingrat. Puis ses amis et sa famille l'ennuyèrent un long moment, pendant que Léila et moi riions de bon cœur.

 

Le péché pour leur vie 142.

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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 21:08

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 139.


 

D'un chuchotement je lui glissai :

  • - Embrasse-la, la pauvre.

Il sursauta, me coula un regard neutre et effleura ses lèvres des siennes. La demoiselle aurait sans doute fondu en larmes, si elle l'avait pu, mais elle devait être forte, sans doute ses parents le lui avaient-ils répété des dizaines de fois. Je suppose que chacun entendit mes entrailles protester, du reste, les lycans partageant avec les immortels une ouïe surprenante.

Les festivités commencèrent, mais à cet instant, il la planta là. Pour nous entraîner sa fille et moi, au buffet des plus appétissants.

  • - Allons goûter au champagne, dit il, soulagé que ce soit terminé.

Mais ça ne l'était pas.

  • - Ça ne va pas ?! Lui glissai-je. Hé, m'indignai-je quand Léila me donna un grand coup de coude. Je vais vous apprendre une chose, à tous les deux. Je viens de vomir six fois. Alors croyez-moi, je n'approuve pas ce qui se passe. Prince, cesse de me labourer les pieds, grognai-je sans même regarder ma panthère noire.

Lorsqu'il obéit je repris là où j'en étais restée, non sans m'être baissée pour l'effleurer d'une caresse.

  • - Mais maintenant c'est fait, Kenzo, pour l'amour de Dieu, regarde-la ! Tu viens d'humilier ton épouse pour la seconde fois alors que vous êtes mariés depuis cinq minutes ! Peut-être est-ce un complot, mais dans le doute, ne sois pas – ne soyez pas méchants. Et en tout état de cause, à son âge elle ne serait pour rien dans le coup monté. Mettez-vous à sa place, elle vient d'être mariée à un homme de vingt ans son aîné !

  • - Vingt et un, grogna Kenzo, prouvant ainsi qu'il avait trente six ans. Mais tu as raison. Ne compte pas sur moi pour passer l'entière soirée avec elle, cela dit !

  • - C'est ton épouse ! M'indignai-je.

Il secoua la tête, prit le temps de trinquer avec nous, puis disparut à contre-cœur. Mon ventre était noué dans tous les sens, car je me retrouvais à pousser l'homme... qui me plaisait, dans les bras de son épouse. Ainsi qu'à chercher des arguments pour embellir le tableau à sa fille désolée. J'aurais tué pour me retrouver roulée en boule contre Prince. Léila l'abreuvait de caresses ; de mon côté je secouai la tête. Il était sur le dos, comme un chien docile. Il fallait avouer que si je regrettais ma vie excitante, ce n'était pas son cas, tant elle le bichonnait. Ma panthère vampire était devenue un nounours !

Sans m'en rendre compte je m'étais accroupie moi aussi pour la câline,r quand un homme se pencha pour nous offrir de nouveau du champagne. Il en profita pour demander à la princesse si elle voulait danser. Il était plutôt pas mal ; de surcroît il ne devait avoir que quelques années de plus qu'elle. Je répondis à question silencieuse de la jeune femme, que j'étais d'accord, d'un simple mouvement de tête. Avec toutes les discussions que nous avions eues, j'étais un peu devenue à la fois son amie et sa mère, il fallait bien le reconnaître. Je frissonnai. Qui aurait pu croire que j'accepterais cette idée seulement deux mois auparavant ?

Elle valsait avec aisance, elle semblait s'amuser ; aussi lui rendis-je tous ses sourires. Il était mignon, oui. Mais bien-sûr je finis par croiser le regard de Kenzo. Brulant. Je frissonnai de la tête aux pieds. Il tournait, sa jeune épouse dans les bras, mais son regard me déshabillait. Au même instant un homme vint me proposer un danse ; aussitôt, je refusai bien trop sèchement, la voix rauque. Il n'insista pas, parce-que les vampires en colère sont assez effrayants.

couple-blonde-et-brun.jpgJe continuai une bonne heure à boire du champagne et à câliner Prince. Bientôt ma faim se rappela à moi. Mes yeux de buveuse de sang étudièrent les invités. Oui, du sang et du plaisir, voilà de quoi j'avais besoin ce soir-là. Comme au bon vieux temps, avant de rencontrer les lycans. L'espace d'un instant cela me ferait m'évader de cette soirée poisseuse.

Lui, là-bas. Ce devait être le grand frère de la mariée, avec cet air fier de son rang et de sa beauté. Je me coulai jusqu'à la famille puis fis le nécessaire. Petites phrases bien trouvées, élégance. Mais aussi regards coulés vers la proie. Enfin le fatidique « Oh, je reprendrais bien une coupe. », lancé à la proie, bien en face. Évidemment il s'élança pour chercher la coupe, je le suivis jusqu'au buffet. Deux trois phrases à l'oreille puis ce serait dans la poche :

  • - Il est drôlement fatigant d'être au milieu de tout ce monde, n'est-ce pas ? Alors qu'il y a un joli jardin juste là-bas.

Je désignai l'extrémité nord du château. Et en même temps, nonchalamment, je m'y dirigeai l'air innocent. La proie suivit, envoûtée par mon charme, ces délicieux cheveux d'or, ces yeux d'un noir troublant. Nous nous assîmes dos à la fête ; ensuite, je pris mon temps. Rires cristallins, œillades, battements de cils.

 

Le péché pour leur vie 141.

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 11:32

Résumé du péché pour leur vie.


Elle soupira tandis que je me lavais les dents. Pourquoi Kenzo avait-il obligé tout le château à assister à ce foutu mariage ? Bon, d'accord, c'était parce-que tous ses sujets étaient là. Allez, me dis-je, on lève la tête, et on y va. Je me penchai pour rendre de nouveau un flot de bile. Seigneur !


Mais lorsque la porte s'ouvrit mon ventre se contracta tellement que je sus que c'était la dernière fois que je rendais de la bile. Le roi lui-même venait me chercher. Et il était de mauvaise humeur.

  • - Cesse cette comédie... D'accord, ce n'est pas une supercherie.

  • - Tu as cru qu'on te mentait ?! S'insurgea sa fille. Sors, d'ici, tu me portes sur les nerfs !

La gifle de Kenzo fut magistrale. Super, maintenant non seulement je puais, mais j'avais une jeune femme contre mon corsage dégoulinant de sueur qui rendait toutes les larmes de son corps. Son père secoua tristement la tête en caressant son dos. J'étais épuisée, comme la princesse des loups.

  • - Je... Nous vous attendons. Vous n'allez pas me laisser me marier sans demoiselles d'honneur, si ? S'attendrit le monarque.

Il s'apprêtait à sortir, mais Léila toujours nichée contre ma poitrine, je le retins spontanément. Je ne savais pas que lui dire mais il me sembla que c'était maintenant, ou jamais, qu'il fallait dire quelque chose.

  • - Kenzo... Es-tu bien sûr ? Je veux dire, une traitre de plus, à quoi bon ? Tu as déjà des soldats valeureux pour te protéger... Et tu m'as moi. Pour me battre. Tu n'as pas besoin d'un tel pacte.

  • - Ce ne sont pas des raisons valables, articula-t-il lentement. S'il n'y a que cela je dois à mon peuple d'essayer. Pour la paix.

Un ange passa. Je massais le dos de la jeune femme dont la crise de larmes se calma ; elle finit par se retourner pour embrasser son père.

  • - Tu es magnifique, renifla-t-elle.

  • - Merci, ma puce. Allons-y. Je ne cracherais pas sur des alliées, au lieu de me disputer avec vous.

C'est alors que je réalisai que nous étions les seules personnes qu'il aimait en ces murs. J'étais ridicule, bien-sûr qu'il lui fallait des alliées. Une partie de moi s'en fichait pas mal, il allait en épouser une autre ! Allait-il aussi lui lancer le genre de regards qu'il m'adressait en ce moment même ? Ses yeux courraient ils malgré lui sur son corps, comme à présent sur le mien ? Sa voix serait-elle si sensuelle, quand il lui dirait n'importe quoi à l'oreille, comme nous le faisions parfois ? Qu'importe, ça y était, nous étions dehors – il ferait bientôt nuit, une attention qui m'était destinée. Le ciel rougeoyait encore un peu, comme un mauvais présage sur cette union maudite. Les intimes avaient des chaises, mais les portes du château avaient été ouvertes, ainsi le peuple était-il partout. C'était oppressant. Les loups-garous étaient nombreux. Très nombreux.

triste-dehors.jpgMais bientôt mes yeux tombèrent sur la gamine. Car c'en était une. On aurait dit une poupée de porcelaine. Oh non... Elle était jolie. La jeune vierge offerte au puissant roi, voilà à quoi me fit penser la scène. J'eus un haut le cœur... Non, je ne pouvais pas encore rendre de la bile.

Pour ne plus voir la petite blonde aux yeux noisette, Tarah, d'après ce qu'on m'avait dit (bon sang elle n'avait même pas encore de formes féminines ! ), je lorgnai vers sa famille. L'homme était imposant, un vrai chef. Il semblait très satisfait de lui, mais rien ne prouvait qu'il fut malhonnête. La mère discutait avec une autre femme, très enthousiaste. Certes, le roi des loups était bel homme avec ses mèches rebelles aux multiples reflets, ses traits virils et bien dessinés, et surtout ses yeux dorés, ensorcelants. La lune blanchissait à présent la scène, comme pour y ajouter une pureté artificielle.

L'homme, je l'appelle ainsi car je n'ai aucune idée de ce qu'il était, mais certainement pas un maire, vue l'heure tardive, et encore moins un prêtre, lisait le code civil. Mais ensuite on ne demanda pas si on avait des objections, et on ne demanda pas aux époux s'ils voulaient se marier ou non. Ils furent mariés, point barre. Un moment de flottement eut lieu ; je compris au regard égaré de Tarah que tout le monde attendait que Kenzo daigne se baisser pour embrasser la mariée. Oui, je n'avais pas fait attention car les vampires, moi y compris, sont grands, mais je m'apercevais que même par rapport aux parents de la mariée, il était grand, alors imaginez par rapport à son épouse. Impassible, il devait lui faire peur ; j'eus un moment de pitié pour elle. J'étais près de lui, en tant que demoiselle d'honneur. D'un chuchotement je lui glissai :

  • - Embrasse-la, la pauvre.

Il sursauta, me coula un regard neutre et effleura ses lèvres des siennes. La demoiselle aurait sans doute fondu en larmes, si elle l'avait pu, mais elle devait être forte, sans doute ses parents le lui avaient-ils répété des dizaines de fois. Je suppose que chacun entendit mes entrailles protester, du reste, les lycans partageant avec les immortels une ouïe surprenante.

 

Le péché pour leur vie 140.

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 10:54

Résumé du péché pour leur vie.

 

 

Mais mon aimé secoua lentement la tête.

  • - C'est faux. Faites comme si elle n'avait rien dit et allons nous-en.

Il partit à grands pas, tellement froid que je hurlai, vive le mélodrame :

  • amoureuse.jpg- Pitié, Aiden...

Il se retourna très, très lentement. J'étais tombée à genoux, noyée dans mes larmes silencieuses. Comme un automate il revint sur ses pas, pour me soulever de terre. Ma robe magnifique mais encombrante rendait la manœuvre délicate, mais il parvint enfin à m'éloigner de ce satané cauchemar. Arrivés chez moi il me posa sur mes pieds puis ferma ma porte à clef. Un autre aurait crié, aurait douté, serait parti se saouler avec de mauvais amis. Lui se retourna enfin vers moi. J'explorai son visage du bout des doigts. Violemment, il prit ma tête entre ses mains et captura mes lèvres. Je lui répondis avec fougue. Mes doigts s'impatientèrent sur son nœud de cravate, tandis que les siens s'escrimaient sur les multiples nœuds de ma robe blanche. L'un d'eux lâcha dans un craquement. Je gloussai, puis décollai mes lèvres des siennes. Lui aussi souriait. Il posa le front sur le mien. Il écarta les bras pour que je puisse lui enlever sa veste. Mes doigts sur ses muscles lui arrachèrent un soupir d'aise.

  • - On fait l'amour avant ou après avoir discuté de ce que tu viens de me faire subir ? Fit-il d'une voix profondément grave.

Très lentement je chuchotai :

  • - Tu es la plus belle des perles que ce monde portera jamais, Aiden Cain Brown.

  • - Et tu es la pire des garces qu'il ait jamais fait naître, Cristal Charlotte Kassim.

  • - Je sais, souris-je sur ses lèvres. J'ai tellement peur. Une fois mariés jamais nous ne redeviendrons les amants damnés du château des ténèbres. Jamais plus tu ne voleras à ma rencontre avec ce regard qui crie : vas-tu encore vouloir de moi ce matin, Cristal ?

  • - Et plus jamais ma mère ne cessera de me harceler pour que nous lui donnions une petite fille.

  • - Et plus jamais on ne pourra faire l'amour alors qu'on devrait être le centre d'une cérémonie ringarde.

  • - Et plus jamais je ne pourrais craindre que ce soit mon corps et non mon cœur que tu aimes tellement. Ce serait tellement dommage.

  • - Lequel de nous deux s'est il apprêté tant de fois à courir supplier l'autre de n'aimer que lui ?

  • - Aucun de nous deux ne l'a jamais fait, nota-t-il. As tu réellement eu envie de faire ça ?

  • - Telle est la question, souris-je. Si tu veux on peut aller se marier, maintenant.

  • - Mais rien ne te ferait tant de mal.

  • - Pas si c'est ce qu'il te faut.

  • - C'est toi qu'il me faut, Cristal.

Ce baiser-là dit à la place de nos bouches combien finalement ce n'était pas la peine de le faire. On aurait bien le temps quand ce bébé naîtrait, une fille pour faire plaisir à belle maman. Seigneur !

 

Chapitre deux. Callista.

 

  • - Où est elle, gronda Kenzo !

J'étais là, de l'autre côté de la paroi. Je vomissais.

  • - Elle arrive, Papa, cria Léila qui tenait mes cheveux. Callista, par pitié, lave-toi les dents et allons-y, cette gamine m'horripile assez comme ça, qu'on en finisse pour que je ne sois plus obligée de la voir de toute mon existence.

  • - Tant que tu tiens mes cheveux, tu n'es pas avec elle, relevai-je.

  • - Mais ça sent mauvais, répliqua-t-elle du tac au tac.

  • - Espèce de rabat-joie, raillai-je tandis qu'elle m'adressait une grimace dans le miroir qui ne renvoyait que sa propre image.

Elle soupira tandis que je me lavais les dents. Pourquoi Kenzo avait-il obligé tout le château à assister à ce foutu mariage ? Bon, d'accord, c'était parce-que tous ses sujets étaient là. Allez, me dis-je, on lève la tête, et on y va. Je me penchai pour rendre de nouveau un flot de bile. Seigneur !

 

Le péché pour leur vie 139.

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18 avril 2010 7 18 /04 /avril /2010 10:31

Résumé du péché pour leur vie.

Tous deux soupirèrent encore. Et ce que j'avais tant redouté arriva. Je pus sortir de la salle de bain. Le joli couple, la rousse aux yeux émeraude, et le brun aux regard azur, m'escortèrent, me donnant l'impression qu'ils m'empêchaient plus qu'autre chose de prendre la fuite. Ils s'en fichaient bien, eux, ils en étaient tout juste aux tendres baisers.


Je me forçai à penser à autre chose, tandis que nous avancions dans les couloirs. Le travail marchait bien, en ce moment, on avait volé trois des cinq licornes. Si nous avions encore perdu un vampire, paix à son absence d'âme, le pauvre, depuis deux jours les chevaliers soignaient leurs blessés, à savoir l'intégralité du bataillon. Claire et moi nous DRAGON.jpgdisputions gentiment depuis cette attaque vengeresse. Elle se désespérait d'avoir tué un homme. De mon côté je m'épuisais à tenter en vain de la persuader que si ce chevalier était en mauvais état, il avait sûrement survécu au coup qu'elle avait été contrainte de lui porter au beau milieu de l'estomac. J'avais dû laver moi-même sa lame, ensanglantée jusqu'à la garde, car elle avait été trop choquée pour le faire seule.

Nous n'étions pas certains que Callista soit morte, toujours pas. Nous avions trouvé un autre témoin qui affirmait que la vampire avait déjà eu la visite d'un monstre. Ce devait être une secte, propriétaire de nombre de ces choses. Nous avions la trace de ces nombreuses créatures, de loin en loin. Elle allait jusqu'à un château. J'avais voulu y faire une intervention mais nous avions eu cette information hier soir très tard et Claire avait refusé de me laisser partir. Elle prétendait qu'il fallait savoir faire une pause à quatre heures de son mariage. Je ne voyais pas pourquoi : tout cela n'avait servi qu'à me rendre les jambes flageolantes à force de vomir.

Enfin je pris conscience du bruit. Les gens riaient et nous acclamaient. Ils étaient heureux ; ils en avaient de la chance. Aiden entra enfin dans mon champ de vision. Il était divin, impossible de le nier. Son costume était blanc et moderne : les jambes du pantalon étaient plus larges qu'à l'accoutumée, pire : il ne portait rien sous sa veste de costume, ce qui, laissait entrevoir son torse musclé. J'eus envie de le ravir à la foule et de le violer sur les bancs. Mais me marier avec lui, non, cela je n'en avais aucune envie. Pourquoi me regardait-il comme cela ? Le maire nous expliquait nos devoirs quand il traversa la distance qui nous séparait. L'homme stoppa son discours puis reprit sous le regard de mon prince charmant.

  • - Qu'est-ce que tu as ? Me chuchota-t-il. Tu as une mine à faire peur.

  • - C'est gentil pour la maquilleuse ! Souris-je.

  • - Tu es magnifique, comme toujours, mais tu es malade, ça se voit à quinze mètres.

Je le regardai dans les yeux. Ces perles émeraudes tellement belles que j'avais convoitées si longtemps. Il pourrait comprendre. Non, il ne comprendrait pas. Si, il pourrait comprendre.

  • - ... voulez-vous prendre mademoiselle Cristal Charlotte Kassim pour épouse ?

  • - Je le veux, répliqua Aiden sans une hésitation.

  • - Mademoiselle...

Pourquoi s'était il arrêté ? Aiden souffla sur mon visage avec un sourire triste. Il faisait toujours ça quand je ne voulais pas admettre que je pleurais, pour que je sente le froid sur mon visage. Je pleurais ! Mais le maire reprit, pensant que je pleurais de bonheur, du moins l'espérant probablement.

- Mademoiselle Cristal Charlotte Kassim, voulez vous...

  • - Tu veux qu'on parle ? Questionna Aiden dans un murmure.

Mais j'étais paralysée, et évidemment le maire termina sur sa lancée :

  • - Voulez-vous épouser monsieur Aiden Cain Brown ?

Impossible de répondre. Trop de larmes, mes sanglots m'étouffaient. En un couinement j'implorai mon aimé :

  • - Emmène-moi loin d'ici, mon amour, par pitié...

Son regard exprima une tristesse tellement grande que je me ravisai. Lorsque le maire répéta :

  • - Mademoiselle...

  • - Je le veux, gémis-je.

Mais mon aimé secoua lentement la tête.

  • - C'est faux. Faites comme si elle n'avait rien dit et allons nous-en.

Il partit à grands pas, tellement froid que je hurlai, vive le mélodrame :

  • - Pitié, Aiden...

Le péché pour leur vie 138.

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 19:12

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 135.


Il avait vu juste, évidemment. Son âge m'importait peu. Il était à moi. Non que je l'aime, mais il me revenait. J'aimais les regards que nous nous lancions, les voix troublées, les mains qui s'attardaient. Une épouse n'avait rien à faire entre nous. Mais cela je ne pouvais pas le dire. Affligée je réalisai que je n'avais rien à dire, malgré les regards insistants de la blonde princesse. Je ne voulais pas m'offrir au roi, parce-que je ne voulais pas aimer, j'allais bientôt retourner à ma vie chérie. Soudain je ne pouvais plus respirer ici.

  • - Tout va bien ? Demanda Kenzo.

  • - Oui, je vous ai dit que je me sentais un peu oppressée... Je vais faire un tour dans les passages secrets, ça me fera du bien.

Oui, de nouveau, seul le vouvoiement me semblait convenir. Je disparus dans les ténèbres ; là, je pus enfin enlacer Prince des deux mains pour pleurer dans son pelage lustré. Depuis combien d'années n'avais-je pas fait cela ? Aucune idée mais cela devait faire un bail.

Je finis par entendre des bruits de pas ; précipitamment je séchai donc mes larmes. C'était Léila.

  • - Tu dois arrêter ça, murmura-t-elle.

  • - Non, c'est très bien.

  • - Ne me la fais pas. Ce n'est bien ni pour lui, car elle le trahira elle aussi. Ni pour le peuple, qui n'y gagnera donc rien. Ni pour vous deux, Callista. Vos sentiments crèvent les yeux, il n'est plus le moment de vous les cacher !

  • - C'est lui le roi. Il est grand, et c'est un bon souverain. Il fera ce qui doit être fait. Allons manger.

Le déjeuner fut glacial. L'après-midi je m'absorbai dans diverses lectures à la bibliothèque, mais a vingt heures, de nouveau, je me précipitai au salon, la peur au ventre.

  • - Je m'apprête à accepter, dit Kenzo, sauf si l'une d'entre vous a de nouvelles objections à me soumettre.

Je baissai le nez pour échapper aux regards de Léila. Ensuite le dîner commença, aussi glacial que nos trois cœurs à cet instant maudit.

 

Partie trois. Les mariages.

 

Chapitre un. Cristal.

 

  • cage-vide.jpg- Où Diable est-elle encore passée ? Hurla Claire, fort mécontente.

Allez, Cristal, me dis-je, du courage, c'est ton mariage, aujourd'hui, cesse d'agir comme si c'était le jour de ton enterrement.

  • - J'arrive, grognai-je, laisse moi le temps de me laver les dents.

  • - Mais tout le monde t'attend depuis une demi heure ! Non, ragea-t-elle... Tu as encore vomi, c'est cela ?

  • - Désolée, Claire, m'excusai-je comme je pus, ma brosse à dents au fond de la gorge pour que me quitte enfin cette halène de chacal.

Enfin je sortis. Je ne voulais pas faire cela, je ne voulais pas le faire ! Nous étions comme des adolescents débiles depuis notre première nuit d'amour, à Aiden et moi, il me rejoignait entre tous ses entraînements, quitte à me réveiller ou à intervenir au milieu d'une bataille dont il n'avait que faire. Mais dans un moment nous serrions mari et femme. Finies les incertitudes, les jeux intimes comme si c'étaient les premiers et les derniers. Fini cet éblouissement que je lisais sur ses traits, chaque fois qu'il me voyait. Finie la magie. Déjà sa mère nous avait donné son ancien landau. Je me penchai pour rendre de la bile une fois encore, car mon estomac était définitivement vide depuis des heures. J'entendis Claire soupirer bruyamment de l'autre côté de la porte. Celle-ci raisonna de coups toqués timidement. Faites que ce ne soit pas lui...

  • - Cristal ?! Tonna Tarek. Sors d'ici, les pièces montées vont bientôt fondre à force d'attendre, et la présidente est tellement blanche qu'elle risque de se désintégrer incessamment sous peu.

  • - J'arrive, Tarek, je me lave les dents et j'arrive.

Tous deux soupirèrent encore. Et ce que j'avais tant redouté arriva. Je pus sortir de la salle de bain. Le joli couple, la rousse aux yeux émeraude, et le brun aux regard azur, m'escortèrent, me donnant l'impression qu'ils m'empêchaient plus qu'autre chose de prendre la fuite. Ils s'en fichaient bien, eux, ils en étaient tout juste aux tendres baisers.

Le péché pour leur vie 137.

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 15:48

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 134.


  • - Tu n'as pas l'air de m'en vouloir de t'avoir couchée ici plutôt que chez toi.

  • - Je peux difficilement faire ça alors que je suis nue entre tes bras.

Il sourit plus largement, posa un baiser au sommet de mon crâne, et me serra contre lui. Moi aussi, j'avais envie de lui, furieusement. Mais la trêve était terminée.

  • - Sais-tu si Léila est rentrée ? M'enquis-je.

  • - Oui, tu dormais dans la baignoire.

  • - Tu as crié contre elle ?

  • - J'en suis incapable. Mais l'essentiel est qu'elle aie renoncé à son crétin. La pauvre est en train de subir les mêmes problèmes que moi, c'est triste à cet âge.

  • - Elle trouvera elle aussi un homme qui l'aime pour ce qu'elle est.

Ses yeux s'agrandirent au terme « aussi » ; de mon côté je me mordis la joue. Peu après je sortis de cette chambre puis ma vie reprit son cours monotone. Certes quelque chose traînait entre nous, comme un goût d'inachevé. Léila faisait de son mieux pour jouer les entremetteuses, mais désormais j'avais repris le cap.

 

chatain-meutriere-sourit-songe.jpgSauf que ce matin-là j'étais résolue à de nouveau quémander une chasse en bonne et due forme. Cette fois, aucun lycan ne me suivrait dans le noir, ou alors de très, très loin. Mais le roi n'était pas dans sa chambre. Je connaissais maintenant les principaux passages secrets. Au demeurant, j'aimais ce château où le soleil ne donnait jamais bien loin des fenêtres.

Je trouvai enfin son Altesse en salle du conseil, mais les voix indiquaient qu'il se passait quelque chose d'important. J'entendis des bribes. On parlait d'un clan machin chose. De la plus jeune fille. De mariage. Mon Dieu... Ça y était, les portes s'ouvraient, les visiteurs du roi partaient. Je devais avoir mal compris. Il ne pouvait pas avoir dit qu'il allait réfléchir. Tout le monde sortit ; de nouveau je dus chercher Kenzo partout. Impossible de le trouver.

J'avais attendu avec impatience l'heure du déjeuner, d'autant que je n'avais rien d'autre à faire, c'était le jour de repos de Léila. A l'heure pile, je me précipitai au salon où l'on prenait les repas. Enfin ils arrivèrent, mais interrompirent leur conversation agitée en passant la porte. Un silence pesant se fit, tandis que l'on nous servait l'apéritif.

  • - Qu'est-ce que vous avez fait ce matin ? Questionnai-je.

Toujours le silence, mais Kenzo finit par prendre courage. Il avait eu l'intention de me le dire à cet instant, réalisai-je.

  • - Le clan le plus important après le mien est venu me proposer un nouveau pacte. Ils pensent qu'à nos deux armées, on dissuaderait toute nouvelle révolte. La pleine lune est pour dans trois jours, aussi me pressent-ils de me prononcer avant ce soir. Car l'influence du pacte sera bonne à prendre ce soir-là.

  • - En quoi consiste le pacte ? Demandai-je encore.

  • - Un mariage, dit Léila, et la colère perça dans sa voix. Père adore risquer sa vie jusque dans son lit.

  • - A son âge, s'emporta Kenzo, elle ne ferait pas de mal à une mouche.

  • - A quinze ans on a la force d'enfoncer une épée dans le cou d'un dormeur, papa, ne chipote pas !

  • - Quinze ans ? M'étranglai-je. Vous êtes cinglés !

  • - Parle pour lui ! Hurla la jeune femme.

  • - C'est ce que je fais, grondai-je de ma voix sifflante d'immortelle. Toi et ton peuple, me repris-je en dardant sur la roi un regard rougeoyant. Vous perdez la raison. Revenez sur Terre, il y a un âge légal pour s'unir.

  • - Ce n'est qu'une cérémonie entre nous, expliqua-t-il d'une voix caustique pour prouver qu'il m'avait percée à jour.

Il avait vu juste, évidemment. Son âge m'importait peu. Il était à moi. Non que je l'aime, mais il me revenait. J'aimais les regards que nous nous lancions, les voix troublées, les mains qui s'attardaient. Une épouse n'avait rien à faire entre nous. Mais cela je ne pouvais pas le dire. Affligée je réalisai que je n'avais rien à dire, malgré les regards insistants de la blonde princesse. Je ne voulais pas m'offrir au roi, parce-que je ne voulais pas aimer, j'allais bientôt retourner à ma vie chérie.

 

Le péché pour leur vie 136.

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 11:31

Résumé du péché pour leur vie

  • .

  • - J'ai envie de chasser des inconnus que je ne reverrai plus jamais. Sans que des dizaines d'affreuses créatures...

Je sentis le dépit et la colère monter en lui, puisqu'il en était.

- … Soient là me surveiller en me gâchant tout le plaisir, conclus-je comme si de rien était.

  • - Ce sera ton seul compromis. En contre partie de la sécurité de mon peuple, Callista, ne peux-tu pas faire un pauvre compromis ? Tu n'es pas bien ici ?

Je l'aurais été si j'avais accepté de me livrer à ce fichu flirt, réalisai-je. Cela aurait si bien tenu l'ennui à distance ! Et ensuite ? Kenzo était déjà conquis, comme n'importe quel homme à cause de ce physique tellement parfait. Il serait un compagnon, voire un époux tendre et docile. Tout ce qui me faisait une peur bleue. Je voulais quelqu'un qui verrait au-delà de mon physique parfait, qui s'en moquerait, qui n'aurait pas peur de me perdre en m'opposant de la résistance. Quelqu'un qui me critiquerait, qui verrait en moi le fauve et non la façade.

  • - J'y suis bien, si. Mais il manque... Tu sais, le sel, en quelque sorte.

J'étais sûre qu'il se vexerait. J'avais voulu qu'il se vexe, qu'il me haïsse pour ma méchanceté. Mais ce ne fut pas le cas.

  • BLOND---Copie.png- Je sais, oui. Avant d'être roi j'aidais mon père à tenter d'obtenir le pouvoir, et c'était excitant. J'avais de vrais amis, et je butinais toutes les femmes que le Diable mettait sur ma route. Ensuite je suis devenu roi. Et la vie a perdu ce sel dont tu me parles.

  • - Pourquoi ?

  • - Les femmes se jettent entre mes bras non plus parce que je suis beau...

Je tressaillis. Puis je maîtrisai mon corps pour que le sourire que m'avait inspiré ma réaction ne se dessine jamais. Il devrait le faire plus souvent, songeai-je. Être cru et choquant. Cela lui allait bien.

- Désolé, mais tu dois savoir ce que c'est. A force que tes partenaires te le répètes, d'abord tu finis par le croire...

  • - Et ensuite tu détestes l'entendre, poursuivis-je pour lui, parce-que tu aimerais entendre autre chose, de temps en temps. Comme tu es intelligent, tu est intéressant, tu es drôle... Ou alors tu es une ordure, ta mère a raté son coup... N'importe quoi d'autre...

  • - Exactement. Donc elles ne se perdent plus entre mes bras pour ça, non, mais pour le pouvoir. La première a été loyale. La paix entre nos clans s'est faite puis comme prévu nous nous sommes séparés au bout de neuf mois. La dernière m'a trahi, soit. Mais en tout état de cause, plus aucune femme ne me donne de raison de vivre, à part Léila, bénie soit elle. Et je n'ai plus d'ami. J'ai des hommes sous mes ordres mais n'importe lequel pourrait être le traître.

  • - Même Lorenzo ? M'étonnai-je.

  • - Bien-sûr, même lui. J'ai surpris nombre de conversations où ma mort ne gênerait personne, puisqu'ils seraient aux premières loges pour dire qu'ils m'avaient tué de leurs mains.

  • - Tu exagères. Les dix hommes se sont battus pour toi ce soir.

  • - Parce-que j'avais une chance de m'en sortir. Sois certaine qu'un beau jour la donne changera.

  • - Ce genre d'attaques arrivent-elles souvent ? M'enquis-je

Il gloussa. Puis il rit franchement. Enfin il se calma pour pouvoir prononcer :

  • - Tu l'espères, n'est-ce pas ? Parce-que cela te rendrait le sel qui te manque, c'est cela ?

  • - Peut-être bien, oui. Je ne vais pas te cacher ce que je suis...

  • - Non, je suis comme toi, tout mon peuple l'est. Les vampires comme les lycans sont faits pour tuer, cela demeurera en dépit de tous les bons rois du monde entier. Pour te répondre, oui, ça arrive souvent. Depuis que je suis en place je m'amuse à noter les attaques... Ne bouge pas.

Il partit chercher quelque chose ; en attendant je fis couler un bain propre. Je sortis pour chercher des sels odorants, mais au bout d'un moment je sentis de nouveau la présence de Kenzo dans la pièce. A ma grande surprise il me souleva de terre pour me reposer dans le bain. En silence il vida le flacon que j'avais sorti dans l'eau avant d'y entrer à son tour.

Il me lut les dates ainsi que les récits des attaques. Il ne s'était pas passé un mois sans qu'une action n'avait été tentée. Ensuite sincèrement j'ignore ce qui se passa dans la salle de bain.

 

Je m'éveillai doucement ; tout de suite appréciai cet instant. J'étais entre des draps de soie, contre le roi. Une jambe entre les miennes, une main dans mes cheveux clairs, il m'observait de ses yeux jaunes avec un sourire pur. Sa tignasse trop longue flottait autour de lui, lui dégageant pour une fois le visage qu'il avait carré. Pour ma part j'avais un bras sur son flanc et les pieds refermés sur l'un des siens.

  • - Nous n'avons pas... commençai-je.

  • - Non, nous n'avons pas, sourit-il. Je te lisais mes exploits de guerre et tu t'es endormie, logique. Désolé, je ne le ferai plus.

  • - Détrompe-toi, j'aime la guerre.

  • - Tu n'as pas l'air de m'en vouloir de t'avoir couchée ici plutôt que chez toi.

  • - Je peux difficilement faire ça alors que je suis nue entre tes bras.

Il sourit plus largement, posa un baiser au sommet de mon crâne, et me serra contre lui. Moi aussi, j'avais envie de lui, furieusement. Mais la trêve était terminée.

 

Le péché pour leur vie 135.

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17 avril 2010 6 17 /04 /avril /2010 10:44

Résumé du péché pour leur vie.

Le péché pour leur vie 132.

 

  • - Bien sire, mais je vous l'envoie d'abord, dame Callista.

  • - Mais non, ça ira, je vous dis. Si je vois ce médecin je vous le renvoie en version Dracula, d'accord ?!

Ainsi personne n'oserait me faire primer sur les vrais blessés, ceux dont les blessures ne se fermaient pas déjà à vue d'œil.

  • - Je vais quand-même nettoyer tout ça,mort-epee-piseaux.jpg dit le roi à mon oreille en désignant tout le sang sur mon corps fourbu.

  • - Ça ira, je vais m'en charger, moi roi.

  • - Allez, fit-il en effleurant mon épaule, faisons une trêve, la guerre reprendra dès demain, promis.

Ma tête hurla non, mais comme mes os étaient tous remis, mes jambes suivirent le roi jusqu'à sa salle d'eau. Là, je le laissai m'aider à me dévêtir dans la grande baignoire. Je l'y attirai pour l'imiter, même si chaque geste me faisait souffrir. Juste une trêve, demain on reprend le combat, me répétai-je en moi même. Mais c'était un fait, toutes ces odeurs de sang me donnaient faim, de fait mes blessures achevaient d'effacer l'humaine en moi pour libérer le vampire. Sous le jeu d'eau tiède, je frottai doucement ses petites plaies pour les nettoyer tandis qu'il rinçait lui aussi le sang de ma peau dorée. Ses yeux se fixèrent sur mon flanc, maintenant que le sang ne gênait pas la vue, il devait pouvoir observer la plaie disparaître rapidement.

  • - Intéressant, hein ? Souris-je.

  • - Tu es très... intéressante, de façon générale.

Il m'attira dos à lui ; je me laissai aller contre son torse musclé. Une trêve... cela me tentait bien. Mais je ne pouvais pas faire croire au roi des loups que je souhaitais être sa compagne. J'allais retourner à ma vraie vie, tôt ou tard. Or rien ne devait m'en empêcher, et surtout pas mes sentiments. J'étais malheureuse comme les pierres, ici, je ne supportais pas ce calme.

  • - Tu vois, fis-je, je saurai me défendre, au moment de rentrer chez moi.

Son cœur manqua un battement. Ses mains cessèrent leur doux voyage sur ma peau meurtrie.

  • - C'est vrai. Mais seule contre ces cinquante hommes, je ne peux pas croire que tu fasses le poids.

  • - Tu sais parfaitement que seule, j'aurais simplement fui. A présent, Prince sait se transformer en rongeur aussi.

Un silence tomba sur les fauves de la salle de bain : un loup, un vampire, une panthère. Mais il finit par le rompre.

  • - Reste ici, Callista.

Une boule se forma dans ma gorge. Et si je le laissais me plaire ? Si je m'accordais une trêve, à moi aussi ? Kenzo me plaisait, ce serait facile d'être tomber amoureuse. Mais plus tard il vieillirait. Je ne pouvais pas prendre sa jeunesse et l'abandonner ensuite à ses vieux jours. Si, je le pouvais. Non !

  • - J'ai besoin d'activité et de liberté, lâchai-je trop vite pour laisser une chance à partie animale de mon être prendre le dessus.

  • - C'est-à-dire ?

  • - J'ai envie d'aller me baigner dans l'eau glacée avec Prince, et de faire la course avec lui sur le sable, avant de me rouler près des flots.

  • - Nous irons demain. Les hommes seront heureux de prendre l'air.

  • - J'ai envie de gagner ma vie dans ma boutique de bijoux de luxe, de gagner dix mille euros une semaine et rien celle d'après.

  • - Trouve une activité à risque sur Internet.

  • - J'ai envie de chasser des inconnus que je ne reverrai plus jamais. Sans que des dizaines d'affreuses créatures...

Je sentis le dépit et la colère monter en lui, puisqu'il en était.

- … Soient là me surveiller en me gâchant tout le plaisir, conclus-je comme si de rien était.

  • Ce sera ton seul compromis. En contre partie de la sécurité de mon peuple, Callista, ne peux-tu pas faire un pauvre compromis ?

Le péché pour leur vie 134.

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 19:07

Résumé du péché pour leur vie.

 

  • Tu n'as plus envie de sortir, sourit Kenzo dans mon dos ?

  • Habille-toi, et passe-moi des armes. On est venu prendre ton château.

  • Qu'est ce qui te prend, bougonna-t-il...

Mais il s'était levé, il avait passé un pantalon ample ainsi qu'une chemise, et s'était saisi de deux armes blanches.

  • - Je le sens. Dépêche-toi, donne m'en une autre, ils sont nombreux. Il reste des gardes dans le château, tout de même ?

  • - Tiens, m'obéit-il... Tu sais manier ça ?

Un stylet, souris-je, depuis quand n'en avais-je pas eu un en main ? Le poignard à lame triangulaire très fine allait faire des misères sur nos assaillants.

  • - Je vis depuis que l'humanité existe, alors cesse de poser des questions idiotes.

  • - Je vois. Il reste la moitié des soldats, oui. C'est à dire une dizaine.

De la tête, je lui fis signe que nous n'allions pas attendre qu'on vienne nous cueillir. A pas de loup, nous nous glissâmes le long du couloir... Et enfin, le flot arriva. Des hommes, et non des loups, grâce au ciel, je n'aurais pas à m'inquiéter d'une morsure éventuelle. Prince sauta à la gorge du premier mais je ne vis pas le résultat, je reçus celui qui s'avança vers moi. Il avait hésité, j'étais une femme. Dommage pour lui : d'un ample mouvement je lui coupai la tête de l'épée. Réflexe de vampire. Un large sourire avait pris possession de mes lèvres. Entre les bruits de ferraille, le roi s'étonna d'une voix forte pour que je l'entende malgré le vacarme :

  • tarrrahhh.jpg- C'est moi ou tu apprécies l'exercice ?

  • - J'adore, rugis-je en enfonçant le stylet jusqu'à la garde dans un ventre.

Hum, j'avais un bout d'épaule en moins, me sembla-t-il à vue de nez.

  • - C'est ce foutu traître... Commença-t-il.

Il s'interrompit tandis que quelque chose tombait au sol, un membre, peut être ? A l'oreille c'est ce que j'évaluai. Pour ma part je me battais contre deux hommes différents, voilà pourquoi j'aimais avoir une arme à chaque main.

- … Qui a dû prévenir les siens, continua-t-il...

Les bruits de lames se firent plus rapides. L'un de mes adversaires tomba enfin, la main tranchée par mes soins. Je plongeai l'épée dans son cœur pour abréger ses souffrances.

  • - … Que tu avais moins de gardes ce soir, continuai-je pour lui.

Le second type plongea sa dague jusqu'à l'os de ma hanche. J'en profitai pour le traverser de part en part à hauteur du cœur. La douleur commençait à m'aveugler mais la plaie se refermerait, le tout était de tenir d'ici là. L'avantage était que maintenant je n'avais plus mal à l'épaule. Devenue trop lente, je voulus me changer en chauve-souris par instinct de survie. Mais j'étais devenue trop faible pour le faire.

  • - Voilà les gardes, justement, dit Kenzo, au moment où j'entendis deux poids tomber sur le plancher près de moi, l'un après l'autre, deux victimes du roi.

Une fois que les gardes furent là les assaillants eurent plus de mal à arriver jusqu'à nous.

  • - Tu es trop fort, Prince, fis-je lorsqu'il égorgea son troisième assaillant. Mais tu devrais laisser le dernier aux gardes du roi, chéri...

Trop tard.

- Viens me voir, beauté ! L'appelai-je, aveugle à présent.

Mon amour de toujours bondit dans mes bras ; je me retrouvai sur les fesses.

  • - Tu es blessée, s'étrangla Kenzo !

  • - Prince aussi, m'indignai-je, mais nous serons comme neufs très bientôt. Parole de vampire. Ils étaient peu nombreux, quand même, c'était mal joué de leur part !

  • - Si je puis me permettre, Dame Callista, dit un garde...

Il désigna les corps au sol. Je fis un effort pour accommoder, ce qui me demanda quelques secondes. Il y en avait partout. Peut-être étaient ils cinquante, oui cela me sembla plausible. De notre côté nous avions eu dix gardes, deux vampires, et le roi, aussi. Je persistais à dire que c'était mal joué. Mais bon je gardai tout cela pour moi. Visiblement nous n'avions pas les mêmes valeurs.

  • - Débrouillez-vous pour ramener Leila, dit le monarque. Appelez aussi le médecin. Charles, Paul, et Antoine ont l'air grièvement blessés.

  • - Bien sire, mais je vous l'envoie d'abord, dame Callista.

  • - Mais non, ça ira, je vous dis. Si je vois ce médecin je vous le renvoie en version Dracula, d'accord ?!

Ainsi personne n'oserait me faire primer sur les vrais blessés, ceux dont les blessures ne se fermaient pas déjà à vue d'œil.

 

Le péché pour leur vie 133.

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